La mousse à Moussa

Dans la paisible bourgade d’Aulnay Sous-Bois, en bas de la tour Est du complexe HLM Voltaire, quatre jeunes esprits vivaces et revanchards attendaient patiemment leur camarade Moussa, qu’ils appelaient aussi « frère d’armes », « Nigga », « Roya »,  « Banania », « Tueur de Babtou », ou encore « Mouss’ ».

Dans le quartier, Moussa était surtout connu pour ses actes chevaleresques aux services des opprimés et des plus pauvres : tel un Robin des Bois moderne (cf. Matt Pokora), il volait aux riches et avait l’attention à l’avenir de redistribuer aux miséreux. Supérettes, grand-mères, aveugles, tous étaient tombés dans les pièges héroïques de Moussa. Les autorités locales, « à la solde de ces fils de putes du gouvernement » comme aimait le rappeler Moussa, avaient souvent été confrontées à lui dans le cadre de joutes plus que verbales entre sa bande de fidèles compagnons et des brigands de grand chemin venu de la cité Richard Cœur de Lion, plus réputée sous le nom de « Cité des petites salopes ».
« Hey Mouss’ ! Tu fais quoi ? s’exclama Asim, le bras droit de Moussa, en direction de la fenêtre de ce dernier.
–          J’encule ta mère ! rétorqua le petit Mouss’, toujours apte à se laisser aller à quelques prouesses rhétoriques.
–          Hey Maman ! Tu fais quoi là ? s’inquiéta de ce fait le brave Asim.
–          Je te prépare ton goûter mon Loukoum, répondit sa mère, située deux étages plus haut.
–          Ouech-euh, pourquoi tu prépares le goûter là ? C’est le matin !
–          Il est 17h00 Asim.
–          Ouais c’est bien c’que j’dis ! Putain vas-y il me casse les Knacki balls Banania là… s’énerva Asim, filant ainsi la métaphore sur la nourriture locale.
–          Tranquille frère, intervint Roger, la jambe gauche de Moussa, pour calmer l’ardent Asim. Tire sur la jeanne, ça va te détendre.
–          Sinon tu peux tirer Jeanne aussi, comme hier, s’esclaffa alors Fang, qui était la troisième jambe de Moussa et qui se faisait aussi appelé « Ping-Pong », « Ding-dong », « Planet Sushi » ou encore « Banane flambée » par ses compères.
Jeanne* avait été lors de la nuit passée l’aimable jeune fille qui avait consenti, sous la menace d’un couteau, à « bander les blessures » des différents « membres » des compagnons de Moussa.
–          Hey Mouss’ ! Descends ! cria à ce moment Ouali, Kamel de son prénom, chorégraphe attitré de la troupe.
–          Et pourquoi faire ? répondit Moussa d’un air intrigué.
–          J’sais pas ouech-euh ! Viens on va défoncer Charlie ! proposa Roger.
–          Bouffon, il est déjà mort ! Mais je veux bien défoncer ta sœur. lança Moussa, toujours visiblement très inspiré.
–          Isabelle, tu fais quoi là ? s’inquiéta alors le doux Roger.
Ce fit alors entendre une voix étouffée, comme si Isabelle avait perdu l’usage des mots.
–          Elle boit la mousse à Moussa, dit Fang avec ce sourire jaune qui seyait particulièrement bien à son teint. »
* : il est impossible pour l’auteur de donner plus d’informations aux autorités quant à la localisation du corps de Jeanne à cette heure-ci.

 

