BDA 2018 : L’interview des deux listes

BDA 2018 : L’interview des deux listes

Vous avez été éblouis à l’amphi de créa et ne savez plus pour qui voter ? Hé oui, on adore les deux listes BDA mais le moment de se décider pour l’une d’entre elles arrive à grands pas. Rien de tel qu’un article de TBS Press pour vous éclairer dans votre choix ! On laisse la parole aux deux listes qui vous font part de leur expérience dès leurs débuts !

INTERSTELL’ART

Comment avez-vous trouvé le nom de votre liste ?

Je me rappelle avoir eu une très longue discussion avec l’équipe au moment où on devait trouver notre nom. C’était sûr, on était vraiment déterminés à partir sur le thème de l’espace, on trouvait ça trop fou et on espérait vraiment pourvoir embarquer tout le monde dans notre vaisseau, c’était l’univers de tous les possibles. J’étais coincée dans les bouchons le jour où on parlait de ça et seule dans ma voiture je me suis alors mise à repenser à ce film que j’avais vu avec ma sœur trois jours plus tôt. Interstell’art. Je l’ai proposé à l’équipe et on s’est mis d’accord en une fraction de seconde. C’était un peu une évidence.

Raconte-nous une anecdote à propos de votre liste ou de vos rallyes !

Côté anecdotique c’est très dur parce que je n’ai pas la meilleure mémoire qui soit. Mais une chose qui m’a marquée, c’est les résultats d’admission au premier dossier de soutenance. La tension était palpable, on voulait tous tellement continuer dans notre aventure. J’étais allée traîner au foyer avec Hélène, Mathieu et Matthieu ce soir-là. C’est à peu près à la moitié de mon demi-pêche que je reçois un appel du Luxembourg. Je ne comprenais pas trop, j’ai pensé avoir des problèmes d’argent graves quand j’ai vu Luxembourg, j’ai un peu flippé et j’ai pas répondu. C’est au troisième appel que je finis par décrocher et entendre Annalena m’annoncer qu’on est validés. Quand je suis rentrée dans le foyer je ne pouvais plus contenir ma joie. « On passe les gars, on est validés ! ». L’expression sur leurs visages était si vive et extatique qu’on n’a pas pu s’empêcher de se mettre à danser comme des zouaves. L’aventure pouvait commencer et ça c’était beau.

Astrid, dis-nous ce qui ferait de toi une excellente présidente !

Je ne pense pas faire une excellente présidente parce qu’il s’agit d’après moi de quelque chose d’impossible. Je pense néanmoins être à même de diffuser un message de tolérance, de force et proposer, avec mon équipe des projets inédits et réalisables. Viser l’excellence c’est bien mais il faut aussi connaître ses limites, c’est une chose que j’ai apprise à mes dépends. Je me demande souvent trop parce que je veux bien faire les choses, je veux pouvoir présenter quelque chose de parfait du début à la fin, parce que oui on m’en demandera toujours plus qu’un autre, mais la perfection, personne ne peut réellement l’atteindre. Concernant le Bureau des Arts, je ferai toujours de mon mieux pour inspirer et transmettre des valeurs de partage aux autres étudiants de TBS, mais aussi mon équipe et c’est cela je pense, qui me différencie d’un(e) autre.

Pourquoi ta liste doit gagner et surtout pourquoi l’autre liste devrait-elle perdre ?

Aujourd’hui la question ne se pose plus de savoir qui a fourni le plus de travail qu’un autre. Pour en arriver à ce stade, je pense qu’on a tous du y mettre le même acharnement. Si nous devons gagner aujourd’hui, d’après moi, c’est parce que nous avons su depuis le début porter une attention particulière aux détails et que nous nous voulons ouverts au plus de personnes possible. Interstell’art, c’est d’abord la découverte mais aussi l’union et le partage. Je pense que nous sommes réellement assez diversifiés pour qu’une majorité d’étudiants se reconnaisse en nous. Concernant la potentielle défaite d’autres listes et le pourquoi, je pense que ce n’est pas une question à laquelle je peux répondre, seul l’ensemble de l’école pourra déterminer quelle liste se démarque le plus. Toutefois, perdre les élections d’un bureau, c’est d‘abord gagner beaucoup, c’est en apprendre davantage sur soi et ses limites, c’est aussi effectuer une rétrospective constructive sur ce qui n’a pas marché et comment améliorer cela à l’avenir. Alors pourquoi perdre, quand on n’a qu’à y gagner ?

