Qui sont les autres?

Qui sont les autres?

        Sur le site de  notre école on peut retrouver une « enquête emploi » menée conjointement par  la conférence des Grandes Ecoles de commerce et TBS*. Cette enquête en rassurera beaucoup quant à leur avenir professionnel : 72% des diplômés de TBS trouvent un emploi dans les 2 mois suivant l’obtention de leur diplôme. Mais quelque chose m’a interpellé dans cette étude. Ce sont les 10% d’anciens diplômés (promotion 2012 et 2013) qui sont répertoriés dans la catégorie « autre » sur le camembert précisant la fonction et l’emploi actuel. C’est plus que la RH et autant que l’audit. Ces chiffres nous rappellent qu’on ne retrouve pas forcément les  diplômés des  grandes Ecoles de commerce dans les secteurs d’activité où on les attendait. Essayons de dresser une typologie de « ces autres ». Parmi eux on retrouve le plus souvent des   journalistes, des hommes et femmes politiques, des intellectuels mais aussi comme tente de le révéler cet article des profils plus atypiques :
 

 

 1.    Renan Luce :

 

 

Elève à TBS (à cette période ESC Toulouse) au sein de la promotion 2002 et membre du Bureau des Arts, il a profité de la dynamique du projet Delta et de l’Option Professionnelle Management Culturel, pour composer son album « Repenti » sorti en 2007 chez Barclay.

 





2.    Jean-Jacques Goldman :

 

 
Avant de devenir l’un des artistes préférés des Français, il  fut diplômé de l’EDHEC (Lille) en 1973. Il se tourna très vite vers la musique et fonda avec son frère Robert « JRG », une société de production dont le nom reprend leurs initiales.

 

 
 
 
 
 

3.    Stephane Diagana :

 

En 1997 il est devenu le premier champion du monde d’athlétisme masculin français sur 400 mètres haies. Il a obtenu un DUT de biologie appliquée et un diplôme de l’ESCP Europe en 2004, l’année de sa retraite. Il raconte son expérience dans cet article du journal des grandes écoles et universités http://journaldesgrandesecoles.com/concilier-etudes-et-sport-de-haut-niveau/ 

 

 
 
 
 
 
 

 4.    Michaël Youn: 

 

Michaël Benayoun de son vrai nom a fait une prépa HEC à Neuilly-sur-Seine et  est diplômé de la promotion 1996 du Skema Sophia-Antipolis (Ceram à l’époque). Dès sa diplomation il se tourna très vite vers ses passions en prenant des cours de théâtre et de radio.  

 

 

 
 
 
 
 

5.    Yannick Agnel

 

 

Le nageur français double médaillé d’or lors des Jeux olympiques de Londres de 2012 est devenu « une belle vitrine » pour le programme « Sportif de haut niveau » de Skema, qu’il suit depuis  Septembre 2011 sur le campus de Sophia-Antipolis.

 

 
 
 
 
 
 
 

6.    Les anciens élèves d’HEC qui ont bien appris à oser !

 
HEC comptent parmi ses anciens élèves deux figures qui ont marqué l’histoire par leur courage et leurs exploits :
 
 
 

 

Maurice Herzog : Diplômé d’HEC en 1944, Il fut  résistant et chef de l’expédition française qui gravit pour la première fois  le mont Annapurna culminant à 8000 mètres en 1950.

 

 
 
 
Roland Garros : le célèbre aviateur obtint son diplôme d’HEC en 1908, il est connu pour avoir été le premier pilote à effectuer la traversée de la Méditerranée en 1913. Il est mort en 1918  dans un combat aérien. Son nom reste associé au tournoi des Internationaux de France de tennis, car il se déroule dans le stade qui porte son nom depuis sa construction en 1928.

