Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Si la candidate de Wall Street, de l’Establishment politique, économique, militaire et médiatique a été défaite, alors à qui appartient la victoire de Donald Trump ? Au peuple américain.

 

« Il est désormais temps de fermer les blessures de la division et de nous réunir en un seul peuple (…) il est temps pour nous de nous rassembler en un peuple uni » Donald Trump, première prise de parole après son élection.

Peuple : masse informe aux mains rêches et calleuses, aux faciès putrides et aux gueules béantes. Agrégat souffreteux dont aimeraient fort bien se débarrasser nos tenants du grand capital et leurs savants montages transnationaux. Gageons qu’au paradis Bukowski doit exulter, la choppe à la main et la cibiche au bec : Le capitaine est parti -comprenez Obama- et les marins se sont emparés du bateau. Prolétaires WASP errants, rebuts de la mondialisation,tous Average Joes ventripotents terrassés par une mondialisation dont ils ne veulent plus, réduits à n’être plus « qu’un pas grand chose » dans une Amérique aux allures de contes de la folie ordinaire.

Trump, l’homme que vous haïriez aimer. Grandiloquent, outrancier, incontrôlable -et c’est plutôt rassurant, dans une Amérique minée par l’influence toujours grandissante des néo-conservateurs-, son élection est un authentique crachat aux visages affadis des satyres de l’idéologie dominante, qui n’ont eu cesse de prêcher le mépris des humbles et des nécessiteux, tous petites gens, qui, il est de bon ton de le rappeler à ceux dont la conscience sociale se résume aux applications de rencontre, assure la production de richesse et de valeur.
Victoire qui sonne comme la revanche de ce brelan d’excommuniés, dont Michael Moore s’était fait fut un temps le porte-parole, avant de céder aux sirènes impériales (cf son retournement de veste aberrant et soutien de dernière minute à la candidate Clinton).

D’un candidat l’autre. Risible ballet médiatique et déclarations creuses qui sonnèrent comme autant d’épitaphes d’un establishment exsangue, ployant sous le poids de ses propres compromissions. Pourtant, mégères, succubes et autres sorcières avaient urné- a défaut d’ovuler, puisque ces féministes raffinées considèrent la maternité comme une aliénation !- correctement, appelant à boycotter Donald « la bête immonde » Trump. Analystes malingres et béotiens condamnèrent d’une même voix l’homme d’affaires, un philosophe ayant pignon sur rue dans nos vertes contrées -BHL, pour ne pas le nommer- se fendant même d’un édito dans « Le Point » (reste à savoir ou il peut se le mettre désormais…) expliquant que la victoire de Trump était impossible ! Ultime prophétie d’un ordre médiatique qui n’a plus rien à nous offrir d’autre que son agonie.

Ce jour d’élection restera comme celui ou l’écho des soliloques des pauvres et des déshérités parvinrent enfin à l’establishment. L’éternel retour du concret.

 

Des oligarques de Wall Street aux cœurs déchirés par une douleur démocratique aiguë, des directeurs de rédaction de grands journaux en position latérale de sécurité, des cadres supérieurs dont le mépris de classe s’étale au grand jour de ce sombre hiver, des responsables d’associations LGBT qui lancent dès à présent des études comparatives entre les régimes nord-coréens et américains, des architectes du Chaos permanent, au Pentagone, qui se cachent sous les tables pour verser quelques larmes de crocodile.
Comment pardonner la bêtise des classes moyennes américaines, paupérisées par la mondialisation et son catéchisme libre-échangiste, (usées par le chantage moral qu’elles subissent au quotidien dans les médias de masse)? Le dressage anthropologique, éducatif, médiatique n’a pas eu raison du purulent patriotisme, de l’enracinement malodorant, des valeurs traditionnelles de ces couches frappées de maladies infectieuses qui rappellent indubitablement les heures les plus sombres de notre Histoire convoquées par des petits-bourgeois pantouflards convaincus de leur haute vacuité intellectuelle et morale.
Définitivement les américains doivent manquer d’intelligence et d’éducation pour préférer le « sexisme » à la promesse d’un conflit militaire mondial avec la Russie, pour préférer un programme national à un programme mondialiste, pour préférer un monde multipolaire à un monde terrorisé par la machine de guerre américaine.
Forts de ce constat, nous pensons qu’il est urgent de remettre en ordre un certain nombre de faits totalement occultés par ceux qui, dès ce matin, se sont noyés dans une suffisance et un esprit analytique à tout le moins indigent, quand il n’était pas totalement absent. Nous nous étonnons du fait que la collusion totale et le consensus éhonté entre les milieux médiatiques, politiques et financiers américains-européens ne soulève aucune question sur la valeur réelle et la signification de cette présentation binaire des candidats. N’y a t-il pas déjà un problème démocratique à ce qu’une seule et même opinion soit relayée dans nos aimables médias propagandistes ? Que pourrait démontrer une analyse objective dépourvue de quolibets ressassés jusqu’à satiété ? Il ne doit donc pas exister un débat démocratique, il y a un unique format de pensée acceptable, sorti de celui-ci, les idées sont rances et sentent le souffre dans la bouche de ceux qui éructent et prêtent allégeance au Mal.
Commençons par ordonner nos priorités intelligemment dans notre appréhension de cette élection. En premier lieu, il s’agit de dire qu’il n’y aura évidemment pas, au plan intérieur, de catastrophe. Il est évident que si Donald Trump a eu des déclarations hautement provocatrices ou déraisonnables, il jouera la carte du rassemblement. Il n’a pas d’autre choix politique. Ses premières déclarations vont exactement dans ce sens. Il n’y aura pas de « déportation » de musulmans, de latinos et autres minorités chère aux distributeurs automatiques de morale. Il n’y aura pas de code de l’indigénat, d’apartheid ou de ségrégation raciale mais des modifications des lois relatives à l’immigration, certainement, et cela n’a rien à voir avec des mesures tyranniques ou xénophobes. S’il est évidemment impératif que chaque américain, qu’importe ses déterminismes, puisse trouver sa place dans la société américaine, il paraît évident qu’un nombre grandissant d’américains se sent appartenir à l’arrière garde – quand même, M. Valls – de la démocratie américaine, parce qu’il n’a pas d’élément différenciateur à commercer.
Aussi, il convient d’analyser la sociologie de l’électorat de Trump pour comprendre cette élection. Au risque de paraître triviaux, l’électeur « blanc hétérosexuel des classes moyennes » et qui incarne les valeurs traditionnels des Etats-Unis – virilité, morale puritaine, méfiance vis-à-vis du libéralisme irréfréné – trouve refuge dans la ligne d’un Donald Trump ne faisant que peu de cas de la tendance à la politique sociétale des nouveaux droits – homosexuels, féministes, progressistes – qui sont incarnés par Hillary Clinton et sa ligne libérale-libertaire.
Cette élection sanctionne donc un changement de paradigme majeur que notre lectorat semble percevoir, sans toutefois s’en féliciter, ce qui est son plus strict droit. Il n’a échappé à personne que les propositions de fond de Donald Trump ont été occultées par des polémiques souvent directement orchestrées par le camp adverse et des médias complices. Il n’a échappé à personne qu’il est effarant de constater l’abysse entre le peuple et ses aspirations  et les élites mondialisées et progressistes.
L’élection de Donald Trump sanctionne en somme le haut niveau de corruption des dirigeants politiques américains, leur distance vis-à-vis des attentes populaires, ainsi qu’une fracture définitive entre le peuple américain dans sa sociologie courtement majoritaire – enracinement, attachement à la Nation, aux traditions – et des élites hors-sol qui ont totalement abandonné ces sujets au profit de préoccupations sociétales – et non sociales – telles que l’Environnement, la représentation des minorités, le féminisme etc. Le catéchisme social-démocrate libéral-libertaire, sans-frontièriste, ne fonctionne plus, malgré des moyens de propagande inégalés. C’est un choix de civilisation qui était proposé au peuple américain. Il y a répondu en décidant d’en changer.
Reste à ajouter que Trump s’est inscrit cette campagne durant dans la tradition viriliste républicaine, stratégie de communication qu’avait déjà employé Bush Junior, opposant à l’Amérique New-Yorkaise féminisée et décadente le mythe du cow-boy conquérant et solitaire, ou tout signe de raffinement de la pensée ou du langage est vu comme autant de preuves d’un manque de gonades. Osons affirmer que voter pour Trump a été vu par l’Average Joe-le mâle blanc américain de la classe moyenne- comme une délivrance face à un féminisme castrateur et à une mondialisation qui l’a appauvri et relégué au simple rang de chomeûrs ou de travailleur servile du tertiaire. Retrouvant ainsi une virilité – bien réelle mais également de substitution-, le mâle blanc moyen a donc en toute logique plébiscité Trump, qui incarne -qu’on le veuille ou non- une certaine virilité tapageuse et décomplexée,droit à la fierté sans apparat que les idéologues du progressisme lui ont ôté.
En second lieu, il s’agit de rappeler à notre lectorat – français, par essence – qu’il est crucial, au delà de la politique intérieure des Etats-Unis, de s’intéresser aux répercussions qu’aura cette élection sur l’état du monde en général et sur l’Europe et la France en particulier.
Ces répercussions seront probablement majeures. C’est bien là qu’il y a lieu de saluer le programme de politique étrangère de Donald Trump et de mesurer son écart avec les folies guerrières de son ex-concurrente.
L’urgence géopolitique consiste actuellement à renouer un dialogue constructif avec la Russie, sous peine d’un conflit majeur et direct à venir,d’aucuns parlaient d’un risque de troisième guerre mondiale non négligeable. Le président Trump est l’homme de la situation en la matière, il a promis d’entretenir des relations apaisées voire cordiales avec son homologue russe. En tant que la France est dans l’OTAN, elle aurait probablement eu à assumer d’entrer en conflit avec la Russie si les lobbys de Wall Street et du complexe militaro-industriel avaient pu placer Hillary Clinton à la tête des Etats-unis.
Une escalade militaire dans ce conflit aurait pu mener à une guerre d’ordre nucléaire, cela était anticipé par tous les Etats-majors des chancelleries occidentales.
Si Trump parvient à résister aux pressions du Pentagone, des agences de Renseignement et des lobbys les plus belliqueux, nous sommes garantis de sortir de cette phase de confrontation avec la Russie, puissance qui participe de la renaissance d’un monde multipolaire et équilibré, susceptible de décourager toutes les actions hégémoniques unilatérales qui ont eu cours depuis la chute de l’URSS.
Il est désormais possible que les conflits impliquant les Etats-Unis et la Russie trouvent des sorties de crise honorables, notamment en Syrie et en Ukraine.
Nous traitions des soutiens inquiétants d’Hillary Clinton dans un article précédent, intitulé « Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs ». Nous rappelons que tous les amoureux de la guerre, du sang des peuples et de la domination sans partage des Etats-Unis sur le monde soutiennent Hillary Clinton. Nous estimons ainsi qu’il est hautement immoral de se trouver dans le camp de ceux qui ont pensé ces guerres meurtrières en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs où ces stratèges ont tenté de façonner le Choc des Civilisations.
Fort de sa doctrine isolationniste, il s’interdira toute intervention militaire arbitraire. La doctrine de sa concurrente était exactement contraire à cette aspiration.
Il est donc un grave contresens de dire que confier l’arsenal militaire américain à Donald Trump est le plus grand danger que court le monde. Hillary Clinton était incontestablement la candidate de la guerre et de l’impérialisme de la machine de guerre américaine.
Il y a donc fort à parier que l’OTAN en tant que force agressive soit contrainte dans ses actions illégitimes par une volonté d’apaisement des relations internationales chère à Donald Trump. Cette analyse doit être faite et sue, qu’importe le jugement que l’on porte sur l’homme.
Cette dimension géopolitique, qui concerne la paix et la sécurité internationale ne saurait être subalterne dans l’esprit de nos lecteurs. Cette dimension détermine avant tout jugement moral, notre position réaliste au sujet de cette élection.
Il y a très fort à parier que cette élection aura des répercussions positives dans les relations internationales, en nous éloignant d’un potentiel conflit planétaire qui nous était promis par les chantres de Clinton. Il est probable que les échéances électorales en Europe seront influencées par ce résultat. Les partis politiques qui ne s’inscrivent pas dans l’ordre euro-atlantiste peuvent se frotter les mains, après le Brexit, ils disposent maintenant de la preuve irréfutable qu’un peuple, fut-il celui de la première puissance mondiale, n’est pas systématiquement malléable aux désirs oligarchiques.
La magie de la propagande politico-médiatique en faveur de la battue du jour a été d’entériner les devises orwelliennes qui semblent avoir tant de prise sur nos sociétés moribondes : « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force ».

