Les élections présidentielles libanaises entre espoir et blocages persistants.

Les élections présidentielles libanaises entre espoir et blocages persistants.

Le Premier ministre Saad Hariri déposant son bulletin dans l’urne, le 8 mai à Beyrouth. (rfi.fr)
 
Entre les élections américaines et les futures élections françaises, s’il y a une élection dont pas grand monde n’a dû entendre parler, c’est bien l’élection d’un nouveau président au Liban. Elle intervient pourtant dans un contexte de crise politique sans précédent marqué par l’absence de Président de la République en fonction depuis deux ans et demi. Retour sur 30 mois de crise politique, entre espoirs et blocages persistants à l’issue de laquelle Michel Aoun est élu Président de la République.
 
Mais pour commencer, comment fonctionne le système politique au Liban ? Les députés siégeant au Parlement sont élus par la population et c’est cette même Chambre des députés qui élit le Président de la République… d’où l’absence de Président en fonction, depuis la fin du mandat de Michel Sleimane le 25 mai 2014. Pas une fois le seuil de 86 députés sur 128 (nécessaire au vote) n’a été atteinte notamment en raison de l’absence volontaire d’un tiers des députés. Les fonctions institutionnelles sont réparties selon les différentes communautés au Liban. On retrouve ainsi un chrétien maronite à la tête de la Présidence de la République, un musulman sunnite à la tête du conseil des ministres (Premier ministre) et un musulman chiite en tant que Président de la Chambre des députés… Autant dire que cette répartition pourtant nécessaire peut parfois être source de conflit.

Un Liban divisé autour de l’axe sunnite / chiite

Derrière cette paralysie institutionnelle, on retrouve une opposition entre le clan « anti-syrien » qui réunit les maronites des Forces Libanaises (FL), ceux des Phalanges chrétiennes ainsi que les sunnites du Courant du Futur de Saad Hariri. Ce clan soutient successivement les candidats Samir Geagea et Sleiman Frangié sans grand succès.
De l’autre côté, le clan dit du « 8 Mars » regroupe le Courant patriotique libre – fondé par l’ancien général de 82 ans, Michel Aoun – et le Hezbollah chiite du controversé Hassan Nasrallah qui considère par ailleurs que le seul candidat à pouvoir être élu n’est autre que M.Aoun.
En réalité, cette opposition n’est que le reflet d’une « guerre froide » de pouvoir et d’influence entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite.

Un dénouement qui laisse place à de l’espoir

C’est le 20 octobre dernier que la situation finie par se dénouer enfin, après l’annonce du soutien de Saad Hariri à la candidature de Michel Aoun. Un soutien inopiné, plus une entente sur la forme pour un Hariri lâché par l’Arabie Saoudite qui ne fait plus du Liban une priorité. Il sait également qu’un soutien à Aoun est le seul moyen d’accéder à nouveau à la tête du conseil des ministres, poste qu’il avait déjà occupé entre 2009 et 2011. Le député du Courant du Futur Nabil de Freige confirme la tendance : « Il ne s’agit pas d’une adhésion de notre parti aux valeurs et à la personne de Michel Aoun mais d’un nécessaire soutien à notre démocratie en état de déliquescence ». Le 31 octobre, Michel Aoun est élu à la présidence de la République du Liban. Saad Hariri devient son Premier ministre.
La crise politique, longue de 30 mois aura fragilisé le pays notamment l’économie, touchée par l’accueil d’1,5 millions de réfugiés syriens. Cette élection laisse place à beaucoup d’espoir, l’espoir de relancer le pays, relancer ses institutions, son économie… finalement relancer son système et de vaincre la corruption qui le gangrène, pour ce pays classé parmi les 50 pays les plus corrompus, permettons-nous de rêver un peu.

« Dans les faits, ces élections pourraient ne rien changer … »

L’un des gages principaux du soutien d’Hariri à la candidature de M. Aoun résidait dans la prise de distance avec la crise syrienne, chose que le Président fraîchement élu a accepté. Ceci entre en contradiction avec les agissements du principal allié du Président Aoun, le Hezbollah qui « compte bien se battre aux côtés de Bachar Al-Assad jusqu’à la victoire finale ».
La formation d’un gouvernement, censé être paritaire entre musulmans et chrétiens, risque d’être plus compliquée qu’il n’y paraissait. Les divergences politiques restant fortes, Saad Hariri risque de s’y reprendre maintes et maintes fois avant de parvenir à la formation d’un gouvernement, s’il y parvient un jour…
« On va potentiellement passer d’un pays sans président mais avec un gouvernement, à un pays sans gouvernement mais avec un président, ce qui serait tout aussi grave ! » s’alarme Nabil de Freige. Alain Aoun, député du Courant Patriotique Libre, quant à lui nuance : « Certains partis ne soutiennent pas le consensus opéré avec le clan Hariri, mais le temps nécessaire sera donné aux négociations et, au moment venu, Michel Aoun saura trancher »
Retour (ou presque) à la case départ donc, pour un Liban entravé par son système confessionnel pourtant nécessaire à sa survie… wait & see.
Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Si la candidate de Wall Street, de l’Establishment politique, économique, militaire et médiatique a été défaite, alors à qui appartient la victoire de Donald Trump ? Au peuple américain.

 

« Il est désormais temps de fermer les blessures de la division et de nous réunir en un seul peuple (…) il est temps pour nous de nous rassembler en un peuple uni » Donald Trump, première prise de parole après son élection.

Peuple : masse informe aux mains rêches et calleuses, aux faciès putrides et aux gueules béantes. Agrégat souffreteux dont aimeraient fort bien se débarrasser nos tenants du grand capital et leurs savants montages transnationaux. Gageons qu’au paradis Bukowski doit exulter, la choppe à la main et la cibiche au bec : Le capitaine est parti -comprenez Obama- et les marins se sont emparés du bateau. Prolétaires WASP errants, rebuts de la mondialisation,tous Average Joes ventripotents terrassés par une mondialisation dont ils ne veulent plus, réduits à n’être plus « qu’un pas grand chose » dans une Amérique aux allures de contes de la folie ordinaire.

Trump, l’homme que vous haïriez aimer. Grandiloquent, outrancier, incontrôlable -et c’est plutôt rassurant, dans une Amérique minée par l’influence toujours grandissante des néo-conservateurs-, son élection est un authentique crachat aux visages affadis des satyres de l’idéologie dominante, qui n’ont eu cesse de prêcher le mépris des humbles et des nécessiteux, tous petites gens, qui, il est de bon ton de le rappeler à ceux dont la conscience sociale se résume aux applications de rencontre, assure la production de richesse et de valeur.
Victoire qui sonne comme la revanche de ce brelan d’excommuniés, dont Michael Moore s’était fait fut un temps le porte-parole, avant de céder aux sirènes impériales (cf son retournement de veste aberrant et soutien de dernière minute à la candidate Clinton).

D’un candidat l’autre. Risible ballet médiatique et déclarations creuses qui sonnèrent comme autant d’épitaphes d’un establishment exsangue, ployant sous le poids de ses propres compromissions. Pourtant, mégères, succubes et autres sorcières avaient urné- a défaut d’ovuler, puisque ces féministes raffinées considèrent la maternité comme une aliénation !- correctement, appelant à boycotter Donald « la bête immonde » Trump. Analystes malingres et béotiens condamnèrent d’une même voix l’homme d’affaires, un philosophe ayant pignon sur rue dans nos vertes contrées -BHL, pour ne pas le nommer- se fendant même d’un édito dans « Le Point » (reste à savoir ou il peut se le mettre désormais…) expliquant que la victoire de Trump était impossible ! Ultime prophétie d’un ordre médiatique qui n’a plus rien à nous offrir d’autre que son agonie.

