Dialogue de chefs.

2 ans et demi. C’est le temps qu’aura duré le « nouveau monde » de Macron. Même si beaucoup le voyait déjà mort, la crise du coronavirus lui porte un coup mortel et confirme la réalité de ce qu’est la Macronie. Retour sur ces années au pouvoir sous forme d’un dialogue fictif entre Macron, Charles De Gaulle, Napoléon et Jeanne d’Arc.

Avril 2020, Emmanuel Macron sort d’une énième réunion ministérielle sur la crise du Covid-19. Il traverse les couloirs de l’Elysée et soudain dans le salon des Portraits il tombe sur trois personnages en costume, facilement reconnaissables : Charles De Gaulle, Napoléon Bonaparte et Jeanne d’Arc. La surprise est grande, mais le temps semble comme suspendu et d’ailleurs s’installe une atmosphère particulière. Le président n’a pas l’air si étonné de leur présence, s’en suit un dialogue entre ces protagonistes. En voici quelques précieux passages.

« Je suis très troublé de vous retrouver ici chez moi au cœur de la République, commença le président.

– Comment cela chez vous ? rétorqua Napoléon. Ce palais fut construit la République n’existait même pas !

– Sans compter que j’y ai passé bien plus d’années que vous n’y resterez, ajouta le général sur un ton mi-amusé mi-bienveillant.

– A vrai dire, je suis étonné de vous rencontrer, vous êtes des modèles, je me compare souvent à vous et vous êtes moins impressionnants en face que dans l’imaginaire, ajouta le président comme pour se défaire du poids de l’histoire et de ses propres fantasmes les plus fous.

– Mais Emmanuel, vous comparer à nous ? commença Jeanne. Nous avons tous sauvé la France d’un destin tragique, nous nous sommes battus pour elle au risque de mourir, nous avons toujours eu pour idéal cette France que nous mettions au-dessus de tout sauf de Dieu. Et voilà que vous, petit président de la Ve République vous vous comparez à nous ? Qu’avez-vous accompli ? railla-t-elle.

– Vous avez mis cette France dans la rue, à genoux, à feu. Et la voilà dans une nouvelle crise où nous voyons bien que la France a perdu de sa splendeur, vous n’êtes même plus capable de gérer convenablement ce pays alors que vous avez un ennemi invisible ! renchérit Napoléon. Moi j’ai combattu sabre au clair, dans le sang et la poudre pour relever ce pays, moi j’ai consacré ma vie pour elle quitte à y mourir. Moi je l’ai défendu seul face à l’Europe cette Nation pour lui permettre de réussir sa Révolution. Et vous ? vous osez vous comparer à nous ? Tout simplement parce que vous habitez un beau palais doré et que vous êtes escorté par la garde républicaine ? Même cela n’est pas de vous ! ajouta Napoléon plein de fougue.

– Je vous trouve très dur, répondit Macron, sachez que j’ai à cœur d’accomplir la tâche qui m’est donnée. Parfois tout ne réussit pas et je suis ouvert à la critique, je l’entends et je vous comprends comme je comprends d’ailleurs les Français. Mais il faut faire des réformes, parfois, elles paraissent difficiles mais elles finiront par ramener l’unité républicaine que nous chérissons tous, d’ailleurs… il fut soudainement coupé par De Gaulle.

– Oh bon Dieu Emmanuel, épargnez-nous vos éléments de langage. Aux journalistes, mais pas à nous ! dit-il agacé. Même les Français ne supportent plus ce jeu de petites phrases, de lyrisme dans les discours et d’inaction derrière !

– Vous commencez à m’agacer ! lança Macron. Et vous ? L’Algérie, les grands discours télévisés, ce sont également des éléments de langage !

– Mais mon cher Emmanuel, la différence entre vous et moi, c’est que j’étais capable de discours mémorables suivis d’actions. Je ne faisais pas du charabia pour combler un vide qui servait à cacher une chienlit ! Et vous Emmanuel, vous seriez prêt à mettre votre mandat aux mains des Français ? Même à 13% de popularité votre génération reste au pouvoir ! Voilà ce que vous avez fait de ma Ve République, une espèce de bureaucratie de privilégiés qui n’a même plus de lien avec le peuple !

– J’ai compris, j’ai compris, lança-t-il visiblement blessé. Vous ne me croyez pas à la hauteur, vous critiquez de votre position d’observateur, c’est simple, mais moi je suis aux commandes et j’hérite de ce que l’on m’a laissé. Allez-vous plaindre de Sarkozy et d’Hollande.