 Mehdi Brochet.

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Lié d’amitié avec d’anciens SS, cheville ouvrière de la CIA en Asie orientale, confident des dictateurs et complice de G.W Bush, le Dalaï-lama est-il vraiment un parangon de sagesse ?

Nos lecteurs suffoquent, comment oserions-nous nous attaquer à cet Océan de Sagesse, ce parangon de spiritualité et de vertu dont la présence dans nos contrées est invariablement saluée comme la quintessence de la paix ?
Nous pourrions feindre de ne pas percevoir cette duplicité douteuse chez notre sujet, cette propension à n’incarner qu’accessoirement le bodhisattva de la compassion, au profit idéologique et stratégique d’un dessein géopolitique impérial.
Il n’en sera rien, nous voici lancés dans une tentative d’épuisement d’un lieu tibétain, fort jalousé par les acteurs géopolitiques qui dessinent depuis des siècles son destin et celui de son meneur spirituel, le Dalaï-lama.
Tenons-nous d’abord à exprimer avec clarté le but poursuivi dans cette démarche analytique : il ne s’agit pas de pourfendre ou de mésestimer la réalité de la culture tibétaine, sa richesse, et les croyances qui lui sont propres depuis des siècles. Nous aspirons à une certaine neutralité axiologique dans l’analyse du Tibet comme objet de convoitise géopolitique.En premier lieu, étonnons-nous de la fréquence et de l’ampleur de la couverture médiatique dédiée à ce territoire lointain, distant de Paris de 9300 kilomètres. Notre lectorat a toujours été exposé à un nombre intarissable de campagnes de sensibilisation à la cause tibétaine, il n’est d’ailleurs pas exclu que certains aient un jour porté un drapeau tibétain dans une de ces manifestations le plus souvent organisées par des non-tibétains et hors du territoire tibétain. La médiatisation des immolations de prêtres tibétains à travers le monde et l’érection du Dalaï-lama comme figure de proue de la paix ont-elles des raisons moins humanitaires que géopolitiques ? Voici quelques éléments de réponse.

Le Dalaï-lama, figure controversable de la paix ? 

« Un des défis pour notre nation est de garder pure la race tibétaine » Sandhong Rimpoché, premier ministre du gouvernement tibétain en exil de 2001 à 2011, fermement opposé au mariage mixte, entre tibétains et non-tibétains.

« L’activité de la CIA au Tibet se compose d’une action politique, de propagande et d’activité paramilitaire. Le but du programme est de maintenir le concept politique d’un Tibet autonome (…) et de construire une capacité de résistance aux développements politiques possibles à l’intérieur de la Chine » extrait du programme de la CIA au Tibet*

Il s’agit d’abord de rappeler ce qu’est le Tibet avant 1950, une théocratie esclavagiste au sein de laquelle les nobles et les moines peuvent utiliser les jeunes garçons comme partenaires sexuels. Un territoire sur lequel l’espérance de vie est de 35 ans, le taux d’analphabètes est de 90%, la torture (sévices, amputations) est réservée aux contrevenants aux règles de vie imposées par la Caste au pouvoir, moines largement compris.
En 1959, la CIA organise la fuite du Dalaï-lama – Tenzin Gyatso –  hors du Tibet*. Entre 1959 et 1964, des commandos tibétains sont entraînés par les services américains pour combattre la Chine*, sans succès puisqu’ils ne bénéficient pas du soutien de la population qui ne souhaite pas le retour de la théocratie.
Les indiens rechignent à accueillir des réfugiés tibétains, Nehru conclue un accord avec Eisenhower : L’Inde accueillera le Dalaï-lama et ces réfugiés, en échange, les Etats-Unis fourniront la technologie nucléaire aux indiens. La première bombe nucléaire indienne sera nommée « Bouddha souriant ».* *
Les Etats-Unis, par le biais de la CIA, du Département d’Etat et du Pentagone vont mettre en place un « Programme tibétain »* qui coûtera à la CIA, entre 1951 et 1972, presque deux millions de dollars annuels*. Ce plan consiste à organiser la résistance tibétaine face à la chine, par des moyens de « complots politiques, de propagande et de support paramilitaire »
Suite à la fin de ce plan, la NED (National Endowment for Democracy) prendra le relais. Cet organisme vise à promouvoir la paix dans la monde, en théorie. Concrètement, elle est le bras armé de la géopolitique étasunienne parallèle. Son fondateur, Allen Weinstein, a déclaré au Washington Post que « Bien des choses faites pas la NED maintenant étaient faites clandestinement par la CIA il y a 25 ans ».
Le Dalaï-lama obtiendra la médaille de l’ « honneur » de la part de la NED en 2010, pour services rendues à la « défense de la démocratie et des droits de l’homme ».* *

Parmi les amitiés du Dalaï-lama, on notera avec profit ses accointances avec des pures produits de l’Allemagne nazie. Heinrich Harrer fit partie de l’expédition allemande au Tibet (1938-1939)* placée sous la direction d’Himmler et de l’Institut d’anthropologie raciale allemand. Il sera un précepteur du Dalaï-lama. Adhérant à la SS en 1938 (unité SS 38, matricule 73896), membre des chemises brunes depuis 1933, il a une vision du monde bien particulière.