Mousse Sissoko
Antoine Lezat

Touche verte sur pavé bleu

En fin de matinée, il partirait. Mais pas à l’heure où blanchit la campagne, c’est un peu trop tôt. Il était assez impatient d’aller voir Mathilde. Nerveux aussi, comme d’habitude. Sa timidité et son stress ne s’étaient jamais dissipés au fil du temps. Bien sûr, c’était mieux aVian, mais il l’aimait toujours profondément. Il réfléchissait tandis ce qu’il actionnait la petite manivelle du vieux rasoir à décompression externe de son grand-père, et que les lames tournaient dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, comme tous les jours fériés de l’année. Leur amour avait toujours été un peu singulier, pensait-il, tandis que l’alarme anti-coupure du vieux rasoir s’actionnait faiblement, usée par les années. Malgré tout, il lui tardait d’aller la voir. Mais avant tout, il fallait se préparer. Se raser, c’était chose faite… Mais il fallait accomplir le reste sans tarder. Il inspectait désormais chaque centimètre carré de sa peau, encore assez ferme, à la lumière du deuxième soleil de dix heures. Les rayons lui chauffaient doucement la peau, et venaient s’emmêler dans ses cheveux noirs grisonnants, c’était agréable. Il n’avait pas de boutons. La journée allait être sereine.

Après être sorti du bain à parfum, réglé sur cannelle douce, il profitait des vagues lentes que formaient les ondes sonores qui sortaient du visuaphone. Elles venaient s’écraser contre son visage en se dissipant en une fumée légère illustrant « le Grand Homme en Essoum », la quatrième symphonie de Neitasbes Kcirtap. Et cela le faisait réfléchir. Et si cette fois il ne trouvait pas le courage d’y aller ? Jusqu’à présent tout s’était toujours plus ou moins bien passé. Toujours le même rituel, ce qui était un remède fort contre l’anxiété : se préparer, écouter de la musique, faire un tour de marche, puis aller la voir. Il espérait secrètement que tout allait bien se passer cette fois. Il l’aimait tant, il s’inquiétait toujours avant de partir la voir. Et mince, se dit-il en collant ses boutons de manchette. Il avait eu le courage d’y aller jusqu’à présent, ce n’est pas aujourd’hui qu’il allait flancher. Sacré nom de nom. Le torse bombé, il tira le rideau vert en velours de l’entrée de son appartement, prêt à retrouver sa bienaimée malgré son angoisse.
Il calait le rythme de ses pas sur les craquements sonores et redondants des moteurs des aqua-voitures manuelles conduites par les ouvriers de la ville qui rentraient manger chez eux. Que des engins péruviens, on ne trouvait plus que ça sur les routes. Certes l’importation coûtait moins cher à l’Etat, mais en considérant qu’il y avait deux ans à peine le Pérou avait accidentellement rayé la Bretagne de la carte au cours du 9ème Congrès international du nucléaire thermo-lubrique… C’était un peu fort. Il en parlerait demain avec ses collègues au cabinet. Ça lui donnerait sûrement l’air intelligent. Tout à l’heure il en parlerait à Mathilde aussi. Et tandis ce qu’il remontait la rue principale de la ville, il improvisa un haïku pour elle :
Mathilde, ma douce,
Tu es moi,
Et mon amour pour toi
Jamais ne s‘émousse.
Il n’avait rien perdu de sa verve, et n’était pas peu fier. Il lui réciterait en arrivant. Plus il approchait, plus son s’esprit s’évadait. Ailleurs. Loin. Au temps où ils sortaient encore tous les deux dans les bars de la vielle ville pourpre pour boire des Long Froths, leur cocktail préféré, et danser jusqu’à ce que leur jambes flanchent de fatigue.
Sans vraiment s’en rendre compte, il était arrivé à destination. Sous ses pieds, les graviers crissaient doucement tandis ce qu’il s‘avançait pas à pas, timide. Il se tenait désormais devant elle. C’est idiot, mais la seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer à ce moment était la mousse qui poussait sur sa grande tombe de marbre bleu, depuis exactement vingt-cinq ans aujourd’hui.

 

Les narcotiks
Antoine Lezat

Ode à la mousse

Ô mousse de la bière, ô mousse de la mer,
Ô mousse couronnant les humaines envies,
Tels mille béliers blancs se ruant vers l’éther
Vous êtes les aînés du désir de la Vie !
Et les mousseux troupeaux et l’apprenti marin,
Propulsés des lointains par l’Obscur Pulvérin
Vers l’horizon doré qui déjà les enivre,
Ont ceci en commun : c’est la hâte de vivre !
Moussez, boissons, vallons ! L’Univers est vivant !
Qui donc l’a comparé à une triste horloge ?
Qu’il observe la mousse, il comprendra l’éloge ;
Ça grouille et ça frémit ! L’Univers est vivant…