– Emmanuel, vous allez aussi nous faire ce coup de lâche ? questionna Jeanne. Remettre la faute à un autre pour se donner bonne conscience et mieux assumer une mauvaise gestion ? C’est bien là encore plus tordu que la perfide Albion… Et pourtant je l’ai connue de près.

– Et moi donc, ajouta Napoléon, une pointe de nostalgie dans la voix.

A ce moment, Macron rumine, il marche vers la fenêtre, puis vient s’asseoir. Pourquoi le fustigent-ils qu’a-t-il fait de si mauvais ? Il a quand même réussi à devenir dirigeant de la France, n’est pas suffisant ?

– Moi je l’ai fait, j’assume la charge du pouvoir sur mes épaules.

– Vous voyez Emmanuel, il y a une différence qui marque nos époques. Nous, nous voyions le pouvoir comme un point de départ, un moyen d’arriver à notre fin qui était la grandeur de la France, commença Charles De Gaulle. Vous vous voyez le pouvoir comme une fin. Comment voulez-vous travailler pour la France dans ces conditions ?

– Mais je travaille pour la France, il y a plus de réformes que sous le précédent quinquennat.

– Vous ne saisissez donc pas ? demanda Jeanne d’Arc. Le nombre n’a jamais été gage de qualité. Nous aussi avions réformé, mais c’était spectaculaire dans le sens où cela a apporté de grands changements pour le pays. Ce furent des réformes utiles. Vous, vous réformez en défendant les intérêts de certains et en méprisant le reste du peuple. On ne sert jamais la France en méprisant le peuple ! La France, c’est un ensemble, un tout.

– Vous voyez bien ! Vous venez d’énoncer que vous étiez des réformateurs. Vous êtes la preuve que le progressisme a du bon.

– Vous confondez tout monsieur le président, rétorqua immédiatement Napoléon. Vous confondez progressisme et progrès, vous confondez Nation et démocratie, vous confondez social et socialisme, vous confondez peuple et foule… et le plus grave, vous confondez France et République ! Nous n’étions pas des progressistes monsieur, nous étions des serviteurs de la France pour sa gloire, son Histoire et son prestige. Nous avons fait des réformes, mené des actions ou des batailles parce qu’il était nécessaire de le faire pour sauver la France ! En soi, nous sommes des conservateurs dans le sens où nous voulions faire traverser la France dans l’Histoire et pouvoir transmettre la totalité de ses valeurs aux générations à venir. Et vous ? Qu’avez-vous fait pour elle ? Vous vous dîtes progressiste, vous avez écrit « révolution », vous annoncez sur tous les toits que le nouveau monde est arrivé, et en fait vous avez simplement déconstruit la France, toujours un peu plus, chaque jour un peu plus !

– Vous brisez tout, l’Histoire, la Nation, la culture. Je suis à peine étudiée, voire jamais, renchérit Jeanne d’Arc, et qu’en est-il de Napoléon ? Vous apprenez à le détester à l’école ! Le monde entier est subjugué par la grandeur de ce personnage, un seul pays y est hostile, c’est la France… et je ne parle pas de Charles De Gaulle. Où sont les traces de ses faits d’arme dans les manuels, de sa grandeur, de son énergie et de son caractère si exceptionnel ? Tout ce que vous apprenez aux Français c’est l’Algérie, l’Algérie et l’Algérie ! D’ailleurs vous ne leur apprenez que la misère, la guerre, les erreurs. Vous vous rendre les Français honteux de leur héritage, honteux de leur Histoire pour mieux déconstruire cette Nation.

– Mais vous vous méprenez sur la France, continua Charles De Gaulle. Même brisée, même humiliée, pillée ou détruite, la France renaît toujours. Il y aura un jour où elle pensera toutes les blessures que vous lui avez infligé, un jour où un homme ou une femme surgira pour la sauver. Mais cette personne ce n’est pas vous. Votre seule réussite est d’avoir fait de la France un pays qui a besoin d’aide humanitaire chinoise pour gérer une crise… Un pays qui possède l’arme nucléaire, par la politique que j’ai mené d’ailleurs, mais qui est incapable de produire des masques, ou des tests… Voyez-vous cher ami, j’avais des pensées sombres en voyant la France dans les années 1940 et 1950. Je peux maintenant vous assurer qu’elle n’a jamais été autant à la portée des vautours.

– Vous m’êtes pénibles ! répondit Macron en haussant le ton. A vous entendre tout est simple ! Il n’existe pas de formule magique, vous avez réussi sur des coups de chance, si c’est si simple, donnez-moi la raison !