Son ami, Bruno Berger, capitaine SS et élève du raciologue Clauss, sélectionna notamment des déportés juifs à Auschwitz pour mener des expériences scientifiques. Il a noué pendant son séjour au Tibet de nombreuses amitiés avec l’aristocratie tibétaine, notamment la famille du Dalaï-lama. Il rencontrera à nouveau le Dalaï-lama en 1983, 1984, 1985, 1986 et 1994. En 1994, il signe à Londres et aux côtés de son ami Harrer et du Dalaï-lama un document déclarant le Tibet comme « pleinement souverain avant 1950 ». Le même Berger publiera un livre intitulé « Mes rencontres avec l’Océan de Sagesse ».*
Nous passerons sur les amitiés avec Miguel Serano, chef du parti nazi chilien ou avec Jorg Haider, furieux nostalgique du 3ème Reich.
Que penser enfin de la demande formulée par le Dalaï-lama pour la libération de Pinochet* ? Ou encore de son soutien à son ami de toujours, George W.Bush, dans l’invasion de l’Irak* (violant tous les principes fondamentaux du droit international et provoquant plus d’un million de morts) ?*
Concrètement, le Dalaï-lama et son entourage proche est historiquement inféodé à la CIA, au département d’Etat et au Pentagone*, des institutions qui ont une conception de la paix Bien à elles.

Il est indispensable de retracer rapidement l’Histoire des relations entre le Tibet et la Chine pour mettre en perspective ce soutien américain au Tibet et au Dalaï-lama. Le Tibet fait partie intégrante du territoire national chinois, il n’a été indépendant qu’entre 622 et 842. Sa présumée indépendance entre 1913 et 1950 n’a été reconnue par aucun Etat, et n’avait aucune valeur dans le droit international. Parler d’une « annexion » du Tibet parait donc abusif, ce territoire ayant toujours été rattaché au territoire chinois. a toujours oscillé entre une position de faiblesse-soumission à la Chine dans les périodes d’apogée de celle-ci et une position de révolte indépendantiste lorsque la Chine connaissait des déboires. En 1911, la Chine sombrait après le renversement de la dynastie mandchoue, le Tibet en profita par le biais de son XIIIe Dalaï-lama pour proclamer son indépendance en 1913. Après la prise de pouvoir des communistes en Chine, celle-ci se lança dans la reconquête du Tibet, en 1950. C’est là que le rôle des Etats-Unis deviendra majeur. Dans un premier temps, les stratèges étasuniens vont chercher à disposer d’une assise hautement stratégique en Asie Orientale, au cours de l’Histoire, d’abord dans une stratégie d’endiguement du communisme, puis dans le contexte actuel de guerre économique et géostratégique contre une puissance en mesure de menacer l’ordre hégémonique étasunien. 

Enfin, le Dalaï-lama actuel a son successeur politique* parmi les membres de sa communauté en exil. Celui-ci se nomme Lobsang Sangay* et n’est pas vraiment connu pour avoir des relations privilégiées avec les gouvernements russes ou chinois. En effet, il a été l’heureux bénéficiaire d’une Bourse Fullbright*, financée par le Département d’Etat Américain et intimement lié à la CIA, il a étudié à Harvard et vit aux Etats-Unis en tant que premier ministre du Tibet en exil*. Un palmarès qui lui vaudra sans aucun doute la sympathie de l’ensemble des représentants politiques et médiatiques atlantistes.

Le Tibet, verrou stratégique incontournable

Géographiquement, le Tibet repose sur de hauts plateaux qui culminent entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, ces plateaux offrent à toute puissance le contrôlant une position haute le long d’une frontière sensible, à la charnière de la Chine, du monde indien et de l’Asie centrale.
Ces hauts plateaux sont le lieu idéal pour disposer des engins balistico-nucléaires pour épauler l’allié Pakistanais et tenir en respect l’Union indienne (cf l’escalade militaire Inde-Pakistan).
Au plan énergétique, l’importance du Tibet n’est pas moindre. Il héberge la source et le cours supérieur de tous les grands fleuves d’Asie orientale, il s’agit en somme du Château d’eau qui permet à la Chine de sécuriser ses approvisionnements hydrauliques.
Le Tibet est également une source de matières premières de premier choix pour Pékin. Ses sols sont riches en bois, charbon, pétrole et minerais (dont uranium et or). L’ouverture d’une ligne de chemin de fer entre Pékin et Lhassa en 2006, ne doit rien au hasard.
Il existe une analogie géopolitique qui permet d’illustrer les conséquences d’une possible indépendance du Tibet (indépendance qui serait reconnue par les Nations Unies). Il s’agit du Kosovo, cet Etat-OTAN dont la création n’a été possible que dans la mesure où les Etats-Unis et vassaux assimilés ont soutenu le mouvement terroriste dirigé par Hashim Thaçi (UCK)*. L’indépendance de ce territoire vis-à-vis de la Serbie permit la création d’une immense base américaine, la plus grande d’Europe, dans la région hautement stratégique des Balkans*. Ce soutien participe donc de la volonté d’encerclement des Etats les plus susceptibles de contrarier les plans géopolitiques étasuniens, à savoir la Chine et la Russie, en contestant même les territoires qui leur sont intrinsèquement liés par le biais de l’intégration à l’OTAN-Union européenne.
Un simple regard porté sur la carte des bases de l’OTAN dans le monde permet de s’en assurer définitivement.

Après des décennies de bons et loyaux services de la part des Grandes Puissances, le Dalaï-lama offre les siens en défendant corps et âme l’Union européenne et la doctrine impériale étasunienne, œuvres qui nous subjuguent chaque jour que Dieu fait par leur dimension pacifique et démocratique.
En définitive, que reste-t-il de la dimension humanitaire et spirituelle du Dalaï-lama lorsqu’on daigne s’intéresser au réel géopolitique ?

Think Tank Averroès

Source principale : https://www.upr.fr/actualite/31-mars-1959-31-mars-2015-il-y-a-56-ans-la-cia-organisait-levacuation-du-dalai-lama-du-tibet

Note informative:Tous les éléments, documents, sources et faits rapportés dans le présent article émanent directement des plus hautes institutions des Etats-Unis (Maison Blanche, Département d’Etat, Pentagone, CIA) et de sources recoupées par les journaux jugés les plus sérieux.Leur véracité n’est pas de nature à être remise en cause. Néanmoins, par déontologie, nous encourageons nos lecteurs à faire preuve de perspicacité et ainsi à vérifier systématiquement ces sources.

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

Notre souveraineté nationale dans des mains peu innocentes ? 
La récente nomination de Jose Manuel Barroso, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014, à la présidence non-exécutive de Goldman Sachs a défrayé la chronique. Entre la première banque d’investissement au monde et l’ancien président de la Commission Européenne « aux services des Etats », à plus d’un le mariage a pu sembler incongru.
Et en effet, compte tenu de leurs fonctions, les commissaires européens, membres du plus haut organe exécutif de l’Union Européenne, sont soumis à certaines contraintes quant à la pratique d’une activité professionnelle pendant l’exercice de leurs fonctions et y compris après cessation desdites fonctions.
L’article 245 du TFUE précise ainsi :  » Les membres de la Commission ne peuvent, pendant la durée de leurs fonctions, exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non. Ils prennent, lors de leur installation, l’engagement solennel de respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages »
Pour notre part, nous reprendrons un adage traditionnel : « Dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles »Rappelez-vous en parcourant cette liste que ces personnes disposent d’un pouvoir exécutif et législatif hors-norme au sein de l’UE, ils fixent les Grandes Orientations de Politique Economique qui sont par la suite concrètement imposées aux Etats.
« La Commission est l’institution européenne qui a le monopole de l’initiative législative et des pouvoirs exécutifs importants dans des domaines tels que la concurrence et le commerce extérieur. C’est le principal organe exécutif de l’UE » *

Pour notre part, nous reprendrons à notre compte un adage traditionnel : « dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles ».

« Les principaux pouvoirs conférés à la Commission sont les suivants: l’exécution du budget (article 317 du TFUE); le pouvoir d’autoriser les États membres à prendre les mesures de sauvegarde que les traités prévoient, en particulier pendant les périodes de transition (par exemple, article 201 du TFUE); et des pouvoirs en matière de règles de concurrence, en particulier le contrôle des aides d’État, conformément à l’article 108 du TFUE. »

« Les traités confient à la Commission le soin de veiller à leur bonne application et à celle des décisions prises pour les mettre en œuvre (droit dérivé). C’est son rôle de «gardienne des traités». Il s’agit avant tout de la «procédure en manquement» à l’égard des États membres, prévue à l’article 258 du TFUE »