WOND’ART LAND

Comment avez-vous trouvé le nom de votre liste ?

Le nom Wond’Art Land a plutôt fait consensus chez nous. En effet, nous l’avons choisi et nous y avons réfléchi tous ensemble lors de nos premières réunions, et le thème d’Alice et du psyché et apparu dans les premiers choix. Avant de nous décider définitivement, nous souhaitions y réfléchir un maximum, se laisser le temps de trouver d’autres idées, mais systématiquement lors des sondages, le nom Lewis ressortait comme une évidence !

Raconte -nous une anecdote à propos de votre liste ou de vos rallyes !

Car nous sommes une liste des plus sérieuses, nous nous entraînons assidûment. Mais c’était sans compter sur notre César national, aka notre batteur, qui un jour de répétition en salle de musique, nous surprit tous vêtus en djellaba. Bien alcoolisé et n’ayant pas dormi, qu’il nous expliqua son périple : Saint-Pi, Nimp, Arnaud B, et le marché (pour acheter du pâté qui nourrit le sans-plomb). Ah oui, la batterie n’était pas montée. On vous laisse imaginer Cez’ en galère.

Mélissa, dis-nous ce qui ferais de toi une excellente présidente !

Les Wond’Art ont placé leur confiance en moi pour mon organisation et mes grandes capacités de travail. Ils savent qu’ils peuvent profiter de leur art sereinement, que j’assurerai le bon fonctionnement de l’association. Je suis également a l’écoute et fédératrice : il est important d’assurer une bonne communication au sein d’une équipe de 35 personnes, afin de toujours garder notre unité et une bonne ambiance au sein de notre famille. Enfin, je ne cède jamais au stress, qualité très pratique quand on a un poste à responsabilités !

Pourquoi ta liste doit gagner et surtout pourquoi l’autre liste devrait-elle perdre ?

Notre liste regorge de créativité et de talents plus variés les uns que les autres, ce qui nous assurera de développer le BDA encore plus, lors d’événements inédits et nouveaux que nous vous présenterons très bientôt ! Tout le monde ici s’est réuni pour partager son art. Les Interstell’art ont aussi un très bon niveau, mais nous, nous sommes tous fous ici, et nos 35 personnalités sont ici pour vous divertir et vous ouvrir à leur univers, celui de l’Art.

BDS 2018 : l’interview des Fit’kings

BDS 2018 : l’interview des Fit’kings

TBSiennes, TBSiens,

Vous hésitez encore dans votre vote BDS ? Vous attendez de voir si les Sportzy se présentent vraiment pour un second mandat ? Vous avez envie de découvrir les pensées d’un président bien parti pour obtenir plus de voix que Vladimir Poutine en mars prochain ? Vous souhaitez entrecouper votre passionnant cours de compta par un brin de lecture ? TBS Press a pensé à vous et vous présente en exclusivité l’interview d’Antoine Guibert, le président des Fit’Kings.

Comment avez-vous trouvé votre nom de liste ?

On a énormément réfléchi : je ne sais même plus combien de réunions on a fait pour trouver notre nom ! On cherchait un thème avec des valeurs qui nous correspondaient bien et on s’est mis d’accord sur le thème Viking. Mais on ne voulait pas insérer le mot « sport » dans notre nom pour essayer de changer un peu. Finalement, « Fit’Kings » a été choisi à une large majorité.

Une anecdote à nous faire partager ?

Pour le sémineige nous avions choisi comme nom « la Sportcherie ». En réalité, on avait pensé très tôt à ce nom, qui était censé devenir notre nom officiel, puis on s’est dit que ce n’était peut-être pas le meilleur choix ! On a quand même eu peur que tout le monde préfère la Sportcherie aux Fit’Kings.

En quoi penses-tu que tu ferais un excellent président ?

Je pense que pour être un excellent président, il faut d’abord être entouré d’une superbe équipe et c’est mon cas avec toute la Fit’mif ! Je suis quelqu’un de très investi : quand je m’engage dans un projet, je le fais à 200% et je suis prêt à tout sacrifier pour y arriver. Je suis super organisé et j’aime prendre des responsabilités.

Pourquoi voter pour votre liste ?

