14 Juillet, Charlie hebdo: un feu d’artifice à forte coloration politique

   Un 14 Juillet pas comme les autres

   Le 11 Janvier 2015, la France a été secouée par  une grande tragédie avec les attentats de Charlie Hebdo. S’en est suivi un mouvement d’unité nationale sans précédent qui a redonné de l’espoir à un pays qu’on a tenté d’apeurer, de diviser en  faisant croire à ses citoyens que le multiculturalisme et les valeurs de la République française comme la liberté n’étaient pas ou plus compatibles.  Le 11 Juillet 2015, Manuel Valls tweetait: « 6 mois après le 11 janvier, toujours Charlie » comme pour rappeler aux Français que personne ne devait oublier ce qui avait poussé les gens à descendre dans les rues comme le firent d’autres le 14 Juillet 1789.
   J’ai été très ému par ce feu d’artifice du 14 juillet cette année qui selon moi portait un message bien plus fort que les années précédentes alors que nous sommes plongés en pleine période de doutes, de peurs et de manque de confiance en l’avenir de notre pays.  Et je vais ici tenter de vous expliquer quels ont été les principaux messages que j’ai perçu dans cette démonstration pyrotechnique et musicale:
  Déjà charmé par une belle soirée musicale en compagnie de l’Orchestre National de France  , j’ai été également séduit par un feu d’artifice magnifique tiré depuis la tour Eiffel au dessus et vers la ville des Lumières!  Ce show nous le devons  au Groupe F, le plus grand artificier du monde, qui a notamment réalisé les spectacles de la Clôture de la Coupe du Monde 1998. Tiens donc, la coupe du monde,  cela prend un sens tout particulier ici, n’était-ce pas suite à la victoire des bleus qui étaient alors « nos bleus » que nous avions tous ensemble, citoyens et classe politique, célébré le multiculturalisme, la force de notre nation métissée qui avait battu le Brésil, grande nation d’un métissage « heureux » où le mélange des cultures a fait naitre une puissance créatrice qui se retrouve dans son football, ses musiques et danses!  On peut donc saluer ici le choix de solliciter à nouveau ces artistes dans cette période où l’altérité est en danger.

J’ai perçu plusieurs tableaux, il ne s’agira pas là de décortiquer un feu d’artifices mais de vous en montrer le message politique:

  Dans une première partie, la tour Eiffel était illuminée avec des couleurs nobles, le doré prédominait, les lumières donnaient à celle-ci un aspect majestueux. Des feux jaillissaient dans toutes les directions, sur un air de Vivaldi. Là je vis la France des Lumières, la France majestueuse, qui rayonnait dans le monde entier comme ces feux qui semblaient se diriger dans toutes les directions et se déverser vers tous les points cardinaux.
  Puis il y eut une transition: tout à coup, les lumières s’assombrirent et la douce voix d’Adèle retentit au dessus des toits de Paris. « Skyfall », titre suffisamment évocateur pour nous rappeler que la France cette année a vécu des heures sombres  mais que nous pouvons et nous devons encore lutter ensemble contre le terrorisme, contre les stigmatisateurs, les déclinistes qui divisent, apeurent et ne croient plus en la tolérance, l’altérité, l’ouverture d’esprit qui firent la grandeur de la France. « Let the sky fall, When it crumbles, We will stand tall, Face it all together  »  (Laisse le ciel tomber, quand il s’effondre, on est encore grand, ensemble on fait face à tout), le message est clair et beau à la fois. Une musique grand public qui délivre un message universel, quoi de mieux comme transition. Mais comment lutter alors face à ce ciel qui s’effondre, face à cette France sur le déclin comme la décrivent certains?