Ce jour d’élection restera comme celui ou l’écho des soliloques des pauvres et des déshérités parvinrent enfin à l’establishment. L’éternel retour du concret.

 

Des oligarques de Wall Street aux cœurs déchirés par une douleur démocratique aiguë, des directeurs de rédaction de grands journaux en position latérale de sécurité, des cadres supérieurs dont le mépris de classe s’étale au grand jour de ce sombre hiver, des responsables d’associations LGBT qui lancent dès à présent des études comparatives entre les régimes nord-coréens et américains, des architectes du Chaos permanent, au Pentagone, qui se cachent sous les tables pour verser quelques larmes de crocodile.
Comment pardonner la bêtise des classes moyennes américaines, paupérisées par la mondialisation et son catéchisme libre-échangiste, (usées par le chantage moral qu’elles subissent au quotidien dans les médias de masse)? Le dressage anthropologique, éducatif, médiatique n’a pas eu raison du purulent patriotisme, de l’enracinement malodorant, des valeurs traditionnelles de ces couches frappées de maladies infectieuses qui rappellent indubitablement les heures les plus sombres de notre Histoire convoquées par des petits-bourgeois pantouflards convaincus de leur haute vacuité intellectuelle et morale.
Définitivement les américains doivent manquer d’intelligence et d’éducation pour préférer le « sexisme » à la promesse d’un conflit militaire mondial avec la Russie, pour préférer un programme national à un programme mondialiste, pour préférer un monde multipolaire à un monde terrorisé par la machine de guerre américaine.
Forts de ce constat, nous pensons qu’il est urgent de remettre en ordre un certain nombre de faits totalement occultés par ceux qui, dès ce matin, se sont noyés dans une suffisance et un esprit analytique à tout le moins indigent, quand il n’était pas totalement absent. Nous nous étonnons du fait que la collusion totale et le consensus éhonté entre les milieux médiatiques, politiques et financiers américains-européens ne soulève aucune question sur la valeur réelle et la signification de cette présentation binaire des candidats. N’y a t-il pas déjà un problème démocratique à ce qu’une seule et même opinion soit relayée dans nos aimables médias propagandistes ? Que pourrait démontrer une analyse objective dépourvue de quolibets ressassés jusqu’à satiété ? Il ne doit donc pas exister un débat démocratique, il y a un unique format de pensée acceptable, sorti de celui-ci, les idées sont rances et sentent le souffre dans la bouche de ceux qui éructent et prêtent allégeance au Mal.
Commençons par ordonner nos priorités intelligemment dans notre appréhension de cette élection. En premier lieu, il s’agit de dire qu’il n’y aura évidemment pas, au plan intérieur, de catastrophe. Il est évident que si Donald Trump a eu des déclarations hautement provocatrices ou déraisonnables, il jouera la carte du rassemblement. Il n’a pas d’autre choix politique. Ses premières déclarations vont exactement dans ce sens. Il n’y aura pas de « déportation » de musulmans, de latinos et autres minorités chère aux distributeurs automatiques de morale. Il n’y aura pas de code de l’indigénat, d’apartheid ou de ségrégation raciale mais des modifications des lois relatives à l’immigration, certainement, et cela n’a rien à voir avec des mesures tyranniques ou xénophobes. S’il est évidemment impératif que chaque américain, qu’importe ses déterminismes, puisse trouver sa place dans la société américaine, il paraît évident qu’un nombre grandissant d’américains se sent appartenir à l’arrière garde – quand même, M. Valls – de la démocratie américaine, parce qu’il n’a pas d’élément différenciateur à commercer.
Aussi, il convient d’analyser la sociologie de l’électorat de Trump pour comprendre cette élection. Au risque de paraître triviaux, l’électeur « blanc hétérosexuel des classes moyennes » et qui incarne les valeurs traditionnels des Etats-Unis – virilité, morale puritaine, méfiance vis-à-vis du libéralisme irréfréné – trouve refuge dans la ligne d’un Donald Trump ne faisant que peu de cas de la tendance à la politique sociétale des nouveaux droits – homosexuels, féministes, progressistes – qui sont incarnés par Hillary Clinton et sa ligne libérale-libertaire.
Cette élection sanctionne donc un changement de paradigme majeur que notre lectorat semble percevoir, sans toutefois s’en féliciter, ce qui est son plus strict droit. Il n’a échappé à personne que les propositions de fond de Donald Trump ont été occultées par des polémiques souvent directement orchestrées par le camp adverse et des médias complices. Il n’a échappé à personne qu’il est effarant de constater l’abysse entre le peuple et ses aspirations  et les élites mondialisées et progressistes.
L’élection de Donald Trump sanctionne en somme le haut niveau de corruption des dirigeants politiques américains, leur distance vis-à-vis des attentes populaires, ainsi qu’une fracture définitive entre le peuple américain dans sa sociologie courtement majoritaire – enracinement, attachement à la Nation, aux traditions – et des élites hors-sol qui ont totalement abandonné ces sujets au profit de préoccupations sociétales – et non sociales – telles que l’Environnement, la représentation des minorités, le féminisme etc. Le catéchisme social-démocrate libéral-libertaire, sans-frontièriste, ne fonctionne plus, malgré des moyens de propagande inégalés. C’est un choix de civilisation qui était proposé au peuple américain. Il y a répondu en décidant d’en changer.
Reste à ajouter que Trump s’est inscrit cette campagne durant dans la tradition viriliste républicaine, stratégie de communication qu’avait déjà employé Bush Junior, opposant à l’Amérique New-Yorkaise féminisée et décadente le mythe du cow-boy conquérant et solitaire, ou tout signe de raffinement de la pensée ou du langage est vu comme autant de preuves d’un manque de gonades. Osons affirmer que voter pour Trump a été vu par l’Average Joe-le mâle blanc américain de la classe moyenne- comme une délivrance face à un féminisme castrateur et à une mondialisation qui l’a appauvri et relégué au simple rang de chomeûrs ou de travailleur servile du tertiaire. Retrouvant ainsi une virilité – bien réelle mais également de substitution-, le mâle blanc moyen a donc en toute logique plébiscité Trump, qui incarne -qu’on le veuille ou non- une certaine virilité tapageuse et décomplexée,droit à la fierté sans apparat que les idéologues du progressisme lui ont ôté.
En second lieu, il s’agit de rappeler à notre lectorat – français, par essence – qu’il est crucial, au delà de la politique intérieure des Etats-Unis, de s’intéresser aux répercussions qu’aura cette élection sur l’état du monde en général et sur l’Europe et la France en particulier.
Ces répercussions seront probablement majeures. C’est bien là qu’il y a lieu de saluer le programme de politique étrangère de Donald Trump et de mesurer son écart avec les folies guerrières de son ex-concurrente.
L’urgence géopolitique consiste actuellement à renouer un dialogue constructif avec la Russie, sous peine d’un conflit majeur et direct à venir,d’aucuns parlaient d’un risque de troisième guerre mondiale non négligeable. Le président Trump est l’homme de la situation en la matière, il a promis d’entretenir des relations apaisées voire cordiales avec son homologue russe. En tant que la France est dans l’OTAN, elle aurait probablement eu à assumer d’entrer en conflit avec la Russie si les lobbys de Wall Street et du complexe militaro-industriel avaient pu placer Hillary Clinton à la tête des Etats-unis.
Une escalade militaire dans ce conflit aurait pu mener à une guerre d’ordre nucléaire, cela était anticipé par tous les Etats-majors des chancelleries occidentales.
Si Trump parvient à résister aux pressions du Pentagone, des agences de Renseignement et des lobbys les plus belliqueux, nous sommes garantis de sortir de cette phase de confrontation avec la Russie, puissance qui participe de la renaissance d’un monde multipolaire et équilibré, susceptible de décourager toutes les actions hégémoniques unilatérales qui ont eu cours depuis la chute de l’URSS.
Il est désormais possible que les conflits impliquant les Etats-Unis et la Russie trouvent des sorties de crise honorables, notamment en Syrie et en Ukraine.
Nous traitions des soutiens inquiétants d’Hillary Clinton dans un article précédent, intitulé « Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs ». Nous rappelons que tous les amoureux de la guerre, du sang des peuples et de la domination sans partage des Etats-Unis sur le monde soutiennent Hillary Clinton. Nous estimons ainsi qu’il est hautement immoral de se trouver dans le camp de ceux qui ont pensé ces guerres meurtrières en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs où ces stratèges ont tenté de façonner le Choc des Civilisations.
Fort de sa doctrine isolationniste, il s’interdira toute intervention militaire arbitraire. La doctrine de sa concurrente était exactement contraire à cette aspiration.
Il est donc un grave contresens de dire que confier l’arsenal militaire américain à Donald Trump est le plus grand danger que court le monde. Hillary Clinton était incontestablement la candidate de la guerre et de l’impérialisme de la machine de guerre américaine.
Il y a donc fort à parier que l’OTAN en tant que force agressive soit contrainte dans ses actions illégitimes par une volonté d’apaisement des relations internationales chère à Donald Trump. Cette analyse doit être faite et sue, qu’importe le jugement que l’on porte sur l’homme.
Cette dimension géopolitique, qui concerne la paix et la sécurité internationale ne saurait être subalterne dans l’esprit de nos lecteurs. Cette dimension détermine avant tout jugement moral, notre position réaliste au sujet de cette élection.
Il y a très fort à parier que cette élection aura des répercussions positives dans les relations internationales, en nous éloignant d’un potentiel conflit planétaire qui nous était promis par les chantres de Clinton. Il est probable que les échéances électorales en Europe seront influencées par ce résultat. Les partis politiques qui ne s’inscrivent pas dans l’ordre euro-atlantiste peuvent se frotter les mains, après le Brexit, ils disposent maintenant de la preuve irréfutable qu’un peuple, fut-il celui de la première puissance mondiale, n’est pas systématiquement malléable aux désirs oligarchiques.
La magie de la propagande politico-médiatique en faveur de la battue du jour a été d’entériner les devises orwelliennes qui semblent avoir tant de prise sur nos sociétés moribondes : « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force ».

