Hippocrate

Hippocrate

Alors que nous, étudiants de TBS, sommes plutôt soucieux des questions sur l’économie mondiale, des principes du droit des affaires ou encore du prochain OB, nos amis futurs médecins, ont un tout autre panel d’interrogations magnifiquement dépeint par le film Hippocrate. Retour sur la dernière œuvre de Thomas Lilti, réalisateur et aussi médecin.

L’histoire

L’internat : étape cruciale au sein de la vie de tout futur médecin. Benjamin, interprété par Vincent Lacoste, lui, a choisi de faire son internat au sein du service dirigé par son père.
Les premiers pas de Benjamin s’avèrent être ardus, entre les patients difficiles, les critiques de favoritisme et son propre apprentissage. Mais rapidement, Benjamin se lie d’amitié avec Abdel, un interne au profil particulier qui n’hésitera pas à lui faire part de son expérience. En effet, Abdel, interprété par Reda Kateb, est en réalité, un ancien médecin algérien. Afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, Abdel a dû s’exiler en France et être rétrogradé au statut d’interne.
En tentant de soigner « La Rafale » un habitué de l’hôpital, Benjamin oublie un protocole qui aurait pu sauver la vie du patient. Alors que l’hôpital et surtout son père couvrent son erreur, l’idée d’avoir mis fin à la vie de cet homme, mari et père, ronge Benjamin.

Le serment d’Hippocrate :

« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice […]. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté […] « Dans quelque maison que je rentre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur […] »

Le jeune interne perdra donc son innocence et va de fait être confronté à la dure réalité de la vie à l’hôpital.

La critique

Au premier abord, on peut s’interroger sur l’esprit d’un tel film. En règle générale, peu d’entre nous prennent plaisir à regarder des films portant uniquement sur la vie à l’hôpital, parce qu’elle effraie et rappelle l’irrévocabilité de la mort.
La force de ce film réside dans le vécu de son réalisateur, lui-même médecin généraliste. A travers chaque scène, chaque réalité de la vie à l’hôpital est mise en évidence.
Tout d’abord, Hippocrate pointe du doigt l’erreur médicale et en particulier sa dissimulation. Les médecins et les hôpitaux jouissent d’une connaissance qu’il nous est impossible d’acquérir à moins de faire partie même de ce milieu. De fait, comment dénoncer l’erreur médicale ? Comment savoir exactement ce qui se passe au sein du bloc opératoire ? Ainsi, c’est ce manque de transparence vis-à-vis des proches du défunt, sujet presque tabou, qui est dénoncé par Thomas Lilti. 
 Ensuite, Hippocrate fait également hommage à tous les médecins étrangers. Ces médecins, qui malgré leur diplôme, leur expérience et leur talent doivent presque retourner à la case départ en venant exercer en France. Le film de Lilti reprend, grâce au personnage d’Abdel, le quotidien morose de ces médecins pour qui l’ascension sociale et le salaire n’égalent pas leur surexploitation.
Enfin, Lilti fait un clin d’œil au personnel médical et en particulier aux relations parfois difficiles qu’il entretient avec les médecins. Ce manque de reconnaissance que connaissent bon nombre d’infirmières ou d’aides-soignants réduits le plus souvent à de l’assistanat alors qu’ils réalisent un travail colossal avant, pendant et après chaque intervention.
En définitive, Hippocrate, un des rares films français montrant la vie à l’hôpital, s’avère être une perle cinématographique mêlant réalités dramatiques, dimensions sociales et humour que je vous conseille vivement de voir et de revoir.
Gabrielle Esperance

Les recrutements associatifs, une étape cruciale !

Les recrutements associatifs, une étape cruciale !