C’est la deuxième partie du feu d’artifice qui veut nous montrer des sources d’espoir:

  Via un jeu de lumière projeté sur la tour Eiffel, je vis des personnages qui traversaient de gauche à droite la tour, puis une fois arrivés à l’extrémité  droite de celle-ci, toquaient comme s’ils voulaient passer une porte. C’est donc ici la France comme terre d’accueil qui était figurée.
   Là changement de décor, on se retrouva alors plongés dans une ambiance « multiculturelle », d’abord des musiques aux sonorités africaines, asiatiques, orientales, puis  des rythmes antillais endiablés qui via un jeu de lumière amusant faisait remuer « le popotin » de Mme la Tour Eiffel! Ce tour du monde musical se clôtura par une samba brésilienne. Peut être était-ce là un rappel de notre belle victoire face au Brésil en 1998, ou cela évoquait-il ce vers quoi notre pays devait tendre: la célébration du métissage qui est un modèle au Brésil.
   Comme pour appuyer encore ce message, le final fut accompagné d’une Marseillaise revisitée avec une instrumentation originale aux empreintes africaines, asiatiques, orientales comme pour montrer que la Marseillaise demeurait un symbole inaliénable de notre nation mais aussi que chacun pouvait la chanter à sa manière (du moment qu’on la chante tout va bien)!
  Et alors suite à « cette scène », la tour Eiffel s’illumine à nouveau, la France est forte, elle brille de milles feux, des feux qui forment des cercles, des brins semblables à ceux de l’ADN comme pour mieux figurer l’unité. C’est l’happy ending, une musique épique retentit, une musique Hollywoodienne, la bande originale d’ET composée par John Williams, quel meilleur symbole pour célébrer ensemble l’altérité et  l’amour de l’autre au delà des différences.
 Sébastien Magne
Le TPP, l’accord caché qui donne un pouvoir inédit aux multinationales

Le TPP, l’accord caché qui donne un pouvoir inédit aux multinationales

Peu de journaux américains se sont frottés à cet accord qui tente de passer par un chemin moins démocratique qu’habituellement. En gestation depuis janvier 2013, Il semblerait que le gouvernement américain tente de pousser le congrès à faire passer le Trans-Pacific Partnership en douce et le plus rapidement possible. Pourquoi un tel silence ?

Difficile de parler de l’accord avec précision. A vrai dire il n’est pas disponible au grand public et la plupart des acteurs concernés n’ont accès qu’à des morceaux choisis, jamais au texte complet. La seule source qui soit un peu plus complète est celle du projet que nous donne wikileaks (facilement trouvable sur internet). Julian Assange, le responsable, prévient notamment que ce nouvel accord peut bouleverser de manière significative la balance des pouvoirs entre les grandes compagnies et le reste. Le but est simple : faire en sorte que les multinationales ne se heurtent plus aux pouvoirs publics de quelque pays que ce soit. A vrai dire les multinationales pourront même porter plainte contre les états qui s’opposeront à leurs affaires.
L’accord est composé aussi bien de nouvelles protections pour les investisseurs, qui pourront disposer à leur guise des ressources naturelles. Il deviendra ainsi extrêmement difficile de réguler les activités des entreprises. On comprend mieux pourquoi des multinationales aux pratiques aussi douteuses que celles de Monsanto ou  Wallart soutiennent ce projet qui sacrifie l’environnement et certaines libertés au nom de l’avidité des plus gros acteurs du marché.
L’un des effets critiqués est notamment la disparition d’une bonne partie de la concurrence pour ces multinationales, ce qui peut paraître bien étrange pour des libéraux assumés. Les théories économiques développées par Aghion et d’autres économistes de la même trempe montrent notamment que la concurrence fait partie des moteurs centraux de l’innovation et d’un point de vue plus large permet l’avancée sociale. Dans le secteur pharmaceutique, les spécialistes reconnaissent que les avancées du sida sont avant tout dues à la concurrence qui règne entre les grands laboratoires. Or les clauses sur la propriété intellectuelle au sein du TPP risquent de mettre à mal l’organisation actuelle du tissu industriel pharmaceutique et donc les progrès dans la médecine.
S’il est clair que le TPP reste très flou, il demeure qu’un tel projet soit gardé secret de la majorité de la population le rend particulièrement suspect, surtout lorsque les articles sur la propriété intellectuelles avantagent grandement les compagnies multinationales. De tels changements risquent également de bouleverser la liberté d’expression. Il nous rappelle ce que certains pays avaient essayé de mettre en place quelques années avec l’ACTA et qui avait été finalement refusé. On rappelle que l’ACTA avait causé un tollé parmi les youtubeurs tant la portée de cet accord limitait la liberté d’expression. Il avait aussi été critiqué pour son manque flagrant de transparence. Il visait notamment à renforcer drastiquement les droits d’auteur, rendant par exemple impossible le contenu de certaines vidéos, même pour un usage non lucratif. De la même façon, très peu de législateurs étaient au courant des négociations autour du TPP, et on remarquera que la Chine est exclue des négociations.
En somme, il semblerait bel et bien que le TPP soit un ACTA bis qui reprend les exigences des Etats-Unis en matière de propriété intellectuelle de manière encore plus secrète et plus insistante. Mais au-delà du caractère abusif du contenu de cet accord, on ne peut que s’indigner du peu d’implication des médias, du manque de transparence et de l’abus antidémocratique que représentent de tels projets.
D’autres sites à consulter pour en savoir plus :
–         Wikileaks
–         Acrimed : http://www.acrimed.org/article4307.html