 

Et il déborde !
Benoît Martinez
La publicité sur Facebook partie 1 : Objectifs et formats

La publicité sur Facebook partie 1 : Objectifs et formats

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Les réseaux sociaux sont considérés comme un must-do au sein de l’écosystème marketing et communicationnel. Il faut dire que le canal tient beaucoup de promesses : lien direct avec les consommateurs et les clients, Facebook a développé un nombre d’outils spécifiques pour exploiter le potentiel du réseau. Parmi eux les plus caractéristiques sont sans doute les posts, évidemment, mais ce n’est pas aussi simple. Les posts sont divers et se composent en différents formats avec chacun une place et un objectif particuliers qu’il faut maîtriser pour lancer des campagnes convaincantes sur Facebook. Il existe trois placements différents :
le mobile newsfeed
le desktop newsfeed
la colonne de droite (right column pour les intimes)
Le newsfeed est le plus efficace, mais c’est aussi bien plus cher que de placer son post dans la colonne de droite. Il s’agit donc de déterminer combien on peut dépenser, pourquoi et quels formats et placements correspondent le mieux à mes objectifs.
Facebook peut répondre à 3 grands types d’objectifs :
Branding
Le Branding a pour but d’améliorer la notoriété d’une marque, notamment en mettant les particularités de la marque pour construire son image auprès du public. C’est la stratégie qui vient en premier à l’esprit étant donné l’étendue des réseaux sociaux, et Facebook dispose d’un certain nombre de formats pour maximiser la performance des campagnes axées Branding. Les posts placés dans le neswfeed sont de loin les plus efficaces. Laissant la part belle aux belles creatives (creative est le mot utilisé dans le milieu pour désigner les créations visuelles au sein des posts). Facebook a ainsi des formats spécialement conçus pour remplir des objectifs de positionnement de la marque. Les Page Post Photo Ads sont définies de façon à mettre en valeur un visuel de grande taille, de même les Page post video ads servent à mettre en avant une vidéo.
PPLA

http://www.adweek.com/socialtimes/wp-content/uploads/sites/11/sites/2/2012/08/Page-Post-Ad.png

PPVA

http://facebook-ads.me/wp-content/uploads/sites/11/2013/11/Page-post-video-ad.png
En somme, la qualité des visuels est une donnée importante pour une campagne de branding sur les réseaux sociaux, de même que l’institution d’une réelle cohérence dans le message envoyé tout le long de la campagne.
Le e-commerce et la performance
Le but d’une stratégie e-commerce est avant tout de vendre et donc d’avoir un ROI (Retour sur Investissement) élevé. Elle fait notamment appel à des Page Post Link Ads, des formats entièrement cliquables qui redirigent vers une page web donnée, par exemple une page produit particulière que la marque souhaite mettre en avant. La PPLA peut aussi bien être placée dans le newsfeed que dans la colonne de droite, cette dernière étant un placement très classique de la publicité e-commerce sur Facebook. Ces formats sont également dotés d’un call-to-action, un bouton chargé d’attirer l’attention de l’utilisateur et de le faire cliquer (achetez maintenant…). Bien que simple, c’est un élément important pour augmenter la performance d’une campagne.
http://fbppc.com/wp-content/uploads/sites/11/2013/08/22.png
Un autre format a été récemment créé par Facebook, le multiproduct. Véritable machine de guerre, il permet d’afficher trois produits distincts avec son propre lien de redirection, permettant d’offrir une plus grande diversité parmi les produits en un seul post.
https://stitcherads.com/wp-content/uploads/sites/11/2014/10/Screen-Shot-2014-08-15-at-13.15.24.png
Acquisition de fans
Bien sûr très fortement reliée au branding, la stratégie d’acquisition de fans cherche à créer une communauté autour d’une marque. Le format qui est de loin le plus adapté est le page post like ad, qui dispose notamment du call-to-action j’aime pour attirer efficacement l’intérêt de l’utilisateur.
Autres tips :
Les call-to-action doivent être clairs et directifs : achetez maintenant, cliquez ici… Pour avoir un réel impact sur les utilisateurs.
La création graphique est un point essentiel : de beaux visuels augmentent obligatoirement le ROI. Choisissez de mettre en avant des produits parmi le top des ventes.
Camille Barbry
La Comu, retour sur une “nuit blanche” …

