Guerilla de Laurent Obertone : Chronique d’une mort annoncée

Guerilla de Laurent Obertone : Chronique d’une mort annoncée

 

A l’heure ou pullulent les méditations désolées sur le déclin de la France, Obertone prend la tangente, en signant un roman qui fera date et s’est imposé -et cela quasiment sans aucun relais médiatique- comme l’événement de la rentrée littéraire. « Guerilla » nous narre ainsi la chute de la France en temps réel en trois jours,  » l’histoire d’un pays malade qui est soudain confronté au réel pur  » d’après la brève description qu’en fait son auteur pour son éditeur désormais bien connu, RING.

Zemmour -bien qu’on trouve à juste titre sa volonté de voir celle-ci se produire presque suspecte- et les autres chantres de la guerre civile avaient vu juste, leur acuité se confrontant à l’insipidité d’une intelligentisa néo-aristocratique exsangue. La douce France au visage racorni et souffreteux est tombée, en dépit des tristes augures que certains esprits avisés crurent bon de rendre public. La guerre civile a eu raison de la civilisation, de nos institutions, de la morale, de ce siècle contraire aux lois les plus élémentaires de l’anthropologie humaine.
En ce jour, le réel a tué la morale, Le très-très-bien-vivre-ensemble, la tolérance, l’amour de l’autre, l’ouverture sur le monde ont ployé sous le poids -conséquent, si vous voulez vous en convaincre lisez donc attentivement un des pastiches de discours de notre chère gôche écrit avec esprit et brio par Obertone- de leur ineptie. Reste le clan, et la primauté de sa survie, appartenance au clan qui dans « Guérilla » est fonction de notre appartenance ethnico-raciale. Obertone, féru d’anthropologie -je vous renvoie à ses écrits antérieurs-, comprend que l’avènement de la guerre civile empêche toute nuance : à l’empathie se substituent l’instinct de survie et le cerveau reptilien. « Guérilla » narre donc la mort -programmée et à certains égards voulue- d’un pays « si avide de disparaître que le vaincre en était presque insultant « . Percutant, le roman d’Obertone ne saurait s’embarrasser de vaines et frileuses considérations sociologiques et c’est précisément son propos : la « pensée magique » des tenants de la morale dominante, qui a longtemps criminalisé les inquiétudes des rebuts claudicants de la sociale-démocratie, est inefficace face aux balles. Même constat froid et mécanique que dressait le personnage Brevik de l’« Utoya » d’Obertone. Il se trouve que c’est la galerie de portraits que croque avec justesse Obertone qui lui tient lieu d’argumentaire : du colonel retraité, parangon des valeurs traditionnelles et nostalgique de la gloire perdue de la grande muette, de la jeune bloggeuse gauchiste inconséquente, du délinquant de la Courneuve dont le surmoi semble vacillant ou encore en passant par Vincent Gite, prototype du mâle Alpha épousant avec froideur et réalisme la mystique de l’homme seul contre tous. Moins réfléchi -et un peu moins abouti- qu’« Utoya », Guérilla se veut être un livre rédigé dans l’urgence, dans la peur immédiate d’un imminent désastre, un Patrick Calvar (patron de la DGSI) déclarant à propos lors de son audition à huis clos du 24 mai par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre « nous sommes au bord de la guerre civile ».

Dans un monde en tout point similaire au notre, se bornant à nier « l’éternel retour du concret » qu’annonçait Lénine, une descente de police dans une ZUP -appelée dans le roman « Cité Taubira » -le premier livre d’Obertone « La France orange mécanique  » parlait fort à propos du laxisme judiciaire et de l’ensauvagement d’une nation- de la Courneuve vire au carnage. Reste que les forces médiatiques du pays y verront l’ultime expression de « la violence policière » et de « l’état fasciste », lançant une campagne de dénigrement sans précèdent vis-à-vis des corps constitués alors même que des émeutes éclatent dans tout le pays, annonçant une nouvelle ère, celle de la violence irraisonnée. Soit la rencontre entre un monde domestiqué et affadi (c’était le propos de « la France Big Brother ») et un monde resté authentiquement viril, donc sauvage et conquérant : « ce que les barbares appelaient sa fragilité. Depuis qu’il était né, on avait transformé ses angoisses en docilité ».

Scénario que d’aucuns ne souhaiteraient voir se matérialiser, mais qui pourtant, à la lumière de la narration qu’en fait Obertone, apparaît comme crédible, là ou elle ne fut un temps que fantasme lointain d’alcooliques crasseux. Et c’est précisément toute la malice et le talent de l’auteur : même les plus optimistes de ses lecteurs sentent ce frisson glacé -celui de la guerre civile- leur parcourir l’échine, s’interrogeant de vive voix : « Et si ? ». Et si 40 ans de modernité et de libéralisme, qu’on pensait vecteurs de prospérité, consacraient en fait la mort -thématique récurrente dans l’histoire de la pensée européenne, on se souviendra à propos du « Déclin de l’Occident » de Spengler- de la civilisation occidentale ? La fluidité du roman, par ailleurs porté par un souffle post-apocalyptique qui sait éviter les écueils majeurs du genre, lui confère cette crédibilité qui confine au malaise, tant l’enchaînement implacable des événements (difficultés à s’approvisionner en eau, électricité, vivres puis émeutes généralisées, mort du président et enfin panne des réseaux de communications nationaux) est mécanique, bien sentie et implacable.

 

Dès lors, le parallèle avec Soumission s’impose : Dans le premier cas, une France agonisante (« Le Français ? Cliniquement mort. […] Il croit sa défaite glorieuse, son déshonneur digne ») accepte avec résignation sa salvation par une spiritualité forte, virile, accepte le retour à la transcendance, à une vision du monde verticale, ou toute vie humaine n’est possible que dans l’ombre bienveillante d’une divinité tutélaire : Postulat que tout honnête homme ne peut voir que d’un oeil positif, même si cela reste évidemment fonction de son appartenance ethnico-raciale (on conçoit que la perspective d’être remplacés n’est en rien exaltante pour quiconque apte à revendiquer une lignée européenne caucasienne). Soumission heureuse qui laisse présager des jours nouveaux, là ou la chute de la civilisation libérale-libertaire que prophétise Obertone mène au retour de la barbarie que des siècles de processus de socialisation s’étaient acharnés à combattre. Et c’est bien l’histoire de « Guérilla » : Une civilisation -celle des droits de l’Homme- qui se désagrège, laissant place au bruit et à la fureur. La ou la chute de la civilisation aurait pu laisser place à un ordre nouveau bénéfique -on connait l’attachement qu’Obertone expose dans ses trois ouvrages précédents à la hiérarchie naturelle de l’espèce-, soit le retour à l’enracinement, au clan et à la primauté de sa survie, elle sacre au contraire le retour de l’antique bestialité des mâles, que tout processus de sociabilisation -qui est en fait un processus de domestication- s’efforce de combattre : « ce sera la fin de la morale et la fin du verbe. Homo sapiens ne sera plus une espèce protégée ».