Le monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803

Trois français kidnappés au Mexique, l’épopée de Maude Versini [interview].

Trois français kidnappés au Mexique, l’épopée de Maude Versini [interview].

817 jours 15 heures 22 minutes et 15 secondes soit plus de deux ans c’est le temps qui sépare Maude de ses trois enfants Sofia, Adrian et Alexi. Ancienne femme d’un des hommes les plus puissants du Mexique, cette parisienne a saisi la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour attaquer l’Etat Mexicain. Elle nous raconte son odyssée, en exclusivité pour TBS Press.

Maude, journaliste française, quitte la France pour développer son activité de l’autre côté de l’Atlantique, en 2002 elle interviewe le Gouverneur de l’Etat de Mexique et probablement l’homme le plus puissant du pays, Arturo Montiel Rojas, c’est le coup de foudre. Ils auront trois enfants dont le plus petit Alexi qui est autiste. Cinq ans plus tard cet amour intercontinental prend fin et Maude, ayant obtenu la garde des enfants, rentre à Paris. 2012, année charnière, Montiel annonce à son ancienne femme que les enfants qui étaient avec lui lors des vacances de Noel « ne rentreront plus jamais en France », la même année son disciple et neveu Enrique du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) est élu Président.

(ImageLes trois enfants de Maude kinappés par leur père au Mexique)

La justice mexicaine est sous la tutelle des personnes comme Montiel qui peuvent dicter les lois et bénéficient des privilèges exorbitants que seule la Nomenklatura soviétique avait connu dans l’histoire récente de l’humanité. Le Mexique, le pays le plus corrompu d’Amérique Latine (d’après Transparency International), abrite des criminels qui bénéficient d’une impunité totale et la « nouvelle ère dans la justice mexicaine » promise par Enrique Peña Nieto n’a toujours pas vu le jour. Arturo Montiel est classé parmi les 10 personnes les plus corrompues du Mexique d’après le magazine Forbes. Depuis 2012 Maude essaye de récupérer ses enfants ou du moins de les voir, efforts qui jusqu’à présent n’ont pas porté leurs fruits du fait de la manipulation de la justice exercée par l’ancien Gouverneur. Maude a donc décidé d’attaquer l’Etat mexicain à travers la Commission interaméricaine des droits de l’homme qui siège à Washington DC. Les relations franco-mexicaines, rétablies récemment après l’affaire Cassez, pourraient être mises en danger encore une fois.

Aviez-vous déjà remarqué que Montiel pouvait contrôler jusqu’à la justice ? 