– Vous ne comprenez pas, dit Napoléon. Le problème c’est que vous méprisez la France, vous détestez son peuple et vous enterrez son Histoire. Soyez responsable, aimez la France plus que votre femme, aimez votre peuple plus que vos enfants et protégez votre Histoire plus que votre or, et je vous assure que vous ferez des merveilles pour celle-ci ! Voyez-vous, la France n’est pas une chose sur laquelle on fait tout et n’importe quoi. La France est fragile et précieuse, mais il faut la manier fermement, diriger la France c’est comme boire dans un verre en cristal avec un gant de fer.

– La France n’est pas une idéologie, on ne la sert pas pour ses intérêts ou pour mettre en avant des petites philosophies de bas étage, continua Jeanne. La France est sacrée, or ce que des hommes ont mis mille ans à construire, vous êtes capable de le défaire en quelques mois. Vous voulez même à tout prix entrer dans l’histoire et faisant fi des traditions vous êtes capable de remettre debout en 4 ans ce qui a été fait en 107 années. Votre haute vision de vous-même vous compare à Jésus ?

– Très bien j’ai compris ! J’ai compris ! Laissez-moi ! Laissez-moi ! Je vous préfère encore dans les livres, laissez-moi tranquille ! hurla-t-il. »

A cet instant, il se réveilla, assis dans un fauteuil du salon des Portraits. Combien de temps avait-il dormi ? Il lui semblait que des heures s’étaient écoulées, et pourtant d’après sa montre il n’y avait qu’une minute qui séparait la sortie du conseil de cet instant précis. Il se releva, retourna au travail, l’air un peu perturbé. Puis il se ressaisit, secoua la tête comme pour écarter un tourment. Il avait du travail, une réforme des retraites à conduire, des pays à faire intégrer à l’Union Européenne et des masques à commander à la Chine.

A. B.

Il s’est passé quoi en mars ?

« Le covid19 ne cesse de progresser », « le covid a aujourd’hui tué… », « Entretien avec un survivant du covid… ». Vous voyez où je veux en venir. Dès lors qu’on allume la télé, qu’on ouvre un journal sur une application ou alors qu’on en lit un, c’est toujours la même chanson. Un rebut. Alors certes le covid a causé des dégâts sociaux, psychologiques et économiques non négligeables pour toutes les grandes puissances mondiales : il y a un avant, un présent et il y aura un après covid19. Bien qu’aujourd’hui le monde tourne au ralenti et les puissances se crispent face à cette menace, à noter que Bill Gates en 2015 lors d’un TedX show avait déjà prédit tout ça, le mois de mars a été riche en informations souvent cachées par le covid. Oui j’aurai pu parler du « Alixday », des propos de Karim Benzema sur Olivier Giroud (entre nous, il n’a pas tort mais bon on ne retient que le moment où il le compare à Mario Kart…) Ou encore de l’anniversaire de Ninho, mais on va rester RDVcorpo et on va faire une synthèse de l’actualité géopolitique de ce mois de mars SANS mentionner une seule fois le coronavirus. 

Voici les principales actualités dans les différentes parties du monde : 

Europe 

▪ L’ancien président de l’Olympique de Marseille Pape Diouf est décédé au Sénégal. C’est un homme respecté dans le milieu du football français qui nous quitte. Il a largement contribué à la renaissance de l’Olympique de Marseille lors de son investiture. Le monde du football lui rend hommage. 

▪ L’entreprise chinoise spécialisée dans les nouvelles technologies (smartphones, tablettes, …) Huawei implantera une usine en France. Cette implantation est une réponse aux pressions exercées par les Etats-Unis. De plus, Huawei espère démocratiser le passage à la 5G partout en France. D’un point de vue économique et social, c’est une opportunité car cela permettrait la création d’emplois et le passage à la 5G. En revanche, certains pays européens voient l’implantation de Huawei comme une menace car la Chine pourrait infiltrer le libre marché européen, si ce n’est pas déjà le cas… 