 

 
 
 
 
 
Pour ceux qui voudraient en savoir plus, vous pouvez consulter les pages qui leur sont dédiées sur le site d’ HEC : http://www.hec.fr/130ans/pages/detail/106/Maurice_Herzog_diplome_d_HEC_vainqueur_de_l_Annapurna

 
* Voici « l’enquête emploi » dont il est question : http://admissibles.tbs-education.fr/insertion-professionnelle/enquete-emploi 

 
INTERVIEW ISABELLE GOETZ, porte parole PETA France

INTERVIEW ISABELLE GOETZ, porte parole PETA France

Interview d’Isabelle GOETZ, chargée de campagnes et porte parole de PETA France (People for the Ethical Treatment of Animals), une association de défense des droits des animaux.
ER : Bonjour Isabelle, vous êtes diplômée de l’INSEEC Paris, vous avez travaillé dans l’industrie du disque, dans le secteur des assurances. Vous avez été ensuite responsable marketing d’une entreprise de vêtements de communication puis vous vous êtes lancée dans l’associatif avec Greenpeace puis PETA. Racontez-nous ce parcours.

IG : En effet, je sors comme vous d’une école de commerce.  J’ai souhaité découvrir différents angles du marché de l’emploi dans des activités qui me plaisaient. J’ai ensuite eu des opportunités : j’ai intégré très brièvement Greenpeace en recrutant des adhérents mais je tenais à me confronter directement à la défense de certaines causes comme celle très importante pour moi des droits des animaux. C’est pour ces raisons que je travaille depuis près de quatre ans chez PETA. J’ai beaucoup de chance d’exercer une activité propre à mes valeurs.
Cette vocation n’est pas nouvelle pour moi : je suis végétarienne depuis de nombreuses années et pour la petite anecdote, à l’INSEEC déjà, je faisais signer des pétitions contre le port de la fourrure.
Quel est votre rôle à PETA ?

Je suis chargée de campagnes et porte parole de PETA France. Je m’occupe de relayer les campagnes de PETA auprès du grand public et des médias, mon activité est basée sur la communication et la mise en place, avec d’autres, du contenu de notre site internet[1]. J’organise également des manifestations et des actions dans la rue avec des messages forts pour montrer que les animaux n’ont pas plus que les humains envie de mourir et qu’ils ressentent au même titre que nous la douleur, la peur et autres émotions.
Pouvez-vous nous présenter votre association PETA (action, mission etc.) ?

PETA est une association à but non lucratif créée il y a 30 ans aux Etats-Unis avec pour objectif de défendre et protéger les droits de tous les animaux. PETA US avec ses affiliées regroupe aujourd’hui plus de 3 millions d’adhérents à travers le monde. Les actions de PETA France ont le plus souvent lieu en région parisienne et aident à transmettre nos messages par la médiatisation. Notre rôle est, encore une fois, de communiquer et  sensibiliser le grand public aux souffrances animales.
Récemment un jeune marseillais s’est fait filmer en torturant un chat. Il fut ensuite condamné à un an de prison ferme. La justice française a-t-elle, selon vous, pris conscience de la protection animale et va-t-elle dans la bonne direction ?

La mobilisation citoyenne a en effet été très forte, les français ont été outrés de cet acte barbare qui a d’ailleurs été rapidement condamné par une décision judiciaire. Elle prouve que quand les gens sont scandalisés et se mobilisent derrière la défense des animaux, de vrais résultats apparaissent !
C’est pour ces mêmes raisons que nous faisons signer des pétitions : ensemble notre poids compte davantage et les animaux sont davantage protégés.
Pour peser davantage comme vous dites, ne pensez-vous qu’il soit nécessaire d’être présent en politique ?

Pour ma part, je ne ferai pas de politique. Notre association est d’ailleurs apolitique, c’est-à-dire que PETA n’est affiliée à aucun parti ou courant politique. Nous essayons de promouvoir les droits des animaux auprès des pouvoirs publics et des institutions en place. Enfin nous nous adressons aux dirigeants et décideurs, peu importe leurs affiliations politiques, pour leur demander de changer les choses et d’agir dans une direction respectueuse des animaux.
Pouvez-vous enfin nous décrire les gestes à appliquer au quotidien pour œuvrer à la défense des droits des animaux ?