Petite revue d’effectifs non-exhaustive des nouvelles fonctions des anciens commissaires européens sous les mandats Barroso[2] :
Neelies Kroes, hollandaise, commissaire à la concurrence de 2004 à 2009 et de la société numérique de 2009 à 2014 : désormais conseillère spéciale auprès de Bank of America Merrill Lynch Europe, Middle East and Africa[3], membre du conseil d’administration de Salesforce[4], entreprise américaine spécialisée dans le cloud computing et conseillère auprès d’Uber[5].
Viviane Reding, luxembourgeoise, commissaire à l’éducation, la culture et le sport de 1999 à 2004, de la société de l’information et des médias de 2004 à 2010 et à la justice de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Nyrstar[6], compagnie minière belge, membre du conseil d’administration de la Fondation Bertelsmann[7] qui détient plus des ¾ du conglomérat de presse Bertelsmann, et membre du conseil d’administration d’Afga Gevaert[8], entreprise belge d’imagerie numérique.
Ferdinando Nelli Feroci[9], italien, commissaire à l’industrie et à l’entreprenariat en 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Simest, fonds d’investissement italien, et président de l’Istituto Affari Internazionali.
Slim Kallas, estonien, commissaire aux transports de 2010 à 2014 : désormais consultant pour Nortal, entreprise de logiciels estonienne[10].
Maria Damanaki[11], grecque, commissaire aux affaires maritimes et à la pêche de 2010 à 2014 : désormais directrice mondiale de la branche océans chez Nature Conservancy, organisation américaine de protection de l’environnement.
László Andor[12], hongrois, commissaire à l’emploi de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de Rand Europe, think tank américain.
Karel de Gucht[13], belge, commissaire au commerce de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de CVC Capital Partners, grand fonds de capital-investissement luxembourgeois, membre du conseil d’administration de Proximus, opérateur de télécommunications belge, un des directeurs d’ArcelorMittal, membre du conseil d’administration de Merit Capital NV, gestionnaire de patrimoine belge
Janez Poto?nik[14], slovène, commissaire à l’environnement de 2010 à 2014 : désormais président du Forum pour le Futur de l’Agriculture, notamment fondé par Syngenta, société suisse de chimie et d’agroalimentaire.
Connie Hedegaard[15], dannoise, commissaire au climat de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil de Danfoss, entreprise dannoise de chauffage-réfrigération et de contrôles industriels.
Jose Manuel Barroso[16], portugais, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014 : désormais président non-exécutif et conseiller chez Goldman Sachs International, membre du groupe dirigeant des conférences Bilderberg, président émérite de l’Institut Teneo de l’Université Cornell de New York.
Egalement :
Peter Sutherland[17], irlandais, commissaire à la concurrence de 1985 à 1989 : président d’Allied Irish Banks de 1989 à 1993, directeur d’Ericsson en 1996, administrateur d’alibaba.com en 2000, président non-exécutif de British Petroleum de 1997 à 2009, président de la section Europe de la Commission Trilatérale de 2001 à 2010, et aujourd’hui président honoraire de la Commission Trilatérale, président non-exécutif de Goldman Sachs International depuis 1995, membre du comité directeur du groupe Bilderberg et directeur de la Royal Bank of Scotland.
Mario Monti[18], italien, commissaire au marché intérieur et au service de 1995 à 1999 et à la concurrence de 1999 à 2004 : conseiller international de Goldman Sachs International depuis 2005
Karel Van Miert[19], belge, commissaire aux transports de 1989 à 1992 et à la concurrence de 1993 à 1999 : membre du conseil d’administration de Solvay America de 2003 à 2009, directeur non-exécutif d’Anglo American PLC de 2002 à 2009, membre du conseil d’administration de Vivendi de 2004 à 2009 et conseiller international de Goldman Sachs International de 2001 à 2009.
On constatera aisément qu’en dehors des bancs de Bruxelles, les commissaires européens ne se sont pas massivement engagés en faveur des pandas et des koalas menacés d’extinction.
Une question subsiste : pour qui travaillent vraiment les commissaires européens ?

Think Tank Averroès

Sources :

François Hollande, Ballon d’Or Atlantiste 2016

François Hollande, Ballon d’Or Atlantiste 2016

François Hollande, homme de paix ou homme de main ?