 

En fin émule d’Orwell, on retrouve de nombreuses références à 1984 dans Guerilla (en témoigne les citations d’Orwell qui introduisent chaque nouveau chapitre dans « La France Big Brother »), ou Obertone reprend dans ses pastiches de discours la structure langagière : « mal-vivre« , « mal-insertion », « mal amusement« , opposés au « très-très bien vivre-ensemble« , terminologies qui ridiculisent le manichéisme impérial caractéristique des médias dominants. Musellement de la pensée (« arrêt du crime » chez Orwell) qui passe donc par une véritable épuration syntaxique, ce qui est précisément le propre des totalitarismes. Plus de « compatriotes »-« ceux qui partagent la terre ancestrale- étymologiquement, trop clivant, mais des « citoyens », soit le triomphe de la société civile, veule et méprisable sur la juste et nécessaire hiérarchie entre les hommes. Euphémismes médiatiques ( » émotions populaires » plutôt qu’émeutes, « scepticisme sournois« , « putsch moral« ) qu’Obertone tourne habilement en dérision, ajoutant à leur consubstantielle incongruité.

 

Dystopie haletante, volontairement excessif et parfois sibyllin, « Guerilla » laisse songeur, pantois, mets des mots avec justesse sur le plus intime pressentiment que partage un nombre toujours grandissant de nos concitoyens : la France des lumières, autrefois phare de la civilisation, se délite en un ballet absurde de rage, de violence et d’incompréhension mutuelle. Pour ces raisons, je ne saurais que trop vous conseiller la lecture de Guérilla, s’inscrivant dans la continuité d’« Utoya », roman fulgurant auquel nous consacrerons bientôt une chronique.
« D’ordinaire, il louait le vivre-ensemble, mais maintenant qu’il l’avait sous le nez, il lui trouvait une drôle d’odeur. »
L.Obertone, « Guerilla »
Dieudonné, dissection d’une disgrâce médiatique

Dieudonné, dissection d’une disgrâce médiatique

 

Dieudonné, dissection d’une disgrâce médiatique

 

Nous vous proposons d’analyser dans le présent article la mise au ban médiatique d’un artiste dont le talent et le génie n’ont été que rarement mis en cause, y compris par ses détracteurs. Le virage présumément antisémite de cet artiste hors norme a signé une nouvelle ère dans le chantage moral imposé par des organisations dont la légitimité en la matière est nulle ou fortement contestable.

Retrouvez le manuscrit du sketch : http://genius.com/Dieudonne-sketch-chez-fogiel-annotated
Retrouvez la vidéo du sketch : https://www.youtube.com/watch?v=2j7iJhxf8iE

Le sketch se déroule lors de l’émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » animée par Marc-Olivier Fogiel. Dieudonné y incarne un colon israélien extrémiste, il porte un chapeau de juif orthodoxe, des papillotes, une cagoule et un treillis militaire, code vestimentaire qui avait en toute probabilité pour but de rappeler l’alliance objective et intéressée des israéliens les plus orthodoxes et d’une certaine droite Sharonienne.

Prélude à une ostracisation la plus totale des médias français – qui camoufle par ailleurs un authentique racisme latent, Pascal Bernheim, triste sire, avait cru bon de rappeler « c’est un nègre hein ». Dieudonné, qui, après avoir incarné le Hérault de l’antiracisme, se vit attribuer le très honorifique titre de « cerveau malade » ! Ou comment un sketch de quelques minutes fit d’un génial comique antiraciste un apologète de l’eugénisme nazi ! Tentons de décrypter les dessous de ce qui ressemble de très près à une censure d’Etat, bafouant ainsi en toute impunité la plus élémentaire liberté d’expression. Même liberté d’expression qui fut glorifiée peu après Charlie Hebdo, notre Manuel national nous rappelant qu’il ne saurait y avoir de sacré dans notre société laïcisée, mais s’autorisant tout de même à réaffirmer « le caractère sacré de la Shoah », hasardeux paradoxe qui ne fait que participer de la confusion régnante.

Rappelons avec un peu de sérieux pour ceux qui pensent que Dieudonné est un sympathisant des thèses hitlériennes qu’étant métisse, c’est à dire issu de deux identités raciales différentes, il ne saurait être un partisan de ce paganisme de la race que fut le régime national-socialiste.

En premier lieu, on notera une reprise de la terminologie néo-conservatrice dans le sketch : « milieux intégristes », « fondamentalisme », axe du bien », Dieudonné les tournant en dérision pour en souligner l’absence de sens et la bêtise partisane.

Osons un bref décryptage du contenu de l’intervention de celui qui fut un temps reconnu par ses pairs comme le meilleur d’entre eux tous, avant de venir grossir les rangs de « l’axe du mal », reste à savoir si le retournement de veste inédit des humoristes français sur l’affaire Dieudonné exprime un véritable désaveu ou bien une nécessaire soumission à un ordre moral coercitif  :

« Fondamentalisme sioniste » : association de termes que n’oseraient jamais nos chers médias nationaux, mais qui pourtant a bien une réalité géopolitique : force est de constater que le projet de Grand Israël d’une frange de la droite israélienne résulte d’une lecture littéraliste -donc intégriste- de l’ancien testament, messianisme se réalisant par l’expansion territoriale et la colonisation, au nom d’une idéologie politico-religieuse, le sionisme. Herlz lui-même dans son « Der Judenstaat » réaffirme que le sionisme en tant que projet nationaliste et politique se veut accomplissement de la parabole de la terre promise. Or, il se trouve que du point de vue du droit international on ne peut fonder un Etat-nation sur la base d’une révélation, soit la barrière infranchissable entre droit et projet mystico-religieux.

« Pour des raisons qui me sont purement professionnelles…Enfin spirituelles ». Notre humoriste préféré nous rappelle ici à quel point il est avantageux et rémunérateur dans le milieu culturo-mondain d’afficher une solidarité à toute épreuve envers le peuple palestinien et ses souffrances. Gageons que l’honnête homme (Rony Brauman en est un exemple probant) saura s’étonner de la partialité des médias traditionnels -ainsi que de la classe politique française-, qui dans son immense majorité semble acquise à la cause du gouvernement israélien. Taquinerie certes provocatrice, mais qui sur le fond est relativement inattaquable, tant les soutiens affichés à la Palestine se font épisodiques dans les médias de masse.

« Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste ». Référence explicite à Bush et à sa croisade néo-impériale, manichéisme guerrier qui ne laisse que peu de place à la diplomatie et à la concertation… Dieudonné rappelle ici l’inanité de l’idéologie du choc des civilisations, nous vendant une vision du monde que nous ne bornerons à qualifier de « binaire », critique du Bushisme que notre intelligentsia de gauche a formulée à maintes reprises, mais qui, lorsqu’elle émane d’un comique métisse, semble être proscrite. La encore, rien de pénalement répréhensible.

« Qui vous offrira beaucoup de débouchés et surtout le seul axe qui vous permettra de vivre encore un peu ». Loin d’être une sulfureuse boutade sur la surreprésentation de la communauté du livre -nous vous laissons le soin de visionner l’intervention d’Elisabeth Levy à ce propos- dans les médias français, Dieudonné, en fin humoriste s’inscrivant dans la droite lignée de Desproges, évoque ici une réalité sue mais tue de tous : toute imprudence sur le conflit israélo-palestinien est instantanément synonyme d’omerta médiatique et de « condamnation ferme » de la part de la classe médiatique.