Les Fit’Kings c’est avant tout une bande de potes qui ont bossé comme des dingues pour vous préparer une superbe campagne. On est super motivés à l’idée de succéder aux sportzy et de proposer à tous les étudiants des events et une gestion des sports de qualité. Enfin si vous devez nous choisir, c’est surtout parce que ce n’est pas avec les Cara’binch que les étudiants vont bouger leur petit cul du foyer pour se maintenir en forme l’année prochaine. Alors votez bien, votez Fit’Kings !

BDEX 2018 : l’interview des 3 listes

BDEX 2018 : l’interview des 3 listes

TBSiens, TBSiennes,

Il est temps pour vous de voter pour votre liste BDEX préférée en prévision du premier tour qui aura lieu demain. Les petits soldats de TBS Press savent à quel point la concurrence entre ces 3 listes est rude, et à quel point le choix va être compliqué. C’est pour cette raison que nous avons décidé de mener des mini-interviews auprès des listes. Le principe est simple : 4 questions (les mêmes pour toutes les listes), auxquelles les présidents devaient répondre en quelques mots.
Assez parlé, place à leurs réponses !

(suite…)

La journée des ANEDD : que retenir de cette 11e édition ?

La journée des ANEDD : que retenir de cette 11e édition ?

 

Organisées depuis 2006 par le Bureau du Développement Durable de Toulouse Business School, les Assises Nationales Etudiantes du Développement Durable (ANEDD) ont marqué le coup pour leur 11e édition qui a eu lieu le 6 avril dernier. Outre les dégustations d’insectes, ou encore l’initiation à l’éco-orgasme (il y a un lien à la fin de l’article pour ceux que le concept intéresse), voici ce qu’il fallait retenir de ce cru 2017.

Les éco-awards 2017

Comme l’année dernière, le bal des ANEDD 2017 fut ouvert avec les éco-awards. Le jury du concours, mais également les étudiants, ont pu récompenser les projets les plus innovants dans leur manière de favoriser le développement durable.
Durant la première partie de la journée, les élèves ont ainsi pu écouter chaque équipe participant au défi. Ce fut l’occasion pour tous les candidats de présenter leurs projets ainsi que l’enjeu environnemental ou RSE auquel ils aspiraient répondre, mais aussi le cheminement intellectuel et la prise de conscience ayant initié le projet.
« Le but des éco-awards, c’est clairement de montrer aux jeunes qu’agir pour le développement durable c’est possible. »
Toulouse Business School a donc tranché. Huit prix ont été décernés, récompensant respectivement les projets des étudiants, des entreprises, des collectivités territoriales et des chercheurs.

Éco-award étudiant : unity cube et hopaaal

Le résultat fut serré, mais c’est bien « Unity Cube » qui remporta l’adhésion du jury. Pour rappel : ce projet, non des moins prometteurs, propose en effet d’aménager à peu près n’importe quel bâtiment de manière à accueillir des personnes sans-abris ayant besoin d’un hébergement d’urgence, et ce en un temps record.
« Plus de 80 milliards de vêtements sont produits chaque année, et pour 70% de ces produits nous finirons par ne plus les porter du tout. Il faut 11 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton ! Cette industrie suit un schéma qui n’est pas viable ! ». Un constat effrayant… C’est pourquoile coup de cœur étudiant fut décerné à Hopaal, entreprise appartenant à l’univers du textile. Proposant des vêtements 100% fabriqués à base de matériaux recyclés, celle-ci se met, en effet, un point d’honneur à utiliser des chutes de cotons bio et de plastiques usagés comme base pour ses textiles. Sans oublier que 10% des revenus générés par la vente de leurs collections sont reversés à des associations caritatives.

Éco-award entreprises : Chouette coop et too good to go

L’entreprise développement durable qui a convaincu le jury cette année porte le nom évocateur de « La Chouette Coop ». Soutenant un concept novateur, la Chouette coop est une chaîne de magasins alimentaires gérée uniquement par ses clients. Son but ? Favoriser les circuits courts de distribution, et la consommation de produits locaux. En outre, les clients sont directement impliqués dans le processus de distribution.
En ce qui concerne le coup de cœur des étudiants, celui-ci est revenu à « Too Good to Go », une application mobile qui s’est donné pour but de lutter contre le gaspillage alimentaire, en revendant les aliments invendus à prix cassés.