Il existe de nombreuses manières d’aider les animaux : vous pouvez faire un don car c’est exclusivement la générosité de personnes bienveillantes qui nous permet de continuer nos efforts. Vous pouvez aussi signer nos pétitions et les partager en vous rendant sur notre site, et sensibiliser les gens autour de vous.
Vous pouvez également arrêter de manger des animaux : leur consommation est la première cause de leur souffrance ! Les nombreuses enquêtes tournées en caméra cachée dans les élevages rapportent ces faits, et reflètent la triste réalité de l’industrie de la viande. Nous devons alors faire changer les choses. Les gens sont de plus en plus des consommateurs responsables. Il est facile aujourd’hui de consommer sans faire souffrir les animaux : il suffit par exemple de refuser d’acheter une veste ou un manteau s’il contient une capuche en fourrure animale.
Merci à vous Isabelle pour cette interview et bon courage pour vos prochains combats !
Edouard RAPPAZ


[1] http://www.petafrance.com/

Trois français kidnappés au Mexique, l’épopée de Maude Versini [interview].

Trois français kidnappés au Mexique, l’épopée de Maude Versini [interview].

817 jours 15 heures 22 minutes et 15 secondes soit plus de deux ans c’est le temps qui sépare Maude de ses trois enfants Sofia, Adrian et Alexi. Ancienne femme d’un des hommes les plus puissants du Mexique, cette parisienne a saisi la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour attaquer l’Etat Mexicain. Elle nous raconte son odyssée, en exclusivité pour TBS Press.

Maude, journaliste française, quitte la France pour développer son activité de l’autre côté de l’Atlantique, en 2002 elle interviewe le Gouverneur de l’Etat de Mexique et probablement l’homme le plus puissant du pays, Arturo Montiel Rojas, c’est le coup de foudre. Ils auront trois enfants dont le plus petit Alexi qui est autiste. Cinq ans plus tard cet amour intercontinental prend fin et Maude, ayant obtenu la garde des enfants, rentre à Paris. 2012, année charnière, Montiel annonce à son ancienne femme que les enfants qui étaient avec lui lors des vacances de Noel « ne rentreront plus jamais en France », la même année son disciple et neveu Enrique du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) est élu Président.

(ImageLes trois enfants de Maude kinappés par leur père au Mexique)

La justice mexicaine est sous la tutelle des personnes comme Montiel qui peuvent dicter les lois et bénéficient des privilèges exorbitants que seule la Nomenklatura soviétique avait connu dans l’histoire récente de l’humanité. Le Mexique, le pays le plus corrompu d’Amérique Latine (d’après Transparency International), abrite des criminels qui bénéficient d’une impunité totale et la « nouvelle ère dans la justice mexicaine » promise par Enrique Peña Nieto n’a toujours pas vu le jour. Arturo Montiel est classé parmi les 10 personnes les plus corrompues du Mexique d’après le magazine Forbes. Depuis 2012 Maude essaye de récupérer ses enfants ou du moins de les voir, efforts qui jusqu’à présent n’ont pas porté leurs fruits du fait de la manipulation de la justice exercée par l’ancien Gouverneur. Maude a donc décidé d’attaquer l’Etat mexicain à travers la Commission interaméricaine des droits de l’homme qui siège à Washington DC. Les relations franco-mexicaines, rétablies récemment après l’affaire Cassez, pourraient être mises en danger encore une fois.

Aviez-vous déjà remarqué que Montiel pouvait contrôler jusqu’à la justice ? 

Non, pas lorsqu’on était marié, mais par contre je l’ai vu manipuler la justice lorsqu’il m’a demandé en mariage. Pour pouvoir se marier avec moi il a changé un texte de loi pour qu’une personne divorcée au lieu d’attendre un an pour se remarier puisse le faire en 15 jours.

Vous dites souvent que Montiel a « le bras » long, avez-vous des exemples ?

Oui, dans mon cas par exemple, la juge dite impartiale Guadalupe Escalona Valdez qui gère notre cas m’avait donné raison à deux reprises, elle a changé d’avis lors du troisième procès. J’ai vu, dans une vidéo du procès, Montiel la tutoyer et l’appeler Lupita. Il manipule magistrats et juges ainsi que mes enfants qui sont victimes d’une aliénation parentale (endoctrinement psychologique).

