par aleray | 18 mars 2023 | Société, TBS Press
L’individualisme est une tendance de plus en plus courante dans notre société moderne. Nous sommes de plus en plus enclins à mettre l’accent sur notre propre réussite et notre propre bonheur, sans se soucier de la façon dont cela peut affecter les autres. L’individualisme est souvent considéré comme une qualité positive, car il encourage l’indépendance et l’autonomie. Ce n’est pas tout à fait faux, mais il est important de se demander s’il peut devenir trop extrême et causer des problèmes pour la société dans son ensemble.
Quelles en sont les causes ?
Les médias, la musique, les films et les réseaux sociaux nous encouragent à nous concentrer sur nous-mêmes et à faire ce qui nous rend heureux. Nous sommes en permanence incités à nous démarquer de la foule, à être différents et à être fiers de notre individualité. Un exemple concret se trouve dans les rayons de nos librairies : la multiplication des livres de développement personnel. « Eat, Pray, Love » d’Elizabeth Gilbert raconte l’histoire de l’auteur qui quitte sa vie monotone pour voyager dans différents pays afin de trouver le bonheur et la sérénité personnelle. Bien que le livre soit inspirant pour certains, il
encourage également l’idée que la solution à nos problèmes personnels réside dans l’individualisme et la recherche de soi plutôt que dans la coopération et l’empathie envers les autres. En ce qui concerne les réseaux sociaux, les plateformes comme Instagram, TikTok et YouTube sont souvent utilisées pour mettre en valeur les réalisations individuelles et les styles de vie, plutôt que de mettre l’accent sur la coopération et le travail d’équipe. Les « influenceurs » sur ces plateformes encouragent souvent une mentalité d’auto-promotion et d’individualisme extrême. Certes, ce sont des généralités mais cela démontre tout de même un phénomène de société.

La deuxième cause de l’individualisme grandissant est la pression économique. La mondialisation et l’économie de marché ont créé une pression sur les individus pour qu’ils se concentrent sur leur propre réussite. Nous sommes ainsi de plus en plus encouragés à travailler dur, à réussir et à obtenir de l’argent, plutôt que de s’occuper des besoins de notre communauté. S’ajoute à cela une culture de consommation qui nous pousse à acheter toujours plus de biens et de services pour affirmer notre statut social. Nous ne travaillons plus seulement pour subvenir à nos besoins mais pour prouver aux autres que l’on est mieux dotés qu’eux.
La troisième cause est l’évolution des normes sociales qui ont énormément changé au fil des ans. Nous souhaitons maintenant de plus en plus vivre notre vie comme nous l’entendons plutôt que de se conformer à des normes sociales strictes. Nous sommes plus susceptibles de poursuivre des relations et des carrières qui correspondent à nos propres intérêts, plutôt que de suivre les attentes de notre famille et de notre communauté. L’un des exemples les plus frappants est l’acceptation croissante de la diversité en matière de sexe, de genre et d’orientation sexuelle. Les personnes LGBTQ+ ont historiquement été victimes de discrimination et de marginalisation en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Cependant, au cours des dernières décennies, les normes sociales ont évolué pour devenir plus inclusives et acceptantes envers ces groupes. Les individus sont désormais plus nombreux à vivre leur vie selon leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, plutôt que de se conformer aux normes sociales strictes en matière de masculinité et de féminité.

Quelles en sont les conséquences ?
La première conséquence est l’isolement social. Les gens sont de plus en plus isolés les uns des autres car ils se concentrent sur leurs propres intérêts plutôt que de se soucier les uns des autres. Cela peut entraîner des conséquences néfastes sur notre santé mentale (dépression, anxiété, stress) et physique (hypertension artérielle, AVC, système immunitaire affaibli) mais aussi sur notre mémoire et notre cognition. De plus, les personnes isolées peuvent rencontrer des difficultés à s’adapter aux changements de vie, tels que la perte d’un être cher ou un changement de carrière. La crise sanitaire liée au Covid-19 a largement contribué à intensifier ce phénomène inquiétant pour l’avenir de notre société.