▪ En Russie, Vladimir Poutine pourrait être élu de nouveau en 2024 et se représenter en 2030. En effet, l’ancienne cosmonaute Valentina Terechkova qui est aujourd’hui députée, a proposé cette possibilité. D’un point de vue législatif, cette motion pourrait passer sans problèmes. Il ne reste plus que l’accréditation du peuple russe. Poutine pourrait donc rester au pouvoir jusqu’en 2036 voire même plus si un nouveau stratagème pour une éventuelle nouvelle élection est trouvé. Cette nouvelle est passée inaperçue pourtant elle est essentielle d’un point de vue géopolitique. En effet, Poutine souhaite rebâtir un « Empire » russe. Il assoit sa puissance aux travers de démonstrations de force en Syrie, en Ukraine, … Les européens se crispent face à cette nouvelle menace. Les relations entre l’UE et la Russie sont très tendues. Moscou voit d’un mauvais œil l’élargissement de l’Union souvent accompagnée par un élargissement de l’OTAN. Moscou fait pression sur l’UE grâce aux minorités russophones présentes dans la majorité des pays de l’Europe de l’Est et grâce au gaz. 20% du gaz importé par l’UE provient de la Russie. Ainsi, Poutine pourrait continuer à faire pression sur l’UE à l’avenir pour réaffirmer la puissance russe. 

▪ Face aux arrivées de migrants en Europe, la Turquie fait chanter l’Union européenne. En effet, la Convention de Dublin signée entre tous les membres de l’Union doit « répartir » l’accueil des migrants entre les divers pays membres en fonction de leurs moyens. La Turquie bénéficiait d’un accord avec l’UE : en échange de l’accueil de la majorité des migrants, l’UE versait 5 milliards d’euros à la Turquie. Mais voilà, la Turquie a décidé d’ouvrir ses frontières avec la Grèce qui avait déjà du mal à gérer la crise migratoire de 2014. Pour la Turquie, cet accord avec l’UE peut lui permettre d’exercer de l’influence sur l’UE en la menaçant. En effet, la crise migratoire a déchiré l’UE à cause des variances de position concernant l’accueil ou non des migrants. La Turquie espère donc déstabiliser l’Union à travers cet acte. 

Amérique 

– L’Argentine traverse une période très difficile. En effet, le pays souffre d’une grave crise économique causée par une inflation record : plus de 50% du PIB. Le peuple argentin montre son mécontentement et sa colère envers son ancien président, Mauricio Macri, en manifestant. En effet, la population a dû se priver de certains achats alimentaires comme la viande, les légumes, … Mauricio Macri souffrait déjà d’une mauvaise image, il était comparé à un « gosse de riche ». Par ailleurs, cette inflation vient du fait que l’Argentine sous Macri s’est engagée à rembourser ses créanciers alors que Christina Kichner, l’ex-présidente, avait constamment refusé de le faire. Le nouveau président Alberto Fernández a annoncé ne pas encaisser la dernière partie du prêt du FMI, soit 11 milliards de dollar, pour éviter d’aggraver la situation. Asie – Aux Philippines, le gouvernement a annoncé un cessez-le-feu. En effet depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre philippin, Rodrigo Duterte, le pays est en guerre contre les narcotrafiquants. Le premier ministre en a fait un de ses axes dans sa politique interne. Cette guerre interne est comparable à celle menée par le Mexique depuis 2012. 

Afrique 

o En Tunisie, il y a eu des élections qui ont porté au pouvoir un nouveau gouvernement plutôt de centre-gauche. Ces élections se sont déroulées dans un contexte difficile. o Les conflits restent très intenses et se poursuivent dans des régions à risque, c’est-à-dire en Centrafrique et en Libye o Un cessez-le-feu a été trouvé au Cameroun. Un conflit se perpétuait au sein du pays car la partie anglophone porté par un groupe séparatiste souhaiterait se détacher du pays. o Le 23 mars 2020, une centaine de soldat tchadiens sont morts après des combats contre le groupe terroriste implanté dans cette région et affilié à Daech, Boko Haram. Cette attaque est une représailles car le chef du groupe terroriste rattaché à cette région a été tué lors d’une précédente attaque. Pour lutter contre ce groupe terroriste, les pays africains commencent à s’organiser. L’Union Africaine qui est une organisation qui réunit aujourd’hui tous les pays africains, demande l’envoi de 3000 hommes sur place. Par ailleurs, d’autres puissances étrangères sont présentes sur place pour lutter contre cette menace comme la France, les Etats-Unis, … 