Éco-award collectivités : mairie de bioule et tryfil

On ne peut favoriser le développement durable sans impliquer les pouvoirs publics. C’est pourquoi, les collectivités territoriales furent également mises à l’honneur de ces ANEDD 2017. Le grand prix du jury collectivité fut décerné à la commune de Bioule, dans le Tarn-et-Garonne. Rassemblant depuis six ans seniors et élèves de primaires autour d’une même table de cantine, l’école primaire de la ville ouvre son self tous les midis aux personnes âgées afin que ceux-ci déjeunent avec les enfants. L’initiative est à la fois un remède contre l’isolement des anciens et une passerelle entre deux générations.
Quant au prix des étudiants, le syndicat départemental Tryfil fut récompensé pour sa valorisation des déchets ménagers en bio-carburant.

Éco-award recherche : Hélène Cristofari et Théo Henriel

Hélène Cristofari a reçu le prix des chercheurs 2017, pour son travail sur les pistes d’amélioration de l’agriculture telle que nous la pratiquons aujourd’hui, intitulé « Tempête de poussière au paradis des vers de terre : comment apprendre à pratiquer l’agriculture de conservation pour mieux vivre la terre. »
Les étudiants ont, quant à eux, récompensé Théo Henriel, concepteur d’un outil d’aide à la décision dans la rénovation de logement.

Nicolas Hulot invité d’honneur de l’événement

Le Président Fondateur de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme fut l’invité d’honneur de cette 11e édition. L’occasion pour lui, de remettre le Prix Coup de Cœur de l’éco-award étudiant, mais surtout de livrer un discours engagé à l’attention des étudiants de TBS.
De la conférence « Les jeunes et le développement durable », on retiendra particulièrement cette phrase : « Ce qui nous fait défaut par rapport aux problèmes auxquels nous sommes confrontés, ce n’est pas un problème d’intelligence. Ce qui fait défaut […] c’est le sens. À quoi on destine notre intelligence. » Donnez un véritable sens à votre potentiel et consacrez-le à la préservation de notre planète : des paroles à méditer…

Eco-forum

De 11h15 – 13h15 ?et de 16H à 17h s’est tenu un éco forum à la cafétéria avec la présence de nombreux stands. Ainsi, les participants ont pu découvrir de nombreux de concepts en lien avec le développement durable : exposition photos Monoil, casque de réalité virtuelle, mannequin vêtu de vêtements responsables, voiture GRDF en exposition, dégustation de produits bio locaux… Ce fut également l’occasion pour eux d’échanger avec quelques candidats qui avaient concouru aux éco-awards le matin comme Unity Cube ou Tritree et leurs chewing-gums aux ingrédients d’origine naturelle.

Conférences Stand-up

Cinq conférences d’une heure se chargèrent de clore cette 11e édition. Voici un bref résumé de chacune d’entre elles.

De l’abeille à l’assiette

L’objectif de ce stand-up était de montrer qu’il est possible de produire et consommer des aliments de façon plus responsable. Dominique Dupouy, co-présidente de l’association des Jardiniers de Tournefeuille, a expliqué le rôle fondamental de l’abeille dans la chaîne alimentaire et les risques auxquelles elle est confrontée aujourd’hui. Alicia Voinot, en alternance chez Naïo Technologies, a présenté les robots agricoles de désherbage qui remplacent les pesticides. Lise Pujos, responsable relation client chez Ecocert a expliqué le rôle de la certification et en quoi celle-ci garantit la qualité de nos produits alimentaires. Enfin, Pascale Bourgeaiseau a présenté La Chouette Coop, supermarché collaboratif toulousain qui, contre un engagement de 3h mensuel en tant que Chouettos propose des produits de proximité, biologiques à des prix attractifs.

De l’idée à l’action

On peut être prêt à s’engager pour le développement durable, mais comment passer de la volonté à l’action ? Dans cette conférence, M. Dominique Pon a invité les étudiants de TBS à se questionner sur leur manière de se préoccuper des personnes « fragiles » tout en gardant une nécessaire humilité.

L’économie circulaire en action.