Enrique Peña Nieto (EPN) a déclaré qu’il s’agit d’une « affaire privée » et qu’elle doit être « réglée entre particuliers », pensez-vous que le Président est neutre et impartial ?

C’est complètement faux ce n’est plus une affaire privée depuis longtemps, Montiel l’a rendu politique, et elle est devenue publique. Il est plutôt du côté de son oncle Montiel, il disait qu’il allait laisser la justice mexicaine faire son travail mais quand on voit la manipulation des juges je vois que EPN n’est pas de mon côté. Le fait qu’on ne me laisse pas voir mes enfants, même pas le droit de visite pendant que la justice fait son travail est complètement déplorable. Il s’agit de sa justice, il prétend que sa justice est impartiale et il cependant permet que les droits des enfants et d’une mère soient bafoués.

Que pensez-vous de la « nouvelle ère » dans la justice mexicaine promise par EPN ?
 

Je suis très sceptique. Lorsque Florence Cassez a été libérée et il parlait de cette nouvelle ère j’étais optimiste en me disant que j’allais bénéficier de celle-ci. Aujourd’hui la seule justice qui existe est celle de la Cour Suprême, dernière instance de recours, mon dernier espoir.

Pensez-vous que l’affaire Florence Cassez peut influencer votre cas ? 

L’affaire Cassez m’a beaucoup desservi puisque depuis l’affaire la France n’agit plus de la même manière dans les relations bilatérales avec le Mexique, les diplomates français prennent plus de pincettes, ils font davantage attention à ne pas blesser les mexicains. Aujourd’hui, ils ne veulent plus politiser les conflits entre les deux pays, ils ne veulent pas intervenir et malheureusement mon problème ne peut pas se régler par la voie douce, il ne se réglera que lorsque le Président François Hollande tapera du poing sur la table, aujourd’hui la France est incapable de le faire.

L’ex compagne du Président François Hollande, Valérie Trierwieler vous a reçu deux fois à l’Elysée et a promis de vous soutenir. Qu’est-ce qu’elle a fait concrètement ?

Elle a envoyé une lettre aux avocats mexicains en leur disant qu’il fallait qu’ils trouvent une solution avant que ça devienne un conflit international. Je suis bien attristée qu’elle soit partie, elle m’a dit sur Twitter que sa souffrance n’était rien par rapport à la mienne. Je pense que c’est une personne sur qui je peux toujours compter. 

(Image: Les 4 enfants de Maude)
En avril François Hollande ira au Mexique rencontrer son homologue EPN. Va-t-il aborder votre cas ? Avez-vous réussi à contacter d’autres autorités ou personnalités? 
Le dossier est suivi par son cabinet et par le Quai d’Orsay. J’espère qu’il pourra non seulement traiter le dossier mais aussi récupérer mes enfants et les ramener en France. J’ai écrit à Carla Bruni mais je n’ai pas eu de réponse. J’ai été reçue au Quai d’Orsay à deux reprises. Le Quai d’Orsay gère les relations entre moi, le consul et l’ambassadeur français au Mexique, et suit très bien mon affaire, mais on a une échéance celle de la visite de François Hollande au Mexique en avril et s’il ne tape pas du poing sur la table pour me récupérer mes enfants je les aurais définitivement perdu, tous mes espoirs reposent sur cette visite.
Soutenez Maude:
– Aller voir son Site

– Signer la petition:

– Sur Facebook ou Twitter
Lire aussi:
Voir:
Documentaire sur l’Affaire Versini sur M6: Maude voyage au Méxique pour voir ses enfants
Venezuela: La fin de l’autoritarisme ?

Venezuela: La fin de l’autoritarisme ?

Leopoldo Lopez, leader de l’opposition.

Une nouvelle étape dans la dictature vénézuélienne : la répression brutale pourrait mettre un terme au régime qui gouverne depuis plus de 15 ans.

Attention !

Cet article n’est pas pour ceux qui sont nostalgiques des héros révolutionnaires latino-américains de la deuxième moitié du XXème siècle (plus mythologiques qu’autre chose) et autres mélenchonistes qui gobent ou contribuent à la très huilée propagande chaviste en France (ça risque de vous désenchanter).

