L’ANAS

L’ANAS

Encore un acronyme, encore une association, encore de bons sentiments étouffés par la paperasse française, me direz-vous. Mais l’ANAS ce n’est pas que ça, l’ANAS c’est beaucoup plus et j’espère que mon témoignage vous permettra de changer d’avis sur les institutions françaises et les associations qu’elles soutiennent. Car oui, l’ANAS – ou association nationale d’action sociale des personnels de la police nationale et du ministère de l’intérieur – est une association rattachée au ministère de l’intérieur et non, elle est très loin d’être inutile.
      J’ai eu la chance de pouvoir effectuer quelques stages au centre du Courbat de l’ANAS au Liège en Indre et Loire (37) et c’est donc avec un regard loin d’être objectif –  parce-qu’ un témoignage ne l’est jamais, que je vais vous raconter ce que j’ai pu vivre et surtout observer lors de ces stages.
      En premier lieu, il convient de vous expliquer en quoi consiste cette association : l’ANAS s’occupe de toutes les prestations sociales relatives aux agents du ministère de l’intérieur, mais pas que, tout citoyen peut aussi prétendre à certaines de ces prestations. L’établissement de santé du Courbat est un établissement de « Soins de suite et de réadaptation » qui s’occupe de patients en situations d’addiction à l’alcool et de burn-out, souvent liées à leurs professions. Il accueille des citoyens, pas seulement des fonctionnaires, malades, blessés ou atteints par les accidents de la vie.

 

J’ai eu la chance de rencontrer le personnel de cet établissement et de travailler avec lui. Il m’est apparu de suite que ces gens étaient totalement dévoués à la cause qu’ils défendaient, à savoir le bien-être des patients. Là-bas, tout est fait pour qu’ils se sentent le mieux possible, qu’ils repartent du bon pied et qu’ils redonnent un sens à leur vie, pavée d’embûches et de blessures jusque-là. Ils réussissent petit à petit à retrouver confiance en eux à travers différents ateliers comme des ateliers d’equithérapie, de création, d’art-thérapie, etc. Retrouver une hygiène de vie décente et reprendre le goût au sport fait partie intégrante du processus et leur permet de redorer l’image qu’ils se faisaient d’eux.

 

      N’oublions pas que ces fonctionnaires, que l’on adore détester, consacrent leur vie pour le mieux-être de la société française. Il me semble donc justifié de leur rendre la pareille. Bien que cet article ne semble être ni plus ni moins qu’un éloge peu objectif, il me paraît fondé. On m’a toujours répété que lorsque l’on considérait que les choses étaient bien faites et méritaient d’être saluées, il fallait le faire ; c’est donc ce que je fais ici.

Loren Bousquet
Tous tatoués

Tous tatoués

Le 29 novembre sur Arte, le documentaire « Tous tatoués » a été diffusé. Il présente l’art du tatouage dans toute sa perplexité. Car oui, la pratique du tatouage est un art qui a mué, évolué au cours des siècles et même des millénaires. Pour preuve, il est actuellement l’objet d’une exposition au musée du quai Branly à Paris depuis le 6 mai et jusqu’au 18 octobre 2015. Par exemple, la discipline est étudiée en tant que telle aux États-Unis, au même titre que le folk art (les arts indigènes et paysans) ou les arts outsiders (l’art brut, inventé par Jean Dubuffet pour désigner les œuvres de personnes qui n’ont pas de culture artistique).

         Le tatouage est un art vieux de plusieurs milliers d’années : il est une pratique attestée en Eurasie depuis le néolithique. Le tatouage a toujours été un signe d’appartenance à un groupe : un groupe tribal, un groupe religieux, des pirates, des prisonniers, des marins, des légionnaires…  Depuis les années 60 et les années 70 avec le mouvement Hippie, sa signification a quelque peu changé : on se tatoue toujours pour montrer que l’on appartient à un groupe – les bikers, les rockers, les hippies, les punks, les « marginaux » – mais on le fait avant tout pour revendiquer son originalité, son unicité. Le tatouage est aussi depuis toujours une façon de se rebeller, de revendiquer quelque chose puisque l’on peut se tatouer TOUT ce que l’on veut, du message politique à la tête de mort jusqu’au portrait de ses enfants.
Les limites de sa démocratisation 
 