 Mehdi Brochet.

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Lié d’amitié avec d’anciens SS, cheville ouvrière de la CIA en Asie orientale, confident des dictateurs et complice de G.W Bush, le Dalaï-lama est-il vraiment un parangon de sagesse ?

Nos lecteurs suffoquent, comment oserions-nous nous attaquer à cet Océan de Sagesse, ce parangon de spiritualité et de vertu dont la présence dans nos contrées est invariablement saluée comme la quintessence de la paix ?
Nous pourrions feindre de ne pas percevoir cette duplicité douteuse chez notre sujet, cette propension à n’incarner qu’accessoirement le bodhisattva de la compassion, au profit idéologique et stratégique d’un dessein géopolitique impérial.
Il n’en sera rien, nous voici lancés dans une tentative d’épuisement d’un lieu tibétain, fort jalousé par les acteurs géopolitiques qui dessinent depuis des siècles son destin et celui de son meneur spirituel, le Dalaï-lama.
Tenons-nous d’abord à exprimer avec clarté le but poursuivi dans cette démarche analytique : il ne s’agit pas de pourfendre ou de mésestimer la réalité de la culture tibétaine, sa richesse, et les croyances qui lui sont propres depuis des siècles. Nous aspirons à une certaine neutralité axiologique dans l’analyse du Tibet comme objet de convoitise géopolitique.En premier lieu, étonnons-nous de la fréquence et de l’ampleur de la couverture médiatique dédiée à ce territoire lointain, distant de Paris de 9300 kilomètres. Notre lectorat a toujours été exposé à un nombre intarissable de campagnes de sensibilisation à la cause tibétaine, il n’est d’ailleurs pas exclu que certains aient un jour porté un drapeau tibétain dans une de ces manifestations le plus souvent organisées par des non-tibétains et hors du territoire tibétain. La médiatisation des immolations de prêtres tibétains à travers le monde et l’érection du Dalaï-lama comme figure de proue de la paix ont-elles des raisons moins humanitaires que géopolitiques ? Voici quelques éléments de réponse.

Le Dalaï-lama, figure controversable de la paix ? 

« Un des défis pour notre nation est de garder pure la race tibétaine » Sandhong Rimpoché, premier ministre du gouvernement tibétain en exil de 2001 à 2011, fermement opposé au mariage mixte, entre tibétains et non-tibétains.

« L’activité de la CIA au Tibet se compose d’une action politique, de propagande et d’activité paramilitaire. Le but du programme est de maintenir le concept politique d’un Tibet autonome (…) et de construire une capacité de résistance aux développements politiques possibles à l’intérieur de la Chine » extrait du programme de la CIA au Tibet*

Il s’agit d’abord de rappeler ce qu’est le Tibet avant 1950, une théocratie esclavagiste au sein de laquelle les nobles et les moines peuvent utiliser les jeunes garçons comme partenaires sexuels. Un territoire sur lequel l’espérance de vie est de 35 ans, le taux d’analphabètes est de 90%, la torture (sévices, amputations) est réservée aux contrevenants aux règles de vie imposées par la Caste au pouvoir, moines largement compris.
En 1959, la CIA organise la fuite du Dalaï-lama – Tenzin Gyatso –  hors du Tibet*. Entre 1959 et 1964, des commandos tibétains sont entraînés par les services américains pour combattre la Chine*, sans succès puisqu’ils ne bénéficient pas du soutien de la population qui ne souhaite pas le retour de la théocratie.
Les indiens rechignent à accueillir des réfugiés tibétains, Nehru conclue un accord avec Eisenhower : L’Inde accueillera le Dalaï-lama et ces réfugiés, en échange, les Etats-Unis fourniront la technologie nucléaire aux indiens. La première bombe nucléaire indienne sera nommée « Bouddha souriant ».* *
Les Etats-Unis, par le biais de la CIA, du Département d’Etat et du Pentagone vont mettre en place un « Programme tibétain »* qui coûtera à la CIA, entre 1951 et 1972, presque deux millions de dollars annuels*. Ce plan consiste à organiser la résistance tibétaine face à la chine, par des moyens de « complots politiques, de propagande et de support paramilitaire »
Suite à la fin de ce plan, la NED (National Endowment for Democracy) prendra le relais. Cet organisme vise à promouvoir la paix dans la monde, en théorie. Concrètement, elle est le bras armé de la géopolitique étasunienne parallèle. Son fondateur, Allen Weinstein, a déclaré au Washington Post que « Bien des choses faites pas la NED maintenant étaient faites clandestinement par la CIA il y a 25 ans ».
Le Dalaï-lama obtiendra la médaille de l’ « honneur » de la part de la NED en 2010, pour services rendues à la « défense de la démocratie et des droits de l’homme ».* *

