Comment lutter contre l’inflation ?

Sujet d’AEHSC aux concours ou problématique fondamentale des Sciences Sociales cette question demeure essentielle aujourd’hui pour nombre de politiciens. L’inflation, phénomène de hausse cumulative et régulière du niveau général des prix, c’est le cancer des économies de marché.                                         k
Ainsi tout économiste essaye d’en trouver la cause pour ensuite trouver le remède.
Cependant aucune des politiques économiques existantes ne remédie complètement à l’inflation sans avoir des effets secondaires tels que le chômage. Heureusement la cure à ce mal vient d’être découverte au Venezuela, non pas par des économistes, qui n’ont toujours pas trouvé une solution sans effets néfastes d’ailleurs, mais par un ancien chauffeur de bus. En effet, la semaine dernière le Président du Venezuela Nicolas Maduro, fils politique de Chavez, a déclaré avoir trouvé la solution à l’inflation galopante que vit son pays depuis une dizaine d’années.
Avant de vous dévoiler cette découverte, examinons la santé économique du pays pétrolier. Le Venezuela connait aujourd’hui une des inflations les plus élevées au monde avec un taux annuel de 54% qui s’explique d’après les économistes vénézuéliens par une création monétaire excessive, un manque d’investissement dans l’industrie nationale et donc une augmentation des importations. De son côté le gouvernement argumente que ce taux critique est dû au fait que les commerçants vénézuéliens lui ont déclaré la guerre et veulent détruire l’économie du pays, à cela se rajoutent les espions de l’empire (USA) qui se sont infiltrés pour déstabiliser le pays et l’opposition qui profiterait de la situation pour spéculer afin de renverser le gouvernement.

Même si la cause de la hausse des prix n’est pas claire pour les vénézuéliens la solution l’est grâce à la découverte miraculeuse du Président Maduro. Ainsi des siècles de réflexion économique voient leur apogée avec la révélation de ce dernier. Le successeur de Chavez a déclaré que pour mettre fin à l’inflation il suffit de contrôler la hausse des prix, ceci est évident, voici la nouveauté : Etendre le contrôle des prix manu militari à une grande majorité des produits vendus sur le territoire. De cette façon le gouvernement peut décider des prix de tous les biens et donc stopper la hausse des prix.

Il serait peut-être pertinent également d’introduire des tickets de rationnement, comme ce fut le cas en France jusqu’en 1949, pour faire face à la pénurie de biens de première nécessité tel que le papier toilette, le pain, la farine, le sucre, le beurre entre autres. Cependant cette idée ne m’appartient pas, Chavez avait déjà instauré un système similaire où les personnes qui font la queue pour acheter un bien rare (comme le papier toilette) reçoivent un numéro qui est marqué sur leurs avant-bras, ce numéro leur donne droit à acquérir une unité de ce bien.

Les personnes reçoivent un numéro pour acheter un bien de première nécessité (Source : El Impulso)

Avec ce système on mettrait fin à l’inflation et on remédierait à tous les problèmes structuraux du pays d’après Maduro qui déclare vouloir : « que tout le peuple vénézuélien puisse avoir une télé plasma ». Suite à ces déclarations des effectifs des Forces Armées se sont installés devant tous les magasins de produits à prix contrôlés pour surveiller les prix de vente. Les magasins qui n’ont pas exécuté la baisse des prix ont été mis sous contrôle des Forces Armées qui ont immédiatement effectué une baisse des prix de   50 à 70% comme ce fut le cas des magasins Daka à Caracas.                                                           

      Effectifs des Forces Armées devant un magasin des produits électroménagers à Caracas (Source :El Universal)

« Les magasins qui n’ont pas exécuté la baisse des prix ont été mis sous contrôle des Forces Armées qui ont immédiatement effectué une baisse des prix »

Cependant ce système de contrôle des prix a déjà été appliqué auparavant mais de manière plus discrète et moins glorieuse que celle de Maduro, en effet Benito, Adolf et Joseph l’ont adopté en Europe et Fidel à Cuba. Sans oublier la Chine et la Corée du Nord qui l’appliquent toujours.