La Comu, retour sur une “nuit blanche” …

 

Article rédigé par Florent CARRIE
18h … l’heure de l’apéro à la comédie de Toulouse. Les journalistes de TBS arrivent dans l’ambiance feutrée de la salle. Entre les fauteuils rouges, une main se tend : Elodie, une des danseuses, nous propose du saucisson. C’est ça l’ambiance de la Comu : une franche camaraderie, des rires qui fusent sur la scène, du partage.

 

La Comu nous a époustouflés … avec des scénettes souvent drôles, parfois poétiques, toujours en musique ! Nous avons été transportés dans un autre univers à tel point que nous rejoignons Proust  « il vaut mieux rêver sa vie ». Alors nous tirons notre chapeau, Romane : très belle pièce,  sympathique histoire d’amour –Encooore une histoire d’amour ? Me direz-vous – OUI, mais un amour qui nait sur fond de douceur, grâce à l’ingénuité d’Agathe, et de rire franc face à l’exubérance du Machistador. Et c’est bien la rencontre de ces différentes émotions qui font de la comédie musicale un cocktail réussi.

 

Pour toi retardataire, levée de rideau … sur le narrateur [Guillaume] :

 

« Attendez-vous à rencontrer des êtres plus vrais que nature, dont le caractère vous attendrira, vous enflammera ou vous troublera » nous clame-t-il de ses grands yeux.

 

Agathe [Noémie], qui a perdu sa mère, a du mal à s’intégrer auprès des domestiques [Victoire] chez la riche Madame Unzucht [Audrey]. Mais Madame ne semble pas porter Agathe très haut dans son cœur malgré ses efforts. Le neveu de Madame [Louis] n’est quant à lui pas insensible au charme fragile d’Agathe. Mais du fait de sa grande timidité, celui-ci ne se déclare pas tout de suite.

 

 Après un voyage onirique, la rencontre du Machistador [Lucas] et de Faustin [Hugo] et moult péripéties, c’est une Agathe changée qui reprendra place sur scène…

 

               Voici les impressions de certains acteurs et organisateurs face à l’évènement.

 

Pourquoi s’être investi dans la Comu ?

 

Romane : Je suis passionnée de théâtre depuis l’âge de six ans. L’année dernière, je n’ai pas participé à la Comu, mais j’avais vraiment adoré. Je fais partie du BDA, et  il n’y a pas que le théâtre qui m’attire : le chant, la danse… Et pouvoir
combiner les trois, c’est vraiment intéressant. J’aimerais travailler dans le secteur culturel, donc organiser la Comu, c’est une expérience géniale.
Manon : Recrutée au BDA en fin d’année dernière, pour la danse et pour la COMU ainsi que le TDA. Cette année, on va être deux ou trois à gérer l’épreuve de danse du TDA. J’en fais depuis que j’ai six ans, principalement du modern jazz, et c’est ce qu’on fait dans la Comu.

 

Romane, comment te sont venues les idées de la pièce ?

 

 « Quand j’ai fait lire le scénario, on m’a dit que je m’étais inspirée d’Alice au pays des Merveilles. Alors qu’en fait c’était plutôt d’Inception. Il y avait aussi des morceaux que je voulais inclure dans la pièce car ils avaient une signification pour moi : la foule, le Machistador… J’ai voulu faire un parallèle entre rêve et réalité. J’ai essayé de créer une histoire autour de ça. »

 

Quelle ambiance à la Comu ?

 

Romane : « Au début, c’était un peu tendu car on ne se connaissait pas. Le théâtre c’est une activité intense, il faut connaitre ses partenaires pour pouvoir bien jouer. Ce n’est pas du mensonge, il faut être sincère. Si on ne connait pas l’autre, si on lui ment, on a du mal à jouer. »
Noémie : « Super joyeux. Parfois, certains sont plus stressés que d’autres, surtout vers la fin, mais on s’adapte. On n’hésite pas à dire les choses. C’est ma première représentation, j’avais jamais chanté et dansé devant un public auparavant. »

 

Un moment de stress ?