La deuxième conséquence est l’augmentation de la concurrence et de la rivalité. Nous sommes sans arrêt poussés à être meilleurs que les autres, à réussir plus que les autres et à obtenir plus que les autres. Cela peut créer un environnement où les gens se battent les uns contre les autres, plutôt que de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs et donc avoir un impact sur la société dans son ensemble. Cette compétition constante peut également créer des inégalités sociales, où les individus les plus riches et les plus influents ont un avantage sur les autres.

La troisième conséquence est la perte de valeurs collectives. Ce sont celles qui visent à promouvoir le bien-être de la communauté dans son ensemble, plutôt que les intérêts individuels. Ces valeurs incluent la solidarité, la compassion et l’altruisme, qui sont des éléments clés pour maintenir une société saine et équilibrée. Dans leur grande majorité et malgré une minorité de collectifs actifs, les individus se désintéressent ainsi des problèmes sociaux et des inégalités qui affectent la communauté dans son ensemble, préférant se concentrer sur leurs propres préoccupations
Quelles sont les solutions ?
Dans un premier temps, il est important de reconnaître que nous vivons dans une société interconnectée où les actions d’une personne peuvent entraîner des répercussions néfastes pour les autres. Une fois cette prise de conscience faite, il devient plus clair et évident qu’il est vital de recommencer à encourager la coopération plutôt que la concurrence. Les gens doivent réapprendre à se soucier les uns des autres et à travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs.
Toutes ces valeurs devraient être inculquées dès le plus jeune âge via l’éducation et la sensibilisation. Ainsi, l’éducation morale et civique devrait être remise au goût du jour et occuper une place centrale dans l’enseignement.
L’idée d’un service civique obligatoire envisagée par le gouvernement s’inscrit dans cette lignée et mériterait d’être discutée.
Enfin, il est important de rappeler que l’individualisme n’est pas nécessairement une mauvaise chose en soi. Il peut encourager l’indépendance, l’innovation et la créativité. Il faut juste trouver un équilibre entre l’individualisme et les valeurs collectives pour assurer une société saine et fonctionnelle.

Par Marie PONTALIER
par aleray | 11 février 2023 | TBS Press
Né en 1947 à Bombay, Salman Rushdie est un écrivain américano-britannique d’origine indienne. L’écrivain est un symbole de la lutte pour la liberté d’expression.
En septembre 1988, il publie les Versets sataniques, un roman qui ne manqua pas de susciter de vive réaction et des critiques dans la communauté musulmane en raison de la description irrévérencieuse du prophète de l’islam Mahomet. L’ouvrage fut banni dans 11 pays : l’Inde, l’Afrique du Sud, le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Egypte ou encore la Malaisie et l’Indonésie.
Il devient alors l’objet d’une fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeini – chef de la révolution de l’Iran – à la suite de la publication de cet ouvrage fictionnel. Il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d’expression et contre l’obscurantisme religieux, principalement dans les médias occidentaux. La fatwa réclamant l’exécution de Rushdie dénonce le livre comme « blasphématoire » envers l’islam. Les écrits de Salman Rushdie lui valent aussi une posture d’apostasie (personne qui renonce à sa religion) ce qui est passible de mort. En effet, cette même année-là, Khomeini condamnait à mort l’auteur du roman, mais également « tous les rédacteurs et éditeurs au courant de son contenu ». Il préconisait les musulmans du monde entier à exécuter la sentence. Depuis cette fatwa, en 1989, l’écrivain est sous protection policière renforcée.
Quelle fut la réaction de la communauté internationale ?
Voilà maintenant 34 ans que l’Ayatollah Khomeiny a émis une fatwa contre l’écrivain et depuis sa vie a basculé. Mais on oublie souvent qu’à cette époque de nombreuses réactions, y compris en Occident, ont été plus qu’étonnante. Du Prince Charles à Jacques Chirac, en passant par le Vatican ou encore Jacques Chirac qui ont traité Rushdie d’offenseur ayant lui-même provoqué son sort.