Mon opinion : Vol organisé ou simple solde ce système n’est pas viable ni durable. Nicolas Maduro suit les pas de Robert Mugabe au Zimbabwe. Ce dernier avait instauré un système de contrôle et de réductions obligatoires des prix ce qui déboucha dans une des pires hyperinflations de l’histoire. En 2008 l’hyperinflation annuelle était de 231 000 000 %. Le contrôle des prix ne permettra pas de résoudre les problèmes économiques du Venezuela puisque les maux qui accablent l’économie bolivarienne ne sont pas conjoncturels mais structurels.

Pour sauver l’économie du pays l’Assemblée Nationale a accordé au Président des pouvoirs « spéciaux » pour gouverner par décret pendant 12 mois (l’équivalent de l’Article 16 de la Constitution française), c’est-à-dire avoir tous les pouvoirs « temporairement ». Nous pouvons déjà imaginer la tournure que risque de prendre cette histoire.

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(Sources : Instituto Nacional de Estadisticas de Venezuela)

Au-delà du sentimentalisme, un vrai engagement politique

Après les manifestations des 17 et 18 octobre ( 30 000 personnes dans toute la France selon l’Union Nationale Lycéenne ), le mouvement semble s’essouffler en cette période de vacances scolaires. Les principaux syndicats lycéens ( UNL et FIDL ) tentent malgré tout d’entretenir la mobilisation en cherchant du renfort du côté des étudiants qui sont appelés à descendre dans la rue aux cotés des lycéens le 5 novembre.

Cet élan de solidarité spontanée de notre jeunesse a surpris, ou du moins interpellé le président de la République. Comment ne pas voir dans la proposition de François Hollande à Léonarda un message, à peine subliminal, adressé aux lycéens ? En proposant à la jeune fille de revenir en France, François Hollande cédait à sa manière aux revendications de la jeunesse, tout en sachant pertinemment qu’elle ne reviendrait jamais sans sa famille.
Le président n’est pas le seul à avoir réagi aux manifestations. Outre les traditionnels refrains sur « les lycéens qui vendraient père et mère pour sécher deux heures de cours », certains responsables politiques se sont élevés pour soutenir les étudiants, notamment le sénateur EELV Jean-Vincent Placé et le président du FDG Jean-Luc Mélenchon. Accusés de récupération politique, ils s’en défendent à juste titre. En effet, ils ont raison de souligner que notre mouvement a des racines bien plus profondes que l’expulsion de Léonarda et Khatchik. Il exprime le mal-être d’une génération qui se décide enfin à sortir du silence.
En effet, si nous réclamons aujourd’hui le retour de nos camarades, c’est autant à cause de l’émotion qu’a suscité leur expulsion que par engagement politique.
On nous dit que la peine, l’empathie et la compassion que ressent la jeunesse pour ces deux adolescents ne sont pas des motifs valables pour les faire revenir, et qu’on ne peut transgresser la loi sous peine de tomber dans la dictature de l’émotion.
Mais ces sentiments – sincères et profonds chez beaucoup d’étudiants – proviennent de valeurs et de convictions bien plus larges qu’une simple sympathie à l’égard de Léonarda et Khatchik.
Ces expulsions ont choqué la jeunesse car elles vont à l’encontre de la société dans laquelle nous voulons vivre. Cette société que nous défendons, nous nous en éloignons jour après jour en piétinant les valeurs qui devraient au contraire la guider : solidarité, égalité des chances, droit à l’éducation… Ces valeurs, nous ne voulons pas les appliquer aux seuls français. Le monde a changé. Il est ouvert, connecté. Les jeunes français se sentent désormais citoyens du monde avant tout. L’égalité pour notre génération est une notion globale.
Nos détracteurs rétorqueront que nos valeurs n’ont pas leur place dans ce débat, et que la loi ne peut être bafouée. C’est précisément ce genre de discours qui nous a menés dans cette situation.
Les lois changent en fonction des cultures, elles fluctuent dans le temps et sont imparfaites car elles tentent de normaliser et rationnaliser des processus humains qui ne le sont pas. Nos valeurs quant à elle sont universelles, intemporelles et profondément humaines. Elles ont forgé l’histoire contemporaine depuis le mouvement humaniste jusqu’à la décolonisation et la révolution culturelle des années 60. Elles ont prouvé qu’elles pouvaient nous guider pour le progrès de l’humanité.
Malgré les horreurs qu’ont commises les hommes dans l’histoire, ne nous y trompons pas : notre époque est bien la plus violente et cruelle de toutes. La jeunesse s’élève aujourd’hui contre la violence systémique qui régit les rapports politico-économiques de notre monde. Cette violence, de plus en plus transparente et assumée à travers la montée des idées nationalistes, xénophobes et réactionnaires de l’extrême droite, prend aussi d’autres formes plus vicieuses. Elle réside par exemple dans la soustraction brutale de Léonarda à l’institution scolaire.
Mais c’est dans notre système économique qu’elle est poussée à son paroxysme. Délocalisation, restructuration, benchmarking : autant de termes qui ne désignent rien d’autre que l’expression de cette violence institutionnalisée. Par la mise en concurrence sauvage des acteurs et la réduction de l’homme à un simple facteur de production, notre système économique broie des vies entières.