François Hollande vient de recevoir un prix de la part de la Fondation Appeal of Conscience pour son « leadership dans la sauvegarde de la démocratie et de la liberté dans un moment d’attaques terroristes et pour sa contribution à la stabilité et à la sécurité mondiale*« .
Nombre de nos lecteurs ont été surpris, médusés, amusés par ce titre d’homme d’Etat de l’année. De prime abord, comment leur donner tort ? Le bilan du Président de la République – au delà de sa politique intérieure – paraît bien peu contribuer à ce que cette fondation appelle la « paix » ou encore la « stabilité et la sécurité mondiale« *.
A l’heure où il est établi que ce dernier quinquennat a aggravé – c’est un exploit – les erreurs déjà commises lors de l’exercice précédent, les citoyens français désapprouvent largement la politique étrangère française hollandaise*.
Comment expliquer alors cet abîme entre le ressentiment* des français à l’endroit des décisions* de politique étrangère* du Président Hollande et la remise de cette récompense, louant cette politique ? 
Deux outils vont nous permettre de replacer cette récompense dans une cohérence et une logique implacable. D’une part, nous allons nous intéresser à la sémantique pour déterminer les signifiés des mots qui ici semblent contradictoires avec les actes géopolitiques de l’élu. D’autre part, en pratiquant une herméneutique élémentaire des textes fondateurs de l’OTAN, expression de la vision géopolitique des puissants aux Etats-Unis. Nous allons découvrir qu’il y a une congruence -concept Kepelien subtil- totale entre Appeal of Conscience et les apôtres de l’Alliance de l’Atlantique Nord.
Il serait une erreur de considérer que cette récompense est une erreur d’appréciation ou un geste hasardeux de la part de cette Fondation. Elle est parfaitement légitime à donner des brevets de « paix » à la sauce OTAN, de par sa structure et ses orientations.
Si nous pouvons exclure l’idée, objectivement, que François Hollande défende la paix et la sécurité internationale, il reste maintenant à déterminer à quelle paix et à quelle sécurité pensent ceux qui ont gratifié notre Président.
Il faut tenir compte du fait que François Hollande a pleinement rempli sa mission de chef de guerre vassalisé par :
– Sa capacité à effacer la tradition diplomatique et de politique étrangère de la France, qui empêcherait par définition la participation de la France à la démolition d’Etats souverains non alignés*.
– Sa capacité à se donner en serviteur volontaire aux intérêts et ambitions hégémoniques éloignés des intérêts français*.
– Sa capacité à se comporter vis à vis des autres Nations en fonction de l’agenda de Washington*.  
Sous ce prisme, cette récompense prend tout son sens. Nous allons tout de même en venir au fond des sujets susvisés.
Qu’est ce que la Fondation Appeal of Conscience ? 
Cette fondation a été créée par le rabbin Arthur Schneier en 1965. Survivant de la Shoah, il a reçu la « Presidential Citizens Medal » des mains de Bill Clinton pour « service rendu comme représentant international » ainsi que pour sa lutte « contre la haine et l’intolérance ». Il préside la commission américaine pour la conservation de l’Héritage de l’Amérique à l’ONU*.
Nous avons malgré tout décidé de décortiquer la structure et les actions de cette Fondation, nous y avons trouver des éléments susceptible de déterminer sa nature et ses buts poursuivis.
En ce qui concerne la « paix »:Il nous paraît peu défendable de présenter cette fondation comme oeuvrant pour la paix dans le monde. Il serait plus exact de la présenter comme une organisation défendant une certaine conception de la paix – non universelle – dans une région du monde très limitée et bien définie. En effet, la Fondation est présente dans une trentaine de pays, mais aucun pays du monde « arabo-musulman » n’y figure* mis à part le Maroc et la Turquie. Le premier a été nommé en 2004 par George W.Bush « Allié majeur Hors-OTAN » et la seconde est membre à part entière de l’OTAN.
Si le dialogue inter religieux et la paix sont les maîtres mots de la Fondation, comment se fait-il qu’il y ait une telle homogénéité dans son champ d’action. En somme, il n’y a aucun Etat défendant une autre idée de la paix. C’est à dire aucun Etat opposé à la publicité de la démocratie de marché, à l’idéologie du progrès, au capitalisme financier sauvage.
De plus la quasi totalité des Etats (90%)* dans lesquels la Fondation est active ont des relations privilégiées avec le gouvernement des Etats-Unis et entretiennent des relations souvent très étroites avec l’OTAN.
Les opposants au mondialisme et à son catéchisme capitaliste n’ont donc pas droit de cité sur cette carte du monde tronquée de ses « pustules ». Ils ne participent pas du monde « libre » qui doit demeurer en « paix ».
Il est également très intéressant de constater que la Fondation est active dans les zones stratégiques qui intéressent particulièrement les stratèges américains. Dans les Balkans, dans toutes les anciens territoires de l’Union Soviétique*, en Amérique Centrale. En somme, un fabuleux relais d’influence pour le monde libre dans celui qui est aux frontières et qui doit encore « progresser ».
Afin de démontrer cette proximité -douteuse- entre la Fondation et les intérêts géopolitiques de l’oligarchie américaine (est-il permis de la mentionner au même titre que son alter ego russe?) nous avons étudié les parcours et les fonctions des membres ou proches de la Fondation :
A notre connaissance, ces individus ne sont pas réputés ni pour être des chantres de la révolution bolivarienne, ni pour leur défense acharnée des espèces en voie de disparation dans le désert togolais.
John Negroponte :Diplomate américain, néoconservateur, chantre de l’invasion de l’Irak, nommé par G.W.Bush  ambassadeur en Irak après la chute de Hussein, Directeur du Renseignement national en 2005, Secrétaire d’Etat adjoint en 2007. Mis en cause pour des activités criminelles pendant son mandat d’ambassadeur au Honduras antérieurement*.
Peter G Peterson :Ancien PDG de Lehman Brothers, ancien directeur du Council of Foreign Relations, Think tank néoconservateur très puissant et proche du Département d’Etat. Milliardaire le plus influent de la politique américaine.
Henry Kissinger :Responsable de la politique étrangère américaine pendant la guerre du Vietnam. Mis en cause pour crimes de guerre, participant à l’opération meurtrière Condor. Intervenant à  la commission trilatérale et au Groupe Bilderberg.
Rupert Murdoch :Milliardaire influent. Invité d’honneur pour le dernier anniversaire de la Fondation, propriétaire des médias néoconservateurs aux Etats-Unis, a fondé un journal avec le fondateur du PNAC (projet militaire hégémonique américain pour le 21ème).
Rozanne L.Ridgway :Ancienne sous-secrétaire d’Etat aux affaires européennes, membre du Council of Foreign Relations, membre de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
Jacob Frenkel :Ancien gouverneur de la Banque d’Israël, membre de la commission trilatérale et du Peter G Peterson Institute for International Economics.
Mario Monti :Ancien commissaire européen, membre de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
-Stanley Fischer :Gouverneur de la Banque d’Israël
Laurence Summers et Paul O’neill :Anciens secrétaires du Trésor des Etats Unis. Membres du Groupe Bilderberg.
David Rockfeller :Fondateur de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
Jean-Claude Trichet :Ancien Président de la BCE
Force est de constater que ces personnes ont un parcours et des fonctions très homogènes appartenant tous aux mêmes cercles d’influences qui regroupent les puissances économiques, financières et politiques de première importance sur la scène internationale.
Quel bilan en politique étrangère pour mériter ce prix ?
La négation de la tradition d’équilibre et d’indépendance de la politique étrangère de la France est manifeste
Richelieu théorisa brillamment la Raison d’Etat, l’Etat-nation et la souveraineté de celui-ci, entre 1624 et 1642. Talleyrand fut certainement le plus grand diplomate de l’Histoire de France, acteur magnifique du Congrès de Vienne, il consacra sa vie à maintenir la France au centre de l’échiquier politique européen, traversant les époques et les régimes. Ces hommes sont de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire diplomatique de la France. Ils ont fondé l’identité géniale de sa politique étrangère, ce pour quoi elle est respectée à travers l’histoire par toutes les Nations: Son indépendance, sa finesse, toutes les nuances que sa langue permet de rendre. Attachée aux droits fondamentaux des peuples et des Nations, elle disposera jusqu’à récemment d’une place et d’une voix singulière au sein du concert des Nations.
Charles de Gaulle fut le dernier grand représentant de cette tradition. Il avait compris la dialectique du plan Marshall et son aboutissement : le règne du modèle économique et culturel américain en Europe. Il avait anticipé que l’Union Européenne et l’OTAN seraient les formes modernes de la soumission de la France aux intérêts des Etats-Unis américains. Sa compréhension des forces profondes de l’Histoire lui avait déjà intimé l’idée que la France était menacée par les oubliettes de l’Histoire contemporaine.
Qu’ont compris Nicolas Sarkozy et François Hollande de leur époque?
Qu’ont à voir les choix de politique étrangère avec l’identité et les intérêts de politique étrangère de la France ?
La soumission de la France est intégrale, sur tous les dossiers : la Syrie, l’Arabie Saoudite et le Qatar,la Russie,Israël,l’Iran.Où est passée la politique arabe de la France, son équilibre et sa capacité à incarner une singularité dans les relations internationales ?
Cette tradition s’est effacée au profit d’une organisation dont la distribution du chaos et l’entretien de la terreur sont les deux moyens d’action. L’OTAN.
Cette négation s’est faite au profit de l’OTAN
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy vint assassiner une partie de l’Histoire de France, au profit de la bannière étoilée. Le président Sarkozy avait acté le retour -marqueur de son atlantisme forcené – de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, le 4 avril 2009*.
François Hollande, alors premier secrétaire du Parti Socialiste avait signé une motion de censure, qui visait à « éclairer les français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le PR et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays »*
Or, le 4 janvier 2016, en tant que Président de la République, il apportait son soutien à un projet de loi visant à « autoriser l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique Nord ». Que faut-il comprendre ? La France souhaite accueillir des forces armées étrangères sur son territoire en permanence.*
Si l’on devait mesurer précisément, pendant le quinquennat Hollande, l’alignement stratégique de la France sur Washington et son acolyte israélien, nous dirions qu’il est de 8 sur l’échelle d’un philosophe, cinéaste, journaliste, acteur, va-t-en guerre de nationalité française, par ailleurs certainement abonné à Phosphore.
Contrairement aux idées reçues, il est fortement contestable de qualifier l’OTAN d’organisme défensif. Il est vrai qu’en vertu de l’article 5 de la Charte de l’OTAN, il est établi qu’il existe une sécurité collective, qui présente d’ailleurs de nombreux risques. Mais, avant tout, l’OTAN est la machine de guerre américaine qui sert des ambitions hégémoniques incontestables, en violant systématiquement le Droit International et la souveraineté des Nations*, en s’érigeant comme « Gendarme du monde » au mépris des décisions rendues par les Nations-Unies. Les guerres de conquête dans lesquelles la France est entraînée sont sont contraires à tous les engagements juridiques et philosophiques de la France, et contraire enfin à ses intérêts stratégiques*.
Hollande, un très bon élève atlantiste qui méritait une récompense pour bons et loyaux services
L’atlantisme de François Hollande et son soutien au gouvernement israélien ne date pas du dernier Chabbat. Frédéric Encel, spécialiste des relations internationales plutôt acquis à la cause du gouvernement israélien, le rappelait en ces termes : « Du temps où il était premier secrétaire du Parti Socialiste, Hollande a toujours été le chef social-démocrate le plus favorable à Israël. » et « Il existe chez le Président Hollande et les poids lourds du gouvernement une tendance qui a toujours considéré la sécurité d’Israël comme prioritaire »*
Néanmoins, le degré de cette orientation est une première historique. Il est évident que la France a rompu avec toute exigence vis à vis de l’Etat hébreu sur les questions de colonisation, de réponse militaire.
Sur la question de la relation avec la Russie, la position extrêmement rigide du gouvernement français a surpassé les attentes de Washington en la matière. Sur la question iranienne, l’attitude de Laurent Fabius fut exemplaire aux yeux de Tel-Aviv*. Paris a eu également le grand « mérite » de soigner ses relations avec les pétromonarchies du Golf, alliées historiques des Etats-Unis, au détriment d’un dialogue avec les Etats et les peuples ayant une histoire en commun avec la France: Syrie, Liban, territoires palestiniens.
Aussi, François Hollande s’est lancé à corps perdu dans la bataille en Syrie. Il était même sur le point d’attaquer le gouvernement syrien par des bombardements au profit des groupes terroristes qui constituent l’immense majorité de ce que l’on appelle l’ « opposition ».
Aux naïfs qui prétendraient qu’une adhésion à l’OTAN n’est pas en contradiction avec une politique étrangère indépendante et équilibrée nous présenterons l‘article 8 du traité de l’OTAN* :
« Chacune des parties assume l’obligation de ne souscrire aucun engagement international en contradiction avec le traité« 
Comparons maintenant la déclaration de Varsovie du 9 juillet 2016* et les déclarations de la Fondation. La première émane de l’OTAN, traite de la sûreté transatlantique :
« Nous sommes solidaires, et nous agissons ensemble, pour assurer la défense de notre territoire et de nos populations, ainsi que de nos valeurs communes. Unies par notre lien transatlantique immuable, et par notre attachement à la démocratie, aux libertés individuelles, aux droits de l’homme et à l’état de droit, l’OTAN continuera d’œuvrer en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité des territoires de l’Alliance »*.
Voici un extrait du préambule de la Charte fondatrice de l’OTAN : « Déterminés à sauvegarder la liberté de leur peuple, leur héritage en commun et leur civilisation fondés sur les principes de la démocratie, les libertés individuelles, (…), Soucieux de favoriser dans la région de l’Atlantique Nord le bien être et la stabilité. Résolus à unir leurs efforts pour leur défense collective et la préservation de la paix et de la stabilité« 
Vous souvenez-vous de la formule de la Fondation pour récompenser François Hollande ?
« Pour son leadership dans la sauvegarde de la démocratie et de la liberté dans un moment d’attaques terroristes et pour sa contribution à la stabilité et la sécurité mondiale« 
N’y a t-il pas une grande proximité dans les éléments de langage?
En définitive, Hollande aura œuvrer pour la sauvegarde des valeurs atlantistes de « démocratie » et de « liberté » et à la sécurité et la stabilité des territoires de l’Alliance.En ce qui concerne les peuples et les nations qui ne composent pas ce territoire, les problématiques sont différentes.
Rappelez-vous que le 13 mai 2015, à la réunion d’Istanbul, les dirigeants de l’OTAN chantaient « We are the world », un humanisme révolutionnaire tout relatif*.
Quant aux peuples et aux Nations qui ne se reconnaissent pas dans cette philosophie politique, pourquoi ne pas créer une Fondation Appeal of Conscience for the Rest of the World, qui récompenserait Hugo Chavez – à titre posthume – ou Vladimir Poutine pour sa contribution à la naissance d’un monde multipolaire ?
La remise du prix serait-elle retweetée comme pour François Hollande par l’ambassade des Etats-Unis en France* ? Rien n’est moins sûr.
Bien souvent, ces organisations (ONG, Fondations) jouent le rôle d’éclaireur en faveur de la machine de guerre américaine*. Souvenons-nous de l’invention du « devoir d’ingérence » puis du « droit d’ingérence » sur l’autel du Droit Humanitaire*. Souvenons-nous également du rôle que jouent ces organisations dans la déstabilisation d’Etats souverains opposés au système mondialiste et capitaliste, qui, pour citer Jacques Chirac, ne « s’exporte pas dans un camion blindé ».
PS : Suite à une étude attentive des pays dans lesquelles la Fondation oeuvre, nous pensions trouver – compte tenu de son intérêt pour le dialogue inter religieux, la paix et les conflits ethniques – l’Etat d’Israël, berceau des religions monothéistes et foyer de tensions qui justifient régulièrement la mobilisation vaine des Nations-Unis. En vain. Nous avons tenté de joindre la Fondation pour comprendre cette absence, la Fondation n’a pas donné suite à nos demandes.
Think Tank Averroès
Point sémantique
 
Oligarchie : Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d’individus ou de familles, à une classe sociale restreinte et privilégiée.
Mondialisme: Attitude qui consiste à considérer tous les peuples comme dépendants les uns des autres ou constituant une seule communauté humaine. Idéologie qui prône la disparition des Etats-nations comme cadre d’administration politique et de référence identitaire au profit d’un Etat mondial. Le choix de sa capitale fait l’objet de rudes débats.