          Même si le tatouage s’est démocratisé dans nos sociétés occidentales – ce qui n’est pas le cas au Japon par exemple où cela est encore vu d’un mauvais œil, il n’en reste pas moins dérangeant notamment dans le monde du travail. Le corps tatoué divise le monde de l’entreprise encore très attaché à l’image renvoyée par l’apparence physique des employés. Au niveau législatif, le code du travail français est encore flou sur le sujet limitant les tatouages au cadre fort peu défini de “l’apparence physique” et il arrive que certaines entreprises discriminent lors des entretiens d’embauche pour cette raison.
          De plus, le tatouage a encore mauvaise réputation. Ayant été utilisé et encore utilisé par les prisonniers, les skinheads et les gangs pour prouver leur appartenance à des groupes, le tatouage fait peur. Dans ces cas-là, il représente la violence, l’illégalité et suscite la crainte au sein de la société. Certains tatouages ont une signification toute particulière. Par exemple, un tatouage avec les chiffres 14-88 signifie «la suprématie blanche» relatif aux détenus nazis. Le 14 représente les 14 mots d’une citation populaire du leader nazi David Lane: «Nous devons assurer l’existence de notre peuple et un avenir pour les enfants blancs» et le 88 est raccourci pour la 8ème lettre de l’alphabet à deux reprises : HH qui représente Heil Hitler. On retrouve des tatouages bien spécifiques aussi pour ce qui est des gangs aux États-Unis comme en Amérique Latine.
Mareros, jeunes appartenant aux gangs appelés « maras » au Salvador. 
Ils se tatouent pour montrer leur appartenance à la Mara. Ici c’est la « mara salvatrucha ».
Pourquoi le tatouage est-il si populaire ?
 
          Le tatouage dans nos sociétés occidentales s’est démocratisé. Les personnalités du showbiz ont aidé à cette démocratisation : en effet, la majorité d’entre elles arborent un ou une multitude de tatouages de toute sorte. Aujourd’hui, se faire tatouer c’est revendiquer son unicité devant le monde entier, c’est être soi-même l’artiste qui sculpte son œuvre – ici son corps, mais c’est aussi et avant tout le vivre comme une liberté. C’est la liberté de modifier son enveloppe corporelle comme bon nous semble et d’ajouter de la valeur, une signification à cette enveloppe en la rendant unique. C’est la liberté de rejeter les normes sociales en rendant visible son tatouage, le faire de telle sorte qu’il soit symbole d’exclusion, de marginalité. C’est la liberté de le cacher, de lui ajouter un attrait mystérieux.
          Mais n’est-ce pas qu’un leurre ? N’est-ce pas un acte encadré plutôt qu’une réelle liberté ?On veut à tout prix que notre tatouage nous ressemble, il faut pour cela qu’il soit le plus original possible, qu’il colle au maximum à notre personnalité pour montrer justement que l’on en a, de la personnalité, que l’on est quelqu’un qui s’affirme et s’assume. Mais, n’est-ce pas au contraire un acte de conformité totale aujourd’hui ? Combien de jeunes filles ou de femmes ont une phrase « philosophique », phrase qui d’après elles donne du sens à leur vie, les guide ? Combien d’hommes ont un tatouage tribal alors qu’ils n’appartiennent ni de près ni de loin à ces communautés ou un tatouage en forme de toile d’araignée sur le coude croyant qu’il est le symbole des piliers de comptoir alors qu’en réalité il signifie que la personne le portant a été piégée, envoyée en prison comme une proie prise dans un filet ?

 

        Le tatouage de nos jours révèle d’une crise de l’existence, preuve de la lutte de l’homme contre sa condition d’être social. L’individualisme croissant de nos sociétés occidentales incite les personnes à chercher des repères, à s’assurer qu’ils sont des êtres à part entière, qu’ils existent et qu’ils sont capables de s’exprimer, notamment par le biais des tatouages. Loin d’être une démarche réellement personnelle, le tatouage n’est rien d’autre qu’une démarche sociale : pour certains c’est un besoin d’appartenance, pour d’autres c’est une volonté de marginalisation ou encore la peur d’être rejeté d’un cadre social si l’on ne suit pas les « règles » ou les « modes » en place.
Loren Bousquet