« J’encourage les jeunes gens dans les cités ». Osons supposer qu’il s’agit ici d’un pastiche d’une allocution d’un académicien -Finkielkraut-, dont Dieudonné croquera par ailleurs un portrait corrosif dans son excellent « débat sur le sketch polémique »- exhortant les jeunes français de ZUP issus de l’immigration à considérer d’un œil bienveillant les vues du gouvernement Sharon ! Soucieux comme à notre habitude d’éviter toute polémique stérile, nous nous contenterons ici de citer Rony Brauman, donnant la réplique lors d’un débat télévisé au raffiné et conséquent Arno Klarsfeld : « on ne peut pas demander aux palestiniens d’être sioniste, il y a quelque chose d’assez extravagant dans cette demande ». Reste que Dieudonné soulignait ici toute l’absurdité de ceux qui demandent aux jeunes issus de l’immigration de voir d’un œil bienveillant le projet sioniste -ce qui n’implique en aucun cas des affrontements communautaires en France-, ce qui ne constitue la encore en rien un motif de condamnation pénale.

1er constat : aucune mention des citoyens français de confession juive, aucun appel à une quelconque politique discriminatoire vis-à-vis de ceux-ci, aucun appel à la haine, soit rien qui ne rentre dans le cadre légal et juridique de « l’antisémitisme », reste à donner à ce dernier un stricte cadre de définition, plutôt que de laisser celle-ci au bon vouloir de lobbys belliqueux et anti-républicains. Flou du propos qui participe de l’amalgame entre défiance vis-à-vis de la dérive droitière, racialiste et militaire de la politique israélienne et authentique antisémitisme, qui resterait par ailleurs à définir, tant l’usage à outrance de cette terminologie l’a vidé de toute pertinence à notre époque ou toute discrimination d’Etat est proscrite.

Antisémitisme qui par définition renverrait à une hiérarchisation racialiste qui semble plutôt appartenir au 20 ème siècle (les pamphlets de Céline en sont une éclatante démonstration), tant la notion même de « race » est débattue et discréditée aujourd’hui. Antisémitisme racial auquel aucun des éléments du sketch de Dieudonné ne peut être rattaché, puisque celui-ci ne fait mention d’aucune race, mais caricature l’archétype du colon israélien. Antisémitisme qui ne serait d’ailleurs être confondu avec une certaine tradition judéophobe de l’Eglise catholique (pour de plus amples précisions, nous vous renvoyons à l’excellent ouvrage de B. Lazare « L’antisémitisme: son histoire et ses causes », ou encore au chapitre que lui consacre D. Losurdo dans son « Le langage de l’Empire »).
Dès lors, il apparaît que si l’on se tient en toute probité à l’acceptation historique du terme « antisémitisme », Dieudonné ne saurait en rien se voir accuser d’être un propagateur de ce dernier dans son intervention chez Fogiel. Pourtant, ce dernier s’est vu ostracisé des méfias français et traîné en justice pour cette dernière, au mépris du bon sens et de la raison, puisque comme nous avons cru utile de le rappeler, aucun élément de de l’intervention de Dieudonné ne font de lui un apologète de la haine anti-juive.

2 ème constat: Le sketch est particulièrement décousu -et pour cause, il fut écrit très rapidement par Dieudonné dans les coulisses avant son entrée sur scène-, et ne serait en aucun cas tenir lieu d’argumentaire politique, là ou nos révérés censeurs et faiseurs d’opinions n’ont cesse de nous répéter de la même voix nasillarde que Dieudonné n’était plus « un humoriste, mais un homme politique ». Ne reste donc que la malhonnêteté intellectuelle et l’orthodoxie morale pour condamner une production humoristique de trois minutes. Ou peut-être s’inscrit-on dans le cadre du délit d’opinion, qui, il est d’usage de le rappeler à quiconque aurait des sympathies pour l’implacable catalan, est interdit par l’article 10 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuse, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi ».

3 ème constat : Dieudonné fut poursuivi après ce sketch par la LICRA, l’UEJF et par le Consistoire israélite de France pour « diffamation raciale », mais se vit relaxé en première instance puis en appel en avril 2005, et réaffirme avoir crié « Israël » et non « Israheil » à la fin de son intervention. La Cour lui donnera raison, précisant que les propos formulés à la fin du sketch ne sont « en toute hypothèse pas Israheil ». Reste qu’il fut blanchi en cassation le 3 avril 2007, confirmant par la-même décision de justice que ce sketch n’était pas antisémite.

« Qui fixe les limites de la liberté d’expression ? C’est pas moi, on est d’accord, je fixe rien du tout. D’ailleurs c’est pas moi, c’est personne, c’est l’Histoire,  l’Histoire avec un grand H ». Dieudonné, extrait de « qui écrit l’Histoire », tiré de son spectacle « Mahmoud ».
Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Si la candidate de Wall Street, de l’Establishment politique, économique, militaire et médiatique a été défaite, alors à qui appartient la victoire de Donald Trump ? Au peuple américain.

 

« Il est désormais temps de fermer les blessures de la division et de nous réunir en un seul peuple (…) il est temps pour nous de nous rassembler en un peuple uni » Donald Trump, première prise de parole après son élection.

Peuple : masse informe aux mains rêches et calleuses, aux faciès putrides et aux gueules béantes. Agrégat souffreteux dont aimeraient fort bien se débarrasser nos tenants du grand capital et leurs savants montages transnationaux. Gageons qu’au paradis Bukowski doit exulter, la choppe à la main et la cibiche au bec : Le capitaine est parti -comprenez Obama- et les marins se sont emparés du bateau. Prolétaires WASP errants, rebuts de la mondialisation,tous Average Joes ventripotents terrassés par une mondialisation dont ils ne veulent plus, réduits à n’être plus « qu’un pas grand chose » dans une Amérique aux allures de contes de la folie ordinaire.

Trump, l’homme que vous haïriez aimer. Grandiloquent, outrancier, incontrôlable -et c’est plutôt rassurant, dans une Amérique minée par l’influence toujours grandissante des néo-conservateurs-, son élection est un authentique crachat aux visages affadis des satyres de l’idéologie dominante, qui n’ont eu cesse de prêcher le mépris des humbles et des nécessiteux, tous petites gens, qui, il est de bon ton de le rappeler à ceux dont la conscience sociale se résume aux applications de rencontre, assure la production de richesse et de valeur.
Victoire qui sonne comme la revanche de ce brelan d’excommuniés, dont Michael Moore s’était fait fut un temps le porte-parole, avant de céder aux sirènes impériales (cf son retournement de veste aberrant et soutien de dernière minute à la candidate Clinton).