2007, c’est avant 2016 ou après ? Réponses de 4 économistes français à une question de niveau CE1

           Posez la question « 2007 vient-il avant ou après 2016 ? » à un CE1 puis à un économiste et vous obtiendrez probablement deux réponses différentes. Le môme débutant, qui répondra correctement, prendra le meilleur sur l’adulte expert, qui se plantera lamentablement. Oui mais voilà, comme l’a dit Philippe Néricault en 1732, « la critique est aisée, mais l’art est difficile ». Tentons alors de voir en quoi l’économiste pourrait ne pas avoir (complétement) tort, en répondant autre chose que le brillant élève de primaire. Pour ce faire, il s’agira d’examiner quatre points de vue, tous d’économistes français -dont celui d’une femme, concernant la politique monétaire menée ces derniers temps et les liens entre 2007 et la période actuelle. Résolument critiques et extrêmement pessimistes, ces positions font néanmoins relativement l’unanimité en France et en Europe. Beaucoup d’éléments de réponses se rejoignent, d’autres se complètent. C’est sûrement signe que la question de niveau CE1 n’était pas si compliquée que cela… Plus précisément, si Jean-Marc Daniel, en tant que professeur associé à l’ESCP, a trouvé la bonne réponse, d’autres, comme Philippe Dessertine ou Nathalie Janson, ont échoué. Enfin, Patrick Artus a quant à lui préféré répondre à une question qui ne lui était pas posée. Tour d’horizon, entre critiques acerbes et solutions radicales, énoncées dans les médias ou lors de conférences.

 2007, c’est avant 2016. Ou pourquoi des politiques efficaces en 2007 ne peuvent plus l’être en 2016 (Jean-Marc Daniel : l’ubérisation de l’économie comme prémisse de la fin des banques centrales)

Les économistes ne savent plus où ils (en) sont : le chaos s’installe dans les esprits des experts parce qu’ils sont incapables de comprendre le nouveau monde. Ce nouveau monde ? En un mot -et pour faire plaisir à Emmanuel Macron : ubérisé. La concurrence renforcée et la hausse de la part de l’emploi indépendant depuis 2008 rendent les pays développés tendanciellement déflationnistes. La génération « zéro inflation » a vu le jour. Mais elle est arrivée au monde un peu trop tôt, à en croire le manque de réactivité de la BCE. En effet, elle continue d’injecter des liquidités pour espérer tirer l’inflation vers le haut (et si possible vers 2%, objectif dans la zone euro). Résultat : une inflation toujours plus modérée, passée parfois en territoire négatif ces derniers temps.
Comme beaucoup de ses collègues, Daniel considère la société des années 60/70 comme celle d’un « capitalisme monopoliste d’Etat ». Epoque où la société connaissait l’inflation qui a vu naître les banques centrales indépendantes, pour limiter la hausse des prix. Mais la société ultra concurrentielle d’aujourd’hui ne rentre pas dans ce cadre théorique : la baisse du salariat rend le lien inflation-salaires obsolète, et avec lui toutes les politiques monétaires traditionnelles.
Reconnaissant l’action légitime et efficace des banques centrales en 2007 et 2008 lors de la crise de liquidités des subprimes, Daniel endosse paradoxalement une posture radicale quand il s’agit d’examiner les solutions à la crise actuelle. En effet, il n’évoque jamais la suppression du mandat de la BCE lié à l’inflation. Il lui préfère cette position, très critiquée : la suppression des banques centrales, vu comme d’uniques coffres forts et jugés inutiles pour les raisons évoquées plus haut.

 2007, c’est pendant 2016. Ou pourquoi la prochaine crise est celle que nous connaissons actuellement (Philippe Dessertine : changement de monde, crise permanente)

             Si Dessertine est également très critique vis-à-vis de l’action menée par la BCE, il s’attache plus que les autres à démontrer que la tâche n’est pas aisée. Parlant d’ « événements historiques extraordinaires » d’un point de vue économique (taux négatifs, interrogations sur la courbe de Phillips avec une inflation très faible pendant que la croissance repart, flux commerciaux au niveau mondial qui diminuent), il insiste sur le fait que le paradigme a changé. L’émergence d’une nouvelle économie, la création de richesses qui ne se fait plus seulement dans les pays développés, la moyennisation de la société chinoise et une potentielle guerre des monnaies à venir sont autant d’éléments qui participent à l’élaboration nécessaire d’un nouveau cadre de réflexion, selon lui.
             D’après Dessertine, l’économie mondiale, en perpétuelle reconfiguration, n’en reste pas moins figée dans un état de crise permanente. Du fait d’un système artificiel qui repose sur des liquidités ne profitant nullement à l’économie réelle injectées par la BCE, « on est et on sera toujours en crise ». Selon l’économiste, les grandes fluctuations sur le marché financier sont des relents de la crise de 2007/2008. Citant Michel Aglietta, Dessertine expose ainsi « la fin d’un certain régime d’accumulation » et le début d’un autre, qui ne touche pas l’économie mais seulement les banques. L’injection de liquidités est donc un vecteur utilisé avec les banques, créant de la suractivité financière. Tandis que l’économie réelle n’a pas accès à ces liquidités, des fusions-acquisitions s’effectuent, ne créant aucune valeur ajoutée réelle. Les bulles, elles, se créent plus rapidement que les emplois.
 2016, c’est pendant 2007. Ou pourquoi il faut se rappeler de 2007 pour espérer terminer 2016 (Nathalie Janson : pervesrité de la politique monétaire, effets Cantillon et Bretton Woods)
            En plus d’être inefficace, la politique monétaire peut être perverse : elle a un effet sur le  marché obligataire et provoque une distorsion des prix. Ce phénomène se rapproche des « effets Cantillon ». Ces effets montrent que les rachats d’actifs profitent aux agents économiques étant les plus proches de l’agent ayant injecté les liquidités. En effet, ce sont bel et bien les investisseurs qui bénéficient de la hausse du prix des actifs (ici, les obligations souveraines massivement achetées par la banque centrale). Le but recherché qu’est la baisse du taux d’intérêt s’effectue lui automatiquement. Or, ce taux est essentiel dans le calcul de la rentabilité des projets d’investissement. La baisse du taux d’intérêt fait bien sûr augmenter leur rentabilité. La politique monétaire permet donc à des projets d’être entrepris. L’action de la banque centrale a donc pour effet d’allonger la structure de production alors même que l’épargne nécessaire pour soutenir cet allongement de la structure de production n’existe pas. Se pose donc un problème de soutenabilité de financement de ces projets.
N. Janson s’interroge aussi sur la durée des politiques monétaires non conventionnelles et de leurs conditions de sortie. Si Bretton Woods (et le système de l’étalon-or qui l’accompagnait) permettait de conserver une sécurité, aujourd’hui, les banques centrales peuvent injecter autant de liquidités qu’elles le souhaitent. Dans ce cas, à quand la fin des liquidités à tout-va ? Nul ne le sait. Pire, les banques centrales sont tellement dans l’incertitude du fait du caractère inédit de ce qui se produit actuellement qu’elles ont tout intérêt à ne pas stopper ce type de politiques.
              En guise de solutions proposées, N. Janson préfère revenir sur un aspect clé de la crise de 2007/2008, et appelle à garder en mémoire ce point lors de la prochaine crise : il était temps de mettre les banques face à leurs responsabilités. Actuellement, avec le système du too big to fail, les banques sont incitées à devenir de plus en plus grosses. Il faudrait rompre le système et ainsi remettre la responsabilité au cœur des activités bancaires. L’effet pervers d’une banque centrale étant qu’elle détermine les actions des banques (et aussi celles de second rang qui font toutes la même chose ensuite), l’irresponsabilité semble avoir pris le dessus.
 2016, c’est autre chose qu’après 2007. Ou pourquoi la crise de 2007 n’était qu’un détail de l’Histoire (Patrick Artus : la politique monétaire expansionniste et ses conséquences en termes de bulles)
            Se fondant sur les derniers chiffres concernant l’inflation (très modérée, voire négative dans la zone euro ces dernières années), P. Artus critique le cadre théorique des politiques monétaires, afin de montrer qu’elles ne parviennent pas à atteindre leur objectif. Au lieu de financer l’économie réelle, les politiques conduisent à des bulles financières, elles-mêmes rendant inévitable une nouvelle crise mondiale, qu’il projette comme bien plus importante que celles de 1929 ou 2007.
             Il explique son raisonnement en s’appuyant sur une réalité financière actuelle. Un des grands objectifs d’une politique monétaire expansionniste est le suivant : la détention d’actifs risqués par les banques (et plus globalement l’ensemble des investisseurs). Cette opération doit en théorie conduire à un meilleur financement des entreprises, et ce notamment dans une période de faible croissance. Oui mais voilà, l’effet escompté n’a jamais eu lieu : la création monétaire supplémentaire a uniquement créé une volatilité importante au niveau des marchés financiers (plus les flux de capitaux sont importants, plus les actifs sont volatils). La volatilité des actifs décourageant certains investisseurs, ces derniers se dirigent au final vers des produits financiers sans risque : de fait, les entreprises qui devaient être aidées par la politique monétaire expansionniste ne le sont nullement, et les entreprises en capacité de financement le deviennent encore davantage, agrandissant le fossé entre sociétés dynamiques et entreprises dans le dur.