Cette conférence, animée par Nathalie Boyer de l’entreprise Orée?, Gaël Gonzalez de l’entreprise ?Les Palettes Rouges? et la ?SPLA Les Portes du Tarn? fut une introduction au concept de l’économie circulaire.
Durant celle-ci, une question majeure fut abordée : comment l’économie peut-elle, à la manière des écosystèmes naturels, exploiter au mieux son environnement et ses ressources ?

Grandes entreprises & RSE

En partenariat, le B3D et les RDVC interrogèrent des représentants de grandes entreprises comme ENGIE ou La Banque postale mais aussi des start-ups telles que Vendredi ou Koom pour parler de manière des actions concrètes engagées par leur groupe en lien avec la responsabilité sociale de l’entreprise.

L’innovation responsable au quotidien

Ce stand up a présenté des initiatives responsables allant de nos habitations avec Unity Cube à nos choix culinaires avec le dirigeant d’Alg&You, qui a notamment rappelé les bienfaits nutritifs des algues. Celui-ci a d’ailleurs proposé une dégustation de toasts pour convaincre les plus réticents. Concernant notre consommation d’énergie, un représentant d’Enedis a présenté aux étudiants le compteur communiquant Linky. De quoi éviter d’avoir une facture d’énergie trop salée.
Enfin, l’entreprise hollandaise Trobla nous a démontré qu’il était possible d’amplifier le son de son portable sans utiliser d’électricité grâce à leur haut-parleur en bois recyclé. Vous en connaissez d’autres des solutions comme celles-ci ?
ADRIEN DUMONT

Texte des Orgi’Arts sur la mousse

La mousse est la chose la plus légère du monde. Même l’éther, quintessence parmi les essences, ne peut rivaliser face à cette substance bullesque. Chaude ou froide, bouillante ou frigorifiante, la mousse mousse dans tous les cas. Qu’elle sorte d’un goulot, d’un tube ou d’un verre, elle rafraîchit, rebondit, mystifie les êtres inanimés.

Lorsque la mousse est moussaka, elle nourrit, redonne force aux Spartiates, qui, une fois sustentés, courent facilement un marathon en apnée. La mousse apparaît dans toutes les étapes de sa préparation en moussaka. Une fois les aubergines cueillies, de la mousse odorante et goûteuse jaillit de la fraîche blessure. Puis, de la mousse apparaît à la commissure des nervures des feuilles une fois frites dans une poêle tefal. C’est encore la mousse qui apparaît dans la bouche de l’ingurgitant gargantuesque de cette moussaka chaude et moelleuse, qu’il tient en apesanteur devant lui. Ainsi la mousse apparaît et disparaît tout au long du processus.
Sur le pont d’un navire, les voiles massives claquent au vent, et la coque fend l’eau soumise, projetant là encore de la mousse laiteuse et fragile sur les versants. Joyeuse, elle bondit et se mue de masse sans vie à une tourbillonnante matière qui virevolte dans les airs avant de disparaître et de réapparaître un peu plus loin, juste à l’endroit de contact de la coque et de la mer. Depuis la hune, l’œil vif et perçant des moussaillons considèrent la mousse comme la seule chose qui les unit au monde. Insignifiante mais essentielle, elle permet aux marins de se rendre compte que le bateau court sur les flots et prévient les marins de la folie.
La mousse est le souffle magique qui fait se mouvoir les visages. C’est elle qui donne à une personne son âme, ses expressions, ses mimiques et son genre. Frissonnant les cheveux, faisant s’onduler les doux poils soyeux de la barbiche, la mousse donne le caractère aux trait. Elle façonne les expressions, fait tourbillonner les idées à l’intérieur du cerveau. La mousse transporte, elle fait s’émoustiller l’humain. Masse compacte, jaillissante, joyeuse, la mousse surprend et assure la cohésion entre psychique et physique.
Nonobstant ce constat positif et heureux, la mousse est une matière également malicieuse et parfois destructrice. Voici la mousse sortant du canon de pistolet. Provoquant la mort, elle fait corps avec la fumée. La mousse est ici noire et grimaçante. On retrouve son passage dans les résidus noirs et poudreux une fois la fusillade terminée. La mousse est responsable de nombreux duels, et de la mise en terre de quantité de mousquetaires.
            Malgré tout, rien n’est plus pur que la mousse. Sortant d’un tuyau fait de chair pour se retrouver dans une cave, elle aussi, faite de chair, elle s’immisce dans tous les interstices et se répand à gauche ou à droite, cela dépend. Elle commence alors son périple dans un canal resserré, long et plein de dangers. Arrivée à son but, elle percute un ovale resplendissant et merveilleux. Une fois insérée dans cet ovale, la vie commence et de la mousse réapparaît aux bordures de la cave abondante 9 mois plus tard.