 

Audrey : « Le plus grand moment de stress a été derrière sans aucun doute l’attente derrière le rideau rouge, juste avant mon passage. J’ouvrais la pièce avec ma chanson c’était assez impressionnant comme moment ! »

 

Une/des difficultés ?

 

Audrey : « J’avais de grande appréhension vis-à-vis de ma chanson, j’aime bien chanter en soirée ou avec des amis mais je ne considère pas comme une chanteuse. J’avais peur de ne pas être dans les temps mais finalement tout s’est bien passé tout ça grâce à Romane, Sacha et Amaury et à leur aide. »
Noémie : « J’ai eu beaucoup de mal à retenir mon texte. Je n’avais jamais fait de théâtre avant, et donc pour jouer c’était un peu dur au début. »
Manon : « Caler les répétitions, il y a des filles qui bossent le soir. C’était très dur d’avoir tout le monde, de venir à la même heure. Souvent, deux sessions. »

 

De quel personnage tu te sens le plus proche et pourquoi ?
Noémie : « En réalité, je ne me sens pas vraiment proche de mon personnage. C’est une fille discrète, moi je n’ai pas peur de dire les choses. Il n’y a pas vraiment de personnage dans lesquelles je me reconnais. Mais pour rentrer dans la peau du personnage, je n’ai pas eu problème. Je me reconnais dans l’Agathe de la fin. »
Lucas : « J’aime jouer mon personnage, c’est celui qui est le plus drôle à jouer. Moi je suis très romantique, lui aime beaucoup consommer de la femme. Après la première représentation, on m’a dit qu’on avait l’impression de me voir en OB. Mais je suis très attaché au respect. »

 

Un moment de fou rire ?

 

Romane, Lucas : « La scène de la plume bleue quand Agathe dit à Nicolas « dis donc, ce n’est pas commun une plume de cette envergure ».

 

Manon : « Pendant la répétition hier, une de mes danseuses s’est retrouvée en soutif parce que son haut est tombé. Du coup, on a bien fait attention d’attacher les hauts ensuite. »

 

Trois mots pour décrire la Comu ?

 

Audrey : « Emotion, partage et scène »

 

Romane : « Intense, stress et finalité »

 

Qu’est-ce que tu retires de cette expérience?

 

Lucas : « Très bonne expérience car tu arrives à te dépasser. Tu joues aussi pour les autres. Tu t’éclates d’un côté, mais il faut aussi tout donner derrière pour [le public]. Il y avait un bon esprit de groupe : ça nous a permis de jouer, de chanter tous ensemble. »
Noémie : « Un réel enrichissement. J’ai beaucoup appris à travailler avec mon corps, avec les autres, car parfois il n’y a pas forcement d’affinité en dehors de la scène. Bonne connaissance, on s’entend bien, c’est sympa. »

 

Un Mot de la fin ?

 

Manon : « L’année dernière, j’étais seulement danseuse. J’invite les filles qui aimeraient vivre la même expérience à se manifester si elles veulent chorégraphier, c’est une belle expérience. »
Lucas : « Est-ce que tu suces ? »
Ce sont les mots du Machistador … Quoique ? Peut-être que désormais le machistador est en Lucas, c’est à voir !

 

 Florent Carrié

 

Pour TBS Press

 

 

 

 

 

 

L’hommage de TBS  à la liberté d’expression

L’hommage de TBS à la liberté d’expression

Merci à tous pour votre participation, voici quelques réalisations des élèves de TBS qui rendent hommage à la liberté d’expression suites aux événements dramatiques qui ont secoué la France il y a quelques semaines.
?
On commence avec un poème de Benoit Martinez

Help !
Qu’on aide ce dérélicté !
Cet insensé
Qui ne sait vraiment qu’un mot
Hébreu
Ou bien araméen :
Hallelujah… ?
Non pas çui-là
L’autre
Celui du crucifié
Mais c’était plutôt une phrase en fait
Incroyable qu’en un moment pareil
Il ait réussi à en faire une
Avec sujet verbe complément —
Enfin bref
Coucou
C’est moi
Qui ne sais pas
Si je suis janséniste
Ou républicain !