Après une intense période d’intégration, au cours de laquelle chaque association a mis en avant son univers et ses activités, un moment crucial arrive : les recrutements. La vie associative représente un élément indissociable des études en école de commerce, en particulier à TBS. Le dynamisme de la vie de TBS réside dans la richesse et le nombre de ses associations. Avant de se lancer dans cette aventure humaine, il faut prendre un instant de réflexion : quelle association te correspond réellement ? Dans laquelle pourras-tu t’épanouir et t’investir pour y ajouter ta touche personnelle ?
Pour essayer d’y voir plus clair et de t’apporter quelques éléments de réponse, les Rendez-Vous du Changement ont rencontré des responsables d’associations pour t’aider dans ta démarche.
Le Bureau Du Développement Durable (B3D) incarne un état d’esprit et des valeurs importantes. Mais que faut-il pour rentrer au B3D ? (Luca Marée – Président du B3D)
Je suis dans une asso dans laquelle les valeurs sont primordiales. Il faut faire preuve d’esprit associatif. Du coup, on cherche des étudiants intéressés par tous les pôles du B3D, par l’association dans son ensemble. Je me souviens de mon entretien, j’y étais allé tranquille. Il faut le passer relax, cool et rester qui tu es. Les candidats doivent être sincères et honnêtes. Un entretien où l’on passe un bon moment est un entretien réussi. Avec une centaine de candidatures il faut être un peu original, sans en faire trop.
Chaque année, le Petit Tou de par la richesse de ses missions reçoit de nombreuses candidatures. Quand on postule au Petit Tou, à quoi faut-il s’attendre ? (Guillaume Cail – Ancien Président du Petit Tou)
A TOU ! Après le formulaire, le candidat passe les entretiens. Il faut s’attendre à partager sa personnalité, sans faux semblant. On évalue l’esprit d’équipe, le feeling. On souhaite aussi un maximum d’idées et des compétences dans les pôles ciblés. Dans l’entretien il y a une grosse personnalité « la famille avant tout » avec aussi des connaissances.
Toujours présent aux événements, l’effectif d’Hostsoft fait preuve de compétences spécifiques. Faut-il déjà être un expert pour espérer intégrer l’asso ? (Hugo Roy – Vice-Président de Hotsoft)
Aucun prérequis ! La plupart des nouveaux, l’année dernière ne savaient rien faire en arrivant. Les étudiants peuvent déjà avoir des connaissances mais ce n’est pas obligatoire. Par contre il faut un certain appétit, avoir envie d’apprendre. Sans motivation on n’arrive à rien. Tout se joue à l’entretien, c’est posé, il suffit de montrer sa personnalité. Voir si tu rentres dans le cadre de l’asso, si tu partages son esprit.
Et à la Welcome Team, quelles qualités sont recherchées ? (Margot Clavel – Présidente de la Welcome Team)
Déjà, l’ouverture d’esprit est essentielle mais aussi être spontané même si le candidat doit être « cadré », ne pas partir en live. Et bien sûr il faut savoir rester soi-même. Avec tous les contacts qu’on a à travers de l’association, les membres doivent avoir une certaine empathie. Le candidat doit être ambitieux et créatif.
« Choisir c’est renoncer » A. Gide
Parmi la vingtaine d’associations que compte notre école, une majorité peut t’intéresser. Pour autant, il est préférable de privilégier la qualité des candidatures à la quantité. Se focaliser sur quelques associations qui te correspondent vraiment te permettra d’être mieux renseigner et de partager ta motivation. S’il te reste des questions, n’hésite pas à rencontrer directement les associations.
Que peux apporter les Rendez-Vous du Changement, pourquoi y postuler ? (Pierre Sarrade-Loucheur – Président des RDCV)
Tout dépend du pôle mais dans chacun d’entre eux on acquiert des compétences spécifiques. Par exemple, au pôle de démarchage, le fait d’être en contact avec des personnalités permet de renforcer son sens relationnel et de développer son réseau. De même, le pôle du journal, le TBS Press permet aux étudiants plus littéraires de faire preuve d’une bonne capacité rédactionnelle. En fait, dans chaque pôle on a besoin de profils différents. Evidemment, dans l’association il y a le côté humain qui me semble essentiel, Tout au long de l’année on fait de belles rencontres et on s’apporte beaucoup. Nous encourageons également à occuper plusieurs pôles pour pouvoir suivre un projet jusqu’au bout. 
P.S. : Merci aux présidents pour leur réponse.

                Pierre Sarrade-Loucheur

Mister Babadook

Croyez-le ou non, Mister Babadook, le nouveau bijou cinématographique de Jennifer Kent, n’a rien d’un film pour enfant. Mêlant horreur et tragédie, c’est pendant plus d’une heure et demi que vous assisterez au cauchemar d’une femme veuve et de son fils de sept ans, s’efforçant ,tant bien que mal, d’évincer bien plus qu’une force maléfique.