L’année 2014 démarre avec du changement, les peuples ne cessent de se débarrasser (plus ou moins facilement) de leurs dictateurs (et ceci depuis le détonateur initial : Le printemps arabe). C’est maintenant le tour de l’Ukraine qui, après de sanglantes manifestations, a finalement réussi à se débarrasser de Viktor Ianoukovitch. Cependant malgré cette victoire les manifestations à Kiev ont accaparé les regards et les medias, ce qui n’a pas été favorable pour dévoiler ce qui se passe à 9 000 Km de distance de l’autre côté de l’Atlantique : « Le printemps bolivarien ». (Image:Des milliers de manifestants à Caracas le 18 février (Source: La nacion))

Le 12 février les étudiants vénézuéliens de tous les milieux et classes sociales ont manifesté contre le gouvernement de Maduro, héritier politique de Chavez formé et dirigé par les frères Castro. La riposte de ce dernier fut plus laconique : faire taire les étudiants (ou « les fascistes payés par la CIA pour faire un coup d’Etat ») manu militari. Cette brutale répression a fait jusqu’à aujourd’hui plus de 10 morts, plus de 150 personnes blessées et torturées et nombre de prisonniers politiques (220 jusqu’à aujourd’hui pour être exact) dont l’un des principaux leaders de l’opposition Leopoldo Lopez. C’est ainsi que Maduro a ouvert la boite de Pandore.

Analysons donc les motifs qui ont poussé les étudiants à manifester, en supposant bien sûr qu’il ne s’agisse pas des espions américains ou des agents de l’ « Empire ».

–       –   Les pénuries des biens et services de première nécessité, le papier toilette étant le symbole même, mais aussi la nourriture en général, le beurre, le lait, la viande, le sucre, les médicaments, etc., ainsi que les pénuries d’électricité et d’eau (les coupures de ces derniers sont constantes). Ce qui est très contradictoire s’agissant du premier pays pétrolier (en termes de réserves) et d’un des pays les plus riches (en termes de revenu pétrolier).

–     –   L’insécurité, en 1999 (année où Chavez arrive au pouvoir) il y avait 5 000 homicides par an (chiffre déjà élevé par rapport aux pays voisins) aujourd’hui ce chiffre dépasse les 25 000 (d’après l’Observatoire
      Vénézuélien de la Violence) soit plus d’un homicide toutes les 30 minutes.

–     –  L’inflation, la flambée des prix de plus de 55% accable le pouvoir d’achat des vénézuéliens (surtout des plus pauvres).

–   –  L’avenir, le Venezuela sombre depuis quelques années dans une profonde crise économique due notamment au manque d’investissements productifs.
(    Image: Manifestant annonçant la fin de la dictature au Venezuela (« loading ») (Source:Reuters))
       Le « chavismo » a kidnappé voire détruit l’avenir du pays. Quinze ans au pouvoir ne permettent plus de dire que c’est la faute aux anciens gouvernements.
         De même que des étudiants courageux français ont déclenché les mouvements de Mai 68 à Nanterre (le 6 mai pour être précis) pour répudier la société gaulliste traditionnelle et conservatrice, des étudiants vénézuéliens ont déclenché à Caracas ce que j’appelle le printemps bolivarien, pour rejeter la société chaviste, la dictature et pour avoir un avenir.

Samedi 22 février (ou le 22F) fut une deuxième journée historique, la concentration massive de plus d’un million de personnes à Caracas ainsi que dans toutes les villes et villages du Venezuela et dans le monde entier (dans plus de 60 pays) pour :

–         – Répudier les actions menées par le Gouvernement (notamment la répression brutale, la persécution, torture et extorsion de la part de la police politique ou des services d’intelligence cubains).

–        –  Exiger la libération des 220 prisonniers politiques (dont Leopoldo Lopez, arrêté par le simple fait de diverger et de manifester)

       –  Demander le désarmement des « collectifs » (groupes paramilitaires armés par Chavez pour défendre la perpétuité de la « Révolution bolivarienne »)

–       –   Avoir une justice impartiale et la séparation des pouvoirs

–       –  Liberté d’expression et d’opinion.

La fin de la dictature ?