Parmi les amitiés du Dalaï-lama, on notera avec profit ses accointances avec des pures produits de l’Allemagne nazie. Heinrich Harrer fit partie de l’expédition allemande au Tibet (1938-1939)* placée sous la direction d’Himmler et de l’Institut d’anthropologie raciale allemand. Il sera un précepteur du Dalaï-lama. Adhérant à la SS en 1938 (unité SS 38, matricule 73896), membre des chemises brunes depuis 1933, il a une vision du monde bien particulière.

Son ami, Bruno Berger, capitaine SS et élève du raciologue Clauss, sélectionna notamment des déportés juifs à Auschwitz pour mener des expériences scientifiques. Il a noué pendant son séjour au Tibet de nombreuses amitiés avec l’aristocratie tibétaine, notamment la famille du Dalaï-lama. Il rencontrera à nouveau le Dalaï-lama en 1983, 1984, 1985, 1986 et 1994. En 1994, il signe à Londres et aux côtés de son ami Harrer et du Dalaï-lama un document déclarant le Tibet comme « pleinement souverain avant 1950 ». Le même Berger publiera un livre intitulé « Mes rencontres avec l’Océan de Sagesse ».*
Nous passerons sur les amitiés avec Miguel Serano, chef du parti nazi chilien ou avec Jorg Haider, furieux nostalgique du 3ème Reich.
Que penser enfin de la demande formulée par le Dalaï-lama pour la libération de Pinochet* ? Ou encore de son soutien à son ami de toujours, George W.Bush, dans l’invasion de l’Irak* (violant tous les principes fondamentaux du droit international et provoquant plus d’un million de morts) ?*
Concrètement, le Dalaï-lama et son entourage proche est historiquement inféodé à la CIA, au département d’Etat et au Pentagone*, des institutions qui ont une conception de la paix Bien à elles.

Il est indispensable de retracer rapidement l’Histoire des relations entre le Tibet et la Chine pour mettre en perspective ce soutien américain au Tibet et au Dalaï-lama. Le Tibet fait partie intégrante du territoire national chinois, il n’a été indépendant qu’entre 622 et 842. Sa présumée indépendance entre 1913 et 1950 n’a été reconnue par aucun Etat, et n’avait aucune valeur dans le droit international. Parler d’une « annexion » du Tibet parait donc abusif, ce territoire ayant toujours été rattaché au territoire chinois. a toujours oscillé entre une position de faiblesse-soumission à la Chine dans les périodes d’apogée de celle-ci et une position de révolte indépendantiste lorsque la Chine connaissait des déboires. En 1911, la Chine sombrait après le renversement de la dynastie mandchoue, le Tibet en profita par le biais de son XIIIe Dalaï-lama pour proclamer son indépendance en 1913. Après la prise de pouvoir des communistes en Chine, celle-ci se lança dans la reconquête du Tibet, en 1950. C’est là que le rôle des Etats-Unis deviendra majeur. Dans un premier temps, les stratèges étasuniens vont chercher à disposer d’une assise hautement stratégique en Asie Orientale, au cours de l’Histoire, d’abord dans une stratégie d’endiguement du communisme, puis dans le contexte actuel de guerre économique et géostratégique contre une puissance en mesure de menacer l’ordre hégémonique étasunien. 

Enfin, le Dalaï-lama actuel a son successeur politique* parmi les membres de sa communauté en exil. Celui-ci se nomme Lobsang Sangay* et n’est pas vraiment connu pour avoir des relations privilégiées avec les gouvernements russes ou chinois. En effet, il a été l’heureux bénéficiaire d’une Bourse Fullbright*, financée par le Département d’Etat Américain et intimement lié à la CIA, il a étudié à Harvard et vit aux Etats-Unis en tant que premier ministre du Tibet en exil*. Un palmarès qui lui vaudra sans aucun doute la sympathie de l’ensemble des représentants politiques et médiatiques atlantistes.

Le Tibet, verrou stratégique incontournable

Géographiquement, le Tibet repose sur de hauts plateaux qui culminent entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, ces plateaux offrent à toute puissance le contrôlant une position haute le long d’une frontière sensible, à la charnière de la Chine, du monde indien et de l’Asie centrale.
Ces hauts plateaux sont le lieu idéal pour disposer des engins balistico-nucléaires pour épauler l’allié Pakistanais et tenir en respect l’Union indienne (cf l’escalade militaire Inde-Pakistan).
Au plan énergétique, l’importance du Tibet n’est pas moindre. Il héberge la source et le cours supérieur de tous les grands fleuves d’Asie orientale, il s’agit en somme du Château d’eau qui permet à la Chine de sécuriser ses approvisionnements hydrauliques.
Le Tibet est également une source de matières premières de premier choix pour Pékin. Ses sols sont riches en bois, charbon, pétrole et minerais (dont uranium et or). L’ouverture d’une ligne de chemin de fer entre Pékin et Lhassa en 2006, ne doit rien au hasard.
Il existe une analogie géopolitique qui permet d’illustrer les conséquences d’une possible indépendance du Tibet (indépendance qui serait reconnue par les Nations Unies). Il s’agit du Kosovo, cet Etat-OTAN dont la création n’a été possible que dans la mesure où les Etats-Unis et vassaux assimilés ont soutenu le mouvement terroriste dirigé par Hashim Thaçi (UCK)*. L’indépendance de ce territoire vis-à-vis de la Serbie permit la création d’une immense base américaine, la plus grande d’Europe, dans la région hautement stratégique des Balkans*. Ce soutien participe donc de la volonté d’encerclement des Etats les plus susceptibles de contrarier les plans géopolitiques étasuniens, à savoir la Chine et la Russie, en contestant même les territoires qui leur sont intrinsèquement liés par le biais de l’intégration à l’OTAN-Union européenne.
Un simple regard porté sur la carte des bases de l’OTAN dans le monde permet de s’en assurer définitivement.

Après des décennies de bons et loyaux services de la part des Grandes Puissances, le Dalaï-lama offre les siens en défendant corps et âme l’Union européenne et la doctrine impériale étasunienne, œuvres qui nous subjuguent chaque jour que Dieu fait par leur dimension pacifique et démocratique.
En définitive, que reste-t-il de la dimension humanitaire et spirituelle du Dalaï-lama lorsqu’on daigne s’intéresser au réel géopolitique ?

Think Tank Averroès

Source principale : https://www.upr.fr/actualite/31-mars-1959-31-mars-2015-il-y-a-56-ans-la-cia-organisait-levacuation-du-dalai-lama-du-tibet

Note informative:Tous les éléments, documents, sources et faits rapportés dans le présent article émanent directement des plus hautes institutions des Etats-Unis (Maison Blanche, Département d’Etat, Pentagone, CIA) et de sources recoupées par les journaux jugés les plus sérieux.Leur véracité n’est pas de nature à être remise en cause. Néanmoins, par déontologie, nous encourageons nos lecteurs à faire preuve de perspicacité et ainsi à vérifier systématiquement ces sources.