Ainsi notre mouvement s’inscrit dans la continuité de tous les mouvements sociaux de ces dernières années, des indignés de Wall Street jusqu’aux manifestants brésiliens. Dans tous ces mouvements, un seul point commun : le rejet d’un système politico-économique qui piétine les droits fondamentaux des peuples depuis trop longtemps. La crise économique, sociale et politique que nous traversons ne peut qu’induire des changements de grande ampleur dans notre monde. Il n’appartient qu’à nous d’en dicter les règles.

10 points sur Chávez, R. Hood ou R. Mugabe?

 Hugo Chavez, Président du PSUV, Commandant en Chef et Président du Venezuela de 1999 jusqu’en mars 2013. (Source : Google))

Personnage très charismatique ainsi qu’énigmatique Hugo Chávez Frias ou le Commandant fut l’auteur de la « Révolution bolivarienne », quel bilan peut-on faire aujourd’hui de celle-ci ?

Faisons – sans rentrer dans les détails- un bilan de son mandat, ou devrais-je dire de ses quatre mandats.

En 1992 il essaye de faire un coup d’État à Carlos Andrés Pérez (Président démocratiquement élu).

En 1999 il arrive au pouvoir avec un soutien massif de la population et fera beaucoup pour les pauvres et les plus démunis (80% de la population reçoit des allocations dont la plupart sont issues des “missions” créées par Chávez) sans cependant éradiquer l’extrême pauvreté comme certains le croient et en développant une classe rentière qui soutient (en échange) aveuglement le Commandant.

À côté de l’image glorieuse, héroïque et romantique faite de Chávez et qui sera encore plus caviardée par son décès comme fut le cas du “Che”, se cache (ou peut être on cache) la réalité, moins fantastique.

10 faits réels me permettent de faire une telle affirmation :

         1.- Sa manière autoritaire de gouverner et son incapacité à établir un dialogue honnête avec les opposants.

Même avant de mourir Chávez a viré une juge de la Cour Suprême parce qu’elle n’était pas d’accord avec lui.

        
  2.- Son manque de respect pour la loi et sa contribution à l’impunité dans le pays et dans la région.

En 1999 il a réécrit la Constitution selon ses besoins, à sa mesure, laquelle il n’a même pas respecté, en contournant ses propres lois quotidiennement. Ce qui explique pourquoi le crime s’est autant développé (plus de 24 000 morts par an soit 65 morts par jour).

         
  3.- Les purges politiques et les procès sans fondements comme fut le cas de Leopoldo Lopez qui n’a jamais été officiellement condamné.

         
  4.- Ses promesses non accomplies et sa façon de manipuler les vénézuéliens (surtout les plus démunis) pour qu’ils pensent qu’il était là pour eux.

 En 14 ans il a construit moins de “HLM” qu’aucun autre président (ayant des mandats de 5 ans). Les hôpitaux n’ont pas de ressources et les patients doivent apporter leurs  propres médicaments. N’oublions pas le rationnement d’électricité, d’eau et la pénurie des biens de première nécessité.

        
   5.- Le contexte économique extrêmement favorable dont il n’a pas su profiter.

