Le trophée des arts en quelques mots

Le trophée des arts en quelques mots

L’association le Trophée Des Arts a pour but d’organiser une compétition artistique inter-écoles qui regroupe plus d’une dizaine d’écoles de commerce, plus de 1 000 étudiants autour d’un événement de 4 jours en Espagne que vous allez créer ! Vous allez devoir gérer le concours en lui-même, mais également l’hébergement dans un hôtel privatisé, les sorties en boîte de nuit, les sponsors et plein d’autres choses… C’est une aventure riche en émotions qui demande un grand investissement ! C’est grâce au dévouement des anciens membres que le Trophée Des Arts se place comme la première compétition artistique étudiante d’Europe !

 

Un concours inter-écoles créatif !

Le concours est composé de plus d’une dizaine d’épreuves en constante évolution selon le mandat et les projets que vous mettrez en place. L’objectif est que tout le monde puisse s’exprimer. Il y a comme épreuves, par exemple, la danse, le théâtre d’improvisation, music concert, art graphique et plein d’autres encore !

L’association est composée de 5 pôles : le pôle évènementiel, communication, relation-écoles, partenariat et trésorerie. Ils sont tous interdépendants ce qui permet de créer une véritable cohésion entre les membres. Alors si tu souhaites évoluer dans le monde de l’art ou de l’événementiel, n’hésite pas ! C’est une bonne première expérience, qui par la polyvalence que tu devras avoir, te permettra d’acquérir une très bonne expérience mais surtout énormément de bons souvenirs !

Si tu as des questions les membres de l’association seront ravis d’y répondre !

Visitez Toulouse à vélo grâce à Paulette !

Visitez Toulouse à vélo grâce à Paulette !

Bonjour Hélène, peux-tu te présenter en quelques mots, nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Hélène Fauveau, j’ai 30 ans et suis Directrice Générale et co-fondatrice de Paulette – Location de vélos. J’ai fait une école de commerce au Canada (HEC Montréal) puis je suis rentrée en France pour faire un Mastère Spécialisé en Entrepreneuriat à l’ESSEC. A la fin de mes études, je suis devenue Responsable Marketing pour un éditeur de logiciel à Paris. Deux ans plus tard, j’ai décidé de me lancer en tant que Freelance en Marketing Digital, avec différents clients (B2B et B2C) dans différents secteurs (cosmétiques, Saas, alimentaire). Depuis janvier 2019, je me concentre à 100% sur la création d’une société de location de vélos spécialisée en itinérance : Paulette.

 

Pourquoi avoir décidé de te lancer dans l’entrepreneuriat et particulièrement avoir décidé de créer Paulette, entreprise de location de vélos ?

L’idée de créer ma société est quelque chose que j’avais en tête depuis quelques années, depuis la fin de mes études Montréalaises. J’ai travaillé sur de nombreux projets, avec de multiples associés et imaginé plein de business model dans différents secteurs (du camping, au logiciel en passant par le dispositif médical). Mais c’est en janvier 2019 que j’ai réellement décidé d’arrêter toute autre activité pour me lancer dans la création de Paulette. Quelques mois plus tôt, je suis partie en vacances pour faire le Canal du Midi à vélo et fut étonnée par la complexité de louer un vélo. En quelques clics, il est possible de réserver une chambre à Bali pour demain mais il faut faire des demandes de devis pour louer un vélo à quelques centaines de kilomètres de chez soi ? La location de vélos est un secteur qui, en 2019, était encore resté très traditionnel. Mon goût pour les activités outdoor et mon expertise en marketing digital m’ont donné envie de creuser sérieusement ce sujet durant l’automne, pour valider à la fin de l’année 2018 mon envie d’apporter quelque chose à ce secteur. L’idée de Paulette était née, il ne restait plus qu’à … tout faire 😊

 

Comment s’est passée la création de ton entreprise ? Quelles ont été les différentes étapes ? Quels challenges/difficultés as-tu dû relever ?

La toute première étape fut la création du business plan, cela consistait pour nous à écrire un document qui nous permettrait de répondre à la question suivante : est-ce que l’on croit suffisamment à Paulette pour créer cette société ? Un business plan est toujours théorique et la réalité ne se passe jamais comme ce que l’on a écrit mais c’est un vrai guide pour toute la suite de l’aventure. On y revient encore parfois, 2 ans et demi après.