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

Notre souveraineté nationale dans des mains peu innocentes ? 
La récente nomination de Jose Manuel Barroso, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014, à la présidence non-exécutive de Goldman Sachs a défrayé la chronique. Entre la première banque d’investissement au monde et l’ancien président de la Commission Européenne « aux services des Etats », à plus d’un le mariage a pu sembler incongru.
Et en effet, compte tenu de leurs fonctions, les commissaires européens, membres du plus haut organe exécutif de l’Union Européenne, sont soumis à certaines contraintes quant à la pratique d’une activité professionnelle pendant l’exercice de leurs fonctions et y compris après cessation desdites fonctions.
L’article 245 du TFUE précise ainsi :  » Les membres de la Commission ne peuvent, pendant la durée de leurs fonctions, exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non. Ils prennent, lors de leur installation, l’engagement solennel de respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages »
Pour notre part, nous reprendrons un adage traditionnel : « Dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles »Rappelez-vous en parcourant cette liste que ces personnes disposent d’un pouvoir exécutif et législatif hors-norme au sein de l’UE, ils fixent les Grandes Orientations de Politique Economique qui sont par la suite concrètement imposées aux Etats.
« La Commission est l’institution européenne qui a le monopole de l’initiative législative et des pouvoirs exécutifs importants dans des domaines tels que la concurrence et le commerce extérieur. C’est le principal organe exécutif de l’UE » *

Pour notre part, nous reprendrons à notre compte un adage traditionnel : « dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles ».

« Les principaux pouvoirs conférés à la Commission sont les suivants: l’exécution du budget (article 317 du TFUE); le pouvoir d’autoriser les États membres à prendre les mesures de sauvegarde que les traités prévoient, en particulier pendant les périodes de transition (par exemple, article 201 du TFUE); et des pouvoirs en matière de règles de concurrence, en particulier le contrôle des aides d’État, conformément à l’article 108 du TFUE. »

« Les traités confient à la Commission le soin de veiller à leur bonne application et à celle des décisions prises pour les mettre en œuvre (droit dérivé). C’est son rôle de «gardienne des traités». Il s’agit avant tout de la «procédure en manquement» à l’égard des États membres, prévue à l’article 258 du TFUE »

Petite revue d’effectifs non-exhaustive des nouvelles fonctions des anciens commissaires européens sous les mandats Barroso[2] :
Neelies Kroes, hollandaise, commissaire à la concurrence de 2004 à 2009 et de la société numérique de 2009 à 2014 : désormais conseillère spéciale auprès de Bank of America Merrill Lynch Europe, Middle East and Africa[3], membre du conseil d’administration de Salesforce[4], entreprise américaine spécialisée dans le cloud computing et conseillère auprès d’Uber[5].
Viviane Reding, luxembourgeoise, commissaire à l’éducation, la culture et le sport de 1999 à 2004, de la société de l’information et des médias de 2004 à 2010 et à la justice de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Nyrstar[6], compagnie minière belge, membre du conseil d’administration de la Fondation Bertelsmann[7] qui détient plus des ¾ du conglomérat de presse Bertelsmann, et membre du conseil d’administration d’Afga Gevaert[8], entreprise belge d’imagerie numérique.
Ferdinando Nelli Feroci[9], italien, commissaire à l’industrie et à l’entreprenariat en 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Simest, fonds d’investissement italien, et président de l’Istituto Affari Internazionali.
Slim Kallas, estonien, commissaire aux transports de 2010 à 2014 : désormais consultant pour Nortal, entreprise de logiciels estonienne[10].
Maria Damanaki[11], grecque, commissaire aux affaires maritimes et à la pêche de 2010 à 2014 : désormais directrice mondiale de la branche océans chez Nature Conservancy, organisation américaine de protection de l’environnement.
László Andor[12], hongrois, commissaire à l’emploi de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de Rand Europe, think tank américain.
Karel de Gucht[13], belge, commissaire au commerce de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de CVC Capital Partners, grand fonds de capital-investissement luxembourgeois, membre du conseil d’administration de Proximus, opérateur de télécommunications belge, un des directeurs d’ArcelorMittal, membre du conseil d’administration de Merit Capital NV, gestionnaire de patrimoine belge
Janez Poto?nik[14], slovène, commissaire à l’environnement de 2010 à 2014 : désormais président du Forum pour le Futur de l’Agriculture, notamment fondé par Syngenta, société suisse de chimie et d’agroalimentaire.
Connie Hedegaard[15], dannoise, commissaire au climat de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil de Danfoss, entreprise dannoise de chauffage-réfrigération et de contrôles industriels.
Jose Manuel Barroso[16], portugais, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014 : désormais président non-exécutif et conseiller chez Goldman Sachs International, membre du groupe dirigeant des conférences Bilderberg, président émérite de l’Institut Teneo de l’Université Cornell de New York.
Egalement :
Peter Sutherland[17], irlandais, commissaire à la concurrence de 1985 à 1989 : président d’Allied Irish Banks de 1989 à 1993, directeur d’Ericsson en 1996, administrateur d’alibaba.com en 2000, président non-exécutif de British Petroleum de 1997 à 2009, président de la section Europe de la Commission Trilatérale de 2001 à 2010, et aujourd’hui président honoraire de la Commission Trilatérale, président non-exécutif de Goldman Sachs International depuis 1995, membre du comité directeur du groupe Bilderberg et directeur de la Royal Bank of Scotland.
Mario Monti[18], italien, commissaire au marché intérieur et au service de 1995 à 1999 et à la concurrence de 1999 à 2004 : conseiller international de Goldman Sachs International depuis 2005
Karel Van Miert[19], belge, commissaire aux transports de 1989 à 1992 et à la concurrence de 1993 à 1999 : membre du conseil d’administration de Solvay America de 2003 à 2009, directeur non-exécutif d’Anglo American PLC de 2002 à 2009, membre du conseil d’administration de Vivendi de 2004 à 2009 et conseiller international de Goldman Sachs International de 2001 à 2009.
On constatera aisément qu’en dehors des bancs de Bruxelles, les commissaires européens ne se sont pas massivement engagés en faveur des pandas et des koalas menacés d’extinction.
Une question subsiste : pour qui travaillent vraiment les commissaires européens ?

Think Tank Averroès

Sources :

François Hollande, Ballon d’Or Atlantiste 2016

François Hollande, Ballon d’Or Atlantiste 2016

François Hollande, homme de paix ou homme de main ?