 En 1999 le baril de pétrole était à 9,30$, en 2011 il était à 160$. En 14 ans il a reçu plus de 950 000 millions de dollars soit presque 10 fois le montant du Plan Marshall de 1947 (qui a permis à plus de 15 pays européens de se reconstruire) et cela seulement avec les ventes du pétrole.

Hugo Chávez et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) (Source : Google)

 6.- Sa confrontation permanente avec le secteur privé, le non respect de la propriété privée et ses nationalisations constantes, pas par motivation sociale ou communiste mais par volonté d’éliminer tout ennemi politiquement indésirable, pour purger le pays.

7.- Son hypocrisie en ce qui concerne la liberté et les droits fondamentaux.

Il a fermé plus de 30 stations de radio et chaînes de télévisions parce qu’elles étaient trop critiques vis à vis de son gouvernement. Ou le fait d’interdire certains journaux, d’acheter du papier pour qu’ils ne puissent pas publier. Le fait d’emprisonner nombre de personnes sans aucun jugement pendant des années, de façon autoritaire. Le fait d’avoir licencié des milliers de fonctionnaires publics parce qu’ils avaient signé une pétition pour faire un référendum et ensuite leur interdire l’accès aux services publics voire même leur interdire de renouveler leurs passeports et leurs pièces d’identité.

                            

« Il a viré les américains mais il a fait un appel massif aux cubains, aux russes et aux iraniens »


(Image: Manifestation contre l’ingérence vénézuélienne en Bolivie devant le siège de l’Organisation des Etats Américains (OEA) à Washington DC lors d’une visite du Président Morales en 2008. Source: Washington Post)

8.- Son hypocrisie en ce qui concerne la souveraineté du Venezuela.

Il a viré les américains mais il a fait un appel massif aux cubains, aux russes, aux chinois et aux iraniens. Il y a aujourd’hui dans l’armée et dans l’intelligence vénézuélienne des officiers cubains. De même que son soutien constant aux gouvernements dictatoriaux qui massacrent leurs propres populations (Kadhafi ou Al Assad). 

Il critiquait souvent l' »Empire » (les Etats-Unis), source de tous les maux de la planète (qui vont du réchauffement climatique jusqu’à l’existence du cancer), et ses constantes ingérences en Amérique Latine et ailleurs, mais il ne faut pas oublier l’ingérence cubaine et vénézuélienne développée et encouragée par le défunt dans les pays de l’ALBA (Bolivie, Equateur, Nicaragua, etc…).

  9.- Son hypocrisie en ce qui concerne la violence.

Sa pseudo-révolution dite pacifique est loin de l’être. Il a autorisé l’entrée des groupes armés paramilitaires sur le territoire tels que les Tupamaros, ou La Piedrita ou le FBLN voire même les FARC. Il a armé des groupes de civils pour protéger et perpétuer sa révolution. Il a permis l’implantation d’une industrie russe pour produire des Kalashnikov. Il critiquait souvent les guerres des américains mais pourtant il a armé la guérilla colombienne.

         
                                          Mouammar Kadhafi (Libye) et Hugo Chávez (Source : Google)

  10.- Finalement son hypocrisie vis à vis de la démocratie. Son insulte préférée pour décrire l’opposition était “golpistas” (i.e. Une personne qui fait un coup d’état) mais n’oublions pas que lui-même était un “golpista”. En 1992 il a fait une tentative de coup d’État, et en 2012 il a déclaré qu’il allait faire un coup d’État voire déclencher une guerre civile si jamais il ne gagnait pas. Il a choisi tous les candidats de l’Assemblée Nationale et lorsque le “NON” a gagné lors du référendum en 2007 pour qu’il ne puisse pas changer la Constitution il l’a fait de toutes manières en autorisant les mandats présidentiels successifs (illimités) pour être ainsi réélu indéfiniment. Aurait-il peut être oublié qu’on est tous mortels?

Il est désormais à nous d’en juger les conséquences.

Paris, 5 mars 2013
(Sources : AFP ; ONU ; El Universal ; Estadisticas Venezuela)
(Première image:  Hugo Chavez, Président du PSUV, Commandant en Chef et Président du Venezuela de 1999 jusqu’en mars 2013. (Source : Google))


@pedroaparicio

Lire aussi: Venezuela: La fin de l’autoritarisme?

Devenir impopulaire : mode d’emploi

Comment ça marche ?