Une fois le business plan validé, ce fut très rapide. Ce fut certainement le défi le plus important à relever. La location de vélos touristiques est une activité très saisonnière, il faut être prêt pour le mois d’avril. En démarrant le 1er janvier, cela nous laissait 4 mois ! Concrètement, 4 mois pour : trouver et aménager des locaux, acheter une flotte de vélos, créer un site internet de réservation, mettre en place une stratégie de communication, recruter et former une équipe, trouver les partenaires dans les villes étapes du Canal du Midi. Le défi le plus important à relever mais également une période extrêmement excitante, la deadline était là, il fallait alors sortir cette société de nos PowerPoint et tableaux Excel.

 

 

Comment réussis-tu à promouvoir ton entreprise dans ce milieu qui est très compétitif ?

Le milieu de la location de vélos peut paraitre compétitif mais il faut bien faire la part des choses entre la location de vélos pour la mobilité urbaine et la location de vélos touristiques. La première est bien plus compétitive que la seconde. De plus, nous sommes un véritable réseau d’agences de location et promouvons l’itinérance à vélo, c’est-à-dire la possibilité de prendre un vélo à un endroit et le laisser à un autre. Très peu d’acteurs sont sur ce créneau et c’est cette notion de réseau qui nous différencie.

 

Comment vois-tu l’avenir de Paulette ?

Notre objectif est d’avoir la capacité de proposer notre service sur l’ensemble des grands itinéraires cyclables en France, avec une qualité de service irréprochable.

 

Aurais-tu des conseils à donner aux étudiants qui souhaiteraient se lancer, eux aussi, dans l’entrepreneuriat ?

Le plus important en entrepreneuriat selon moi est la capacité de se remettre en question en permanence. Ce n’est pas parce qu’une solution marche qu’il n’y a pas une meilleure solution. Mais surtout il faut foncer, essayer, se planter aussi mais surtout réessayer. Jusqu’à trouver le projet qui vous donne envie de vous lever le matin et qui donne du sens à tout l’investissement que vous mettrez dedans !

 

Et du coup pour finir, quel(s) parcours à vélo pourrais-tu conseiller aux nouveaux étudiants fraîchement arrivés à Toulouse pour découvrir la ville ou/et les alentours ?

Deux options :

  • Les incontournables de Toulouse, c’est une ville qui mérite d’être découverte sous différents angles. Passez devant ses monuments et bâtiments historiques, perdez-vous dans ses rues colorées, flânez au bord de Canal du Midi, le long de la Garonne ou à la Prairie des filtres
  • Le Canal du Midi, direction Sète, en quelques kilomètres, vous quittez le tumulte de la ville pour pédaler le long des platanes du Canal du midi, au milieu des champs de Tournesol, au son du clapotis de l’eau, déconnexion assurée en quelques heures.

 

 

 

Par Léa MENARD

Cap sur la Sailing Team

Cap sur la Sailing Team

La Sailing Team, c’est l’association de TBS qui s’occupe de promouvoir les sports nautiques aux élèves de l’école et de représenter TBS lors des évènements sportifs étudiants autour de la voile. Intégrer la Sailing Team, c’est prendre part à de gros projets comme le Yachtbreak ou bien la course croisière EDHEC (CCE). Ces 2 grands moments pour l’association le sont aussi pour toute l’école et pendant toutes l’année, l’ensemble des membres de l’association travaillent ensemble pour faire rayonner ton école préférée.

 

Qu’est-ce-que la CCE ?

La CCE, c’est tout simplement le plus grand évènement sportif étudiant d’Europe avec près de 3300 participants qui viennent de 165 écoles en représentant 23 pays différents et 12 000 visiteurs. C’est un évènement historique puisqu’il existe depuis 53 ans, lors duquel les étudiants s’affrontent pendant une semaine sur 3 trophées différents. Tout d’abord le « Trophée mer » qui est le plus important et correspond à la compétition de voile sous forme de manches 2 à 3 fois par jour, le « Trophée Terre » qui est un raid dans la nature et le « Trophée Sable », qui est une compétition de sport sur le sable. Mais ce n’est pas seulement de la compétition, la CCE c’est aussi le village jour et le village nuit pour rencontrer des entreprises mais aussi faire la fête avec des invités exceptionnels comme Feder, Major Lazer ou bien encore Nekfeu.