Non, pas lorsqu’on était marié, mais par contre je l’ai vu manipuler la justice lorsqu’il m’a demandé en mariage. Pour pouvoir se marier avec moi il a changé un texte de loi pour qu’une personne divorcée au lieu d’attendre un an pour se remarier puisse le faire en 15 jours.

Vous dites souvent que Montiel a « le bras » long, avez-vous des exemples ?

Oui, dans mon cas par exemple, la juge dite impartiale Guadalupe Escalona Valdez qui gère notre cas m’avait donné raison à deux reprises, elle a changé d’avis lors du troisième procès. J’ai vu, dans une vidéo du procès, Montiel la tutoyer et l’appeler Lupita. Il manipule magistrats et juges ainsi que mes enfants qui sont victimes d’une aliénation parentale (endoctrinement psychologique).

Enrique Peña Nieto (EPN) a déclaré qu’il s’agit d’une « affaire privée » et qu’elle doit être « réglée entre particuliers », pensez-vous que le Président est neutre et impartial ?

C’est complètement faux ce n’est plus une affaire privée depuis longtemps, Montiel l’a rendu politique, et elle est devenue publique. Il est plutôt du côté de son oncle Montiel, il disait qu’il allait laisser la justice mexicaine faire son travail mais quand on voit la manipulation des juges je vois que EPN n’est pas de mon côté. Le fait qu’on ne me laisse pas voir mes enfants, même pas le droit de visite pendant que la justice fait son travail est complètement déplorable. Il s’agit de sa justice, il prétend que sa justice est impartiale et il cependant permet que les droits des enfants et d’une mère soient bafoués.

Que pensez-vous de la « nouvelle ère » dans la justice mexicaine promise par EPN ?
 

Je suis très sceptique. Lorsque Florence Cassez a été libérée et il parlait de cette nouvelle ère j’étais optimiste en me disant que j’allais bénéficier de celle-ci. Aujourd’hui la seule justice qui existe est celle de la Cour Suprême, dernière instance de recours, mon dernier espoir.

Pensez-vous que l’affaire Florence Cassez peut influencer votre cas ? 

L’affaire Cassez m’a beaucoup desservi puisque depuis l’affaire la France n’agit plus de la même manière dans les relations bilatérales avec le Mexique, les diplomates français prennent plus de pincettes, ils font davantage attention à ne pas blesser les mexicains. Aujourd’hui, ils ne veulent plus politiser les conflits entre les deux pays, ils ne veulent pas intervenir et malheureusement mon problème ne peut pas se régler par la voie douce, il ne se réglera que lorsque le Président François Hollande tapera du poing sur la table, aujourd’hui la France est incapable de le faire.

L’ex compagne du Président François Hollande, Valérie Trierwieler vous a reçu deux fois à l’Elysée et a promis de vous soutenir. Qu’est-ce qu’elle a fait concrètement ?

Elle a envoyé une lettre aux avocats mexicains en leur disant qu’il fallait qu’ils trouvent une solution avant que ça devienne un conflit international. Je suis bien attristée qu’elle soit partie, elle m’a dit sur Twitter que sa souffrance n’était rien par rapport à la mienne. Je pense que c’est une personne sur qui je peux toujours compter. 

(Image: Les 4 enfants de Maude)
En avril François Hollande ira au Mexique rencontrer son homologue EPN. Va-t-il aborder votre cas ? Avez-vous réussi à contacter d’autres autorités ou personnalités? 
Le dossier est suivi par son cabinet et par le Quai d’Orsay. J’espère qu’il pourra non seulement traiter le dossier mais aussi récupérer mes enfants et les ramener en France. J’ai écrit à Carla Bruni mais je n’ai pas eu de réponse. J’ai été reçue au Quai d’Orsay à deux reprises. Le Quai d’Orsay gère les relations entre moi, le consul et l’ambassadeur français au Mexique, et suit très bien mon affaire, mais on a une échéance celle de la visite de François Hollande au Mexique en avril et s’il ne tape pas du poing sur la table pour me récupérer mes enfants je les aurais définitivement perdu, tous mes espoirs reposent sur cette visite.
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Lire aussi:
Voir:
Documentaire sur l’Affaire Versini sur M6: Maude voyage au Méxique pour voir ses enfants
Venezuela: La fin de l’autoritarisme ?