Ce qui est encore plus souvent oublié, c’est que quelques années plus tard, l’écrivain, n’en pouvant plus de vivre en cette vie, avait tenté l’apaisement. En effet, il a signé une déclaration affirmant sa foi en l’islam ; proposant même de suspendre la sortie en poche des Versets Sataniques. Suite à cela, la réponse du Téhéran fut « la fatwa demeura même si Rushdie devenait l’homme le plus pieu de son époque. ».
34 ans plus tard la menace pèse.
Au fil du temps, cette protection s’est estompée jusqu’au retrait de ses gardes du corps. En août 2022, il est poignardé et grièvement blessé aux Etats-Unis. L’attaque contre la liberté de l’artiste d’une part et contre la liberté d’expression d’autre part, suscitent une émotion forte dans le monde, en particulier dans les pays laïcs.
L’agression de Salman Rushdie l’été dernier aux Etats-Unis est un rappel de la menace de mort qui pèse sur l’écrivain depuis plus de 30 ans. D’une part, un soutien immense a été porté à l’écrivain part un appel massif à l’achat de son ouvrage Versets sataniques ; d’autre part l’attaque a été saluée par des extrémistes de pays musulmans comme l’Iran ou le Pakistan.
Quelle est finalement la symbolique de ses luttes pour la liberté ?
La lutte de Salman Rushdie pour la liberté d’expression a symbolisé de nombreuses questions importantes et complexes sur la liberté de pensée, la tolérance religieuse et les limites de la liberté d’expression. Le cas de Rushdie a montré la tension entre le droit à la liberté d’expression et le respect des croyances religieuses. Pour certains, la publication des Versets Sataniques a été vue comme une attaque contre l’islam et une insulte envers les croyances de milliers de musulmans. Pour d’autres, la réponse violente et la fatwa émise contre Rushdie étaient inacceptables et constituaient une atteinte à la liberté d’expression.
La lutte de Rushdie a également mis en lumière les limites de la liberté d’expression et la nécessité de déterminer jusqu’où les individus peuvent aller dans l’expression de leurs opinions. Pour certains, la publication des Versets Sataniques a été vue comme un abus de la liberté d’expression, qui a causé de la douleur et de la colère à des personnes innocentes. Pour d’autres, la publication était une démonstration importante de la liberté d’expression, même lorsque les opinions exprimées sont controversées. En fin de compte, la lutte de Salman Rushdie pour la liberté d’expression a été un symbole de la difficulté de trouver un équilibre entre la liberté d’expression et le respect des croyances religieuses. Il a également montré la nécessité de défendre fermement la liberté d’expression, même lorsque cela signifie défendre des opinions controversées.
par aleray | 4 février 2023 | TBS Press
Mais la vraie question est : pourquoi nous humains nous la rendons compliquée ?
Beaucoup de personnes vivent des choses compliquées en ce moment et souvent ils ne trouvent pas de solutions à leur problème et se disent que c’est la vie.
Même si la vie est unique car on en a qu’une seule, elle est composée de plusieurs phases :
En effet, nous naissons ensuite nous grandissons au fur et à mesure.
D’abord, nous sommes enfants puis adolescent, adultes et enfin seniors pour la plupart des gens.
Durant cette vie, il nous faut accomplir plusieurs choses pour enfin dire « j’ai réussi ma vie ».
Mais en réalité, qu’est-ce que cela signifie ?
Lorsque l’on dit qu’on a réussi notre vie, est-ce parce que nous sommes heureux ? Est-ce parce que nous sommes bien financièrement ? Est-ce que nous avons fait des études qui nous plaisent ?
Diverses questions se posent autour de cette supposée réussite de la vie puisqu’il existe plusieurs visions de la réussite de la vie. Ainsi, nous passons par plusieurs étapes pour enfin dire nous avons réussi notre vie.
