Théories du féminisme


Publié le 26 novembre 2022

Le féminisme est une coalition de différentes théories féministes et de différents courants qui ont des perceptions et définitions différentes du problème, ce qui peut donner des contradictions à la définition générale du féminisme et ce que cela doit représenter. Selon l’époque dont on parle, la vision du féminisme et de ce que cela doit être change beaucoup. De plus, la définition du féminisme change aussi selon la perception personnelle de l’individu basée sur ses propres croyances et valeurs. Aujourd’hui on peut entendre beaucoup d’opinions sur ce qu’est le féminisme et la plupart du temps les commentaires sont négatifs, leurs arguments confondus avec une fausse définition du féminisme et les différentes croyances personnelles. Pour mettre au clair ce débat, on expliquera les différentes catégories de féminismes. On va donc répartir le féminisme en 6 grandes catégories afin de mieux expliquer chacune et donc rompre les préjugés existants de féminisme.

 

On a donc le féminisme radical, libéral, socialiste, culturel, intersectionnel et postmoderne. La différence la plus marquante entre ces 6 catégories est notamment la racine de ces différentes théories, comment elles sont apparues et de quoi cela dépendait exactement (de la société, de la politique, des lois, des institutions, du langage, du capitalisme etc…). De plus, leurs différences sont aussi liées à l’époque dans lequel ce courant de féminisme est apparu et aussi la différence de définition d’égalité (opportunité/résultat et individuel/collectif).

 

Féminisme libéral (mainstream féminisme) : C’est le féminisme qui a eu le plus d’impact sur les vies féminines dans l’histoire. Il explique que la discrimination empêche les femmes d’avoir les mêmes opportunités (égalité de chance et que les rôles de genre ne font que produire les attentes rigides et inflexibles des hommes et des femmes). Il accentue l’individualisme, le choix et la liberté personnelle. On l’appelle mainstream parce que son but est celui qui est le plus simplement réalisable. Son but est l’égalité homme/femme institutionnelle, judiciaire et sociale avec le changement qui vient de l’intérieur de ce même système. Le patriarcat se reproduit au travers de la culture, de la société, de l’Etat et des institutions et endommage les femmes et les hommes. Le problème ou plutôt la critique de cette théorie du féminisme est qu’il ne recherche pas un changement révolutionnaire de ce système mais travaille seulement à l’intérieur même de celui-ci et qu’il est principalement blanc, capitaliste et impérialiste, et donc exclue un grand nombre de personnes.

 

Puis on aura le féminisme radical : Celui-ci tire sa racine de l’oppression féminine à la suite d’une domination masculine. Le patriarcat touche chaque aspect de notre société, tous les hommes profitent donc de ce patriarcat et impacte tous les autres systèmes d’oppression comme le racisme, capitalisme, impérialisme etc… Le but de ce féminisme radical est l’unification de l’expérience féminine, la lutte au nom de toutes les femmes et la destruction complète de patriarcat et tous ces systèmes et institutions. Avec le féminisme radical, le changement vient avec une révolution. La critique sur ce féminisme est le fait qu’il traite les femmes comme une unité unifiée. L’exemple est une femme blanche de classe moyenne en excluant complètement les autres races notamment les femmes noires. De plus, ce féminisme radical exclut les trans-femmes de ce mouvement.

Le féminisme socialiste : Ce féminisme a pour but de complètement changer le système de production (capitaliste) et de reproduction sociale (le travail à la maison non payé). Cette théorie est critiquée car sa conceptualisation dans la réalité reste difficile.

On passe maintenant sur le féminisme culturel : Il a été créé à partir du féminisme radical. L’essence d’être une femme est tout ce qui paraît spécial chez une femme et parfois peut être vu même comme supérieur aux hommes. La vision du patriarcat avec cette théorie est qu’il endommage non seulement les femmes mais les hommes aussi car il empêche alors les hommes de montrer leurs émotions et donc influence la création de ce qu’on appelle aujourd’hui la “masculinité toxique”. Il existe une différence très marquante entre les femmes et les hommes. Les femmes sont connectées avec la nature notamment par le lien de leur système reproductif. Les femmes devraient valoriser les atouts “féminins” (empathie, être émotionnel, etc..). Le but de cette théorie est de créer une société où les femmes et les hommes apprécient ce qu’on appelle “valeurs féminines ». Mais il existe une critique pour cette théorie également : la forte séparation entre les hommes et les femmes au niveau biologique et ontologique en font des êtres humains complètement différents, où les hommes sont corrompus et les femmes innocentes et comme celles d’avant, l’ignorance complète des inégalités de classe, race etc…

 

Le féminisme intersectionnel : Cette théorie vient d’une oppression et d’une discrimination qui fonctionnent entre eux ensemble au sein de notre société. Pour donner un exemple de cela, on utilisera les expériences des femmes noires qui n’ont pas vécu toutes les luttes féministes de la même manière. A travers le sexisme et le racisme leurs expériences sont complètement différentes car cela représente une double ou triple discrimination, une interpellation de plusieurs types de discriminations. Le but de cette théorie est de dire que l’oppression doit se déconstruire de manière intersectionnelle, en prenant en compte différentes identités et expertises de discriminations. La critique de cette théorie féministe est l’affaiblissement de l’unité féministe en regardant les femmes comme une foule trop différenciée avec peu de buts unifiés et concrets.

 

Et finalement on a le féminisme postmoderne : un type de féminisme qui a émergé vers la fin du XXe siècle et qui est marqué par le rejet des idées féministes traditionnelles et qui essaie de favoriser la philosophie postmoderne. Il met en avant l’importance du contexte social et politique pour comprendre le genre. Et il critique l’essentialisme, le patriarcat et la pensée binaire (binary thinking). Les féministes postmodernes croient que le genre n’est pas déterminé par la biologie mais par les circonstances culturelles et sociales. Selon cette théorie, les femmes étaient vues et traitées comme inférieures aux hommes non à cause de leur biologie mais à cause de la marginalisation sociale et politique. Cette théorie met en avant aussi l’importance de regarder les femmes non comme une foule de personnes identiques mais au contraire de comprendre que chacune d’entre elles est unique et se différencie selon sa race, sexualité, classe sociale, etc. Donc le but c’est de comprendre qu’il n’y a non seulement les différences entre les hommes et les femmes en tant que genre mais aussi qu’il existe des différences au sein de la communauté féminine. Cette théorie a été critiquée pour être trop théorique et déconnectée de la réalité.

 

Selon l’époque d’apparition et le contexte social et politique, les courants féministes changent et font des efforts pour permettre une plus grande liberté et égalité pour les femmes. Mais comme on a pu le voir, les théories se différencient entre elles, elles apparaissent d’une manière différente et donc traitent des problèmes différents. Le féminisme n’est pas une doctrine qui veut rendre les femmes supérieures aux hommes, c’est un courant de pensée qui essaie de mettre en valeur les femmes le plus possible sans dégrader les hommes. Le féminisme ne protège pas uniquement des femmes mais les hommes aussi, même si ce n’est pas clair pour certains. L’origine de la masculinité toxique se trouve dans le patriarcat, qui essaie donc de réduire les hommes à des machines sans émotions, incapable d’être quelqu’un d’autre que simplement quelqu’un de fort et qui décrit les femmes comme des objets innocents, qui ne servent qu’à être utilisés par les hommes. C’est pourquoi, il est important de connaître ces théories féministes, sommer leurs valeurs et créer un féminisme qui va servir à tout le monde.

 

Par Julija VULETIC

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