 

             Les banques centrales créent donc uniquement de la volatilité, ce qui provoque le développement d’une bulle obligataire (le prix des obligations devient trop élevé et déconnecté des fondamentaux). Plus la bulle est grosse, plus elle fait de dégâts lorsqu’elle éclate : toutes les liquidités injectées par les banques centrales font craindre le pire à P. Artus.

Don’t cry for Cristina Argentina

     Buenos Aires, jeudi 10 décembre 2015, le soleil brille sur la ville, capitale fédérale de la République Argentine. Dans les rues la fête bat son plein. Le pays s’apprête à accueillir son nouveau président Mauricio Macri, élu contre toute attente le 22 novembre dernier face au candidat du Front Pour la Victoire (FPV), Daniel Scioli. La journée est historique pour le pays qui pour la première fois depuis près d’un siècle, voit un candidat ne faisant ni partie de la mouvance péroniste (Héritière de Juan Domingo Perón, chef d’Etat argentin de 1946 à 1955 et de 1973 à 1974, souvent jugée populiste, elle prône une Argentine socialement juste, économiquement libre et politiquement souveraine), ni du parti Union Civique Radicale (UCR), accéder à la plus haute fonction de la nation.

 

La foule fête l’arrivée du nouveau président Mauricio Macri 

     A travers la foule en liesse, Mauricio Macri se dirige en compagnie de son épouse vers La casa rosada (Le palais présidentiel) pour recevoir les attributs du pouvoir : le bâton et le bandeau présidentiels. Dans le palais, le roi retiré d’Espagne Juan Carlos ainsi que tous les chefs d’Etats sud-américains l’attendent ; tous sauf… Cristina Fernandez de Kirchner ! L’exprésidente du pays n’ayant pas souhaité être là pour réaliser la passation du pouvoir comme le veut la tradition, a quitté le palais la veille. Ce dernier geste de Cristina Fernandez de Kirchner, n’est-il finalement pas une bonne raison de ne pas pleurer pour votre présidente peuple argentin ?

Mauricio Macri, qui es-tu ?

Mauricio Macri lors d’un meeting 

    Mauricio Macri n’est pas un inconnu pour les argentins, bien au contraire. Né le 8 février 1959, son père est un riche homme d’affaire italien qui a connu un grand succès dans le secteur industriel et automobile. Pour sa part, il poursuit des études d’ingénieur dont il obtient le diplôme. Cette trajectoire le différencie d’une longue lignée d’avocats au sein de la classe politique argentine et fait de lui un gestionnaire reconnu.
    L’événement qui le place en haute estime dans le cœur d’une grande partie des argentins est sa présidence du club de foot Boca Junior (Club de foot de Buenos Aires, extrêmement populaire en Argentine) de 1995 à 2007, avec lequel il obtient de bons résultats ; preuve que déjà il sait gérer des équipes. Autre fait d’arme important dans sa carrière, lorsqu’il devient en 2007 maire de la ville de Buenos Aires, poste qu’il occupe jusqu’au 15 décembre 2015, en devenant président de la République d’Argentine. Son action principale dans cette fonction est une politique des transports de grande ampleur dans le but de désengorger la ville qui compte près de 3 millions d’habitants. (Création de 133 stations « Métrobus » ; promotion des transports respectueux de l’environnement avec la mise en place de 200 stations vélos « Ecobici » ; construction de nouvelles rames de métros).
      Si on devait coller une étiquette à Mauricio Macri, on peut dire que c’est un homme politique de centre droit, membre du parti Propuesta Republicana (PRO). Dans le but d’obtenir davantage de voix lors du premier tour des élections présidentielle le 25 octobre 2015, le futur président de la nation décide de créer une coalition de partis de centre-droit, non-péronistes (Propuesta Republicana (PRO), Union Civica Radical (UCR), Coalicion Civica ARI) sous le nom de « Cambiemos » (« Changeons ») dont il prend la tête après les primaires du 9 août 2015, en récoltant plus de 80% des voix.
Mauricio Macri incarne le changement pour l’Argentine, ses promesses électorales ont souvent été jugées vagues et obscures en termes d’explications sur leur réalisation. Néanmoins, c’est bien lui qui remporte les élections présidentielles face à Daniel Scioli, qui semble avoir été pénalisé par son rapprochement avec l’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner, qui l’a désigné comme son successeur. Finalement, après 12 années de kirchnérisme aux résultats plutôt mitigés, l’Argentine voulait tourner la page.

 

Mauricio Macri recevant le bâton et le bandeau présidentiels le jour de l’investiture

L’Argentine ou 12 années de populisme…

          Il est difficile d’évoquer les douze ans qu’ont passé la famille Kirchner (Nestor Kirchner (2003-2007) ; Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015)), sans mentionner le populisme. Le populisme n’est pas uniquement présent en Argentine, au contraire, il se retrouve dans le continent sud-américain, comme au Venezuela et en Bolivie. Les Kirchner ont durant toutes ces années mené des politiques clientélistes qui ne faisaient que favoriser les agglomérations, où se trouvent leurs principales sources de votes. Ainsi ont-ils durant leurs trois mandats défini des ennemis intérieurs : les grands propriétaires terriens, à qui ils ont fait supporter des taxes faramineuses. Ces taxes ont peu d’effets positifs pour les gens du « campo » (champ), les infrastructures de transport manquent dans l’intérieur du pays. Dans la région du fleuve Paraná, la capacité du transport fluvial n’est que de 65%, alors que l’endroit compte en grande partie sur la voie navigable pour rejoindre l’océan. De plus, depuis 2007, et la montée en flèche des prix des matières premières, le gouvernement argentin taxe jusqu’à 35% les exportations de soja. Aussi ont-ils fait preuve de démagogie lorsqu’ils ont lancé une grande politique de « viande argentine pour les Argentin », en maintenant des prix d’achat bas, alors que les éleveurs ont vu le prix des matières premières, nécessaire pour nourrir leur cheptel, grimper depuis 2003. Cette initiative n’a fait que fragiliser l’élevage argentin ; d’après le Département Américain de l’Agriculture (USDA), en 2009, l’Argentine était le 4ème exportateur de viande au monde avec 621 000 tonnes ; aujourd’hui elle est sortie du top 10 avec moins de 150 000 tonnes exportées. Selon Miguel Schiariti, président de la Chambre de l’Industrie et du Commerce de Viandes de la République Argentine (CICCRA) chargé de la promotion de la viande Argentine, considérée par certains comme la meilleure du monde ; 92% de la production de viande est réservée au marché intérieur, ce qui représente une perte pour les marchés internationaux.
    Grâce aux taxes sur les exportations, liées à un contexte de prix des matières premières élevés, le gouvernement Kirchner a pu poursuivre sa politique clientéliste en redistribuant cette manne aux plus démunis. Ainsi, 40% de la population reçoit une pension de l’Etat, parfois sans avoir cotisé. Ce nombre a doublé sous la présidence Kirchner. Cette politique a laissé croire que le taux de pauvreté en Argentine avait baissé, comme dans le reste des pays sud-américain. C’était sans compter sur le contrôle que Cristina Fernandez de Kirchner a eu sur l’Indec (Institut officiel des statistiques), qui pour préserver la popularité des politiques gouvernementales, a publié des statistiques fausses que ce soit sur le niveau d’inflation ou sur le taux de pauvreté. En 2013, l’Indec annonce que le taux de pauvreté en Argentine est de 4,7%, alors même que le Danemark, pays le mieux classé selon l’Observatoire des inégalités, enregistre un taux de pauvreté de l’ordre de 6%. Selon l’Université Catholique d’Argentine, ce chiffre serait en réalité de 27,4%.
     Populiste, l’Argentine l’était d’autant plus ces dernières années avec l’installation d’un certain culte de la personnalité de Cristina Fernandez de Kirchner. Selon l’article 75 de la loi 26.522 des Services de Communication Audiovisuelle de 2009, le pouvoir exécutif a le droit en cas de situations graves, de réquisitionner les chaines de télévision pour discourir. Or lors de son second mandat, CFK utilisait cet usage de « Cadena Nacional » de manière hebdomadaire. Entre janvier et les élections présidentielles du 22 novembre 2015, l’ex-présidente s’en est servie à 44 reprises. Par ailleurs, les conférences de presse, exercice courant dans n’importe quel pays démocratique, ont eu lieu rarement, voire plus du tous les dernières années du mandat. Ainsi, les argentins écoutaient ce que le gouvernement leur proposait, s’appuyant sur les chiffres faussés de l’Indec, tandis qu’il leur était impossible d’interroger de manière directe la chef de l’Etat.
     Cristina va manquer dans le cœur de nombreux argentins qui voyaient en elle la femme qu’était Evita Perón, proche des plus démunis et qui chantait au peuple d’Argentine, sous les traits de Madonna dans le film d’Alan Parker : Evita, « Don’t cry for me Argentina »… Toutefois, il y a bien quelques personnes qui ne pleureront pas ce départ, il s’agit bien évidemment de la relève !