Dans l’ère actuelle, vous êtes-vous posés ces questions ? : pourquoi je fais tout cela ? Est-ce que je pourrais en profiter dans le futur ? Pourquoi ne pas vivre au jour le jour pour tout simplement être heureux ? Pourquoi faut-il toujours planifier notre vie dans les moindres détails ?
C’est une pression que nous avons constamment sur le dos, on pense tout le temps à demain alors que notre avenir est incertain.
Focus sur les étudiants
Parlons des études !
Etes-vous réellement heureux dans ce que vous faites actuellement ? Faites-vous des études justes parce que vous les aimez ?
En réalité, nous faisons tous cela pour devenir ce que nous voulons être dans le futur.
Et je sais qu’en ce moment ou même avant, beaucoup d’étudiants ont vécu des périodes difficiles que ce soit au niveau familial ou au niveau financier.
Parlons de santé mentale des étudiants mais parlons aussi de précarité financière de ceux-ci parce que ces deux choses sont liées d’une manière ou d’une autre. A l’heure actuelle, la santé mentale des étudiants est devenue un enjeu social important. L’enquête 2016 de l’OVE pointe « le non-recours aux soins des étudiants souffrant d’un épisode dépressif majeur ». Il est estimé que 75% des troubles psychiatriques et psychologiques débutent avant l’âge de 24 ans. En effet, les études correspondent à une période de changement dans la vie de l’individu et les étudiants sont susceptibles d’être soumis à plusieurs formes de pressions, qu’elles concernent la réussite scolaire, les difficultés financières ou l’intégration sociale.
On se rend bien compte que la précarité financière des étudiants est un enjeu important et cela joue sur la santé mentale des étudiants. En effet, beaucoup d’entre eux réfléchissent constamment à comment vont se passer les fins comme les débuts de mois et certains sont même obligés de travailler à côté de leur étude pour pouvoir s’assurer une alimentation et un toit. Mais cela a un impact sur leur réussite scolaire car souvent ils ont moins de temps à consacrer à leur devoir ou autre.
Selon l’observatoire national de la vie étudiante : parmi les étudiants interrogés, 30% jugent leurs ressources insuffisantes et sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins primaires (alimentation, logement, transport, etc.).
Le pourcentage d’étudiants qui déclarent être en activité rémunérée pendant l’année universitaire est de 46%. Ils sont 54% à juger cette activité indispensable pour vivre et 25% estiment qu’elle a un impact négatif sur leurs résultats scolaires. Au-delà de 12 à 15 heures par semaine, une activité professionnelle est jugée comme possiblement concurrente à la réussite scolaire, notamment si elle n’a aucun lien avec les études. Cet emploi peut être source de stress et de fatigue pour l’étudiant et avoir un impact sur sa santé physique et psychologique.
La crise sanitaire a encore dégradé ces conditions. Selon le rapport de la FAGE, 82% des étudiants ayant un emploi rémunéré ont déclaré connaître des difficultés financières depuis mars 2020.
Cette analyse nous permet de confirmer ce que nous avons dit précédemment. A partir de ce moment, nous réalisons que cette étape de notre vie est une étape très compliquée car en réalité beaucoup d’étudiants subissent et n’apprécient pas leur étude alors qu’on nous a tous répétés que les études seront les meilleurs moments de notre vie. Mais est-réellement le cas ?
Vie d’adulte
Après être passé par la maternelle, le primaire, le lycée puis l’Université, pouvons-nous enfin respirer ?
C’est la question que je me pose, y aura-t-il moins de pression dans la vie d’adultes ?
Je n’en suis pas sur mais soyons optimiste. Selon moi, la première étape de cette vie d’adulte serait de trouver son premier emploi pour enfin appliquer ce que les études nous ont appris et gagner notre propre salaire.
Mais est-ce si facile ? Pourrions-nous ne pas vivre tout simplement d’amour et d’eau fraîche ?