Moyen Orient 

  • En Afghanistan, la situation géopolitique et sociale reste très délicate. Les meurtres et les combats continuent dans cette zone. 
  • Plusieurs cessez-le-feu ont été prononcés dans la région : au Yémen où une guerre confronte les rebelles chiites centrés au Nord du pays et le gouvernement actuel. Le conflit s’est internationalisé depuis l’intervention de l’Arabie Saoudite dans ce pays en 2015. Un cessez-le-feu a été également trouvé en Syrie. 
  • En Afghanistan, les Etats-Unis et les talibans ont trouvé un accord. Ce n’est pas un accord de paix mais cet accord prévoit le retrait progressif des forces armées américaines postées sur place. Plus de 13 000 soldats sont déployés. Cet accord suit l’annonce de Trump quelques mois auparavant qui voulait retirer la présence de ses soldats au Moyen-Orient et plus particulièrement en Syrie. De plus, cette décision a été motivée par la perte de soldats américains tués en Irak après un raid irakien sur une base américaine. En représailles, les Américains ont répondu par l’utilisation de drones. 
  • Le Liban, pays qui se situe sur la rive méditerranéenne, considéré comme la « Suisse du Moyen-Orient » s’est déclaré en cessation de paiement, c’est-à-dire que le Liban n’est plus capable de rembourser ses créanciers et la dette frôle l’équivalent de 170% du PIB. Les principales causes de cette banqueroute sont la situation économique du pays qui est très délicate, le détournement de fonds par l’élite libanaise et la concurrence entre la monnaie locale et le dollar. 
  • Les combats au nord de la Syrie s’intensifient. La situation géopolitique reste très compliquée et difficile à comprendre car plusieurs acteurs interviennent dans la région. Les forces turques ont décidé d’intervenir en Syrie afin d’obtenir depuis ses frontières une zone tampon de 30km pour protéger ses principaux axes de communication de tout type (oléoducs, …) vitaux pour le pays. Cependant, la mort de 30 soldats turcs sur le front aurait pu envenimer la situation. Les relations entre la Russie et le pays se tendent car la Russie soutient ouvertement le gouvernement syrien en place. Une rencontre s’est déroulée entre les deux chefs d’Etat afin de trouver un accord pour une trêve. En revanche, l’intervention turque pose plusieurs questions. En effet, la Turquie est membre de l’OTAN. Si, elle se sent menacée ou attaquée, le principe de solidarité incite les Etats membres à aider le pays s’il en a besoin. De ce fait, le conflit pourrait s’internationaliser et de nouveaux acteurs pourraient intervenir. 

Comme vous le voyez, le monde vit une période très difficile… Et le coronavirus ne facilite pas les choses. Il est tout aussi important de respecter les gestes barrières et les consignes imposées par le gouvernement. Oui vous pouvez dire que ce n’est qu’une grippe après tout, que ce n’est pas grave, … Pas grave pour vous, mais grave pour des patients à risque. Les hôpitaux sont désormais débordés et pour soutenir les soignants aux premières loges de cette lutte quotidienne, le meilleur moyen d’agir est de rester chez nous. La Fédé a aussi lancé un appel aux dons pour l’hôpital de Toulouse. Ces dons pourraient permettre d’améliorer le quotidien du personnel soignant. Alors n’hésitez-pas à donner. Le lien se trouvera à la fin de cet article. 

Mais ne broyons pas que du noir, il y a aussi eu des bonnes nouvelles ce mois-ci : 

  1. Des cessez-le-feu trouvés dans la majorité des zones à risque
  2. Le retour des « boys », soldats américains, à la maison
  3. L’Ecosse a annoncé le remboursement intégral pour tout achat de serviettes hygiéniques
  4. Il y a 2 semaines, la Thaïlande a ouvert un dialogue concernant la légalisation de l’IVG 

Il est parfois important de ne plus penser à ce covid et de voir ce qu’il se passe ailleurs. 

Prenez soin de vous et de vos proches 

Gui2 

Cher journal

Vendredi 27 mars, 

Onzième jour de confinement

Cher journal, 

Je pense qu’il est difficile de mettre des mots sur ce que nous vivons. Comment définir ce mélange permanent de sentiments, d’émotions et de sensations. Mes journées sont longues, similaires, peu intéressantes. Les activités se font rares et lorsque l’occasion se présente, l’envie s’enfuie.

Je n’ai pas envie aujourd’hui de te livrer mes meilleurs conseils pour lutter contre l’ennui. Je préfère tout simplement te parler, à cœur ouvert, de sujets dont on ne parle pas beaucoup ensemble. Me confier à toi dans cette période de solitude et d’isolement. Juste une conversation entre toi et moi, cher journal. 