 

La semaine du Yachtbreak

L’autre grand évènement de la Sailing Team, c’est le Yachtbreak. Il s’agit d’une semaine de voile organisée par les membres du pôle Yachtbreak et ouvert à tous les élèves de l’école, pour découvrir l’univers de voile tout en prenant un maximum de plaisir avec les autres étudiants. Cet évènement se fait en partenariat avec le B3D avec quelques activités en rapport avec le développement durable et la préservation des milieux marins. Mais l’association, c’est aussi un pôle communication, un pôle démarchage et un pôle event qui permettent à l’association de se développer à travers de nouveaux partenariats avec des entreprises ou bien des associations comme lors du challenge KPMG 2021 dans lequel la Sailing Team est arrivée en finale. L’objectif de ce début d’année est de relancer l’association avec des sorties voile en méditerranée et l’intégration des futurs membres de la Sailing Team tout en relançant tous les projets qui n’ont pas pu être réalisés ou bien qui ont été annulés à cause de la crise sanitaire.

 

A bientôt !

 

Petites histoires troublantes toulousaines

Petites histoires troublantes toulousaines

La cité toulousaine porte nombre de surnoms faisant référence à son patrimoine historique et culturel riche. Il s’agit de la ville rose en raison de la couleur caractéristique de ses façades : les Romains en arrivant dans la ville en l’an 14 y font fabriquer de nombreuses briqueteries utilisant toutes la « brique romaine », créée en Palestine à Jericho et qui a cette teinte rouge chatoyante. Toulouse, c’est également la cité des violettes, la fleur emblématique, ainsi que la capitale du rugby pour de nombreux fans du stade toulousain. Si cette ville est remplie d’histoire et a été le centre névralgique de royaumes puissants (royaume d’Aquitaine, les Wisigoths…), du commerce ainsi que de la religion avec l’installation des Cathares elle n’en reste pas moins une cité regorgeant de petits mystères. Des bâtiments hantés aux histoires pour le moins troublantes que renferment ses dédales de rues rosées, Toulouse est une ville bien plus effrayante qu’elle n’y parait, même au coin des places les plus prisées par les étudiants !

 

Les morgues de St-Pi

La place St-Pierre est l’endroit des rendez-vous arrosés, des bars blindés et de la cohue estudiantine mais historiquement c’est un quartier qui foisonne de bâtiments dont certains ont un passé mortel. Sur un bout de la place, l’église St-Pierre-des-Cuisines est la plus vieille église de la ville rose, les plus vieux restes architecturaux retrouvés dans son sous-sol datant de la fin de l’Antiquité. Les fouilles archéologiques nous ont montré que le premier bâtiment, sur lequel a été rebâti l’église actuelle sous plusieurs déclinaisons au cours des siècles avait une vocation funéraire et était construite sur un cimetière. A la fin de l’Antiquité, on se réunissait ici afin de commémorer les défunts dont les tombes envahissaient tout l’espace jusqu’au cœur de la nef. Peut-être leurs fantômes rôdent-ils encore près de Chez tonton, qui sait ? Encore plus troublant, mais le quai de la Daurade juste à côté, l’un des trois ports de Toulouse, était un centre de la pêche toulousaine. Cependant, on n’y pêchait pas seulement des poissons ou du sable pour faire du ciment mais également beaucoup de cadavres, les noyades y étant régulières. Ces cadavres étaient alors entreposés dans une petite morgue sur les quais qui aujourd’hui n’est autre que la buvette « pêcheurs des sables » où l’on peut aujourd’hui consommer des verres et des glaces, on imagine en relative sérénité.

 

La basilique St Sernin, dans le sang et l’or

La basilique St Sernin est le plus haut et le plus vaste édifice d’architecture romane de toute l’Europe mais c’est aussi un bâtiment entouré de légendes très anciennes. L’église porte le nom de son saint patron, St Saturnin, premier évêque répertorié de Toulouse, dont la légende raconte qu’il s’agissait d’un martyr. En effet, vers 250 après J.C., des prêtres païens de Toulouse auraient demandé à St Saturnin de sacrifier un taureau sur l’autel, ce qu’il refusa catégoriquement car opposé à ses valeurs profondément chrétiennes. Les prêtres décidèrent donc de l’attacher à la queue d’un taureau qui courut à toute allure dans les rues de la ville, trainant l’évêque en piteux état jusqu’à sa fin affreusement douloureuse. On suppose que l’évènement a eu lieu dans la rue du Taur, qui rejoint la basilique au Capitole. Mais ce n’est pas tout, la basilique cacherait dans ses sous-sols un trésors gaulois d’une valeur inestimable. La légende raconte que la basilique serait construite sur un ancien sanctuaire gaulois qui se trouvait sur les bords d’un lac sacré qui se serait asséché au fil des siècles. Si il n’y a à ce jour aucune preuve que ce lac et le trésor qu’il renferme aient jamais existés, des habitants du quartier autrefois assuraient entendre des bruits d’eau sous leurs habitations. La rénovation prochaine de la façade de la basilique pourrait être l’occasion pour les chasseurs de magot de réveiller leurs espérances.