C’est une utopie qui est loin d’exister et nous revenons à cette question existentielle de la complexité de la vie. Eh bien je dirais que cette vie est compliquée pour diverses raisons :
- Nous voulons faire plus que possible tout le temps.
- Nous voulons avoir le contrôle sur tout alors qu’en réalité c’est impossible
- On perd l’équilibre et la patience avec les petites choses
- Nous sommes plus pessimistes qu’optimiste
- Nous nous soucions souvent du regard des autres
- Nous sommes entourés de personnes toxiques. Mais n’est-ce pas nous la personne toxique en question ?
- Nous vivions inquiets de nos problèmes
- Nous avons du mal à lâcher prise, le stress nous envahit !
- Nous aimons planifier le futur au lieu de vivre le présent alors que notre avenir est incertain
Je pourrais encore vous citer de nombreuses raisons qui rendent notre vie compliquée mais je pense que vous voyez où je veux en venir.
En conclusion, la vie est et restera compliquée à part si nous la voyons d’un angle différent.
par aleray | 28 janvier 2023 | TBS Press
L’humour ne serait-il pas en train de disparaître de notre société ? Ou en tout cas, cet humour qui pourrait être mal interprété par certaines personnes ? Sommes-nous, avec notre société soi-disant bien-pensante, inclusive et non-discriminante, en train de tuer l’humour et le droit de rire de tout ?
Nous connaissons tous l’adage « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », adage sans doute vrai mais qui, plutôt que d’être un conseil pourrait finalement s’avérer comme une constatation de la tristesse de nos discussions et de la peur qui règne aujourd’hui dans notre société occidentale. Je me suis personnellement reposé la question il y a peu, lorsque TF1 diffusait en novembre dernier la soirée « Tous Inconnus » où des célébrités reprenaient certains sketchs iconiques du trio Les Inconnus qui faisait carton plein dans les années 90. Cependant, s’il y a trente ans, leurs sketchs, sans aucun tabou, faisaient rire la France entière au point que je pense assez difficile de trouver un de nos parents ne connaissant pas une de leurs répliques sur le bout des doigts, la rediffusion de ces sketchs en 2022 a sans doute été un casse-tête important pour TF1. En effet, impossible aujourd’hui de diffuser en prime time un sketch comportant une moquerie sur un accent étranger, un cliché sur une quelconque minorité ou encore une blague sexiste trop prononcée. Autant de blagues qui étaient pourtant celles qui ont fait des Inconnus des étoiles de l’humour français. A l’époque, ils étaient les seuls humoristes à taper sur tout ce qui leur tombait sous la main. Toutes les émissions de télé ue moment y étaient passées, toutes les religions, tous les clichés sur les différents pays et leurs habitants, un bon nombre de célébrités, de politiques, les hommes et les femmes. Ils étaient intouchables car ils tapaient sur tout le monde sans exception. Ainsi, avant même de prendre une remarque sur leur sketch « Les pétasses » se moquant de la superficialité et de la bêtise féminine, ils sortaient le sketch « Les branleurs » se moquant de la superficialité et de la flemmardise masculine. Mais alors, pourquoi nous, de nos jours, ne pouvons-nous plus taper sur tout comme eux ?