   

 

    Il était une fois…

Je vais vous conter l’histoire d’un homme qui en très peu de temps est devenu aussi impopulaire que mon humour. Pour beaucoup de personnes cette situation les préoccuperait grandement. A défaut de vous dire pourquoi mon humour n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur, cela prendrait trop de votre temps et puis sujet très complexe, je vais opter pour l’option de facilité et  tenter d’apporter quelques explications pouvant nous éclairer sur cette impopularité grandissante… Et ce malgré l’absence de décisions d’ampleur souvent source de manifestations et de contestations en France.

  Historiquement c’est une première en France… et ailleurs ?

  Il est vrai qu’en France François Hollande est le premier Président de la République à avoir une côte de popularité qui chute si rapidement en seulement 18 mois de gouvernance, en dessous des 30%, pour atteindre 25% en novembre 2013 d’après le baromètre CSA-Les Echos. Pourtant, avant lui, son prédécesseur avait aussi atteint cette barre des 30%…
  Néanmoins une femme politique, une femme élue premier ministre, a également connu une période délicate durant sa vie politique avec une côte de popularité en dessous des 30% pendant quelques mois. Vous aurez deviné elle n’est évidemment pas française… mais anglaise. Cette femme c’est Margaret Thatcher. Entre Octobre 1981 et Mars 1982 sa côte n’a cessé de dégringoler pour atteindre les mêmes taux que le Président de la République Française actuel.

Thatcher exemple à suivre ?

    Cependant si elle a été si impopulaire cela a été dû à des prises de décisions très difficiles et douloureuses pour la population. Elle a voulu désengager les pouvoirs publics dans le PIB. Rappelons qu’à son arrivée au pouvoir en 1979 les entreprises publiques réalisaient 11% du PIB et 22% des investissements. En 1990 elles ne réalisaient plus que 2,9%. Je ne vais pas continuer à vous ennuyer en vous submergeant de données. Au contraire je vais essayer, je dis bien essayer d’être concis car je sens que je vais perdre des lecteurs en continuant ainsi (enfin même si j’en ai déjà perdu pas mal quand ils ont su que j’allais aborder un tel sujet). On comprend mieux les sources de son impopularité et des nombreuses grèves  que ses décisions ont engendrées, notamment les grèves minières de 1984-1985 en Angleterre qui furent très dures et longues (Cf. Le film Billy Elliot où on peut voir ces mouvements grévistes)… Et pourtant malgré une période difficile elle a été fortement soutenue par la suite et respectée. Ses obsèques qui ont eu lieu en avril 2013 le prouvent car même la Reine d’Angleterre s’était déplacée pour y assister. Preuve en est de l’immense respect qu’elle a laissé derrière elle en dépit des controverses sur sa politique encore existantes aujourd’hui.

Hollande the self-made man de l’impopularité

    A l’inverse François Hollande qui a été élu sur un programme économique « frauduleux » pour certains, « utopistes » pour d’autres considérant que vouloir taxer les riches et accabler les banques pouvaient redynamiser le pays relèvent du rêve.  Il est vrai que dans un monde où la finance occupe une place prépondérante dire que « l’ennemi c’est la finance » est un peu cavalier (surtout si vous suivez les cours d’Hervé Boco en AFP). Après avoir promis monts et merveilles on s’aperçoit que de nombreuses promesses ne seront pas tenues car irréalisables dans la situation économique actuelle. Dès lors les citoyens commencent à être médusés de ces tromperies et critiquent ouvertement le Président de la République que ce soit sur son activité mais aussi sur son charisme ou encore son manque d’autorité.

Quelles conséquences pour l’avenir ?