Il y a un thème qui m’est cher et dont j’aimerais discuter avec toi. J’ai envie de te partager ma vision de la confiance en soi et du regard des autres. Toi comme moi, nous savons l’influence qu’ont les réseaux sociaux sur nous. Enfin leur poids. Une charge qui pèse constamment sur nos épaules, qui nous rabaisse et cela avec délicatesse et subtilité. Même leur pire vice est si parfait. Je nomme Instagram, lieu du culte de la perfection. J’ai vu naitre Instagram (sans doute comme toi), et j’ai grandi aveuglée par l’illusion de ce que, dans mon idéal à moi, j’appelle la « perfection ». Ce n’est que récemment que nous avons pu assister à une vague de prises de conscience sur les failles d’Instagram. Retouches, angles, filtres, sourires, respirations coupées … Un mensonge si bien construit et embelli qu’on en oublie sa nature. 

J’ai conscience de ne rien t’apprendre de nouveau. Mais as-tu déjà pensé à tout l’impact que cela a pu avoir sur ton rapport à toi-même ? Prends quelques instants et réfléchis-y. 

Concernant ma propre expérience, sans doute liée à ma naïveté, j’ai souvent été obnubilée et émerveillée par tout ce contenu. Est-ce de ma faute ? Est-ce ma naïveté qui s’est encore jouée de moi ou bien l’essence même d’Instagram ? Aujourd’hui, il reste encore difficile pour moi de blâmer l’un ou l’autre. Peu importe, je suis chanceuse d’avoir acquis le recul nécessaire me permettant d’admettre avoir été envoûtée et charmée par ce réseau. 

Avoir confiance en moi a toujours été compliqué, et cela bien avant l’émergence des réseaux sociaux. Instagram n’a fait que pointer au grand jour un manque de confiance mal enfoui et avec lequel j’ai appris à vivre. Je n’ai pas eu le choix. C’était malgré moi. Comment faire face, à l’âge de 15 ans, à ce culte de la perfection ? Un âge si crucial et déterminant dans la construction de soi. Quoi de plus nocif et dévastateur ? 

Discuter de ce sujet avec toi aujourd’hui me permet de t’apporter une vision tout autre du confinement. Saisis-le comme une véritable opportunité. Je m’explique. Le manque de confiance en soi est très souvent lié au regard des autres. Ce regard moqueur, dévalorisant, neutre, aimant … peu importe sa nature, un regard extérieur est toujours perçu comme une attaque personnelle. Il est difficile de recevoir un compliment craignant de son honnêteté et il est d’autant plus inconcevable de l’accepter. Le regard est fatal dans une quête de confiance en soi. Si furtif mais si poignant, si léger mais si intense, si naturel mais si destructeur. 

Victime de ces regards dans ton quotidien, saisis cette situation comme un véritable atout durant ce long et fastidieux processus de confiance en soi. Saisis l’opportunité de rompre avec ton quotidien qui t’oppresse, te juge et te brise petit à petit. Profite de cet isolement pour te retrouver avec toi seul, apprendre à t’aimer et à vivre en harmonie avec qui tu es réellement. Tu n’y arriveras sans doute toujours pas une fois l’isolement terminé, mais tu peux commencer, faire le premier pas sur ce chemin où les embuches y seront nombreuses. Ne cache plus qui tu es, profite de cette vague de body positive et self love qui circulent sur les réseaux sociaux pour en faire une force lors de cette aventure vers une relation aimante et saine avec toi-même. 

Promets-moi d’essayer. 

Je ne souhaite pas signer ces quelques mots. Je souhaite que quiconque puisse s’identifier à ma pensée ; la pensée d’une confinée.

Merci pour ce moment de partage, cher journal.

J’accuse

J’accuse

La lettre C a été élue la lettre du mois ! Chine, Confinement, Covid-19, Corona-Krach… on fonce tout droit dans le Chaos … si ce n’est pas déjà le Cas.

Rassure-toi, je ne vais pas vous parler des mesures sanitaires à prendre pour éviter de contracter le Covid-19…encore moins de ce confinement qui, soit dit-en passant, n’est pas plus mal. Aujourd’hui, je viens vous parler de ce que révèle ce virus sur la société mondiale.

Avant même que je n’aille plus loin dans mon argumentaire, j’entends certains dire « oui nous sommes confinés, nous devons faire des réserves blah blah blah ».  

Oui, je n’en disconviens pas. Oui ! Nous devons faire des réserves, mais surtout, nous devons TOUS faire des réserves ; et j’insiste sur le mot TOUS parce que visiblement, plusieurs ne le comprennent pas.  C’est ainsi qu’en cette année 2020, tout comme Emile Zola en 1898, J’ACCUSE !