Il est clair que les temps ont changé. En effet, aujourd’hui, ce qui est acceptable, ce n’est pas de taper sur tout le monde en les discriminant tous, mais c’est finalement de brosser tout le monde dans le sens du poil. L’avantage, c’est que plus personne ne se plaint ; le problème, c’est que plus personne ne rigole en public. Qu’on le veuille ou non, c’est l’humour hors de la bienséance qui fait rire souvent. Pourquoi ? Car nous avons besoin, humainement de relativiser et de se moquer de ce qui nous enferme un peu plus chaque jour. Toute la journée, au travail, à l’école, en public, les codes de la société moderne nous interdisent de rire ou de nous moquer de tout au risque d’être offensant vis-à-vis de quelqu’un qui manque de finesse d’esprit ou de recul quant à l’humour proposé ou de paraître raciste, sexiste ou discriminateur d’une quelconque minorité. Or, notre société est de plus en plus inclusive. Les marginaux de la société d’il y a trente ans sont la normalité actuelle et, comme dans toutes les périodes de transition et de changement de paradigme, il est nécessaire de surprotéger les anciennes minorités discriminées et c’est là que l’humour ne passe plus. La société actuelle est finalement plus égoïste qu’auparavant d’un certain point de vue : de deux traits d’humour visant deux personnes différentes, on ne retient plus que les deux sont passés à la casserole de l’humour, mais simplement qu’une des deux a été moquée. Les personnes de nos jours vivent dans la peur d’être mal comprises, mal perçues par leurs congénères. Aujourd’hui, une phrase un peu limite provoque tout de suite dans nos cerveaux une suspicion « peut-être est-il raciste, homophobe, sexiste » et cela avant même de décrypter et de se poser la question : « à quel degré est-il ? ». Les peurs sont alimentées par les gens qui les craignent. Nous craignons tellement les remarques qui pourraient marginaliser certaines personnes que cette crainte ne fait qu’augmenter exponentiellement, devenant omniprésentes et ainsi, il est devenu interdit de les prononcer en public, je dis bien en public.
C’est à ce moment-là que notre société s’effondre… Certains propos, qualifiés d’imprononçables en société sont les premières blagues qui nous font rire dans le privé. Sommes-nous dans une période de transition entre deux types d’humour ou simplement, encore une fois, dans l’hypocrisie chronique qui dépeint notre époque ? Sommes-nous en train de transformer notre humour vers un humour clean de toute discrimination et de toute moquerie ou sommes-nous en train de condamner l’humour en public à la peine capitale ? Ne serions-nous pas, avec notre fausse moralité, en train de condamner tous les humoristes et artistes de la langue et de l’humour qui ne peuvent parfois même plus se moquer d’une minorité à laquelle ils appartiennent car ils risqueraient de renvoyer une mauvaise image de celle-ci ? Je parle bien de fausse moralité ici car, oui, il faut l’admettre, nous vivons dans une société où ce sont souvent les mêmes personnes qui, sur les réseaux, postent des photos retouchées d’elles qui vont complexer des milliers de jeunes les poussant parfois dans des maladies graves telles que l’anorexie ou la dépression et qui vont par la suite faire de l’argent sur une vidéo react : « OMG il fait une blague sexiste à la TV ! C’est inacceptable #balancetonhumoriste » …. Bref, la peste ou le choléra diront certains… Personnellement, je trouve quand même assez terrible que dans un monde qui prône de se montrer tel que l’on est, même si cela dérange, on soit obligé de se censurer autant soi-même par peur d’assumer ce qui nous fait rire dans le cadre privé. J’ai quand même hâte d’entendre les blagues que nos enfants nous rapporteront de l’école, sans doute quelque chose dans le genre : « C’est l’histoire d’un blanc, d’un noir, d’un arabe, d’un métisse, d’un asiatique, d’un américain, d’un hétéro, d’un homo, d’un bi-sexuel, d’un asexuel, d’un trans, d’une femme, d’un homme, d’un non genré, d’un communiste, d’un mec de gauche, d’un mec du centre, d’un mec de droite, d’un mec d’extrême droite, qui sont dans une avion… ah non… ça pollue » (ironie quand tu nous tiens).
Le monde se perd dans un premier degré permanant, ne distinguant plus l’humour de la réalité, alors que le monde actuel est une vaste blague.
Grégoire Kaeppelin
par aleray | 21 janvier 2023 | TBS Press
Le phénomène « Andrew Tate » est encore au centre de l’attention, notamment à la suite de son arrêt par la police en Roumanie. Il a montré qu’il est possible de devenir une « célébrité » et d’être valorisé par des milliers de personnes (une large majorité de son audience est composée de jeunes garçons) en promouvant tout ce pour quoi on essaye de lutter comme la misogynie et masculinité toxique.