L’histoire


C’est sur le chemin de l’hôpital, qu’Amélia, s’apprêtant à accoucher de son enfant, perd son mari dans un terrible accident de voiture.  Débutent alors des années de deuil insoutenables pour la jeune veuve, qui ne peut s’empêcher de repenser à cette horrible journée et d’associer l’anniversaire de son fils, Samuel, à la mort de son mari. 
Depuis ce jour, la cave de leur maison s’est transformée en un véritable sanctuaire où chaque objet appartenant au défunt mari et père fait office de relique. Samuel, à peine âgé de sept ans, souffre de terreurs nocturnes si puissantes qu’elles affectent sa vie sociale et inquiètent de plus en plus sa mère. L’enfant confectionne des armes afin de lutter contre d’éventuels monstres et souhaite, plus que tout, protéger sa mère. Pourtant déscolarisé en raison de ce comportement étrange, Amélia s’entête à croire que Samuel est un enfant ordinaire et que la mort de son père ne doit en aucun cas être le motif de ces écarts.
Elle ne se doute pas que la nuit suivante allait sonner le glas d’un long et épouvantable cauchemar qu’elle allait vivre avec son fils.
Comme à leur habitude, Amélia propose à Samuel de choisir son histoire du soir dans la bibliothèque de sa chambre. L’enfant décide alors de choisir un livre à la couverture rouge intitulé Mister Babadook… Ce présumé conte pour enfant était en réalité un livre maléfique annonçant la folie meutrière qui allait gagner Amélia si elle laissait un certain Mister Babadook pénétrer l’antre de sa chambre et de son âme…

BABA DOOK-DOOK-DOOK !

La critique


Adepte des films d’épouvante, je n’oserai pas placer intégralement le film Mister Babadook dans cette catégorie. A la différence de Conjuring, considéré comme l’un des films d’épouvante les plus poignants de l’année 2013, il n’est pas question ici de force maligne ou d’esprit maléfique mais bien de quelque chose dont les effets sont aussi dévastateurs : le deuil. Un deuil que Jennifer Kent parvient, et ce de façon sublime, à « personnifier » sous les traits de Mister Babadook, une ombre à chapeau aux griffes acérées. Un deuil qui s’avère aussi terrifiant, en raison de sa part d’inconnu, que les forces surnaturelles.
Lorsque Mister Babadook tente de rentrer en Amélia, il s’agit, en réalité, d’une invitation tacite à la déchéance provoquée par la perte d’un être cher. Mister Babadook apparait sept ans après la catastrophe car Amélia ne parvient toujours pas à tourner la page. Plus qu’affaiblie et également en proie à des terreurs nocturnes ressassant la mort de son mari, elle laisse Mister Babadook obscurcir son âme. Possédée par le deuil, elle devient aigrie et sujette à des folies meutrières. Après avoir étouffé son chien, c’est finalement son propre fils, considéré alors comme l’élément déclencheur de ce deuil, qu’Amélia tentera de tuer par strangulation dans la cave.
Ce film est également, une ode à l’amour qui peut lier une mère à son fils et inversement. L’enfant, bien qu’il ne soit âgé que de sept ans, comprend les souffrances endurées par sa mère et tente de faire partir Mister Babadook quitte à avoir recours à des armes contendantes. Amélia lutte également pour faire partir Mister Babadook en exaltant son amour pour son fils et en se montrant plus forte et plus protectrice que jamais.
La chute du film montre alors le triomphe de l’amour maternel sur le deuil.