    A présent François Hollande est bloqué dans cette spirale de l’impopularité qui paralyse toute tentative de réforme structurelle dans de multiples domaines. Réformes nécessaires pour le bien-être du pays mais dans des optiques électorales et de « paix sociale » rien n’est entrepris. Cette impression d’inaction et d’indécision éprouvent les français et les agacent. Les classes moyennes paient de plus en plus d’impôts sans comprendre réellement pourquoi et dans quel but comme les efforts demandés ne semblent pas porter leurs fruits. Et l’argent manquant pour de plus en plus de foyers fait naître des tensions. Désormais tout est prétexte pour critiquer le pouvoir en place et les citoyens commencent à chercher des boucs-émissaires afin que ceux-ci servent de défouloir à leur frustration et à leur colère. De plus, voir qu’ils gagnent moins et que la France ne suit pas une direction claire mais vogue au vent, espérant que celui-ci amène le pays à la croissance et au plein emploi, les rend pessimistes sur l’avenir. Ainsi nombreux sont ceux à se tourner vers les extrêmes en clamant haut et fort que ni la gauche, ni la droite n’ont apporté de réponses claires et précises à leurs attentes et que finalement leurs situations empirent chaque jour.
En attendant que le pouvoir en place agisse pour le bien de la France, entreprenne des mesures urgentes pour tous les français, fasse les coupes budgétaires nécessaires. Nombreux sont les Français à perdre patience et sont de plus en plus perplexes quant à leur avenir.

Devenir plus populaire : mode d’emploi

    Et pourtant des mesures populaires et potentiellement utiles pourraient être entreprises ! Tout homme politique dit vouloir œuvrer pour le bien de la société et améliorer la vie des français, alors pourquoi avoir autant de députés payés plus de 13 000€ par mois, ayant tant d’avantages comme la gratuité des taxis (à Paris), des transports, des abonnements téléphoniques, etc. ?
Par exemple en supprimer 200 ferait économiser plus de 50 millions d’euros (minimum) par an soit en 5 ans une économie de 250 000 000€). Sans oublier toutes les commissions qui n’en finissent plus et qui coutent chères aux contribuables.  Ce type de mesure ne résoudra pas nos problèmes mais montrerait la volonté des hommes politiques tous bords confondus l’envie d’aider le pays.
    Le problème de l’impopularité ne réside pas dans les grandes réformes structurelles qu’il a voulu mettre en place, comme il n’y en a pas (pour le moment…) mais en son absence de décisions dans la politique économique et une hausse radicale des impôts et tous nous sommes touchés (Cf. Hausse de la TVA). Ainsi le risque latent qui est face à nous est une dégradation du niveau de vie de chacun, une haine envers autrui qui s’agrandit et à terme en continuant ainsi on risque de tomber dans le cercle vicieux de la violence, un engrenage qui une fois enclenché est très difficilement contrôlable. Mais des « solutions » pour éviter cette situation, pour relancer le pays et pour inverser la courbe du chômage existent d’après l’opposition et d’autres partis politiques… Selon eux on pourrait redonner espoir à la France et aux Français en suivant leur politique et ainsi mettre fin à la crise économique que l’on traverse.  Cependant l’opposition était au pouvoir durant cinq ans et elle ne s’aperçoit qu’aujourd’hui qu’elle avait les solutions à portée de main. Je ne sais pas pour qui on nous prend mais sûrement pas pour des êtres intelligents mais plutôt pour des personnes à l’esprit malléables et qui oublient vite le passé.

Conclusion

    Mais tout espoir n’est pas perdu car comme disait Paul Avignon : « Pipe du soir rend le patron plein d’espoir ». Finalement, ce sont les gestes les plus simples qui peuvent redonner espoir aux patrons. A présent vous savez ce qu’il vous reste à faire pour éradiquer la morosité ambiante dans les entreprises et peut-être relancer la croissance. 

Bleu, blanc mais surtout rouge !