Andrew Tate est un ancien kick boxer qui est devenu très célèbre l’année dernière. En effet, sa manière de penser, basée complètement sur l’irrespect des femmes, l’homophobie et la masculinité toxique, a refait toute sa notoriété notamment lorsqu’il prend comme sujet « comment devenir un ‘vrai’ homme ».
De plus, tout ce qu’il relate dans ses interviews fait partie de sa vie quotidienne. Il parle de la violence sexuelle et physique contre les femmes comme quelque chose de « complétement normal et habituel, que les femmes le méritent, qu’un homme a le droit de violer une femme s’il en a envie ». Il essaie de promouvoir sa vision qui est la normalisation de la violation et donc va à l’ncontre de tout ce qu’on essaye de renverser dans notre société : misogynie et patriarchie qui met la femme au second plan et donc réduit sa valeur.
Il a été arrêté fin décembre 2022 par la police en Roumanie (où il a déménagé parce qu’il était plus simple de violer quelqu’un là-bas ; les lois étant moins puissantes qu’aux Etats-Unis) pour suspicion de trafic humain. Mais l’angoisse survient à la suite de plusieurs témoignages qui racontent l’inquiétude survenu à propos d’Andrew Tate et de son influence sur les jeunes garçons.
Andrew Tate a un immense public et possède une plateforme internet suivie par des millions de garçons âgés entre 12 et 15 ans, période de vie où l’on se cherche encore et où l’on forme nos propres opinions et nos valeurs.

Les valeurs principales comme le respect sont complétement détruites par Andrew Tate. Les jeunes garçons l’idolâtrent et forment leurs opinions en fonction de lui. Ceci devient un réel danger pour les futures générations de garçons car ils incarnent ses idées et participent à la dégradation des femmes et d’autres idées toxiques. Ceci n’impacte pas seulement les femmes mais aussi les hommes.
Les garçons qui cherchent encore leur identité se font menacer et déstabiliser par la masculinité toxique qu’Andrew Tate et ses supporteurs promeuvent. On est censé protéger nos enfants et les éduquer mais avec l’accès à internet qui devient de plus en plus facile pour toutes les jeunes générations, de plus en plus de jeunes ont alors accès à son contenu. Ces jeunes garçons écoutent Andrew Tate et apprennent tout ce qu’il dit, et demain ils seront les hommes de 23 ans qui ne respectent pas les femmes et utilisent la violence comme seul moyen de communication.
Les parents et les professeurs du monde entier ont partagé leurs témoignages et leurs inquiétudes concernant l’influence d’Andrew Tate sur les jeunes garçons. Les professeurs en collège et lycée entendent très souvent les garçons qui l’idéalisent avec fierté, ils envisagent le même futur, ils veulent la même vie de riche qu’Andrew Tate sans prendre conscience de comment il a fait pour obtenir tout cela. De plus, l’audience visée par Andrew est précisément les jeunes garçons. Les personnes formées et conscientes de leurs valeurs n’ont pas besoin de quelqu’un comme lui pour leur faire comprendre ce qu’est « être un vrai homme ».
Mais dans le cas des jeunes garçons, ils sont encore en train de se former, de s’identifier, de chercher leurs opinions et leurs valeurs et la misogynie se confond rapidement avec la masculinité.

Cependant, son influence ne s’arrête pas là, il essaie de gagner de l’argent en vendant un guide de masculinité pour $5,500. La grève organisée en Grèce, par de jeunes garçons, montre encore une fois le danger que représente cette personne. Cette grève avait pour objectif de critiquer la police qui avait arrêté Andrew Tate, alors accusé d’avoir participer à un trafic d’être humain.
Ainsi, on constate que ces jeunes sont endoctrinés. Ils ne pensent pas aux conséquences de leurs actions, de leurs paroles et leurs valeurs sont uniquement basées sur les idées d’un homme complétement détaché de la réalité.
Par Julija VALETIC
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