Ce n’est pas la fin de la dictature bolivarienne mais c’est le début de la fin, ces manifestations ont (dé)montré que les vénézuéliens ne soutiennent plus le modèle pseudo-socialiste-communiste chaviste qui n’est qu’un régime fasciste-populiste en réalité. Et ceci on peut le voir aujourd’hui, le Venezuela est un pays en crise (économique, structurelle, d’insécurité, de pénurie, sociale et sociétale) qui rentre dans une spirale infernale inflationniste qui devrait déboucher dans une hyperinflation similaire à celle du Zimbabwe il y a quelques années. (Image: Concentration pacifique du 22F à Caracas. (Source: Maduradas) )

Mon opinion : 0n ne renverse pas un dictateur en un ou deux jours (l’Egypte : 3 mois, la Syrie plus de 2 ans, La Libye : 1 an, l’Ukraine : 1 mois…) mais le processus a commencé et il va perdurer. Le chavisme est moribond.
Le printemps bolivarien qui n’est qu’une conséquence du printemps arabe (qui a déclenché un mouvement de libération à effet domino), aura-t-il un effet dans les autres pays de l’Alba ? (Alliés et protégés du Chavisme) Oui mais pas instantanément, l’effet se traduira surtout lors des prochaines élections (dont la plupart aura lieu en 2014).

(Image: #SOSVenezuela, cliquez pour agrandir)

« S’il n’y a pas de nourriture lorsqu’on a faim, s’il n’y a pas de médicaments lorsqu’on est malades, s’il y a de l’ignorance et si on ne respecte pas les droits fondamentaux des individus, la démocratie n’est qu’une coquille vide, même si les citoyens ont un parlement et peuvent voter » – Nelson Mandela

–          « Maudit soit le soldat qui tire sur son peuple » – Simon Bolivar




Anecdote :

Chavez et son régime se proclament de Bolivar (héros qui a libéré l’Amérique Latine de la Couronne Espagnole au XIX siècle) d’où la « Révolution bolivarienne », ils disent continuer sa révolution.  Leopoldo Lopez (ennemi juré du régime et prisonnier politique) est descendant de Simon Bolivar, ainsi que de Cristobal Mendoza, le premier Président du Venezuela.

*Image de couverture: Leopoldo Lopez arrêté (leader de l’opposition, il fut également arrêté en 2002, interdit de
candidater aux élections présidentielles et arrêté à nouveau le 18 février 2014).(Source:Noticias24)

                     #HopeForVenezuela #SOSVenezuela #PrayForVenezuela #YoSoyVenezuela

De l’éducation sexuelle avec démonstration dès la maternelle, troubles dans la république

De l’éducation sexuelle avec démonstration dès la maternelle, troubles dans la république

 

La rumeur s’est répandue parmi les parents à l’aide de sms et de mails anonymes. On leur a demandé ne pas envoyer leurs charmantes têtes blondes à l’école, une monstrueuse conspiration menée par la tyrannie socialiste avait cours : l’éducation de nos enfants allait être ultra-sexualisée avec des cours masturbatoires, on allait faire la promotion de l’homosexualité et apprendre à nos bambins qu’ils allaient pouvoir choisir leur sexe. Sur le banc des accusés, la « théorie du genre » et le programme abc, un programme gouvernemental visant l’égalité homme/femme le plus tôt possible. Aussi fantasques que puissent être ces accusations, beaucoup les croient sérieusement. Il faudrait sans doute y voir un effet pervers de la diabolisation du gouvernement de gauche, apparemment tellement satanique qu’elle chercherait à pervertir la jeunesse. Mais au sein de cette polémique, beaucoup de mauvaise foi, d’intox et d’idéologie.