François Hollande vient de recevoir un prix de la part de la Fondation Appeal of Conscience pour son « leadership dans la sauvegarde de la démocratie et de la liberté dans un moment d’attaques terroristes et pour sa contribution à la stabilité et à la sécurité mondiale*« .
Nombre de nos lecteurs ont été surpris, médusés, amusés par ce titre d’homme d’Etat de l’année. De prime abord, comment leur donner tort ? Le bilan du Président de la République – au delà de sa politique intérieure – paraît bien peu contribuer à ce que cette fondation appelle la « paix » ou encore la « stabilité et la sécurité mondiale« *.
A l’heure où il est établi que ce dernier quinquennat a aggravé – c’est un exploit – les erreurs déjà commises lors de l’exercice précédent, les citoyens français désapprouvent largement la politique étrangère française hollandaise*.
Comment expliquer alors cet abîme entre le ressentiment* des français à l’endroit des décisions* de politique étrangère* du Président Hollande et la remise de cette récompense, louant cette politique ? 
Deux outils vont nous permettre de replacer cette récompense dans une cohérence et une logique implacable. D’une part, nous allons nous intéresser à la sémantique pour déterminer les signifiés des mots qui ici semblent contradictoires avec les actes géopolitiques de l’élu. D’autre part, en pratiquant une herméneutique élémentaire des textes fondateurs de l’OTAN, expression de la vision géopolitique des puissants aux Etats-Unis. Nous allons découvrir qu’il y a une congruence -concept Kepelien subtil- totale entre Appeal of Conscience et les apôtres de l’Alliance de l’Atlantique Nord.
Il serait une erreur de considérer que cette récompense est une erreur d’appréciation ou un geste hasardeux de la part de cette Fondation. Elle est parfaitement légitime à donner des brevets de « paix » à la sauce OTAN, de par sa structure et ses orientations.
Si nous pouvons exclure l’idée, objectivement, que François Hollande défende la paix et la sécurité internationale, il reste maintenant à déterminer à quelle paix et à quelle sécurité pensent ceux qui ont gratifié notre Président.
Il faut tenir compte du fait que François Hollande a pleinement rempli sa mission de chef de guerre vassalisé par :
– Sa capacité à effacer la tradition diplomatique et de politique étrangère de la France, qui empêcherait par définition la participation de la France à la démolition d’Etats souverains non alignés*.
– Sa capacité à se donner en serviteur volontaire aux intérêts et ambitions hégémoniques éloignés des intérêts français*.
– Sa capacité à se comporter vis à vis des autres Nations en fonction de l’agenda de Washington*.  
Sous ce prisme, cette récompense prend tout son sens. Nous allons tout de même en venir au fond des sujets susvisés.
Qu’est ce que la Fondation Appeal of Conscience ? 
Cette fondation a été créée par le rabbin Arthur Schneier en 1965. Survivant de la Shoah, il a reçu la « Presidential Citizens Medal » des mains de Bill Clinton pour « service rendu comme représentant international » ainsi que pour sa lutte « contre la haine et l’intolérance ». Il préside la commission américaine pour la conservation de l’Héritage de l’Amérique à l’ONU*.
Nous avons malgré tout décidé de décortiquer la structure et les actions de cette Fondation, nous y avons trouver des éléments susceptible de déterminer sa nature et ses buts poursuivis.
En ce qui concerne la « paix »:Il nous paraît peu défendable de présenter cette fondation comme oeuvrant pour la paix dans le monde. Il serait plus exact de la présenter comme une organisation défendant une certaine conception de la paix – non universelle – dans une région du monde très limitée et bien définie. En effet, la Fondation est présente dans une trentaine de pays, mais aucun pays du monde « arabo-musulman » n’y figure* mis à part le Maroc et la Turquie. Le premier a été nommé en 2004 par George W.Bush « Allié majeur Hors-OTAN » et la seconde est membre à part entière de l’OTAN.
Si le dialogue inter religieux et la paix sont les maîtres mots de la Fondation, comment se fait-il qu’il y ait une telle homogénéité dans son champ d’action. En somme, il n’y a aucun Etat défendant une autre idée de la paix. C’est à dire aucun Etat opposé à la publicité de la démocratie de marché, à l’idéologie du progrès, au capitalisme financier sauvage.
De plus la quasi totalité des Etats (90%)* dans lesquels la Fondation est active ont des relations privilégiées avec le gouvernement des Etats-Unis et entretiennent des relations souvent très étroites avec l’OTAN.
Les opposants au mondialisme et à son catéchisme capitaliste n’ont donc pas droit de cité sur cette carte du monde tronquée de ses « pustules ». Ils ne participent pas du monde « libre » qui doit demeurer en « paix ».
Il est également très intéressant de constater que la Fondation est active dans les zones stratégiques qui intéressent particulièrement les stratèges américains. Dans les Balkans, dans toutes les anciens territoires de l’Union Soviétique*, en Amérique Centrale. En somme, un fabuleux relais d’influence pour le monde libre dans celui qui est aux frontières et qui doit encore « progresser ».
Afin de démontrer cette proximité -douteuse- entre la Fondation et les intérêts géopolitiques de l’oligarchie américaine (est-il permis de la mentionner au même titre que son alter ego russe?) nous avons étudié les parcours et les fonctions des membres ou proches de la Fondation :
A notre connaissance, ces individus ne sont pas réputés ni pour être des chantres de la révolution bolivarienne, ni pour leur défense acharnée des espèces en voie de disparation dans le désert togolais.
John Negroponte :Diplomate américain, néoconservateur, chantre de l’invasion de l’Irak, nommé par G.W.Bush  ambassadeur en Irak après la chute de Hussein, Directeur du Renseignement national en 2005, Secrétaire d’Etat adjoint en 2007. Mis en cause pour des activités criminelles pendant son mandat d’ambassadeur au Honduras antérieurement*.
Peter G Peterson :Ancien PDG de Lehman Brothers, ancien directeur du Council of Foreign Relations, Think tank néoconservateur très puissant et proche du Département d’Etat. Milliardaire le plus influent de la politique américaine.
Henry Kissinger :Responsable de la politique étrangère américaine pendant la guerre du Vietnam. Mis en cause pour crimes de guerre, participant à l’opération meurtrière Condor. Intervenant à  la commission trilatérale et au Groupe Bilderberg.
Rupert Murdoch :Milliardaire influent. Invité d’honneur pour le dernier anniversaire de la Fondation, propriétaire des médias néoconservateurs aux Etats-Unis, a fondé un journal avec le fondateur du PNAC (projet militaire hégémonique américain pour le 21ème).
Rozanne L.Ridgway :Ancienne sous-secrétaire d’Etat aux affaires européennes, membre du Council of Foreign Relations, membre de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
Jacob Frenkel :Ancien gouverneur de la Banque d’Israël, membre de la commission trilatérale et du Peter G Peterson Institute for International Economics.
Mario Monti :Ancien commissaire européen, membre de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
-Stanley Fischer :Gouverneur de la Banque d’Israël
Laurence Summers et Paul O’neill :Anciens secrétaires du Trésor des Etats Unis. Membres du Groupe Bilderberg.
David Rockfeller :Fondateur de la commission trilatérale et du Groupe Bilderberg.
Jean-Claude Trichet :Ancien Président de la BCE
Force est de constater que ces personnes ont un parcours et des fonctions très homogènes appartenant tous aux mêmes cercles d’influences qui regroupent les puissances économiques, financières et politiques de première importance sur la scène internationale.
Quel bilan en politique étrangère pour mériter ce prix ?
La négation de la tradition d’équilibre et d’indépendance de la politique étrangère de la France est manifeste
Richelieu théorisa brillamment la Raison d’Etat, l’Etat-nation et la souveraineté de celui-ci, entre 1624 et 1642. Talleyrand fut certainement le plus grand diplomate de l’Histoire de France, acteur magnifique du Congrès de Vienne, il consacra sa vie à maintenir la France au centre de l’échiquier politique européen, traversant les époques et les régimes. Ces hommes sont de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire diplomatique de la France. Ils ont fondé l’identité géniale de sa politique étrangère, ce pour quoi elle est respectée à travers l’histoire par toutes les Nations: Son indépendance, sa finesse, toutes les nuances que sa langue permet de rendre. Attachée aux droits fondamentaux des peuples et des Nations, elle disposera jusqu’à récemment d’une place et d’une voix singulière au sein du concert des Nations.