D’un candidat l’autre. Risible ballet médiatique et déclarations creuses qui sonnèrent comme autant d’épitaphes d’un establishment exsangue, ployant sous le poids de ses propres compromissions. Pourtant, mégères, succubes et autres sorcières avaient urné- a défaut d’ovuler, puisque ces féministes raffinées considèrent la maternité comme une aliénation !- correctement, appelant à boycotter Donald « la bête immonde » Trump. Analystes malingres et béotiens condamnèrent d’une même voix l’homme d’affaires, un philosophe ayant pignon sur rue dans nos vertes contrées -BHL, pour ne pas le nommer- se fendant même d’un édito dans « Le Point » (reste à savoir ou il peut se le mettre désormais…) expliquant que la victoire de Trump était impossible ! Ultime prophétie d’un ordre médiatique qui n’a plus rien à nous offrir d’autre que son agonie.

Ce jour d’élection restera comme celui ou l’écho des soliloques des pauvres et des déshérités parvinrent enfin à l’establishment. L’éternel retour du concret.

 

Des oligarques de Wall Street aux cœurs déchirés par une douleur démocratique aiguë, des directeurs de rédaction de grands journaux en position latérale de sécurité, des cadres supérieurs dont le mépris de classe s’étale au grand jour de ce sombre hiver, des responsables d’associations LGBT qui lancent dès à présent des études comparatives entre les régimes nord-coréens et américains, des architectes du Chaos permanent, au Pentagone, qui se cachent sous les tables pour verser quelques larmes de crocodile.
Comment pardonner la bêtise des classes moyennes américaines, paupérisées par la mondialisation et son catéchisme libre-échangiste, (usées par le chantage moral qu’elles subissent au quotidien dans les médias de masse)? Le dressage anthropologique, éducatif, médiatique n’a pas eu raison du purulent patriotisme, de l’enracinement malodorant, des valeurs traditionnelles de ces couches frappées de maladies infectieuses qui rappellent indubitablement les heures les plus sombres de notre Histoire convoquées par des petits-bourgeois pantouflards convaincus de leur haute vacuité intellectuelle et morale.
Définitivement les américains doivent manquer d’intelligence et d’éducation pour préférer le « sexisme » à la promesse d’un conflit militaire mondial avec la Russie, pour préférer un programme national à un programme mondialiste, pour préférer un monde multipolaire à un monde terrorisé par la machine de guerre américaine.
Forts de ce constat, nous pensons qu’il est urgent de remettre en ordre un certain nombre de faits totalement occultés par ceux qui, dès ce matin, se sont noyés dans une suffisance et un esprit analytique à tout le moins indigent, quand il n’était pas totalement absent. Nous nous étonnons du fait que la collusion totale et le consensus éhonté entre les milieux médiatiques, politiques et financiers américains-européens ne soulève aucune question sur la valeur réelle et la signification de cette présentation binaire des candidats. N’y a t-il pas déjà un problème démocratique à ce qu’une seule et même opinion soit relayée dans nos aimables médias propagandistes ? Que pourrait démontrer une analyse objective dépourvue de quolibets ressassés jusqu’à satiété ? Il ne doit donc pas exister un débat démocratique, il y a un unique format de pensée acceptable, sorti de celui-ci, les idées sont rances et sentent le souffre dans la bouche de ceux qui éructent et prêtent allégeance au Mal.
Commençons par ordonner nos priorités intelligemment dans notre appréhension de cette élection. En premier lieu, il s’agit de dire qu’il n’y aura évidemment pas, au plan intérieur, de catastrophe. Il est évident que si Donald Trump a eu des déclarations hautement provocatrices ou déraisonnables, il jouera la carte du rassemblement. Il n’a pas d’autre choix politique. Ses premières déclarations vont exactement dans ce sens. Il n’y aura pas de « déportation » de musulmans, de latinos et autres minorités chère aux distributeurs automatiques de morale. Il n’y aura pas de code de l’indigénat, d’apartheid ou de ségrégation raciale mais des modifications des lois relatives à l’immigration, certainement, et cela n’a rien à voir avec des mesures tyranniques ou xénophobes. S’il est évidemment impératif que chaque américain, qu’importe ses déterminismes, puisse trouver sa place dans la société américaine, il paraît évident qu’un nombre grandissant d’américains se sent appartenir à l’arrière garde – quand même, M. Valls – de la démocratie américaine, parce qu’il n’a pas d’élément différenciateur à commercer.
Aussi, il convient d’analyser la sociologie de l’électorat de Trump pour comprendre cette élection. Au risque de paraître triviaux, l’électeur « blanc hétérosexuel des classes moyennes » et qui incarne les valeurs traditionnels des Etats-Unis – virilité, morale puritaine, méfiance vis-à-vis du libéralisme irréfréné – trouve refuge dans la ligne d’un Donald Trump ne faisant que peu de cas de la tendance à la politique sociétale des nouveaux droits – homosexuels, féministes, progressistes – qui sont incarnés par Hillary Clinton et sa ligne libérale-libertaire.
Cette élection sanctionne donc un changement de paradigme majeur que notre lectorat semble percevoir, sans toutefois s’en féliciter, ce qui est son plus strict droit. Il n’a échappé à personne que les propositions de fond de Donald Trump ont été occultées par des polémiques souvent directement orchestrées par le camp adverse et des médias complices. Il n’a échappé à personne qu’il est effarant de constater l’abysse entre le peuple et ses aspirations  et les élites mondialisées et progressistes.
L’élection de Donald Trump sanctionne en somme le haut niveau de corruption des dirigeants politiques américains, leur distance vis-à-vis des attentes populaires, ainsi qu’une fracture définitive entre le peuple américain dans sa sociologie courtement majoritaire – enracinement, attachement à la Nation, aux traditions – et des élites hors-sol qui ont totalement abandonné ces sujets au profit de préoccupations sociétales – et non sociales – telles que l’Environnement, la représentation des minorités, le féminisme etc. Le catéchisme social-démocrate libéral-libertaire, sans-frontièriste, ne fonctionne plus, malgré des moyens de propagande inégalés. C’est un choix de civilisation qui était proposé au peuple américain. Il y a répondu en décidant d’en changer.
Reste à ajouter que Trump s’est inscrit cette campagne durant dans la tradition viriliste républicaine, stratégie de communication qu’avait déjà employé Bush Junior, opposant à l’Amérique New-Yorkaise féminisée et décadente le mythe du cow-boy conquérant et solitaire, ou tout signe de raffinement de la pensée ou du langage est vu comme autant de preuves d’un manque de gonades. Osons affirmer que voter pour Trump a été vu par l’Average Joe-le mâle blanc américain de la classe moyenne- comme une délivrance face à un féminisme castrateur et à une mondialisation qui l’a appauvri et relégué au simple rang de chomeûrs ou de travailleur servile du tertiaire. Retrouvant ainsi une virilité – bien réelle mais également de substitution-, le mâle blanc moyen a donc en toute logique plébiscité Trump, qui incarne -qu’on le veuille ou non- une certaine virilité tapageuse et décomplexée,droit à la fierté sans apparat que les idéologues du progressisme lui ont ôté.
En second lieu, il s’agit de rappeler à notre lectorat – français, par essence – qu’il est crucial, au delà de la politique intérieure des Etats-Unis, de s’intéresser aux répercussions qu’aura cette élection sur l’état du monde en général et sur l’Europe et la France en particulier.
Ces répercussions seront probablement majeures. C’est bien là qu’il y a lieu de saluer le programme de politique étrangère de Donald Trump et de mesurer son écart avec les folies guerrières de son ex-concurrente.
L’urgence géopolitique consiste actuellement à renouer un dialogue constructif avec la Russie, sous peine d’un conflit majeur et direct à venir,d’aucuns parlaient d’un risque de troisième guerre mondiale non négligeable. Le président Trump est l’homme de la situation en la matière, il a promis d’entretenir des relations apaisées voire cordiales avec son homologue russe. En tant que la France est dans l’OTAN, elle aurait probablement eu à assumer d’entrer en conflit avec la Russie si les lobbys de Wall Street et du complexe militaro-industriel avaient pu placer Hillary Clinton à la tête des Etats-unis.
Une escalade militaire dans ce conflit aurait pu mener à une guerre d’ordre nucléaire, cela était anticipé par tous les Etats-majors des chancelleries occidentales.
Si Trump parvient à résister aux pressions du Pentagone, des agences de Renseignement et des lobbys les plus belliqueux, nous sommes garantis de sortir de cette phase de confrontation avec la Russie, puissance qui participe de la renaissance d’un monde multipolaire et équilibré, susceptible de décourager toutes les actions hégémoniques unilatérales qui ont eu cours depuis la chute de l’URSS.
Il est désormais possible que les conflits impliquant les Etats-Unis et la Russie trouvent des sorties de crise honorables, notamment en Syrie et en Ukraine.
Nous traitions des soutiens inquiétants d’Hillary Clinton dans un article précédent, intitulé « Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs ». Nous rappelons que tous les amoureux de la guerre, du sang des peuples et de la domination sans partage des Etats-Unis sur le monde soutiennent Hillary Clinton. Nous estimons ainsi qu’il est hautement immoral de se trouver dans le camp de ceux qui ont pensé ces guerres meurtrières en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs où ces stratèges ont tenté de façonner le Choc des Civilisations.
Fort de sa doctrine isolationniste, il s’interdira toute intervention militaire arbitraire. La doctrine de sa concurrente était exactement contraire à cette aspiration.
Il est donc un grave contresens de dire que confier l’arsenal militaire américain à Donald Trump est le plus grand danger que court le monde. Hillary Clinton était incontestablement la candidate de la guerre et de l’impérialisme de la machine de guerre américaine.
Il y a donc fort à parier que l’OTAN en tant que force agressive soit contrainte dans ses actions illégitimes par une volonté d’apaisement des relations internationales chère à Donald Trump. Cette analyse doit être faite et sue, qu’importe le jugement que l’on porte sur l’homme.
Cette dimension géopolitique, qui concerne la paix et la sécurité internationale ne saurait être subalterne dans l’esprit de nos lecteurs. Cette dimension détermine avant tout jugement moral, notre position réaliste au sujet de cette élection.
Il y a très fort à parier que cette élection aura des répercussions positives dans les relations internationales, en nous éloignant d’un potentiel conflit planétaire qui nous était promis par les chantres de Clinton. Il est probable que les échéances électorales en Europe seront influencées par ce résultat. Les partis politiques qui ne s’inscrivent pas dans l’ordre euro-atlantiste peuvent se frotter les mains, après le Brexit, ils disposent maintenant de la preuve irréfutable qu’un peuple, fut-il celui de la première puissance mondiale, n’est pas systématiquement malléable aux désirs oligarchiques.
La magie de la propagande politico-médiatique en faveur de la battue du jour a été d’entériner les devises orwelliennes qui semblent avoir tant de prise sur nos sociétés moribondes : « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force ».