L’école, cette invention du diable
 

Cela ne semble pas plaire à tout le monde, mais l’école est un lieu qui échappe au contrôle familial et permet de confronter les jeunes enfants au reste de la société, donc à leur faire découvrir des milieux et des opinions différents de ceux dont ils sont originaires, c’est une évidence. Cependant, il apparaît chez certains anti-théorie du genre, l’idée que l’école républicaine serait la responsable d’une grande part de la déconstruction familiale qui touche le pays (le mariage gay, évidemment). Certains prétendent même qu’il faudrait un retour à l’école de la troisième république, celle des hussards où l’on se contentait d’apprendre à lire, écrire, compter. Une école qui vient du pur fantasme et qui n’a jamais existé. Au contraire, les hussards avaient la tâche d’unir ces enfants autour des symboles d’une république fragile par le biais d’un patriotisme exacerbé et pas des plus impartial. L’école a toujours instruit les enfants à l’idéologie républicaine et au vivre-ensemble. Il est donc normal que cette même république, après avoir mis en place le mariage gay, éduque le plus jeune au respect d’une minorité. Si l’école se vide de son contenu idéologique, comment alors unir un pays ? Ce serait le triomphe de l’entre-soi, du mépris condescendant et lointain de chaque strate de la population envers une autre sans rencontre ni respect. Et par pitié, les formes de la famille ne sont pas fixes, ne l’ont jamais été et ne le seront jamais, comprenez-le bien.

La « théorie du genre », l’idéologie du mal

On ne dit pas théorie du genre, ça fait mauvais genre. C’est une tradition maladroite des gender studies américaines, une discipline universitaire à part et qui n’est donc plus au stade de la théorie depuis belle lurette. A vrai dire, les premières études qui traitent de l’apparition de la pensée d’un genre peuvent être datées des années 30. Margaret Mead, une anthropologue américaine, a remarqué en étudiant des tribus océaniennes une inversion des rôles traditionnellement prêtés à un sexe et à l’autre. Ainsi les femmes partaient à la chasse pendant que les hommes s’habillaient et se maquillaient pour attirer leur attention, contestant ainsi l’existence d’un éternel féminin tel que considéré dans les sociétés occidentales. Le genre est ainsi une pensée existentialiste (l’existence précède l’essence) et constructiviste (ce sont nos actes qui font ce que nous sommes) dont la dimension politique n’apparaîtra qu’avec l’œuvre de Simone de Beauvoir, le deuxième sexe. Le genre est donc loin d’être une pensée uniforme mais se nourrit également de la pensée d’auteurs tels que Michel Foucault ou même Pierre Bourdieu. Ce n’est que dans les années 90 que s’y ajouteront des idées queer et LGBT grâce à Judith Butler dans Troubles dans le genre. Cette dernière explique que les stéréotypes de genre aboutissent également à des normes sexuelles tels que l’hétéro-centrisme. Elle se pose ainsi la question de l’existence d’une identité politique humaine en dehors du genre. Il ne s’agit donc pas de remettre en cause l’existence d’un sexe biologique avec les différences qu’il implique mais les stéréotypes de genre auxquels ils aboutissent.

En bref, le genre est considérée comme un outil d’analyse sociologique pertinent depuis près de 20 ans. Il semble alors bien étrange que les traditionalistes ne s’y intéressent que maintenant. Mais il faut reconnaître que la communication de l’état à ce sujet a été déplorable. Mais ce dernier n’aurait pas dû empêcher certaines personnes de se renseigner un peu sur le sujet avant de descendre dans la rue.

« Pas touche à mon stéréotype de genre »

Dès lors, s’affirmer contre les études de genre, c’est participer à la mise en place d’une société aux normes strictes régies par le sexe biologique. Si une femme aime les sciences, le pouvoir et les belles voitures, est-elle toujours une femme ? Si un homme aime faire la cuisine, changer les couches et lire des romans à l’eau de rose, est-il toujours un homme ? Ce genre de stéréotype est dégradant, voire méprisant envers celles et ceux qui sortent un tant soit peu de la norme. Le genre, la sexualité et le sexe sont des notions bien moins évidentes qu’elles ne le paraissent et concernent bien trop de monde pour être limitées à des rumeurs simplistes et à de la désinformation.
On peut voir sur twitter parmi les réactions indignées un : « les pro-théorie du genre (sic) se remettront en question quand leur fils demandera une robe ». Si un jour mon fils me demande cela, une bonne claque et l’inscription à des cours de boxe. Ça lui fera les pieds à la petite tantouze. Non je plaisante. Je lui en achète une et je prends modèle sur Nils Pickert.