 

Le petit château de l’horreur

Assez peu connue des Toulousains, cette bâtisse bourgeoise à l’angle de la rue des martyrs de la Libération et des allées Frédéric Mistral a été le théâtre d’horreurs abominables sous l’Occupation. La maison, aujourd’hui appartenant à des propriétaires privés, a abrité de mars 1943 à aout 1944, le siège de la Gestapo à Toulouse. Devant la maison, la seule trace de son macabre et funeste passé est une plaque commémorative en l’hommage des sept résistants donc les dépouilles ont été retrouvées dans le jardin à la Libération. Nombreux sont ceux qui ont été torturés jusqu’à la mort dans ses caves sombres et dont l’exemple le plus connu est celui de François Verdier (vous reconnaitrez une station de métro de la ligne B), chef régional des Mouvements Unis de la Résistance. Il a subi des supplices innommables sur une durée de 43 jours avant d’être exécuté en janvier 1944 dans la forêt de Bouconne.  Ce n’était sûrement pas les seules victimes, puisque la maison aurait eu au moins deux propriétaires avant d’être cédée aux Nazis, dont une famille juive parisienne, très vraisemblablement dénoncée par le second propriétaire pour récupérer la totalité du bien. Dans les années 1990, le bâtiment a été découpé en quatre appartements, mais aucun des habitants du quartier ne saurait dire qui y réside actuellement.

 

Ces quelques exemples montrent Toulouse sous un aspect pas toujours rose mais qui n’en est pas moins intéressant. Pour pleins d’autres détails insolites, n’hésitez pas à visionner les vidéos Balades à Toulouse de la chaîne Youtube de Toulouse Métropole, elles sont pleines de détails croustillants et, on vous rassure, pas tous aussi perturbants que dans cet article !

 

Par Sarah VAUTEY

 

 

 

 

 

Rencontre avec Pierre Hurstel, nouveau président de TBS

Rencontre avec Pierre Hurstel, nouveau président de TBS

L’équipe de RDVC a rencontré Pierre Hurstel, récemment nommé président de TBS. Déjà très impliqué dans la vie de l’école en tant que Président de la fondation de TBS et Président de TBS alumni, Pierre Hurstel a partagé avec nous son parcours. D’alumni TBS à Président de l’école, découvrons son histoire.

Pouvez-vous vous présenter, nous parler de votre parcours ?

Je suis sorti de TBS le 30 juin 1980. Le 1er juillet, j’entrai chez mon employeur qui était mon prof de finance. Initialement, j’avais une proposition dans une agence de pub, que j’ai abandonnée pour entrer dans le cabinet d’audit de mon prof de finance, EY. J’avais hâte d’entrer dans le monde du travail. J’ai travaillé en finance jusqu’à ce que ma vie bascule : le cabinet a détecté que je m’intéressais au leadership des gens et, dans les années 1990, on m’a réorienté vers des ateliers de management des personnes et donc vers la filière ressources humaines. J’ai fini par être DRH mondial d’EY. Un deuxième changement a eu lieu en 2012 quand j’ai décidé de repartir à zéro, après avoir fait le tour du cadran chez EY. J’ai monté mon cabinet de conseil aux dirigeants « Matière à réflexion » pour aider les hommes et les femmes qui dirigent à avoir un regard sur les autres, sur leur manière de manager.

 

Qu’est-ce-qui vous a amené à vous rediriger vers un tel métier à Impact ?

Il me semble que j’ai toujours eu un métier à Impact. Même quand j’étais auditeur, je vérifiais que la qualité de l’information financière ne soit pas toxique pour ceux qui la consommaient, c’était une forme d’écologie. Ensuite je me suis occupé des hommes et des femmes chez EY, ce qui était pour moi un métier à Impact puisque je travaillais sur la fabrique des leaders. En créant Matière à réflexion, mon but n’était pas d’avoir un impact mais de revenir au plus près des individus parce que j’avais trop perdu le contact avec les hommes chez EY, je ne voyais plus les clients. Cependant, j’ai toujours essayé d’avoir un impact tout au long de ma carrière chez EY.