 

            La mousse est donc la sixessence universelle et invisible. Changeante, n’apparaissant que par intermittence et toujours avec discrétion, elle donne la vie, présente la mort, mais, avant tout, fait tourner la roue de l’existence et met en place la motricité de la Nature. C’est la mousse qui donne le la de la vie, qui fait tout vivre et donne l’impulsion à la vie. Belle est la mousse, d’où la volonté de certaines personnes de se faire mousser.
Les Orgi’Arts
Antoine Lezat

La mousse à Moussa

Dans la paisible bourgade d’Aulnay Sous-Bois, en bas de la tour Est du complexe HLM Voltaire, quatre jeunes esprits vivaces et revanchards attendaient patiemment leur camarade Moussa, qu’ils appelaient aussi « frère d’armes », « Nigga », « Roya »,  « Banania », « Tueur de Babtou », ou encore « Mouss’ ».

Dans le quartier, Moussa était surtout connu pour ses actes chevaleresques aux services des opprimés et des plus pauvres : tel un Robin des Bois moderne (cf. Matt Pokora), il volait aux riches et avait l’attention à l’avenir de redistribuer aux miséreux. Supérettes, grand-mères, aveugles, tous étaient tombés dans les pièges héroïques de Moussa. Les autorités locales, « à la solde de ces fils de putes du gouvernement » comme aimait le rappeler Moussa, avaient souvent été confrontées à lui dans le cadre de joutes plus que verbales entre sa bande de fidèles compagnons et des brigands de grand chemin venu de la cité Richard Cœur de Lion, plus réputée sous le nom de « Cité des petites salopes ».
« Hey Mouss’ ! Tu fais quoi ? s’exclama Asim, le bras droit de Moussa, en direction de la fenêtre de ce dernier.
–          J’encule ta mère ! rétorqua le petit Mouss’, toujours apte à se laisser aller à quelques prouesses rhétoriques.
–          Hey Maman ! Tu fais quoi là ? s’inquiéta de ce fait le brave Asim.
–          Je te prépare ton goûter mon Loukoum, répondit sa mère, située deux étages plus haut.
–          Ouech-euh, pourquoi tu prépares le goûter là ? C’est le matin !
–          Il est 17h00 Asim.
–          Ouais c’est bien c’que j’dis ! Putain vas-y il me casse les Knacki balls Banania là… s’énerva Asim, filant ainsi la métaphore sur la nourriture locale.
–          Tranquille frère, intervint Roger, la jambe gauche de Moussa, pour calmer l’ardent Asim. Tire sur la jeanne, ça va te détendre.
–          Sinon tu peux tirer Jeanne aussi, comme hier, s’esclaffa alors Fang, qui était la troisième jambe de Moussa et qui se faisait aussi appelé « Ping-Pong », « Ding-dong », « Planet Sushi » ou encore « Banane flambée » par ses compères.
Jeanne* avait été lors de la nuit passée l’aimable jeune fille qui avait consenti, sous la menace d’un couteau, à « bander les blessures » des différents « membres » des compagnons de Moussa.
–          Hey Mouss’ ! Descends ! cria à ce moment Ouali, Kamel de son prénom, chorégraphe attitré de la troupe.
–          Et pourquoi faire ? répondit Moussa d’un air intrigué.
–          J’sais pas ouech-euh ! Viens on va défoncer Charlie ! proposa Roger.
–          Bouffon, il est déjà mort ! Mais je veux bien défoncer ta sœur. lança Moussa, toujours visiblement très inspiré.
–          Isabelle, tu fais quoi là ? s’inquiéta alors le doux Roger.
Ce fit alors entendre une voix étouffée, comme si Isabelle avait perdu l’usage des mots.
–          Elle boit la mousse à Moussa, dit Fang avec ce sourire jaune qui seyait particulièrement bien à son teint. »
* : il est impossible pour l’auteur de donner plus d’informations aux autorités quant à la localisation du corps de Jeanne à cette heure-ci.

 

Mousse Sissoko
Antoine Lezat