Venezuela: La fin de l’autoritarisme ?

Leopoldo Lopez, leader de l’opposition.

Une nouvelle étape dans la dictature vénézuélienne : la répression brutale pourrait mettre un terme au régime qui gouverne depuis plus de 15 ans.

Attention !

Cet article n’est pas pour ceux qui sont nostalgiques des héros révolutionnaires latino-américains de la deuxième moitié du XXème siècle (plus mythologiques qu’autre chose) et autres mélenchonistes qui gobent ou contribuent à la très huilée propagande chaviste en France (ça risque de vous désenchanter).

L’année 2014 démarre avec du changement, les peuples ne cessent de se débarrasser (plus ou moins facilement) de leurs dictateurs (et ceci depuis le détonateur initial : Le printemps arabe). C’est maintenant le tour de l’Ukraine qui, après de sanglantes manifestations, a finalement réussi à se débarrasser de Viktor Ianoukovitch. Cependant malgré cette victoire les manifestations à Kiev ont accaparé les regards et les medias, ce qui n’a pas été favorable pour dévoiler ce qui se passe à 9 000 Km de distance de l’autre côté de l’Atlantique : « Le printemps bolivarien ». (Image:Des milliers de manifestants à Caracas le 18 février (Source: La nacion))

Le 12 février les étudiants vénézuéliens de tous les milieux et classes sociales ont manifesté contre le gouvernement de Maduro, héritier politique de Chavez formé et dirigé par les frères Castro. La riposte de ce dernier fut plus laconique : faire taire les étudiants (ou « les fascistes payés par la CIA pour faire un coup d’Etat ») manu militari. Cette brutale répression a fait jusqu’à aujourd’hui plus de 10 morts, plus de 150 personnes blessées et torturées et nombre de prisonniers politiques (220 jusqu’à aujourd’hui pour être exact) dont l’un des principaux leaders de l’opposition Leopoldo Lopez. C’est ainsi que Maduro a ouvert la boite de Pandore.

Analysons donc les motifs qui ont poussé les étudiants à manifester, en supposant bien sûr qu’il ne s’agisse pas des espions américains ou des agents de l’ « Empire ».

–       –   Les pénuries des biens et services de première nécessité, le papier toilette étant le symbole même, mais aussi la nourriture en général, le beurre, le lait, la viande, le sucre, les médicaments, etc., ainsi que les pénuries d’électricité et d’eau (les coupures de ces derniers sont constantes). Ce qui est très contradictoire s’agissant du premier pays pétrolier (en termes de réserves) et d’un des pays les plus riches (en termes de revenu pétrolier).

–     –   L’insécurité, en 1999 (année où Chavez arrive au pouvoir) il y avait 5 000 homicides par an (chiffre déjà élevé par rapport aux pays voisins) aujourd’hui ce chiffre dépasse les 25 000 (d’après l’Observatoire
      Vénézuélien de la Violence) soit plus d’un homicide toutes les 30 minutes.

–     –  L’inflation, la flambée des prix de plus de 55% accable le pouvoir d’achat des vénézuéliens (surtout des plus pauvres).

–   –  L’avenir, le Venezuela sombre depuis quelques années dans une profonde crise économique due notamment au manque d’investissements productifs.
(    Image: Manifestant annonçant la fin de la dictature au Venezuela (« loading ») (Source:Reuters))
       Le « chavismo » a kidnappé voire détruit l’avenir du pays. Quinze ans au pouvoir ne permettent plus de dire que c’est la faute aux anciens gouvernements.
         De même que des étudiants courageux français ont déclenché les mouvements de Mai 68 à Nanterre (le 6 mai pour être précis) pour répudier la société gaulliste traditionnelle et conservatrice, des étudiants vénézuéliens ont déclenché à Caracas ce que j’appelle le printemps bolivarien, pour rejeter la société chaviste, la dictature et pour avoir un avenir.