 Mehdi Brochet.

Fabriquer l’ennemi: historique des attentats et opérations sous faux drapeau (1/2)

Fabriquer l’ennemi: historique des attentats et opérations sous faux drapeau (1/2)

Rappel historique et ampleur du phénomène

« Le terrorisme est d’abord un fait étatique, c’est d’abord le fait de services de renseignement qui utilisent des illuminés, des fanatiques pour mener à bien leurs opérations* » Aymeric Chauprade, Géopoliticien français ayant enseigné à l’Ecole de Guerre.

La quintessence de la civilisation européenne et son principal apport au monde fut la naissance de l’esprit scientifique, sa capacité à produire du doute sur son environnement. A-t-on définitivement rompu avec cette philosophie en produisant une liberté d’expression à géométrie variable, une lutte mortelle contre les productions dissidentes les plus élaborées ?
Nous décidons de vous offrir un pan particulièrement méconnu de l’histoire des relations internationales, pourtant hautement déterminant. En somme, nous estimons notre lectorat – de par ses déterminismes sociologiques – relativement acquis à la lutte contre le « complotisme », nous faisons remarquer à celui-ci, qu’un certain nombre de complots* sont à l’origine de violations de la souveraineté d’Etats, de renversements de gouvernements légitimes, de guerres civiles ou de guerres internationales. Il s’agit donc d’illustrer l’importance d’actions clandestines sous faux drapeau dans les relations internationales, parfois susceptibles de structurer celles-ci.
Cet article, à visée didactique, engage les lecteurs à adopter une lecture critique, intelligente et mesurée vis à vis du climat belliqueux qui règne dans la géopolitique actuelle.

Il ne s’agit pas de prétendre que l’ensemble des organisations et actions terroristes sont téléguidées par des services de renseignement, loin s’en faut. Néanmoins, la fabrication de l’ennemi n’est pas une chimère, comme l’a brillamment montré Pierre Conesa (Ancien haut responsable de la Direction des Affaires Stratégiques du Ministère de la Défense).

En somme, la disparition de l’URSS a imposé aux puissances occidentales en général et à la puissance étasunienne en particulier un défi hors pair : la désignation d’un nouvel ennemi. Arbatov, le conseiller diplomatique de Gorbatchev avait anticipé ce défi : « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi ». La justification de la puissance est une invariable nécessité géopolitique, la disparition de l’URSS discrédite la puissance du camp qui lui était opposé.

Un nouvel ennemi doit être trouvé, il consistera dans l’extrémisme religieux, le terrorisme islamiste, qui imposerait à son tour des défis, des dangers et des risques mondiaux qui vont justifier le recours à une nouvelle mobilisation occidentale à son encontre. La désignation de cet ennemi est une nécessité, pour des raisons internes – sentiments nationaux, détournement d’attention – et pour des raisons externes – projection  de puissance, intérêts géostratégiques.
Certaines de ces opérations sont littéralement incroyables, nous vous le concédons, notamment Gladio et Northwoods.

Opération Himmler : (Allemagne, recherche d’un prétexte pour envahir la Pologne) : Le 31 août 1939, une opération organisée par les Nazis vise à faire croire à une attaque polonaise sur le territoire allemand afin que l’Allemagne puisse déclarer la guerre à la Pologne. Ce fut le prétexte utilisé par l’Allemagne pour envahir la Pologne, le 1er Septembre 1939, entraînant l’Europe vers la seconde guerre mondiale*.