 

¡ Adios Cristina !

La longue route du président Macri…

           Lors de sa campagne présidentielle, Mauricio Macri a promis un changement dans la gestion du pays. Mettre fin à des années de mauvaise gestion est l’un de ses objectifs. Sa première mission d’envergure concerne l’économie. L’Argentine fait actuellement partie des 10 pays où le taux d’inflation est le plus élevé au monde. Depuis 8 ans, la hausse des prix varie entre 25% et 35%. Tous les économistes vous diront qu’un taux raisonnable d’inflation est bon pour l’économie, or s’il est trop élevé comme en Argentine, il ronge les économies des plus démunies. Ceux-ci n’ont d’autre solution que de dépenser leur argent de peur que les prix ne cessent d’augmenter. Peu à peu, les argentins ont commencé à ne plus du tout avoir confiance en leur monnaie nationale, el peso et ont privilégié le dollar américain qui sert de monnaie refuge, car sa valeur fluctue moins. Or depuis octobre 2011, Cristina Fernandez de Kirchner a instauré un contrôle des changes, « el cepo » pour freiner l’effritement des réserves de devises internationales au sein de la Banque Centrale. Ce mécanisme a rendu très compliqué le retrait de dollars américains, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, entrainant une chute du commerce extérieur. De plus, cette mesure a été vaine pour stopper la fonte des réserves de devises, qui aujourd’hui sont à leur niveau le plus bas en une décennie avec 125 millions de dollars américains.
       Ce phénomène contradictoire se résume par la politique de l’ex-présidente, aussi bien sur le plan économique que sur le plan des relations internationales. Depuis la crise de décembre 2001, lorsque l’Argentine s’est retrouvée en cessation de paiement face à ses investisseurs, le pays ne peut plus emprunter d’argent auprès des grandes institutions comme le Fond Monétaire International (FMI) et ce jusqu’à ce qu’il rembourse ses créanciers. D’après des estimations des Nations Unis, en 2014 les investissements étrangers en Argentine ont chuté de 41%. Cristina Fernandez de Kirchner n’a jamais, en 8 ans de présidence, accepté un quelconque arrangement pour rembourser la dette, plaçant l’Argentine au rang des mauvais élèves en qui on ne peut pas avoir confiance. Mauricio Macri va devoir se battre pour changer l’image.
            L’autre raison qui a causé la perte de devise malgré « el cepo » imposé, est que le gouvernement Kirchner a pendant des années spéculé sur la monnaie nationale, la maintenant à une valeur illusoire de 9,80 peso = 1$. Cette illusion s’est confirmée le 16 décembre 2015 lorsque le gouvernement Macri, par l’initiative du ministre de l’économie Alfonso Prat-Gay, a levé « el cepo », mettant fin au contrôle des changes. Le même jour, le peso argentin a perdu de sa valeur en passant de 9,80 peso = 1$ à 13,30 peso = 1$. (ndlr : il est actuellement autour de 13,90 peso = 1$).
         Dans la perspective de marquer la différence avec le gouvernement précédent, celui de Macri compte bien inverser la taxation punitive exercée sur les grands propriétaires terriens argentins, mentionnée plus haut. Par une telle mesure économique, le gouvernement prend le risque de percevoir moins de devises récoltées par le biais de la taxation, mais permet aux exploitants terriens et aux éleveurs de relancer leurs exportations et de redonner confiance au marché international. De la confiance, Mauricio Macri devra en faire naître chez de potentiels investisseurs, car l’Argentine a besoin d’agent, beaucoup d’argent, pour lancer une politique de grands travaux notamment en termes de rénovation des moyens et des réseaux de transports.
              Sur la scène internationale aussi Mauricio Macri souhaite marquer un virage à 180 degrés par rapport aux Kirchner. La première initiative est de renouer des partenariats économiques solides avec l’Union Européenne et les Etats-Unis en cessant de les considérer comme des ennemis extérieurs qui voudraient uniquement exploiter les matières premières de l’Argentine. Par son élection, Mauricio Macri, plutôt de droite, perturbe l’échiquier politique sud-américain dominé par la gauche depuis le début du XXIème siècle. Il a d’ailleurs précisé qu’il cesserait l’amitié que l’Argentine entretient avec le Venezuela, si le président Nicolás Maduro ne respectait pas la liberté d’expression dans son pays. (Au Venezuela, le leader de l’opposition ainsi que de nombreux journalistes de l’opposition sont en prison).
           Enfin, le grand projet de Mauricio Macri durant ses quatre années au pouvoir est de réformer le système éducatif argentin. Avec son ministre de l’éducation Esteban Bullrich, il compte mettre en place « la Revolución Educativa ». Avant de développer son programme, il est important de rappeler quelques données. Selon Esteban Bullrich, le gouvernement argentin depuis plusieurs décennies, mais davantage depuis ces dernières années, a transformé le système éducatif argentin en une institution frauduleuse. D’après lui, la moitié des argentins de 18 ans obtient un diplôme du cycle secondaire. La moitié de ces diplômés ne serait toutefois pas en capacité de comprendre et d’interpréter un texte écrit dans un espagnol simple. 1/10ème des jeunes argentins obtient un diplôme universitaire, et si l’on fait partie du quintile le plus pauvre, seul 1/100ème obtient un diplôme universitaire. La dépense en éducation pour la République Argentine est de 5% de son PIB selon les chiffres de la Banque Mondiale, il est de 5,5% pour la France. Pour autant, le système éducatif argentin est l’un des plus inégalitaires des pays développés. Pour mettre fin à ce déclin, la révolution éducative proposée par Mauricio Macri et Esteban Bullrich passe par :
> Une évaluation des élèves, pour pouvoir corriger ce qui ne fonctionne pas et poursuivre ce qui marche.
> Travailler main dans la main avec les enseignants. Améliorer leur matériel éducatif, leur donner un meilleur salaire, leur permettre un meilleur accès à la connaissance.
> Le programme « Familles à l’école ». La réussite scolaire passe aujourd’hui par le niveau d’éducation des parents. Comme les chiffres le montrent plus haut, il est 10 fois plus difficile pour un jeune de milieu modeste d’obtenir un diplôme universitaire. En Argentine, même dans la famille on a abandonné l’école. Cette dernière n’est plus vue comme le moyenne de réussir, dans un pays où réussissent les plus malins et non les plus diplômés. Cette transformation des mentalités est perceptible dans le langage des jeunes. Quand avant on qualifiait un bon élève de maestro, aujourd’hui on le traite de chapo (Chef d’une organisation douteuse). Le premier représente la profession d’une personne dévouée à transmettre un savoir, le second illustre la culture de la malignité, bien ancrée dans la société argentine. Par ce programme, le ministère de l’éducation permet aux parents qui n’ont pas terminé leur cycle secondaire, d’obtenir leur diplôme, pour pouvoir par la suite aider leurs enfants une fois à la maison. Cette mesure déjà existante dans la ville de Buenos Aires, depuis la mandature de Mauricio Macri à sa tête, compte en juin 2015 près de 370 000  participants. (7 millions d’adultes n’ont pas fini le cycle secondaire en Argentine sur une population de 43 millions d’habitants).
> La récupération de la valeur éducation en Argentine. Sarmiento, président de la République Argentine de 1868 à 1874 disait : « Tous les problèmes sont des problèmes d’éducation ». Sarmiento, suivi du président Avellaneda, ont mis en place une politique pro éducation qui ont permis à l’Argentine 30 ans plus tard d’intégrer le top 10 des nations les plus prospères au monde.
« Celui qui n’est pas éduqué ne demande pas d’éducation car il n’en connait pas la valeur ». Sarmiento.
L’Argentine est depuis longtemps sortie du pôle des nations les plus prospères au monde. Elle possède les capacités pour le redevenir. 8ème plus grand pays au monde, elle est riche en terres agricoles, sources de bénéfices. A Mauricio Macri de gérer l’opposition au Sénat et à l’Assemblée pour relever le défi d’une Argentine riche, sans pauvreté et où il fait bon investir.«¡Si se puede!»
Le drapeau argentin flotte après la victoire de Mauricio 
Luca Beltrami