Samedi 22 février (ou le 22F) fut une deuxième journée historique, la concentration massive de plus d’un million de personnes à Caracas ainsi que dans toutes les villes et villages du Venezuela et dans le monde entier (dans plus de 60 pays) pour :

–         – Répudier les actions menées par le Gouvernement (notamment la répression brutale, la persécution, torture et extorsion de la part de la police politique ou des services d’intelligence cubains).

–        –  Exiger la libération des 220 prisonniers politiques (dont Leopoldo Lopez, arrêté par le simple fait de diverger et de manifester)

       –  Demander le désarmement des « collectifs » (groupes paramilitaires armés par Chavez pour défendre la perpétuité de la « Révolution bolivarienne »)

–       –   Avoir une justice impartiale et la séparation des pouvoirs

–       –  Liberté d’expression et d’opinion.

La fin de la dictature ?


Ce n’est pas la fin de la dictature bolivarienne mais c’est le début de la fin, ces manifestations ont (dé)montré que les vénézuéliens ne soutiennent plus le modèle pseudo-socialiste-communiste chaviste qui n’est qu’un régime fasciste-populiste en réalité. Et ceci on peut le voir aujourd’hui, le Venezuela est un pays en crise (économique, structurelle, d’insécurité, de pénurie, sociale et sociétale) qui rentre dans une spirale infernale inflationniste qui devrait déboucher dans une hyperinflation similaire à celle du Zimbabwe il y a quelques années. (Image: Concentration pacifique du 22F à Caracas. (Source: Maduradas) )

Mon opinion : 0n ne renverse pas un dictateur en un ou deux jours (l’Egypte : 3 mois, la Syrie plus de 2 ans, La Libye : 1 an, l’Ukraine : 1 mois…) mais le processus a commencé et il va perdurer. Le chavisme est moribond.
Le printemps bolivarien qui n’est qu’une conséquence du printemps arabe (qui a déclenché un mouvement de libération à effet domino), aura-t-il un effet dans les autres pays de l’Alba ? (Alliés et protégés du Chavisme) Oui mais pas instantanément, l’effet se traduira surtout lors des prochaines élections (dont la plupart aura lieu en 2014).

(Image: #SOSVenezuela, cliquez pour agrandir)

« S’il n’y a pas de nourriture lorsqu’on a faim, s’il n’y a pas de médicaments lorsqu’on est malades, s’il y a de l’ignorance et si on ne respecte pas les droits fondamentaux des individus, la démocratie n’est qu’une coquille vide, même si les citoyens ont un parlement et peuvent voter » – Nelson Mandela

–          « Maudit soit le soldat qui tire sur son peuple » – Simon Bolivar




Anecdote :

Chavez et son régime se proclament de Bolivar (héros qui a libéré l’Amérique Latine de la Couronne Espagnole au XIX siècle) d’où la « Révolution bolivarienne », ils disent continuer sa révolution.  Leopoldo Lopez (ennemi juré du régime et prisonnier politique) est descendant de Simon Bolivar, ainsi que de Cristobal Mendoza, le premier Président du Venezuela.

*Image de couverture: Leopoldo Lopez arrêté (leader de l’opposition, il fut également arrêté en 2002, interdit de
candidater aux élections présidentielles et arrêté à nouveau le 18 février 2014).(Source:Noticias24)

                     #HopeForVenezuela #SOSVenezuela #PrayForVenezuela #YoSoyVenezuela

Sur la nécessité de la confiance et du renouveau

Toulouse, ce mercredi 8 janvier, an de grâce 2014.