Charles de Gaulle fut le dernier grand représentant de cette tradition. Il avait compris la dialectique du plan Marshall et son aboutissement : le règne du modèle économique et culturel américain en Europe. Il avait anticipé que l’Union Européenne et l’OTAN seraient les formes modernes de la soumission de la France aux intérêts des Etats-Unis américains. Sa compréhension des forces profondes de l’Histoire lui avait déjà intimé l’idée que la France était menacée par les oubliettes de l’Histoire contemporaine.
Qu’ont compris Nicolas Sarkozy et François Hollande de leur époque?
Qu’ont à voir les choix de politique étrangère avec l’identité et les intérêts de politique étrangère de la France ?
La soumission de la France est intégrale, sur tous les dossiers : la Syrie, l’Arabie Saoudite et le Qatar,la Russie,Israël,l’Iran.Où est passée la politique arabe de la France, son équilibre et sa capacité à incarner une singularité dans les relations internationales ?
Cette tradition s’est effacée au profit d’une organisation dont la distribution du chaos et l’entretien de la terreur sont les deux moyens d’action. L’OTAN.
Cette négation s’est faite au profit de l’OTAN
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy vint assassiner une partie de l’Histoire de France, au profit de la bannière étoilée. Le président Sarkozy avait acté le retour -marqueur de son atlantisme forcené – de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, le 4 avril 2009*.
François Hollande, alors premier secrétaire du Parti Socialiste avait signé une motion de censure, qui visait à « éclairer les français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le PR et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays »*
Or, le 4 janvier 2016, en tant que Président de la République, il apportait son soutien à un projet de loi visant à « autoriser l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique Nord ». Que faut-il comprendre ? La France souhaite accueillir des forces armées étrangères sur son territoire en permanence.*
Si l’on devait mesurer précisément, pendant le quinquennat Hollande, l’alignement stratégique de la France sur Washington et son acolyte israélien, nous dirions qu’il est de 8 sur l’échelle d’un philosophe, cinéaste, journaliste, acteur, va-t-en guerre de nationalité française, par ailleurs certainement abonné à Phosphore.
Contrairement aux idées reçues, il est fortement contestable de qualifier l’OTAN d’organisme défensif. Il est vrai qu’en vertu de l’article 5 de la Charte de l’OTAN, il est établi qu’il existe une sécurité collective, qui présente d’ailleurs de nombreux risques. Mais, avant tout, l’OTAN est la machine de guerre américaine qui sert des ambitions hégémoniques incontestables, en violant systématiquement le Droit International et la souveraineté des Nations*, en s’érigeant comme « Gendarme du monde » au mépris des décisions rendues par les Nations-Unies. Les guerres de conquête dans lesquelles la France est entraînée sont sont contraires à tous les engagements juridiques et philosophiques de la France, et contraire enfin à ses intérêts stratégiques*.
Hollande, un très bon élève atlantiste qui méritait une récompense pour bons et loyaux services
L’atlantisme de François Hollande et son soutien au gouvernement israélien ne date pas du dernier Chabbat. Frédéric Encel, spécialiste des relations internationales plutôt acquis à la cause du gouvernement israélien, le rappelait en ces termes : « Du temps où il était premier secrétaire du Parti Socialiste, Hollande a toujours été le chef social-démocrate le plus favorable à Israël. » et « Il existe chez le Président Hollande et les poids lourds du gouvernement une tendance qui a toujours considéré la sécurité d’Israël comme prioritaire »*
Néanmoins, le degré de cette orientation est une première historique. Il est évident que la France a rompu avec toute exigence vis à vis de l’Etat hébreu sur les questions de colonisation, de réponse militaire.
Sur la question de la relation avec la Russie, la position extrêmement rigide du gouvernement français a surpassé les attentes de Washington en la matière. Sur la question iranienne, l’attitude de Laurent Fabius fut exemplaire aux yeux de Tel-Aviv*. Paris a eu également le grand « mérite » de soigner ses relations avec les pétromonarchies du Golf, alliées historiques des Etats-Unis, au détriment d’un dialogue avec les Etats et les peuples ayant une histoire en commun avec la France: Syrie, Liban, territoires palestiniens.
Aussi, François Hollande s’est lancé à corps perdu dans la bataille en Syrie. Il était même sur le point d’attaquer le gouvernement syrien par des bombardements au profit des groupes terroristes qui constituent l’immense majorité de ce que l’on appelle l’ « opposition ».
Aux naïfs qui prétendraient qu’une adhésion à l’OTAN n’est pas en contradiction avec une politique étrangère indépendante et équilibrée nous présenterons l‘article 8 du traité de l’OTAN* :
« Chacune des parties assume l’obligation de ne souscrire aucun engagement international en contradiction avec le traité« 
Comparons maintenant la déclaration de Varsovie du 9 juillet 2016* et les déclarations de la Fondation. La première émane de l’OTAN, traite de la sûreté transatlantique :
« Nous sommes solidaires, et nous agissons ensemble, pour assurer la défense de notre territoire et de nos populations, ainsi que de nos valeurs communes. Unies par notre lien transatlantique immuable, et par notre attachement à la démocratie, aux libertés individuelles, aux droits de l’homme et à l’état de droit, l’OTAN continuera d’œuvrer en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité des territoires de l’Alliance »*.
Voici un extrait du préambule de la Charte fondatrice de l’OTAN : « Déterminés à sauvegarder la liberté de leur peuple, leur héritage en commun et leur civilisation fondés sur les principes de la démocratie, les libertés individuelles, (…), Soucieux de favoriser dans la région de l’Atlantique Nord le bien être et la stabilité. Résolus à unir leurs efforts pour leur défense collective et la préservation de la paix et de la stabilité« 
Vous souvenez-vous de la formule de la Fondation pour récompenser François Hollande ?
« Pour son leadership dans la sauvegarde de la démocratie et de la liberté dans un moment d’attaques terroristes et pour sa contribution à la stabilité et la sécurité mondiale« 
N’y a t-il pas une grande proximité dans les éléments de langage?
En définitive, Hollande aura œuvrer pour la sauvegarde des valeurs atlantistes de « démocratie » et de « liberté » et à la sécurité et la stabilité des territoires de l’Alliance.En ce qui concerne les peuples et les nations qui ne composent pas ce territoire, les problématiques sont différentes.
Rappelez-vous que le 13 mai 2015, à la réunion d’Istanbul, les dirigeants de l’OTAN chantaient « We are the world », un humanisme révolutionnaire tout relatif*.
Quant aux peuples et aux Nations qui ne se reconnaissent pas dans cette philosophie politique, pourquoi ne pas créer une Fondation Appeal of Conscience for the Rest of the World, qui récompenserait Hugo Chavez – à titre posthume – ou Vladimir Poutine pour sa contribution à la naissance d’un monde multipolaire ?
La remise du prix serait-elle retweetée comme pour François Hollande par l’ambassade des Etats-Unis en France* ? Rien n’est moins sûr.
Bien souvent, ces organisations (ONG, Fondations) jouent le rôle d’éclaireur en faveur de la machine de guerre américaine*. Souvenons-nous de l’invention du « devoir d’ingérence » puis du « droit d’ingérence » sur l’autel du Droit Humanitaire*. Souvenons-nous également du rôle que jouent ces organisations dans la déstabilisation d’Etats souverains opposés au système mondialiste et capitaliste, qui, pour citer Jacques Chirac, ne « s’exporte pas dans un camion blindé ».
PS : Suite à une étude attentive des pays dans lesquelles la Fondation oeuvre, nous pensions trouver – compte tenu de son intérêt pour le dialogue inter religieux, la paix et les conflits ethniques – l’Etat d’Israël, berceau des religions monothéistes et foyer de tensions qui justifient régulièrement la mobilisation vaine des Nations-Unis. En vain. Nous avons tenté de joindre la Fondation pour comprendre cette absence, la Fondation n’a pas donné suite à nos demandes.
Think Tank Averroès
Point sémantique
 