Un deuil, qui sous les traits de Mister Babadook, reste cette ombre qui ne partira sans doute jamais mais qu’Amélia et Samuel gardent enfermée à double tour dans la cave. 
Gabrielle Esperance
La fête de la musique : entre expression de la différence et plaisir du rassemblement

La fête de la musique : entre expression de la différence et plaisir du rassemblement

 

          Depuis de nombreuses années je suis habitué à cet événement. La fête de la musique est une occasion unique de passer une soirée dans les rues bondées de monde et de groupes aux styles, goûts et âges variés. Cette année le hasard fait que je la passe dans la ville d’Agen, et j’ai voulu faire attention à ce qui s’est passé et comprendre pourquoi elle a tant de succès et de mérite. Cela passe d’abord par le récit de cette journée.
La veille déjà les installations de tentes se font, et se montent dans l’après-midi, après la sieste règlementaire qu’impose la chaleur, bien entendu. 18h sonne l’heure des balances, faisant monter la pression. Déjà les rues se remplissent de groupes en train de se rallier, et de point de ravitaillement aux produits aussi alléchants que leurs prix sont repoussants. Les heures puis les minutes avant le début de la fête, les restaurants se remplissent, les bars et épiceries font le plein de clients. Lorsque les premiers artistes ou amateurs entrent en scène, seuls de petits groupes les regardent d’un air indifférent, amusé, parfois contrit.   Ainsi un jeune rappeur ou un jeune groupe se lance devant sa bande de fans du lycée, créant l’illusion du succès ou de l’adhésion. Mais combien sont-ils à se laisser avoir par cet artifice? Combien seront-ils à se satisfaire de si peu de talent ?
Mais continuons. Nous passons d’un groupe à un autre comme un visiteur au musée passe d’une toile à l’autre. Surpris par la jeunesse d’un guitariste  à la virtuosité étonnante, il s’arrête et voit ce petit bonhomme haut comme trois pommes présenter ses reprises, les membres de son groupe (ils sont trois) puis jouer et prendre plaisir à montrer sa passion et surtout son talent devant les autres. Après une formation de pop-rock, voici une fanfare de percussion aux rythmes endiablés pouvant invoquer les roulements de tambour africain dans une ville provinciale du sud de la France. Envoûtant dépaysement. Une fois la mélodie arrêtée, la colonne des nomades se faufilent à travers celle des applaudisseurs sédentaires.
Puis soudain, au détour d’une rue, le coup de foudre. Un groupe apparemment comme les autres compose ou reprend en accompagnant une voix ensorcelante, captivant l’attention et la sensibilité des passants. Alors l’œil se fixe, on scrute, on se laisse envoûter, puis on reste. On applaudit, on a envie de leur dire les yeux dans les yeux «Bravo !». Ils prennent une pause et l’on continue. Le voyageur sur la terre des muses rencontre à son grand dépit ou étonnement des sons qu’il eut souhaité ne pas entendre, à moins qu’il ne les ait espérés le plus aujourd’hui. De l’électro au metalcore, décidément il y en a pour toutes les oreilles!
Mais l’heure avance, les fêtards sont toujours aussi nombreux mais changent de têtes en fonction de leur trouvaille, de leur joie, ou en fonction de leur taux d’alcoolémie. C’est alors que l’on prend la mesure du charme de certaines musiques. Les Agenais stoppent leur marche pour se laisser séduire par les cordes et voix du blues. D’autres s’enivreront de jazz, dont les adeptes prolifèrent dans les rues lorsque minuit sonne. D’autres encore, opteront pour une ambiance so chill en se laissant bercer par la mélodie du reggae.
Ce n’est que les jambes fourbues,  parce qu’ayant atteint un état de plénitude ou ce moment dans la soirée où il vaut mieux dormir que nous rentrons. 
Pour une fois, nous tous qui étions dans la rue avons eu en commun l’envie de trouver le groupe de la soirée, le spectacle qui nous touchera le plus. Nous sommes encore surpris par le jeune ou grand âge de certains passionnés de musique connues ou oubliées. Nous sommes renvoyés à ce qu’elle représente pour les Hommes : un langage universel qui exprime l’identité de chaque individu, peuple, génération. S’il est vrai que « sans la musique la vie serait une erreur » (merci Fabio pour cette phrase de Nietzsche), nous devrions voir cette fête comme un rassemblement plus universel encore que la coupe du m

onde, car expression inédite de toute la diversité de ces gens que nous ne cessons de croiser sans regarder, sans connaître.

Puissiez-vous, chers lecteurs continuer à pouvoir exprimer vos sentiments avec des mots et des notes à l’issue d’un tel rassemblement. 