J’accuse l’Homme, avec un grand H, de ne plus en être un, lorsqu’une crise survient.

Pour les plus vaillants d’entre vous qui se sont jetés dans l’arène des supermarchés et s’en sont sortis victorieux, le rayon des pâtes, on en parle ? Toujours dans ce même registre, LADEPÊCHE nous propose un top 5 des réactions disproportionnées depuis la propagation de ce virus ; en voici 3 :

  • « Une rixe pour du papier toilette a éclaté dans un supermarché en Australie (…) La vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre trois femmes crier, se battre et se tirer les cheveux pour un gros paquet de papier toilette. »
  • « Un passager du métro de Bruxelles a mis ses doigts dans sa bouche et a semblé étaler sa salive sur une des barres de la rame sous les yeux des autres passagers. »
  • « Un magasin de bières belge a tenté une promotion sur la bière Corona dont les ventes sont en baisse depuis que l’épidémie de coronavirus frappe l’Europe. Le slogan ? « Le vaccin du moment : 2 Corona achetées, 1 Mort Subite offerte (…) ». 

Le Covid-19, nous confronte tous à une même situation et ces 3 différentes réactions nous montrent à quel point nous sommes certes ensemble mais très différents. Doué d’une raison, force est de constater que c’est avec aisance que l’Homme s’abrutit lorsqu’il est face à une crise. Et après ça, on ose prétendre être l’espèce la plus sensée.

J’accuse les scientifiques de complicité.

Selon certains journaux, le Covid-19 se serait échappé d’un laboratoire. Prenez-moi pour une adepte des théories du complot si vous voulez, mais j’ai du mal à comprendre comment un virus aussi dangereux, a pu « fuir » d’un laboratoire. Plusieurs questions me tourmentent : S’est-il fait tatouer un plan d’évasion du laboratoire sur son corps comme dans Prison Break ? S’est-il évadé avec ses frères Covid-18 et Covid-17 ?

Malgré les conséquences mortelles de ce virus, on essaie de dédramatiser la situation sur les réseaux sociaux. On en rigole de ce confinement via des challenges absurdes (clin d’œil au PQ Challenge) sur Instagram et autres, mais le fait est que l’on se retrouve « emprisonnés » pendant que Coco, lui, est libre.  Alors, qui est le véritable coupable ? l’Homme ou le virus ?

J’accuse le gouvernement de créer la psychose.

« Nous sommes en guerre » sont les mots qu’a répété plusieurs fois le chef de l’Etat français, j’ai nommé Emmanuel Macron, lors de son dernier discours.  À ce que je sache, une guerre oppose deux camps, en l’occurrence le Corona versus l’Homme, mais ma question, et je vous invite à vous la poser à vous-même, est la suivante : 

Comment gagner une guerre en désarmant les membres de son camp ? 

Oui, c’est ce que je ressens lorsque je vois des personnes remplir leurs cadis de papiers toilettes ou lorsque d’autres, par insouciance, ou par abus de confiance, se permettent de défier les ordres établis par le gouvernement. C’est à s’interroger sur l’identité de notre “ennemi” : le virus ou notre semblable !

 

Nb : Cet article est à prendre au 2nd voire au 3ème degré, sur ce, le débat est ouvert !

Et le César du plus gros porc revient à…

Les César du Cinéma représentent une cérémonie française qui récompense les œuvres cinématographiques de l’année qui vient de s’écouler. Elle existe depuis 1976 et est organisée par l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma. Elle est comparable à son cousin américain : les Oscars. 

Le 28 février dernier a eu lieu, dans la fameuse Salle Pleyel à Paris, la 45ème cérémonie des César. Cette année, les César ont été couronnés de succès ! Instagram, Twitter, Facebook, … On en parle partout. En effet, un évènement a fait déferler une vague de colère et d’indignation dans le monde du septième art : Roman Polanski, avec son film J’accuse (2020), a gagné le César du meilleur réalisateur et de la meilleure adaptation. À la suite de cette annonce, l’actrice Adèle Haenel a quitté la salle avec rage tout en levant la main et en s’exclamant « la Honte » tandis que le principal intéressé n’était pas venu chercher son trophée ; une absence délibérée justifiée par le fait qu’il «se doit de protéger son équipe, deux cents talents remarquables, comédiens, techniciens, production » et qu’il « doit aussi protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts, appliquant une responsabilité collective d’un autre âge » face aux lynchages et aux manifestations à son encontre qu’il savait qu’il allait subir en se rendant à la fameuse salle. 