 

Aujourd’hui avec le recul, quelle est la partie de votre vie professionnelle que vous avez le plus appréciée ?

Ce que je peux vous dire, c’est que j’adore ce que je fais en ce moment parce que j’adore être au contact des hommes et des femmes qui décident pour les aider à faire mieux, à respecter les talents sans tomber dans des routines ou des process. J’aime bien les ramener vers leur raison d’être. Mais j’ai aussi l’impression que j’ai toujours aimé ce que je faisais : quand j’étais auditeur, j’adorais mon métier ; quand j’étais DRH monde, j’adorais ça. Je passais du Mexique à l’Australie régler des problèmes de management. Je crois que j’ai vraiment tout aimé. Je ne m’attendais pas à vivre tout ça en sortant de TBS, mais je l’ai toujours vécu en pleine conscience de l’intérêt de ce que je faisais. J’ai vraiment eu l’impression de vivre une carrière exceptionnelle.

 

En parlant de TBS, qu’est-ce-vous a apporté votre expérience à TBS au sein de votre vie professionnelle ?

Pour commencer, je viens de prépa et je suis typiquement l’élève qui a passé deux ans à bosser et qui était donc persuadé d’avoir HEC. J’arrive donc à TBS après avoir loupé les concours et je vis alors une chose sans égale. Je me fais convoquer par le directeur de TBS pendant un cours, on vient me chercher et j’arrive dans son bureau. Il m’explique qu’il a regardé mon dossier et qu’il comprend bien que, normalement, j’aurais du avoir HEC. Il me dit « jeune homme, c’est avec des gens comme vous qu’on fait les pires déçus de la Terre ». Il me laisse alors le choix : faire partie des étudiants qui passent leur temps à la Cave (ancien Foyer) à ressasser leurs échecs, ou prendre mes responsabilités. Il m’a sorti une phrase dont je me souviens encore 40 ans après : « Croyez-moi, si vous bossez dans cette école, dans 20 ans, vos collaborateurs seront des gens d’HEC », et c’est bien le cas aujourd’hui. Je n’en croyais pas un mot à l’époque. Donc, ce que TBS m’a vraiment apporté, c’est avant tout cette corde que m’a lancée le directeur de l’époque. J’étais parti pour faire partie des buses de l’école, et à partir de là, je ravale ma fierté : je rejoins le BDS et m’intègre dans l’école. Je ne le savais pas, mais rater HEC m’a probablement sauvé. Et 20 ans plus tard, tous mes collaborateurs venaient bien d’HEC.

La deuxième chose que m’a apporté l’école, ce sont quelques cours qui m’ont frappé. Très vite, j’ai su que certains cours n’allaient me servir à rien, mais j’ai adoré des cours comme la finance, le management ou les RH. J’ai découvert une prof de psycho inoubliable, qui nous fait découvrir ce que c’est le mal-entendu, ce qu’est la présence physique d’un leader, etc. Ce sont des choses qui m’ont captivé. Enfin, c’est mon prof de finance qui m’a embauché à la sortie de l’école.

 

Pourquoi avoir finalement décidé de revenir à TBS ? Qu’est-ce-qui vous a donné envie de devenir président de TBS ?

Quand j’ai quitté EY, j’ai décidé que je voulais vivre différemment, et notamment de consacrer deux jours par semaine à du bénévolat. Entre autres activités, je me suis mis au service de l’école, pour la fondation et les alumnis. Puis, il y a quelques mois, le président de la Chambre du Commerce (CCI) m’a proposé de prendre la présidence de l’école. Depuis 120 ans, il n’y avait jamais eu un président de l’école qui ne soit pas président de la Chambre. Or, le président de la chambre actuelle considère que l’école est arrivée à maturité, qu’elle est arrivée à un statut indépendant de la Chambre, donc il faut qu’elle ait un président, lui aussi, indépendant de la Chambre. C’est tombé sur moi. Je prends le pari et je vais me donner au maximum pour que l’école en bénéficie. J’aimerais bien que cette présidence ait un impact.

 

Vous soutenez notamment l’accentuation du rayonnement de TBS Education, son ambition de devenir une société à mission et son engagement pour le bien-être pédagogique, qu’entendez-vous par accentuer le rayonnement de TBS ? Quels moyens allez vous mettre en place pour que TBS devienne une société à mission ?