Antoine Lézat
Avant-goût prometteur de la Copa Mundial 2014

Avant-goût prometteur de la Copa Mundial 2014


Tant préparée et tant attendue, la date du 12 juin 2014 sonne le glas de l’événement sportif qui va tenir en haleine toute la Planète pendant un mois : la Copa Mundial 2014. Comme nous savons à quel point on aime le football à TBS, nous revenons pour vous sur le début haut en couleur de cette 20e coupe du monde de football organisée cette année par le Brésil.

20h15 (Heure de Paris) : Début de la cérémonie d’ouverture. C’est face à un  stade de l’Arena Corinthians de São Paulo vêtu de jaune, de vert et de bleu que défilent plusieurs centaines de danseurs brésiliens. Sans l’ombre d’un doute, la nation de la samba a voulu mettre la communion avec la nature sur le devant de la scène. Ainsi, un tableau de fleurs et d’arbres, sorte de clin d’œil à la splendide forêt amazonienne, se dessine et arbore même une touche de psychédélisme.
Crédit : DIMITAR DILKOFF / AFP
 Brésil, nation métissée luttant pour préserver son patrimoine amérindien. Avec leur coiffe et costume traditionnels ainsi que leur maquillage ethnique, les populations indigènes, souvent mal comprises dans ce pays en développement, ont également eu droit à leur moment de gloire lors de cette cérémonie. Vient ensuite, l’hymne officiel de la coupe du monde de football 2014 « We are One (Olé, Olé) » interprété par la belle Claudia Leite suivi du show du rappeur Pitbull et de la chanteuse Jennifer Lopez. Malgré un problème de son apparent, cette interprétation 100% latine a réussi à endiabler le stade plein à craquer de l’Arena Corinthians.
Crédit : FRANCOIS XAVIER MARIT / AFP
22h00 (Heure de Paris) : Début du premier match de la Copa Mundial de football entre la Croatie et l’équipe organisatrice de l’événement, le Brésil.
Dans les couloirs, le stress du match de lancement semblent s’esquisser sur les visages des footballers. L’arrivée de l’équipe brésilienne et l’interprétation de l’hymne national mettent le public en osmose mais ne semblent pas pour autant intimider les Croates.
Si l’on garde en tête l’image du Brésil comme la nation du football, les nouveaux ressortissants de l’Union Européenne sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Cette combativité semble même payer durant les dix premières minutes de ce match face à une Seleçao vraisemblablement agitée par la pression connue de toute équipe organisatrice. Trop de pression, tue la pression. C’est à la 11e minute de jeu que l’improbable se produit : le brésilien Marcelo inscrit le tout premier but de cette compétition mondiale contre son camp, offrant un avantage à l’équipe Croate. Le Brésil s’accorde dix minutes supplémentaires pour prendre ses repères et imposer son jeu. Le brésilien Neymar refuse de s’incliner face aux Croates et redouble de tentatives pour faire trembler la cage de Pletikosa. C’est à la 29e minute que le joueur du FC Barcelone inscrit le second mais véritable premier but brésilien. Les minutes qui suivent donnent lieu à des occasions de but manquées de la part des deux équipes mais montrent une équipe brésilienne imposant davantage son jeu. A quelques minutes de la fin de la première mi-temps, Neymar accorde un coup franc intéressant au Brésil mais qui sera finalement dévié par l’adversaire croate.  La première mi-temps s’achève sur un jeu croate nettement moins dynamique et résistant face au jeu brésilien.
Début de la deuxième mi-temps. Face à l’enjeu que représente la victoire de ce match d’ouverture, les deux équipes se disputent à coups d’attaques, de contre-attaques et de tacles agressifs.  Les occasions manquées se multiplient des deux côtés. A la 65e  minute, Neymar, victime d’un tacle agressif du n°5 Croate, offre un coup franc intéressant au Brésil : le tir semble être cadré, le public brésilien retient son souffle mais le ballon vient se loger juste au-dessus des buts croates. Trois minutes plus tard, un penalty injustifié est sifflé en faveur des brésiliens. Neymar, l’attaquant du FC Barcelone, y inscrit son doublé. Le jeu semble de suite s’accélérer et la pression envahit l’équipe croate. A la 75e minute, sur coup franc de Neymar, qui s’impose délibérement comme l’homme de ce match d’ouverture,  le brésilien David Luiz manque une occasion exceptionnelle de 3e but. A 10 min de la fin du temps de jeu réglementaire, le joueur croate Olic obtient un affront musclé avec le gardien brésilien et tente de marquer de la tête. Alors qu’un de ses coéquipiers parvient à transformer cette balle perdue en but, l’arbitre siffle faute sur le gardien et vient briser le rêve d’égalisation croate. A la dernière minute du temps réglementaire, le joueur Brésilien Oscar inscrit le 3e but de ce match d’ouverture. 3e but brésilien, 3e coup dur pour une équipe croate qui semble avoir fléchi sur le mental.