Mais pourquoi tant de haine ? Qui est Roman Polanski pour s’attirer autant les foudres de la gente féminine ? 

Roman Polanski est un réalisateur Franco-Polonais qui a connu des moments difficiles non seulement durant sa jeunesse mais aussi dans sa vie d’adulte : il a survécu au ghetto de Cracovie alors que sa famille y a péri lors de la Shoah. En 1969, Sharon Tate, sa seconde épouse, se fait assassiner par des membres d’une des sectes de Charles Manson. Et cela, alors qu’elle était enceinte. C’est à partir des années 70 que les choses dérapent. Le 10 mars 1977, Polanski est accusé d’avoir violé une mineure de treize ans. Il se défend en affirmant que les deux parties avaient consenti à l’acte. Il finit par plaider coupable et est condamné à quatre-vingt-dix jours de prison (il n’en fera que quarante-deux pour bonne conduite). Par la suite, sous la menace d’un nouvel emprisonnement, Roman Polanski décide de quitter définitivement les Etats-Unis pour la France. Mais ce n’est pas la seule affaire qui le concerne. On peut compter au nombre de 10 les autres femmes qui ont été, dans les années 70, ses victimes. Cependant, la question de la véracité de ces témoignages reste d’actualité. Il y a de quoi se poser des questions ! Charlotte Lewis, l’actrice britannique, qui, en 2010, a accusé Roman Polanski d’avoir abusé d’elle, a fini par tourner dans l’un de ses films, faire son éloge et se perdre dans ses explications face aux journalistes. Tout cela sans oublier sa première victime qui dit lui avoir pardonné, affirme que « Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s’est passé après, je choisirais le viol » et qu’elle entretient un contact régulier avec lui depuis 2009. Toutefois, si toutes ses accusations s’avèrent être juste, Roman Polanski est véritablement un violeur qui échappe à la justice depuis près de 43 ans par chance ou/et par calcul. Ces accusations lui ont déjà coûté des opportunités professionnelles comme en 2017, lorsqu’il avait été choisi et avait accepté de présider la cérémonie des Césars : ce qu’il n’a finalement pas fait en raison du mécontentement que cette annonce avait suscité et cela à juste titre.

En France, un viol est condamné par 15 ans d’emprisonnement voire 20 ans – s’il y a des circonstances aggravantes – tandis qu’aux Etats-Unis, la peine encourue pour le viol dépend des Etats mais elle varie entre 3 ans d’emprisonnement à perpétuité ou encore à la peine de mort. 

C’est un scandale que Polanski ait reçu cette récompense et cela pour plusieurs raisons. 

Tout d’abord, parce que les votants au César ont voté pour lui. Mais qui sont les votants ? Les votants représentent un groupe d’environ 4300 professionnels provenant de différentes fonctions du cinéma telles que les réalisateurs, les acteurs et les techniciens qui représentent la plus grande part de ce collège. Ce collège qui, on ne va pas se mentir, manque cruellement de parité et de diversité, a décidé de récompenser l’homme en lui-même en remettant ce César à Roman Polanski. Certains parlent du fait qu’il faudrait y avoir une dichotomie entre l’homme et l’œuvre mais le fait est que le César de la meilleure réalisation récompense l’œuvre et donc son réalisateur car sans lui, il n’y aurait pas eu une telle mise en scène. Or, il ne faut pas oublier que si Polanski avait purgé une peine normale pour son crime de 1977, comme tout homme « banal » sur cette terre, il n’aurait pas été le réalisateur de ce film et qui sait, ce film n’aurait surement pas existé. Par conséquent, J’accuse n’aurait jamais eu la chance de gagner un César.  

Ensuite, parce que c’est un affront pour toutes les femmes qui ont été ses victimes. C’est une insulte à toutes les femmes qui se sont faites violer ou agresser et c’est un message qui leur est envoyé et qui dit :« si vous avez été violées par une personne de pouvoir, vous ne comptez pas. Vous perdrez toujours. ». Charmant. 

Toute cette histoire démontre que le talent et la renommée passe avant la justice et la morale. 

Trois ans après la relance du hashtag #MeToo par Alyssa Milano, cette histoire montre encore le long chemin qu’ont les femmes pour arriver à l’égalité des genres et au respect de la femme dans nos sociétés. Alors que la parole des femmes continue de se libérer, des hommes et des femmes ne prennent toujours pas conscience de l’importance de cette problématique.

LA HONTE !

Mérédith Valgaire