Opération Embarras : Entre 1947 et 1948, les services secrets britanniques organisent 5 attentats à la bombe contre des navires devant transporter des juifs survivants de la Shoah pour immigrer en Palestine. Ces opérations sont réalisées au nom d’un faux groupe appelé : « Les Défenseurs de la Palestine Arabe »*

Opération Gladio (Etats-Unis, guerre idéologique contre le communisme) : Dans les années 1950, les américains tentent de limiter l’influence du communisme dans les Etats européens. De nombreux attentats vont se dérouler dans plusieurs états-européens (Italie, France*, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni etc). Des attentats à la bombe sont attribuées aux communistes*. Il s’avère que ces attentats sont organisés par le Pentagone, la CIA et l’OTAN*. Le but est d’accuser les communistes d’actions terroristes pour souder les populations derrière les gouvernements européens qui combattent le communisme*. Ces faits sont rapportés par un ancien haut responsable du renseignement italien*. Ces faits sont publiquement révélés par le premier ministre italien Giulio Andreotti en 1990* *The Lavon Affair (Israël, guerre aux islamistes) : en 1954, des agents du mossad mènent une campagne d’attentats à la bombe contre plusieurs institutions diplomatiques occidentales en laissant des indices qui accréditent la piste islamiste. Le but est de discréditer les mouvements politiques islamistes* *.

Opération Ajax (Etats-Unis, Royaume-Uni, Préservation des intérêts occidentaux en Iran)* * * * : Opération menée conjointement par les services spéciaux des Etats-Unis et du Royaume-Uni afin de renverser le premier ministre Iranien, en 1953. Cette opération vise à préserver les intérêts pétroliers occidentaux en Iran. Cela comprend l’organisation d’attentats et d’une guérilla pour empêcher le parti communiste de prendre le pouvoir.
Opération Northwoods (Etats-Unis, invasion de Cuba, guerre contre le communisme)* *: En 1962, le comité des Chefs d’Etat-major Interarmées des Etats-Unis établit un plan visant à organiser des attentats contre les Etats-Unis en les faisant passer pour des actions cubaines. Ce plan (disponible en français) comprend la possibilité de faire exploser des avions, des bateaux américains. Il comprend aussi la possibilité d’organiser des attentats sur le territoire américain. L’objectif est d’envahir Cuba et de faire tomber Fidel Castro*.
Extraits terrifiants choisis : 
« Des tentatives de détournement d’avions et navires civils devraient apparaître comme la poursuite de mesures de harcèlement cautionnées par le gouvernement cubain »« Il est possible de créer un incident qui démontrerait de façon convaincante qu’un avion cubain a attaqué et abattu un avion commercial civil (…) »
« Un avion de la base aérienne d’Eglin serait peint et numéroté pour en faire une réplique exacte d’un avion civil immatriculé appartenant à une société dont la CIA est propriétaire, dans la région de Miami. Au moment voulu, la réplique serait substituée au véritable appareil et les passagers choisis, tous listés sous de fausses identités soigneusement préparées embarqueraient. L’avion réel enregistré serait transformé en drone. » Les heures de décollage du drone et du vol véritables seront programmées pour permettre un rendez-vous (…) Le drone poursuivra pendant ce temps son plan de vol déposé (…) le drone transmettra un message SOS en déclarant être attaqué par un avion cubain. La transmission sera interrompue par la destruction de l’appareil, qui sera déclenchée par signal radio*

« Nous pourrions mener une campagne de terreur communiste cubaine dans la région de Miami, dans d’autres villes de Floride, et même à Washington. » 
« Quelques explosions de bombes au plastic dans des lieux soigneusement choisis, l’arrestation d’agents cubains et la publication de faux documents démontrant l’implication cubaine, aideraient également à la propagation de l’idée d’un gouvernement irresponsable. »*

Ce plan n’a pas été mis en oeuvre dans la mesure où il a été refusé par le président Kennedy
Attaque du Golf de Tonkin (Etats-Unis, justification de la guerre du Vietnam) :
Le 4 août 1964, deux destroyers américains (USS Maddox et USS Turner Joy) patrouillent le long de la côte nord-vietnamienne. Ils sont attaqués, ils dénoncent une attaque vietnamienne. Ces incidents permettent à l’administration Johnson de prendre la Résolution du Golf de Tonkin, le 10 octobre 1964*. Cette Résolution donne le pouvoir au président Johnson de déclarer la guerre sans consultation préalable du Congrès, comme l’impose la Constitution américaine. Le 1er décembre 2005, la NSA déclassifie plus de 140 documents top secrets qui révèlent l’impensable : ces incidents sont montés de toutes pièces par l’armée US pour étendre une guerre aérienne au Vietnam. La résolution du 10/10/1964 a été écrite plusieurs mois avant la date des incidents. Ces faits sont établies également par des documents déclassifiés du Pentagone*
Affaire du Raimbow Warrior – Opération Satanique :En 1985, le navire de Greenpeace est coulé par un commando de la DGSE. Les agents français sont très vites arrêtés par la police néo-zélandaise. Le gouvernement français, dans un premier temps, ne reconnaîtra pas sa responsabilité, avant d’avouer être le commanditaire par le biais de son ministre de la Défense. Greenpeace s’opposait aux essais nucléaires français.

L’appui de Kadhafi au terrorisme :   En 1984, le MOSSAD installe un émetteur dans une infrastructure gouvernementale libyenne. Cet émetteur diffuse de fausses transmissions terroristes enregistrées par le Mossad. Ces transmissions seront interceptées par les services occidentaux et les Etats-Unis bombarderont la Libye pour la dédommager en 2008.*

Comment déstabiliser des régimes en Amérique du Sud ?   (Etats-Unis, Doctrine Monroe) En 1994, le document « Special Forces Foreign Defense Tactics Techniques and procedures for Special Forces »* émanant de l’armée des Etats-Unis, recommande fortement le recours à des opérations sous faux drapeau pour déstabiliser des régimes opposés à l’hégémonie des Etats-Unis.

Explosions d’immeubles en Russie : En 1999, les services de renseignement russes organisent des attentats à la bombe en Russie pour faire accuser les terroristes tchétchènes. Cette stratégie vise à envahir la Tchétchénie.*

Force est de constater que ce type d’opérations sont légion et aucune puissance de premier plan ne peut se targuer de ne jamais les utiliser. Il existe nécessairement une corrélation entre puissance et capacité à organiser ce type d’action. Au regard du nombre de ces opérations dans l’histoire contemporaine et du développement des capacités à les organiser (technologie, médias acquis systématiquement à la « théorie officielle ») nous avons de bonnes raisons de penser qu’elles continuent à être mises en œuvre régulièrement. Le contexte géopolitique n’a peut être jamais été aussi favorable à celles-ci (jeux d’alliances indéchiffrables, ampleur des enjeux, multiplicité des acteurs).