Après 4 minutes de temps additionnel, l’arbitre siffle la fin du match et la victoire du Brésil 3-1. Une victoire dans la douleur face à une équipe croate qui n’a sûrement pas démérité et qui est parvenue à montrer les limites de la si redoutée Seleçao.
Gabrielle Esperance
Black Mirror, vous allez vivre les moments les plus malsains de votre vie

Black Mirror, vous allez vivre les moments les plus malsains de votre vie

Une mini-série anglaise éveille l’intérêt de la presse française et internationale, surtout depuis son passage sur France 5 jeudi dernier (à 22h30 pour être précise). Avec 3 épisodes par saison et peu de moyens, Black Mirror parvient à nous emporter dans un futur proche dans lequel les réseaux sociaux, les smartphones et autres technologies de plus en plus évolués ont envahi notre existence. Un univers plus simple à vivre et plus social en apparence, mais qui révèle vite le pire de ce qui peut arriver dans un monde connecté.

Vous l’aurez compris, Black Mirror exploite un thème d’actualité avec une intelligence glaçante. Il n’y a qu’à voir le résumé du premier épisode, « l’hymne national », (national anthem) : 
« Le Premier ministre Michael Callow se retrouve face à un dilemme énorme et choquant lorsque la princesse Susannah, un membre bien-aimé de la famille royale, est kidnappée. »
Vu la tête de la requête en question, autant dire si la joie envahit nos cœurs quand crispés sur notre fauteuil nous attendons de voir si le premier ministre va accéder à la demande étrange du kidnappeur. La prestation Rory Kinnear, qui joue le premier ministre, est parfaite. A vrai dire dans chaque épisode, on ne peut que compatir et se demander ce que nous ferions si jamais une chose pareille nous arrivait, si nous étions confrontés à cette foule désincarnée et ultra-connectée, toute-puissante derrière leur écran noir, qui nous juge et dont les réactions sont souvent imprévisibles. Le premier épisode nous montre notamment à quel point ce qui circule sur internet est difficilement contrôlable, comme si nous avions finis par être dépassés par un système que nous avions mis en place.
En effet chaque épisode est construit autour d’un postulat théorique intéressant qui rend la série particulièrement clairvoyante sans pour autant alourdir son propos. L’hymne national traite surtout de la société du spectacle, de l’événementiel et finalement du voyeurisme passif. Le deuxième épisode, 15 millions de mérites, se concentre sur la notion de récompense virtuelle, comme dans chaque jeu dans lequel nous devons accumuler des points pour débloquer des niveaux ou des prix, mais aussi de la téléréalité. C’est le monde dans lequel évolue Bing, qui comme des milliers d’autres doit pédaler chaque jour pour augmenter ses mérites (points), pour accéder à des émissions ou pour payer les produits les plus basiques comme la nourriture.
Enfin, « arrêt sur image » suit la paranoïa grandissante d’un jeune avocat en recherche d’emploi lorsqu’il soupçonne sa femme d’avoir une aventure. Dans ce futur proche, de nombreuses personnes ont près de leur nuque une puce implantée qui permet d’enregistrer tous leurs souvenirs pour pouvoir les visionner à loisir. Liam Foxwell utilisera ce dispositif pour enquêter sur son épouse, ce qui nous amène finalement à nous interroger sur la notion de vie privée et de stalking.
Mais globalement la série traite surtout de cette problématique du regard, du fait de pouvoir être observé par tous ou de tout pouvoir observer, et c’est là que le titre prend tout son sens. Black mirror est l’écran noir de nos téléviseurs, de nos téléphones, qui nous renvoie notre reflet et nous montre qui nous sommes réellement, et pas toujours le meilleur de nous-mêmes.