L’enjeu de l’écoresponsabilité


Publié le 27 mars 2022

L’ADEME dévoile en 2017 que le volume annuel de consommation par personne est aujourd’hui trois fois plus élevé qu’en 1960.  

 

Écoresponsabilité : contexte, notion et avantages 

 

Un peu d’histoire 

 

Faisons un bond dans les années 1980 en Italie. En réaction à l’implantation d’un McDonald’s en plein cœur de Rome en 1986, un groupe de gourmets, mené par Carlo Petrini, s’oppose à la diffusion de la « junk food », de la standardisation et de l’hyper-industrialisation alimentaire. C’est l’avènement du mouvement Slow Food. Ce dernier propose de renouer avec l’alimentation locale et de comprendre les conditions de production des divers aliments pour redonner sens au plaisir gustatif tout en respectant l’environnement. 

 

Qu’est-ce que l’écoresponsabilité ? 

 

En 1994, le Parlement européen s’est saisi de la question de la responsabilité environnementale, avec une approche visant la réparation du dommage environnemental. Ainsi est apparu en 2003 une proposition du principe du pollueur – payeur, même si celui-ci était déjà présent dans l’OCDE à partir de 1972. Par la suite, ce principe a été intégré en droit international de l’environnement. Il est notamment défini comme le fait d’internaliser les coûts de protection de l’environnement, compte tenu de l’idée que c’est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, en ayant en vue l’intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l’investissement. 

De manière générale, l’écoresponsabilité invite l’ensemble des entreprises, et des citoyens, à réfléchir à l’impact de leurs activités sur l’environnement (construction des bureaux, gestion des déchets, gestion de l’énergie, utilisation d’eau, déplacements, numériques) et à y intégrer les enjeux du développement durable. 

La démarche écoresponsable commence par identifier le périmètre d’action et évaluer son empreinte carbone afin de choisir ce qui mérite d’être traité en priorité. 

Dans un deuxième temps, il faut imaginer et proposer des solutions pour réduire les impacts négatifs sur l’environnement. 

Enfin, il est important de former ses collaborateurs et d’instaurer un temps de discussion afin d’échanger sur les bonnes pratiques à adopter pour diminuer son bilan carbone. 

En tant qu’entreprise, intégrer les principes du développement durable dans votre activité est une opportunité. Cela permet de réduire certains coûts, d’attirer de nouveaux clients dans la mesure où les consommateurs ont des attentes de plus en plus fortes envers les entreprises, et, de nouer de bonnes relations au niveau local (avec les fournisseurs et les consommateurs). De plus, travailler dans un restaurant qui fait sens pour l’environnement est une source de motivation pour les collaborateurs ! 

 

Comment s’informer en tant que consommateur ? 

 

Le label 

 

Pour permettre aux entreprises d’officialiser leur engagement en matière d’écoresponsabilité, il existe différents labels. En voici quelques-uns : 

Tout d’abord, la marque NF Environnement permet de distinguer des produits ou services plus respectueux de l’environnement que les équivalents classiques. Ses critères garantissent l’aptitude à l’usage des produits et une réduction de leurs impacts environnementaux tout au long de leur cycle de vie. Elle concerne à la fois le produit et son emballage. 

Le label MSC (Marine Stewardship Council) récompense les pêcheries dont la gestion et les pratiques sont reconnues comme étant écologiquement responsables. Ce label certifie que le produit issu de la mer provient d’une pêcherie durable, bien gérée et ne contribue pas au grave problème de surpêche. 

Le label GOTS (Global Organic Textil Standard) se réfère aux produits en coton, laine, soie et chanvre. Il permet de certifier l’origine biologique des fibres et le respect de l’environnement et de l’être humain, dans les processus de fabrication. Il assure par exemple qu’au moins 70% des fibres naturelles utilisées pour la fabrication des vêtements sont d’origines naturelles. 

 

Le label est-il toujours fiable ?  

 

Il faut toutefois se méfier de certains labels puisqu’ils ne sont pas toujours certifiés par un organisme accrédité et indépendant. Un label peut par exemple provenir d’un organisme privé. Les exigences auxquelles les produits ou les entreprises labellisés doivent répondre sont donc moins encadrées que celles qui sont demandées pour obtenir une certification. 

Par exemple, la certification B Corp permet à une entreprise de certifier qu’elle respecte des normes élevées de performance vérifiée, de responsabilité et de transparence sur des facteurs allant des avantages sociaux aux employés, aux pratiques de la chaîne d’approvisionnement et aux matériaux d’entrée. Danone et Nature & Découvertes ont obtenu la certification B Corp. 

 

Et pour mon entreprise ? 

 

Devenir une entreprise à mission 

 

Une majorité des français considèrent qu’une entreprise doit être utile pour la société dans son ensemble. La loi a donc introduit en 2019 la qualité de société à mission permettant à une entreprise de déclarer sa « raison d’être » envers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux.  

Pour devenir une entreprise à mission, une société doit définir, en plus de ses engagements économiques, des engagements sociaux et environnementaux et baser sa stratégie dessus. Contrairement au statut d’entreprise écoresponsable, le statut d’entreprise à mission est clairement défini puisque les missions doivent être mentionnées dans les statuts et aussi dans la base de données des entreprises de l’INSEE. 

 

Les étapes pour y parvenir 

  • Élaboration et définition de la raison d’être de l’entreprise ; 
  • Déterminer des objectifs environnementaux et sociaux ; 
  • Appliquer un mode de gouvernance et de gestion qui répond à ces objectifs ; 
  • Modifier les statuts juridiques de l’entreprise (vote des associés, publication d’une annonce légale, enregistrement de ces modifications au Registre du Commerce et des Sociétés, publication au Bulletin Officiel Des Annonces Civiles et Commerciales) ; 
  • Nominer un comité de mission comprenant au moins un salarié de l’entreprise ; 
  • Contrôler au moins tous les deux ans par un organisme indépendant agréé. 

 

Par Alise DURAND

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