                         Le prix du progrès

D’après une étude réalisée dans 30 pays par la multinationale Millward Brown spécialisée dans les médias et la communication, un utilisateur de smartphone passe en moyenne environ deux heures et demie les yeux rivés sur son nouveau partenaire social. Hier réservé aux passionnés de nouvelles technologies, le smartphone a su se démocratiser jusqu’à supplanter aujourd’hui la télévision aux yeux des accros aux multimédias. Il faut dire que le smartphone décline désormais un large panel de fonctionnalités qui sait nous faciliter la vie : à quelle heure passe mon bus ? Quels cours ai-je ce matin ? Quelles sont les dernières actualités ? Combien reste-t-il d’argent sur mon compte en banque (éternelle question de la fin de mois pour l’étudiant) ? Jusqu’à cette dernière lubie qui voudrait conférer au smartphone des vertus sociales. Comment donc exister dans ce bas-monde sans être connecté à la sphère sociale virtuelle ?
Car oui, vous êtes, nous sommes nombreux, et ce chiffre ne cesse de s’accroitre, à accorder une prime importance aux réseaux sociaux et à leur partenaire de prédilection : le smartphone. Outil de sociabilisation, ce dernier permet de poster n’importe quel moment de nos vies sur Instagram, de réagir à tout et (surtout) n’importe quoi sur Twitter, de montrer l’ampleur de nos relations sociales et de nos sorties culturelles sur Facebook ou Snapchat… Mais tout ceci a un prix. S’il nous rapproche de ceux qui sont loin de nous, le smartphone impose aujourd’hui une distance difficilement franchissable avec ceux qui nous entourent. Le smartphone produit une bulle, place l’utilisateur dans un cocon qui le coupe du monde extérieur.
En effet, bien pratique pour échanger et entretenir ses relations de longues dates lorsqu’il s’agit d’un étudiant ayant quitté sa ville natale pour une contrée lointaine, le smartphone se révèle être la kryptonite de Monsieur tout le monde. Le plus grand pouvoir de l’Homme n’est-il pas justement d’être humain ? De s’ouvrir aux autres et de découvrir ses semblables ? De tisser des liens avec ceux qui l’entourent ? Aujourd’hui le smartphone est le rempart à autrui, une arme d’inhibition massive. Le super-héros moderne est finalement celui qui sourira dans le métro, qui s’assiéra à côté de vous, qui vous parlera sans autre arrière-pensée que celle du partage. Un moment éphémère, cher. Car aujourd’hui la règle est au repli sur soi-même, à la négation de l’autre ; il n’y a qu’à voir la série de photos de l’artiste londonien Babycakes Romero (dont quelques-unes sont présentées ici) intitulée fort justement «  la mort de la conversation » pour le (re)découvrir.
                Pire encore, pour briller par la richesse de notre vie sociale, on affiche la moindre de nos sorties culturelles ou gastronomiques, on s’offre à ceux qui sont à des kilomètres au détriment de ceux qui nous accompagnent. On prend en photo ou en vidéo un concert non plus pour garder un souvenir impérissable d’un moment de découverte, de plaisir et d’émotion intenses, mais simplement pour se montrer au monde. Paradoxe qui veut que l’on évite autrui mais que l’on vive pour les autres. Car cette vie virtuelle, on ne la vit plus pour nous, mais bien pour ceux qui nous observent.  Cette scène (caricaturale ?) de l’Instagrameuse qui prend en photo le plat qu’elle « partage » avec un Jules qu’elle délaisse pour entretenir la vacuité d’une relation fictive avec ses followers est l’apothéose du ridicule des nouveaux comportements dictés par la soif de reconnaissance virtuelle. On se plait à entretenir des relations plus hypocrites les unes que les autres avec des contacts virtuels qu’on ne voudrait pas croiser dans la rue. Alors qu’il suffit souvent de lever la tête pour voir que le bonheur est finalement sous nos yeux et pas dans un fil d’actualités.

                Levons donc la tête, vivons l’instant présent, ouvrons nous à l’autre pour ce qu’il est, cessons de nous enfermer dans une bulle toujours plus impénétrable, prenons le temps de nous connaitre dans un monde où tout va de plus en plus vite. 
Marley Natural : notre cher Bob devenu marque de cannabis!

Marley Natural : notre cher Bob devenu marque de cannabis!

La société Privateer Holdings, Seattle, s’est alliée avec la famille Marley pour créer « Marley Natural » décrit comme « une des meilleures marques de cannabis, ancrée dans la vie et l’héritage » du chanteur Jamaïcain d’après Brendan Kennedy, directeur exécutif de Privateer.

De plus en plus d’Etats américains légalisent la consommation de cannabis, à usage médical ou même récréatif, c’est donc dans ce cadre que de plus en plus de personnes en profitent. Le potentiel de ce marché pourrait atteindre 10 milliards de dollars par an d’ici cinq ans aux Etats-Unis selon le cabinet d’étude ArcView.
Personnellement je sens que cette information va donner quelques idées de stage à certains… 
L’avenir du journalisme