Un travail rigoureux doit alors être mené pour éviter les deux écueils les plus fréquents quant à cette question : la défense aveugle et systématique de la théorie officielle parfois très fragile et la vision paranoïaque qui convoque une sorte de main invisible omnipotente sur le terrorisme. La guerre contre le terrorisme islamiste constitue notre prochain sujet d’étude, en ce qu’elle a été fomentée par les néo-conservateurs américains pour garantir la stabilité de l’empire étasunien, constitué autour d’organisations qui lui sont inféodées et qui garantissent sa domination sur la scène des relations internationales. La récupération politique systématique des crimes de masse est dialectique. C’est l’affaire de Daesh par publicité mensongère, « Nous sommes partout et nous vous vaincrons « . Et c’est l’affaire des Gouvernements, « nous assassinons vos libertés pour les défendre, nous menons des guerres de conquête pour vous défendre ». Le résultat logique consiste à fabriquer un consentement  autour de la guerre des civilisations. Nous nous inscrivons en faux face à cette stratégie de tension.
L’essence de l’attentat sous faux drapeau est simple : c’est le vice, le mal, la méchanceté et l’obscurantisme fabriqué matériellement de l’Autre et de l’Ailleurs contre soi.
Même s’il est établi que les stratèges étasuniens n’ont pas attendu le 11 septembre pour penser un remodelage du Moyen-Orient, nous n’étudierons pas ces évènements pour en déterminer les causes et les parties prenantes. Nous partirons très simplement du fait que ces événements ont été l’élément déclencheur de la projection de puissance étasunienne. Un prochain article sera néanmoins entièrement consacré aux événements du 11 septembre.
Le problème que pose la désignation d’un ennemi unique systématique répond à la même logique de la fabrication de l’ennemi. La terreur est un élément fabriqué matériellement et idéologiquement – violations de souveraineté, productions académiques, médiatiques – pour rendre illisible une stratégie géopolitique impérialiste. Le piège géopolitique consiste à dire préférer l’impérialisme américain au terrorisme islamiste. C’est une aporie qui implique la guerre contre le terrorisme comme moyen de puissance et de domination d’un monde conforme aux intérêts étasuniens. La suite du présent article traitera donc des origines et des conséquences de la fabrication du terrorisme comme adversaire proclamé de la civilisation occidentale.

Point sémantique:
Complot : Dessein secret, concerté entre plusieurs personnes, avec l’intention de nuire à l’autorité d’un personnage public ou d’une institution, éventuellement d’attenter à sa vie ou à sa sûreté, projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes
Conspiration : Entente secrète entre plusieurs personnes ou choses personnifiées, contre quelqu’un ou quelque chose.
Opération sous faux drapeau: actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi.
Point Méthodologie : Les opérations répertoriées dans le présent article sont celles qui ont été reconnues par leurs organisateurs ou qui sont établies de source certaine (note gouvernementale, rapport d’enquête parlementaire). Il n’existe par conséquent aucune dimension accusatoire ou fantaisiste dans nos écrits.
 
Mehdi Brochet 
Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs

Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs

Retour en force du bellicisme messianique étasunien ? 

Temps de lecture : 13 min

Celle qui a voté en faveur de toutes les interventions américaines : bombardements de la Bosnie (1995), du Kosovo (1999), invasion de l’Afghanistan (2001), de l’Irak (2003) et de la Libye (2011), qui militait pour une intervention en Syrie et menaçait d’anéantir l’Iran*, serait le parangon de la paix dans le monde.
Compte tenu de l’afflux intarissable de poncifs relatifs aux élections étasuniennes, il convient de rappeler certains éléments factuels fondamentaux qui ne sauraient être mis en valeur dans le traitement médiatique actuel. Traitement médiatique qui offre une vision manichéenne des candidats en faveur de la candidate démocrate, en adossant systématiquement des éléments de langage de type « novlangue » aux déclarations du candidat républicain(1). Cette présentation ne permet pas une approche sérieuse et profonde des enjeux internationaux inhérents à la présidentielle étasunienne.
Rappelons que les néoconservateurs sont les architectes du Choc des Civilisations(2), que leur stratégie comprend un interventionnisme forcené, la volonté de combattre toute puissance en mesure de limiter la puissance hégémonique étasunienne, on se souviendra de leur rôle déterminant sous l’administration Bush, de la doctrine de la guerre préventive contre les « Etats voyous » et des conséquences désastreuses de la doctrine de l »Instabilité constructive » consistant à organiser le chaos au Moyen-Orient (3).
La présentation manichéenne du profil des deux candidats est révélatrice d’un traitement médiatique très en faveur de la candidate Clinton et de la collusion entre le monde politique, économique et médiatique étasuniens.
Après un mandat où son influence a été revue à la baisse en raison des vues divergentes du président Obama en matière de relations internationales(4), la sphère néoconservatrice est en passe de retrouver son pré-carré historique, la politique étrangère étasunienne. La condition de recouvrement de cette prédominance est l’élection d’Hillary Clinton, et nous verrons dans quelle mesure les mêmes bellicistes redoutent plus que tout une élection de Donald Trump.
Pour la première fois dans l’Histoire post-seconde guerre mondiale, un candidat démocrate propose une politique étrangère plus interventionniste que son concurrent républicain(5).
Dans un contexte de fortes tensions dans les relations internationales, la grille de lecture des élections américaines doit intégrer en premier lieu les ambitions géopolitiques et le programme de politique étrangère dans lesquels s’inscrivent les candidats démocrates et républicains.
Deux facteurs sont décisifs dans la bonne compréhension des enjeux géopolitiques de l’élection étasunienne : nous assistons d’une part à l’émergence de puissances (Russie, Chine) qui sont en mesure de pérenniser un monde multipolaire et constatons d’autre part que la machine de guerre américaine et sa capacité à déployer des forces armées demeurent inégalées.
Cette élection décidera de la posture géopolitique et diplomatique étasunienne, elle pourrait être orientée vers le dialogue diplomatique et la continuation des processus multilatéraux qui sont à même de garantir la paix et la sécurité internationales, elle pourrait aussi être hégémonique et s’orienter vers le conflit ouvert avec des puissances – parfois nucléaires – dont les conséquences seraient absolument catastrophiques.
Anatomie des velléités d’Hillary Clinton en politique étrangère 
 