Oligarchie : Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d’individus ou de familles, à une classe sociale restreinte et privilégiée.
Mondialisme: Attitude qui consiste à considérer tous les peuples comme dépendants les uns des autres ou constituant une seule communauté humaine. Idéologie qui prône la disparition des Etats-nations comme cadre d’administration politique et de référence identitaire au profit d’un Etat mondial. Le choix de sa capitale fait l’objet de rudes débats.

Il est temps de partir, vieux camarade

Thoughts of the past

Instinctivement, on a beau penser que le Royaume-Uni a toujours fait partie de l’Europe, en pratique, les choses sont bien différentes. Remettons-nous dans le bain : le Royaume-Uni intègre la Communauté Economique Européenne (CEE) en 1973 après un référendum approuvé par 67% des britanniques. Déjà à cette époque, certains sont farouchement attachés à leur indépendance – on pense tout particulièrement à la branche la plus à gauche du Labour Party. Michael Foot, leader du parti à l’époque, soutient la sortie du RU dans le manifeste de 1983. Ils avaient d’ailleurs prévu une sortie immédiate de la CEE dès que le Labour Party reprendrait le pouvoir.                    « Même si la géographie et l’histoire ont inscrit l’Angleterre en Europe, la CEE n’a pas été conçue pour nous et notre intégration ».
Un peu plus de cinq ans après, ce ne sont plus les travaillistes qui remettent en question la place du RU dans la CEE mais les conservateurs. On pense tout de suite au « I want my money back » de Margaret Thatcher, le fameux coup de gueule poussé par la première ministre considérant à l’époque que la contribution britannique était largement supérieure à ce qu’elle recevait, notamment en ce qui concernait la PAC. Le fameux rabais britannique est accepté en 1984 équivalant aux deux tiers de l’excédent versé à l’Union par rapport à ce que le Royaume-Uni perçoit. Huit ans après, elle réaffirme de nouveau son opposition à une Europe fédérale en refusant la monnaie unique et obtient une clause d’exemption : le « opt-out ».
Les années 2000 ne marquent malheureusement pas l’apaisement des tensions et des désaccords entre l’Union Européenne et les britanniques : Tony Blair propose de soumettre à référendum la future constitution de l’UE en 2004 mais se ravise peu après, en 2008 le centriste Nick Clegg demande un référendum sur l’appartenance à l’UE, UKIP (UK Independance Party) – ou la branche populiste du Parti des conservateurs – demande eux aussi un référendum. David Cameron, actuel Premier ministre, pris dans les jeux de pouvoir de la politique britannique, teinte son discours d’un certain euroscepticisme et en va même jusqu’à proposer une date pour un référendum sur le maintien du RU dans l’UE : 2017.

Would a Brexit break Britain?

La situation actuelle
 
Après un Conseil européen consacré à cette question en février, David Cameron a annoncé que le référendum aura lieu le 23 juin 2016. Le 15 novembre 2015, le gouvernement britannique a présenté ces conditions :
1. Limitation des aides sociales pour les nouveaux migrants issus de l’UE
2. L’Euro n’est plus considéré comme la monnaie unique de l’UE
3. Une plus grande libre-circulation des capitaux  et une règlementation européenne amoindrie
4. Volonté de revoir les traités concernant la supranationalité de l’UE
« Je suis convaincu que nous serons plus forts, plus en sécurité et en meilleure posture à l’intérieur d’une Union européenne réformée » David Cameron
Quel modus operandi après un éventuel Brexit ?
Il est possible d’après l’article 50 du traité de l’UE (TUE) qu’un Etat membre sorte de l’Union – il doit notifier son intention au Conseil Européen. Une fois la chose faite, les deux parties négocient les modalités de retrait, modalités qui se doivent d’être approuvées par le Parlement européen.
L’UE perdrait l’une de ses trois grandes puissances, une des plus importantes places financières au monde et le premier partenaire diplomatique des Etats-Unis. Néanmoins, les conséquences pourraient être bien plus lourdes pour le RU. En effet, l’Angleterre serait amenée à remettre en cause ses relations avec l’Ecosse, indépendantiste et europhile puisqu’un second référendum sur la sortie de l’Ecosse du Royaume-Uni pourrait avoir lieu en cas de « Brexit ». De plus, cette éventualité affecterait également sa politique extérieure, pas seulement pour ce qui est des relations avec l’UE mais aussi celles avec tous les autres pays. Enfin, d’un point de vue purement économique, le « Brexit » coûterait 100 milliards de livres à l’économie britannique ainsi que détruirait près d’un million d’emploi selon une étude réalisée par PwC et commandée par la CBI, principale organisation patronale du pays.

Il est temps de partir, vieux camarade

L’Histoire montre que les relations entre l’UE et le Royaume-Uni n’ont jamais été au beau fixe. Le Royaume-Uni n’a eu de cesse de remettre en question sont appartenance à l’Union. « La Grande-Bretagne elle-même est une île flottante qui, selon les inflexions de sa politique, se rapproche ou s’éloigne de l’Europe. » d’après Alfred FABRE-LUCE.
On peut alors se demander si l’Union, aussi faible soit-elle aujourd’hui, a besoin d’un tel maillon. Le Royaume-Uni veut une Union à la carte, et menace de la quitter à chaque réforme. Voulons-nous réellement les britanniques dans nos rangs ? Le veulent-ils au moins ? Ne menacent-il pas de vouloir nous quitter juste pour obtenir quelques bonus par-ci par-là ?
« Les hommes disent toujours qu’ils vont partir à l’aube, mais ils le font rarement » Jim Harrison
Lorsque l’on voit qu’au final le Royaume-Uni a plus à perdre dans cette histoire que l’Union, il est difficile de pouvoir défendre ses multiples tentatives de retrait, et d’autant plus difficile d’accepter qu’il y reste. L’Union s’est créée avant tout pour garantir la paix mais aussi la prospérité de l’Europe. L’idée était, comme le disait Churchill, de créer les « Etats-Unis Europe », des pays unis, voulant avancer dans la même direction. Si aujourd’hui le Royaume-Uni veut changer de voie, grand bien lui en fasse.