L’avenir du journalisme

      Fin Septembre à Paris j’ai suivi des conférences organisées par le journal Le Monde. Un débat sur l’avenir du journalisme et de la presse intitulé « informer le monde » a plus particulièrement attiré mon attention. Armé de mon niveau d’Anglais B2, je me suis efforcé de suivre cette table ronde passionnante réunissant des sommités du monde journalistique s’exprimant dans la langue de Shakespeare. Etaient présents : Dick Stevenson   Rédacteur en chef chargé de l’Europe au « New York Times », Paul Steiger directeur de « Propublica » et Frédéric Filloux Responsable du numérique aux « Echos ». On ne pourra pas reprocher à ces intervenants un manque d’optimisme car selon eux la presse quotidienne nationale payante ne serait pas morte mais en devenir, en transformation malgré la crise qu’elle traverse actuellement. Ainsi, bonnes nouvelles pour vous et moi, chers lecteurs TBSiens, la presse pourrait bien ces prochaines années offrir des emplois à des journalistes « traditionnels », mais aussi ouvrir ses portes à des profils plus atypiques comme nous allons le voir. Oublions ainsi un instant « la crise de la presse écrite », la diminution du lectorat de  la presse  traditionnelle face à l’émergence de nouveaux médias gratuits comme Internet, le rachat de journaux américains en crise par des milliardaires  voulant, selon certains, renforcer leur influence sur l’opinion…  Les leaders de la presse l’ont bien compris et cela pourrait servir d’exemples aux futurs chefs d’entreprise qui me lisent aujourd’hui, ce n’est pas tout de constater une crise mais il faut surtout savoir la surmonter et  percevoir les opportunités qui naîtront dans son sillage.

 » Il faut mettre fin aux idées reçues « 

Ces spécialistes de la presse ont avant tout voulu mettre fin aux idées reçues. S’il est vrai que la presse quotidienne payante a perdu le monopole de l’information collective (ses lectorats anciennement « captifs » ont dorénavant le choix de leur média) suite à l’émergence de la presse gratuite en ligne, il n’en demeure pas moins que la demande en informations de qualité n’a jamais été aussi forte. Dans un monde complexe, instable, le lecteur recherche des dossiers détaillés pour mieux comprendre l’actualité. Il cherche également  des prises de positions, des articles polémiques  en rupture avec la doxa, pour se forger une opinion qui ne soit pas  uniquement conditionnée par l’information de masse diffusée sur les antennes. Pour résumer dans un langage économique qui vous sera familier : la demande est effective et c’est donc à l’offre de s’adapter, et comme souvent, une nouvelle tendance semble émerger depuis les Etats- Unis.

 » La réconciliation du papier et du numérique, du gratuit et du payant « 

Le New York Times semble avoir trouvé une recette bien adaptée aux « nouveaux modes de consommation de la presse » via l’instauration du système du paywall (péage). En enregistrant les visites des usagers, il permet la lecture de dix articles mensuels, avant de demander une souscription. Les grands quotidiens Français comme le journal Le Monde et les Echos devraient progressivement adopter ce modèle pour attirer des clients attachés à leurs tablettes numériques et en quête de flexibilité lors de leurs lectures, tout en continuant à publier leurs éditions  papiers qui séduisent encore leurs lectorats traditionnels.

 » L’heure est au sur-mesure, le lecteur est roi et le data mining devient nécessaire « 

Le succès d’applications comme Flipboard (permettant à l’utilisateur de se concocter une revue personnalisée en choisissant les rubriques et les sources des articles qu’ils souhaitent voir dans son journal) est révélateur d’une tendance nouvelle : le lecteur souhaite qu’on lui propose des articles adaptés à ses goûts et ses centres d’intérêts. L’enjeu sera donc, selon nos conférenciers, de s’attaquer au Big Data (ensemble de « traces » laissés par chacun lors d’une navigation sur Internet) pour bien cerner le profil de chaque abonné. Il s’agira ensuite de  leur proposer  un journal « sur mesure ». On se livrera ainsi de plus en plus  dans le milieu journalistique à une pratique : le data mining (l’exploration de données) déjà en pleine expansion dans d’autres domaines comme le marketing. Avis aux futurs spécialistes du Big Data : vous pourriez bien travailler pour les grands quotidiens dans les années à venir !

 » Quid de l’avenir du métier de journaliste dans le contexte actuel ? « 

Le métier de journaliste de presse écrite n’est pas prêt de disparaitre car la demande d’information n’a jamais été aussi forte. Il devient également de plus en plus intéressant, selon les intervenants, de pouvoir exercer un regard critique face à la pluralité d’informations dont nous disposons. Les conférenciers ont également rappelé, au vu de l’actualité, que les journalistes sur le terrain prennent de plus en plus de risques (comme en témoignent les exactions à l’encontre des journalistes en Syrie). En effet, sur les terrains de conflits : Syrie, Irak, Yémen, on remarque que les Etats-majors en interventions, rapatrient leurs  troupes terrestres pour se concentrer sur des frappes aériennes et des opérations stratégiques ponctuelles. Moins escortés dans les zones de conflits, les journalistes sont plus vulnérables et sont des cibles idéales pour les groupes terroristes. Bien entendu, les groupes de presse comptent bien réagir et  souhaitent renforcer avant tout la sécurité de leurs employés dans les années à venir.