Cher Monsieur Toulemondait de Bienséance,
Voilà un moment que votre prestigieuse personne ne s’est point tourné vers moi. Je n’ai pourtant pas manqué de vous voir Monsieur. Dans les cafés, les bars, les boîtes de nuit, on ne peut passer outre quand vous y êtes, en train de dévoiler le sous-jacent de notre monde contemporain, les yeux dans les yeux de votre interlocuteur ou interlocutrice. Ah ! Que cela me rappelle de bons souvenirs en votre compagnie. Comme je riais à l’époque, au moins aviez-vous ce talent d’être hilarant. Car vous n’avez certes pas celui d’être original. Je vous ai entendu par bribe comme je vous apercevais en terrasse. Toujours la même discussion, les mêmes opinions, les mêmes arguments, toujours la même cible : François Hollande et son équipe. Ne niez pas M. de Bienséance que vous ne l’avez pas en estime. Ne niez pas que vous passez plus de temps à disserter sur sa composante flambifique que sur ses succès. Ne niez pas que vos reproches sont les mêmes depuis des mois quand la face du monde a déjà changé. Ne niez pas enfin que parfois, vous vous tournez vers notre histoire l’air visionnaire en parlant de ce que les morts auraient mieux fait aujourd’hui que nos gouvernants actuels.
  Vous me direz que je suis aveugle et trop complaisant à son égard quand tout, de la Croissance à la cohésion sociale, s’effondre. Je n’ignore pas Monsieur, par exemple, que l’étau fiscal étouffe la dynamique de reprise et aussi la confiance. Mais c’est de confiance que je voudrais parler aujourd’hui. C’est de confiance dans l’avenir que l’économie manque, je ne suis pas le premier à l’écrire. Pourtant la défiance règne jusqu’au parti du président même. Sans parler de nous, les citoyens qui sommes défiants envers tous : chefs d’entreprise, syndicats, police, gays, Roms, immigrés, technologies, viande de cheval : tous nous trompent, nous volent, nous exploitent. Les journaux que je vis naguère sur votre table de chevet semblent d’ailleurs se complaire dans le chaos qu’ils aiment à retranscrire aujourd’hui.
Comment vous dire d’arrêter vos absurdités, votre stupide villependage du pouvoir représentatif ? Vous n’êtes pas sans savoir que ce qui est exigé à nos dirigeants actuels est sans précédent, bien que nécessaire, avec les circonstances présentes : population grandissante, dette pharaonique, démesure et inconstance perpétuelle des hommes et de leur volonté.
Nous pouvons rendre leur tâche plus aisée. Il nous faut abandonner l’ancien monde pour bâtir le nouveau qui s’annonce. Le temps de la préservation et de l’insouciance est révolu. Voici que doit venir le temps d’une nouvelle mobilisation collective et individuelle.
Je vous dis que cela est possible cher Monsieur. En réalité je nous crois trop peu confiant parce que nous avons le souvenir de jours meilleurs et d’une idée de la prospérité qui semble disparaître à tout jamais. Mais je dis qu’en regardant notre histoire comme le miroir de nos désirs pour la société d’aujourd’hui, nous baissons les bras. Nous pouvons arrêter cela. Sans doute suis-je candide quand je pense que nous pouvons changer par nous-mêmes, mais je suis conscient que c’est la plus grande des révolutions. Abandonnons le passé, et nous regarderons notre présent et notre avenir avec confiance car nos espérances seront moins vaines puisque libres de toute nostalgie d’un monde parfait évanoui qui, de toute façon n’a jamais existé tel qu’on se le représente. Alors vous verrez comme notre pays aura changé d’expression. La Croissance et bien mieux encore, vous verrez reviendront alors.
Puissiez-vous à  présent ne plus arborer cette humeur maussade qui fait si chic dans vos dîners et encourager dans votre cœur ceux qui ont pris votre sort entre leurs mains.
Espérant vous voir changer un jour!

Antoine Lézat