Je chéris la laïcité autant que je méprise la liberté humaine
C’est-y pas ballot
C’était bien la peine de tuer Dieu pour le remplacer par l’homme
Et puis
Que de bruit de fureur
Chez ce nouveau Seigneur
Ô Pythagore que ne conjuras-tu cette tempête
Qui affole toutes les têtes
M’enfin
Une liberté méprisable vaut mieux qu’un bâillon révoltant n’est-ce pas

Pauvre Charlie
Infant hebdo
Poor poor shadow
A pavané son heure
En bon moqueur —
Fils de Voltaire
Mérite salaire !

Servez-moi la satire
Servez-moi le blasphème
Servez-moi le rire gras et les éructations
Mais faut bien que ça serve à quelque chose,
Hein, l’homme ? Faut bien qu’y ait un projet derrière,
Une thèse, un souffle, quelque chose à bâtir ou rebâtir ? Non, non,
Il n’y a pas d’amour, il n’y a pas d’amour.
On vit de se moquer hélas, et en vérité
Je suis un grand romantique,
Janséniste et humaniste.

Je sais trop la vraie souffrance —
Celle qu’on ne voit pas ou ne veut pas voir —
Pour descendre dans la rue sous les caméras
(Qui pour les victimes de Merah,
Qui pour celles de Baga ?)
Et j’aime trop le silence pour faire de Charlie un héros ;
Mais martyr, ça il l’est,
— Au pays des martyrs qui ne témoignent plus
Au pays des galets qui roulent sur la plage
Et ne savent plus rien de la vague qui les pousse —
C’est pas le plus noble
Pas le moins sympathique non plus il faut le dire
Avec son irrévérence bien gauloise
Et bien qu’il ne soit pas un témoin exemplaire,
C’est celui que nous méritons pour nous être assoupis.

Car nous les Charlie oublions vite
Que derrière la comptine de la liberté d’expression
Il y avait autre chose
Au commencement
Une essence
Le silence
Et l’idée
Très sacrée
De la laïcité
Aujourd’hui oubliée
Aujourd’hui menacée —
Mais qui s’en aperçoit vraiment ?
On veut pouvoir dessiner un prophète le cul à l’air
Parce que c’est drôle,
Parce que c’est notre droit,
Parce que dans la République de Desproges
Tout le monde, n’est-ce pas, sait en rire,
Mais quand Paris fête l’Aïd-el-Kébir
Aucun ne s’interroge —
C’est qu’on protège avant tout sa liberté,
Et pas tellement l’idée qui l’a fait naître.
On accuse des fous ;
C’est pas l’Islam, même pas des hommes —
Rien que des extrémistes, des marginaux ; après tout,
Pas de quoi troubler l’ordre du monde, hein.
Tout au plus a-t-on assez peur pour nos vies
Pour avoir le courage de descendre dans la rue
Au milieu de la foule.

Oui, vous êtes Charlie,
Et je le suis aussi
Quoiqu’à contrecœur ;
Mais je vous vois fantasmer
Devant les saints droits de l’homme
Et vous figurer qu’il n’existe plus qu’une seule lutte en ce monde,
Celle qui oppose des fous à des hommes libres —
En n’admettant pas
Que ces fous ne sont pas sortis du ventre du diable.

Car la France ne combat pas simplement les barbares
Ceux qu’on exclue si facilement de l’humanité
Et notre démocratie ne défend pas simplement son hochet favori
Qu’elle aime à agiter devant les tyrannies
Non, c’est tout con en fait
L’Histoire de notre République se répète
Un peu différemment cependant
Et c’est là tout le problème
L’Islam n’est pas tout à fait le catholicisme
Et le monde d’hier pas tout à fait celui d’aujourd’hui

Ah ! J’espère que Hegel a raison
Et Huntington a tort
Mais ça fait longtemps que je n’ai pas fait de philo
Et quelque chose me dit que de toute façon
Dans deux mois on sera repu
Et le grand chant
Ne reviendra plus.

Et voici deux dessins proposés par deux artistes TBSiens!
Sébastien Magne