Lors de la convention démocrate du 18 juillet qui octroiera à Hillary Clinton l’investiture pour l’élection présidentielle américaine, l’allocution du général John R.Allen(6) –  soutien d’Hillary Clinton et émissaire spécial du président américain pour la coalition contre l’Etat islamique – semble synthétiser la vision de la candidate Clinton en termes de politique étrangère :
« Nous avons foi dans sa vision d’une Amérique (…) luttant contre les forces de la haine, du chaos et des ténèbres »
« Nous résisterons et nous nous dresserons contre la tyrannie et nous vaincrons le mal »
« Nous renforcerons l’OTAN et protégerons nos Alliés en Asie du Sud Est »
« Pour ceux qui agissent contre la paix, contre la civilisation de l’ordre mondial, nous vous combattrons »
« A nos ennemis, je dis : Nous vous combattrons comme seule l’Amérique sait le faire, vous connaitrez la peur. Et à l’EI et aux autres, nous vous vaincrons ».
Michael Morell, ancien directeur de la CIA et soutien de Clinton a déclaré à la télévision qu’il était nécessaire de « se débarrasser » des Iraniens et des Russes engagés en Syrie au côté de Bachar-el-Assad.(*)
Cette rhétorique d’obédience impérialiste convoque systématiquement le champ lexical martial. Cela correspond très exactement à l’idéologie néoconservatrice notamment mise en œuvre sous l’administration Bush. Cette vision est impropre au multilatéralisme et on notera les menaces à peine voilées aux puissances en mesure d’assurer un équilibre des forces dans un monde progressant vers la multipolarité (Russie, Chine, Iran).
Ce discours est totalement corroboré par les récentes prises de position d’Hillary Clinton en termes de politique étrangère. Le militarisme et l’interventionnisme sont indéniablement consubstantiels aux dernières déclarations de la candidate démocrate(7) :
”We must maintain the best-trained, best equipped, and strongest military the world has ever known”
Ces propos ne sont pas minoritaires dans les éléments de langage d’Hillary Clinton, ils constituent concrètement la trame de sa conception de l’ « ordre mondial ».
Ils sont appuyés par de plus récentes déclarations(8) :
« Les Etats-Unis sont le dernier et le meilleur espoir de la Terre »
« Nous sommes la nation indispensable du monde (…) nous sommes un pays exceptionnel (…) les peuples du monde nous regardent et nous suivent (…) l’Amérique doit montrer le chemin ».
« La Chine et la Russie n’ont rien »
S’opère ici un glissement sémantique et conceptuel décisif. En effet, à l’interventionnisme se joint le messianisme politique dans la mesure où les Etats-Unis sont présentés par Hillary Clinton comme « la cité sur la colline » dont la mission de police internationale découlerait d’une volonté divine.
Cette conception des relations internationales affichée par la candidate Clinton confine au fondamentalisme. Il y a prétention à faire dériver les principes politiques de principes religieux qui mèneront à la négation des normes civiles et séculières. Les normes juridiques positivement ratifiées comme celles du Droit international, garant le plus sérieux de la sécurité collective et de la paix à l’échelle internationales, sont délégitimées sur l’autel d’une vision binaire du monde.
La célébration de l’ « American exceptionnalism »(9) a des précédents historiques dans le discours des présidents américains les plus interventionnistes. La lecture biblique de la politique étrangère et de la défense du territoire national américain comme « une cité sur la colline » ne sont pas de nature à faire éclore des bases normatives communes et dignes de réguler les tensions internationales.
Le ralliement pragmatique des chantres de la guerre à Clinton ?
Il est un contresens grave que de présenter le ralliement – ou la discréditation de Trump –  de nombreux cadres du parti républicain comme une preuve de modération. Ce ralliement n’est pas la résultante de propos « racistes » ou « outranciers » – dont nous ne nions pas qu’ils aient pu être formulés – mais bien d’un calcul très simple des néoconservateurs(10).
Les néoconservateurs républicains ont abandonné le navire Trump pour défendre leur pré-carré – malmené par Obama – sur la politique étrangère. Plusieurs dizaines d’entre eux ont mis en cause Trump dans une lettre ouverte(11) (publiée dans le New York Times le 8 août) signifiant qu’ils ne le soutiendraient pas en raison de son « incompétence et son ignorance » et qu’il puisse être « le président le plus dangereux de l’histoire américaine ». Ces républicains ont tous occupé des fonctions très élevées dans le domaine de la sécurité nationale notamment sous l’administration Bush.
Il est très frappant de constater que tous les griefs établis à l’encontre de Trump se rapportent à sa conception de la politique étrangère étasunienne :
“He has little understanding of America’s national interests, its complex diplomatic challenges,its indispensable alliances, and the democratic values on which US foreign policy must be based”.
“He persistently compliments our adversaries and threatens our allies and friends”
Pour vous en convaincre, voici une liste non exhaustive de ces adorables républicains « modérés » qui se sont ostensiblement opposés à Donald Trump :
Paul Wolfowitz, architecte de l’intervention américaine en Irak.
Robert Kagan, fondateur du PNAC, plaidant pour un monde unipolaire basé sur l’extension sans limite de la puissance militaire américaine et pour l’élimination des régimes « ennemis » ;
Richard Lee Armitage, Assistant du secrétaire d’Etat sous l’administration Bush ;
John Negroponte, ancien conseiller à la sécurité nationale de George W. Bush ;
Eric Edelman, ancien conseiller à la sécurité nationale du vice-président Dick Cheney ;
Michael Chertoff, ancien secrétaire à la sécurité nationale sous l’administration Bush ;
Michael Hayden, ancien directeur de la CIA sous George W. Bush.

À notre connaissance, un certain nombre de ces individus ne se sont distingués ces dernières années ni par une philanthropie à toute épreuve, ni leur pratique du bouddhisme et de l’antimilitarisme forcené.

L’isolationnisme de Trump, alternative cauchemardesque aux yeux des apôtres de la guerre 
Bien qu’il soit délicat de décrire très précisément quelle serait la politique étrangère du candidat républicain, il existe dans son discours des invariables qui permettent d’affirmer que Donald Trump s’inscrit dans une tradition de politique étrangère dite « isolationniste »(12) qui consiste à s’opposer fermement au chimérique « droit d’ingérence » et à renoncer à un rôle de leader hégémonique du monde. Cette vision est corroborée par la formule « America First »(13) du candidat républicain. Donald Trump entend donc revoir largement à la baisse les ambitions hégémoniques étasuniennes et se concentrer sur le territoire national américain.Cette doctrine condamnerait les velléités belliqueuses de toutes les structures de la machine de guerre américaine, il lui deviendrait impossible d’imposer un modèle de société par la force et la supériorité militaire, voilà une révolution géopolitique en puissance.
Aussi, le candidat républicain a remis en question l’existence et la légitimité de l’OTAN(14), à tout le moins il envisage une réduction de la contribution étasunienne à l’OTAN et une réduction drastique de la présence militaire en Asie. Cette remise en cause de l’outil militaire de la domination américaine dans le monde est hautement inquiétante pour les néoconservateurs interventionnistes(15).
De plus, les déclarations plutôt élogieuses du candidat républicain à l’égard du président russe Vladimir Poutine(16) ont été reçues plus que froidement par les partisans du monde unilatéral que sont les soutiens militaristes d’Hillary Clinton(17). Ces derniers sont visiblement effrayés par la perspective d’un monde multipolaire, plus sûr garant du respect des principes du droit international et par extension de la paix et de la sécurité internationales.
Nous vous laissons maintenant juger de la « paix » promue par la candidate Clinton, qui s’inscrit dans une conception des relations internationales que ne renierait pas George W. Bush. Impropre à accompagner l’émergence d’un monde multipolaire et à créer un équilibre des forces annihilant tout projet hégémonique, d’où qu’il vienne, la vision géopolitique Clintonienne confine au Choc des Civilisations, concept imaginé par les prophètes du néoconservatisme étasunien et qu’elle a déjà largement orchestré de par son mandat au Département d’État.
Face à ce projet belliqueux, force est de constater que la vision géopolitique de Trump – il n’est pas question ici de politique intérieure – est très clairement empreinte de modération, de la volonté de dialogue avec les autres grandes puissances de ce monde. Il s’agit là d’un programme susceptible, et ce n’est pas rien, de nous épargner un conflit majeur, qui mobiliserait des forces nucléaires.
Mehdi Brochet du Think Tank Averroès