L’Euro : l’arnaque du siècle


Publié le 28 mars 2022

Vous n’êtes certainement pas sans savoir que dans moins d’un mois la France à rendez-vous avec son avenir et que nous, citoyens français, devrons accomplir notre devoir d’électeur et… non c’est une blague, j’ai moi-même failli m’endormir deux fois en écrivant de telles niaiseries. La vérité c’est que l’on nous demande de choisir parmi une brochette de c*****d.e.s qui nous explique que si la France va mal c’est à cause du système capitaliste et du patriarcat pour les uns, notre système social trop onéreux pour d’autres ou encore l’immigration, les impôts, les «élites»(les juifs pour certains…), etc. Que ce soient les candidats de l’écurie Arnault ou bien de l’écurie Bolloré, tous semblent s’accorder sur le fait que la France est en déclin mais aucun n’ose (de peur de froisser leur mécène) désigner le problème fondamental : l’Union Européenne, et plus précisément, l’euro.

 

 

Pourrie par la racine

 Les débuts des années 1980 en France sont marquées par une inflation de masse : les prix augmentent de 12% par an ce qui menace l’économie du pays. Cette même période est marquée par l’émergence de l’idéologie néolibérale qui consiste à penser qu’il faut déréguler les marchés pour permettre à l’économie d’atteindre l’équilibre naturellement. C’est la fameuse phrase de Ronald Reagan, alors président des Etats-Unis : « l’Etat n’est pas la solution ; l’Etat est le problème ». Les hommes politiques seraient incompétents à gérer l’économie de leur pays et devraient déléguer cette mission à une instance indépendante du pouvoir politique.

L’économiste Jacques Sapir explique que depuis la fin des années 1980, en Europe, s’est affirmé le projet politique de mettre en place des institutions fédérales européennes. Ces institutions ont toujours été rejetées par les peuples européens à chaque fois que l’on a daigné leur demander leur avis (ex : référendum de 2005). Il a donc fallu ruser via le « fédéralisme furtif » qui consista à construire des institutions imparfaites, dont l’euro est le meilleur exemple, afin d’amener les peuples à consentir, dans la crainte et l’urgence, à la construction européenne lors de crise successives (ex : crise de 2008 ; crise des dettes souveraines 2011/12).

 

 

Une solution absolument anti-démocratique

En 1992 fut signé le Traité de Maastricht qui entérine la libre circulation des capitaux entre les 12 premiers Etats membres et le fait que l’ECU (european currrency unit), l’ancêtre de l’euro, soit calqué sur le mark allemand et la politique de contrôle de l’inflation de la Bundesbank (Banque centrale allemande). A ce moment précis, la France a abandonné sa souveraineté en matière de politique monétaire afin de réduire l’inflation. Les objectifs de croissance économiques et de création d’emplois son devenu secondaire et le sont toujours avec l’actuel euro. Afin de conserver une inflation basse, la France due se soumettre aux injonctions de la Commission européenne et cesser d’investir dans son économie et ses services publics ce qui pénalisa fortement l’emploi et la croissance.

Cela amena Philippe Séguin, alors député, à déclarer lors de son discours contre le traité de Maastricht du 5 mai 1992 : « L’Europe que l’on nous propose n’est ni libre, ni juste, ni efficace. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la révolution. 1992 est littéralement l’anti 1789. »

 

 

La destruction programmée de la France

L’exemple le plus probant des effets délétères de l’euro se trouve dans le phénomène de la désindustrialisation, sujet éminemment politique par les temps qui court… L’industrie est le pilier de notre souveraineté économique et l’euro a joué un rôle majeur dans sa dilapidation. Alors que la part de l’industrie dans la hausse de la valeur ajoutée du PIB était de 30% en 1981, elle est de 16% en 2016. Pour nos petits politiques pétris d’idéologie néolibérale et fanatiques de la mondialisation heureuse, la cause viendrait du coût du travail et de notre modèle social trop onéreux. Pourtant, un bulletin récent de la Banque de France montre que le coût du travail en France n’est pas plus élevé que celui de l’Allemagne, voire légèrement sous la moyenne de la zone euro. Notre (futur)président affirme pourtant l’inverse, ne lit-il pas les rapports ? Ou bien est-il trop occupé à lire ceux de son cabinet de conseil favoris…

La véritable raison est qu’avec le marché unique (Acte unique européen de 1986), l’euro a fait tomber les barrières de protection essentielles dont tous les autres pays du monde disposent et a provoqué une très forte hausse de la concurrence entre les entreprises européennes. Le déclin économique de notre pays s’est amorcé à cause de l’aveuglement idéologique des gouvernements successifs, de droites comme de gauche, qui ont crût et croit toujours au                  « leadership français ». Les Allemands en rigolent encore… alors que notre pays connaît le chômage de masse, la hausse de la pauvreté et des inégalités, la destruction de notre service public et de notre modèle social.

 

 

Pour conclure, la France souffre de la désindustrialisation causée par une idéologie européiste aveugle, incapable de reconnaitre que les fondements mêmes de la construction européenne sont structurellement néfastes à la France. Les gouvernements précédents (pas les Français) ont voulu l’euro, les Allemands en ont défini les modalités aux bénéfices des pays du Nord qui ont profité de la désindustrialisation de notre économie depuis 30 ans. Ainsi, je ne crois pas prendre beaucoup de risque en paraphrasant Reagan : l’UE n’est pas la solution, elle est le problème.

 

 

« Il faut dire ce que l’on voit, et plus difficile encore, voir ce que l’on voit »

Charles Péguy

 

 

Le bulletin de la banque de France en question : 819222_bdf224-2_competitivite_prix_web3.pdf (banque-france.fr)

Les sources littéraires :

  • BOULO François ; Reprendre le pouvoir : Manuel d’émancipation politique, Les Liens qui libèrent, 2O21.
  • SAPIR Jacques ; L’euro contre la France, l’euro contre l’Europe, les éditions du cerf, 2016.

Les sources vidéoludiques de la chaine Blast (les vrais connaissent) :

Et en bonus pour les curieux :

 

 

Par Adrien Javoy

1 Commentaire

  1. Anonyme

    Beaucoup de raccourcis et une vision économico centrée qui rend l’article pauvre en nuances à mon goût. Dommage que les sources ne soient pas plus diversifiées..

    Réponse

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