En ce vendredi 6 décembre 2013, ce n’est pas le rouge de Noel qui arbore les couloirs de notre chère Toulouse Business School mais bien celui du Front de Gauche. TBS press vous replonge dans cette conférence, plutôt haute en couleur, avec Jean-Luc Mélenchon.
C’est avec un amphithéâtre plein à craquer que la Toulouse Business School accueille le leader du front de Gauche. Démarche lente mais assurée, le créateur du « fisc-fucking » déclare avec amusement  « Il y a beaucoup de rouge dans cette salle » et annonce le ton humoristique de la conférence. JLM s’esclaffe même face aux « Laisse la chance au PS » ainsi que le « Viens, viens, viens Mélenchon » de la vidéo du micro-trottoir.
Après une mise en bouche amusante, place à la conférence ! Nos présentateurs abordent une nouvelle tragique avec le politicien : la mort de Nelson Mandela, l’ancien président sud-africain et figure emblématique du combat contre l’apartheid.  « Les morts sont tous des braves types, les gens peuvent donner toute leur vie même des années d’emprisonnement. C’est une belle journée pour l’hypocrisie ! En France, des enfants auraient pu lui jeter des bananes» déclare notre invité, visiblement touché par le décès de Madiba.
Ensuite, nos animateurs décident de titiller l’ex candidat à la présidentielle en lui remémorant son mauvais décompte de manifestants. A cette provocation, JLM réplique « On ne vient jamais seul à une manifestation ! J’espère que vous n’êtes pas naïfs, tout le monde triche, tout le monde truque. Les médias ne sont pas un système d’information, c’est une arène. Si vous pensez que c’est une arène vous pourrez faire du commerce, les médias sont un lieu de subjectivité ! Si quelqu’un pense que je me trompe, démontrez-le. Valls est un menteur ! »
La conférence se poursuit par la définition mélenchoniste de la révolution fiscale. Et, baisse de la TVA et des impôts semblent en être les maître-mots. Le candidat déchu de la présidentielle de 2012 n’hésite pas à fustiger l’échiquier politique français. « Sarkozy a peur de la finance, c’est Sarkozy ou le gentleman agreement. Hollande, en changeant de ligne politique, a fait pire que lui et a désorganisé les forces de lutte que nous avons constituées à gauche ».
Concernant la crispation sociale en France, JLM pointe du doigt la montée de l’extrême droite, son véritable adversaire idéologique. Le politicien, affecté par l’affaire Taubira, affirme que l’aigreur des français face au chômage galopant, à la misère grandissante et au poids de la dette se porterait sur la couleur de la peau. Et « seul le front de gauche a pris conscience de ce climat économique et social ».
Puis, c’est sur une critique du modèle d’austérité allemand, que débutent les considérations de JLM quant à l’Union Européenne. Cet adepte du fédéralisme solidaire explique aux 500 spectateurs présents ce qu’est le « mélenchonisme ». S’il reste toujours attaché à un organe politique fédérateur, le leader du front de Gauche insiste, toutefois, sur la nécessité d’une construction européenne basée sur l’union politique puis économique et non l’inverse. JLM dénonce un fédéralisme bureaucratique totalitaire dont les principales victimes sont les Grecs et les Chypriotes et revendique une construction européenne avec comme point d’appui la France. « La France n’est pas une nation occidentale mais universaliste ». Ses frontières s’arrêtent aux confins du Brésil avec la Guyane Française et l’Hexagone entretient des relations particulières avec le Maghreb. « Ce n’est pas du nationalisme mais une idée de la place géographique de notre pays ». Selon le politicien, la France repose sur un modèle égalitaire alors que l’Allemagne de Merkel satisfait les besoins de l’actionnariat, conception à laquelle il accuse Nicolas Sarkozy et François Hollande d’adhérer. Le premier par conviction idéologique et le second, le « faible » convaincu que la croissance allemande va impulser celle de la France. « La libre-circulation est une sottise » ajoute le politicien du front de Gauche qui préconise une  forme de protectionnisme solidaire « On ferme mais on négocie ».

Enfin, la conférence s’achève sur un débat économique et écologique. Lorsqu’il est question de la rémunération des cadres issus des écoles de commerce, le ton se hausse. « Vous pensez vraiment que vous valez un million d’euros ? ». Cet amoureux de la philosophie critique avec véhémence l’accumulation de la richesse par une minorité de la population. « Les riches désorganisent la société, c’est pour ça qu’il y a autant de pauvres ! ». L’arnaque et la finance, jugées immorales, le mettent hors de lui, « A partir du moment où vous faite la sale besogne vous êtes le système ! ». JLM s’indigne également face à la fermeture de grands groupes français en raison d’une rentabilité économique inférieure à 15%. Le pilier du Front de Gauche élabore une planification écologique dans laquelle il souhaite exploiter le domaine maritime et forestier de la France. JLM, après plus d’une heure de débat, termine son discours sur une note nationaliste « N’ayez pas honte de votre pays, on est bon en France, voire même très bon ».
Gabrielle Esperance