En tant que Président de l’école, mon rôle est d’aider. Je ne suis pas PDG, mais bien Président du conseil. Il y a donc énormément de personnes qui travaillent déjà sur le rayonnement de l’école qui ne m’ont pas attendu pour mettre en place des plans. Je vais donc tout faire pour apporter de la force et du soutien à la direction générale, au corps enseignant, aux alumnis et aux administrateurs. S’il faut faire venir un grand patron, s’il faut réussir à accorder aux étudiants des entretiens dans les plus grandes entreprises, c’est mon rôle de les aider à y arriver.

Nous avons un plan stratégique qui me fait rêver (plus de diversité dans l’école, bien-être pédagogique). Si je devais y ajouter une chose, ce serait le « care » pour former encore plus des dirigeants responsables, oeuvrer dans la diversité d’inclusion et que l’école devienne « The place to be educated ». Si tout cela se fait, alors je considérerai que j’ai réussi le pari.

 

Bien que la RSE et le DD soient placés au coeur de nos enseignements, on entend encore qu’elle est surtout vue comme une contrainte dans le monde professionnel. Qu’en pensez-vous ?

Selon moi, tout cela devrait s’appeler la RE : la Responsabilité des Entreprises. Il est inéluctable que les entreprises soient plus durables. J’ai même la conviction que ce seront les actionnaires qui le demanderont. Dans les années qui viennent, ils vont prioriser les démarches responsables. Les dirigeants vont aussi devoir se préoccuper des hommes et des femmes qui sont à l’intérieur de l’entreprise pour qu’ils puissent être fiers de l’endroit où ils travaillent. De leur côté, les actionnaires ne pourront pas indéfiniment sous-estimer la question du facteur humain. Aujourd’hui, ils investissent aussi de plus en plus dans des entreprises qui respectent les critères sociaux et environnementaux. L’intérêt n’est plus seulement financer, mais aussi d’attirer les talents. Aujourd’hui, les jeunes diplômés sont aussi intéressés par des entreprises qui respectent ces critères et ils n’hésitent pas à partir si les entreprises ne les respectent pas. Je peux vous citer des noms de jeunes qui quittent leur entreprise parce qu’elles ne sont pas responsables, je peux vous citer des noms d’actionnaires qui arrêtent d’investir dans des entreprises qui ne sont pas impliquées dans le DD. La transition est déjà en train de se passer.

 

Nous sommes très sensibilisés à TBS par la responsabilité des entreprises. Est-ce-que vous pensez qu’il est nécessaire de faire plus ?

Je pense que l’école est en avance sur ce sujet. Mon souhait est que l’on soit complètement cohérent sur ce que l’on fait au sein de l’école pour que cette aventure de la responsabilité sociétale soit la vôtre (aux étudiants). Il faut que ce soit dans l’épaisseur de tous les enseignements, de l’image de l’école. Je veillerai à que ce que vous percevez depuis votre fenêtre soit totalement cohérent avec ce qu’est l’école et qui vous aideront demain à naviguer dans le monde professionnel. Dans cette école, on vous prépare au futur et je pense vraiment que, s’il y a un sujet sur lequel TBS est en avance, c’est celui-là.

 

Un dernier mot pour les étudiants de TBS ?

Apprenez, travaillez. Vous avez une école qui mise sur la qualité de vos cours et sur la manière dont vous apprenez. Ne traversez pas cette école sans travailler et sachez que ce qui vous arrivera ne sera pas planifié. Mettez vous en position d’être au courant des choses et ne vous attendez pas à que ce qui arrive soit un plan de ce que vous aurez planifié. Ce qui vous arrivera de plus beau, vous n’y penserez même pas. Il va falloir entendre les bruits que font les gens, même quand vous n’écoutez pas.

Enfin, dans un monde hyper compétitif, ceux qui savent donner sont ceux qui gagneront. N’hésitez pas à donner à des moments où on s’y attend le moins. Les plus belles histoires entrepreneuriales de ces dix dernières années partent d’un geste de bénévolat. C’est d’abord une réponse à un besoin qui n’était pas monétisée, et qui devient ensuite l’idée du siècle. Dans le cadre d’une journée de la Terre, Nicolas Hulot était invité à l’école et avait dit « à la fin, ce qui restera, c’est ce que vous avez donné ».

 

 

 

Par Elise CASADO