Le secteur aérospatial, un atout économique pour la ville rose


Publié le 11 octobre 2021

Vous n’êtes pas sans savoir que le secteur aérospatial a fortement contribué à la croissance économique de l’agglomération toulousaine et lui a même permis de se dresser au rang de capitale aérospatiale européenne. Mais comment y est-elle parvenue ? Tout commence grâce à Pierre Georges Latécoère, qui a marqué les esprits et qui est considéré comme un entrepreneur hors-pair de la première moitié du XXème siècle. Il développe réellement son entreprise pendant la Première Guerre Mondiale, période pendant laquelle il transforme son usine de Toulouse en site de fabrication d’obus pour répondre aux besoins militaires de l’époque. Il se lance dans la conception d’avions de combat et de reconnaissance et devient rapidement un fournisseur officiel de l’État français pendant la guerre. Grâce à son travail acharné et son talent de businessman, il fait de Toulouse la « ville tournée vers le secteur aéronautique ».

 

Toulouse, Capitale européenne et mondiale des secteurs aéronautique et spatial

Les deux guerres mondiales ont permis à l’aéronautique d’émerger et de s’imposer dans le paysage industriel. En effet, les besoins en termes d’aviation se sont multipliés au cours des deux guerres. Les armées avaient besoin d’avions de reconnaissance et de surveillance afin de localiser les armées ennemies ainsi que d’avions de combat pour attaquer les pays adversaires. D’autres modèles d’avions sont aussi apparus pour de nouvelles finalités ou encore les hydravions pour la Marine Nationale. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie aéronautique française cherche à se renforcer en construisant des avions dédiés au transport civil. C’est alors que la caravelle fait son apparition. Les avions de ce modèle seront produits à Toulouse par le constructeur SNCASE qui deviendra plus tard Sud Aviation. Certaines pièces de la Caravelle sont d’ailleurs fabriquées par la société Latécoère comme les parties arrières du fuselage.

A partir des années 1960, la France décide de mener une politique de décentralisation et de réaménagement du territoire. C’est alors que Toulouse figure parmi les huit métropoles françaises « d’équilibre » et elle est choisie comme ville de spécialisation dans les activités aéronautiques et spatiales en raison de son passé et des grandes figures de l’aviation qui s’y sont installées comme Latécoère. Dans ce même contexte de décentralisation, des écoles d’ingénieurs tournées vers le secteur aéronautique déménagent de Paris pour s’implanter à Toulouse. Cette installation renforce le savoir-faire de pointe de la région toulousaine dans le secteur aéronautique.

Lors de la Guerre froide, la France et la Grande Bretagne collaborent pour construire un avion supersonique, le célèbre Concorde. Il a été assemblé sur le site industriel Sud-Aviation à Toulouse. Le 2 mars 1969, l’aéroport Toulouse Blagnac accueille ce bijou technologique, capable de relier Paris à New-York en un temps record, 3h30 à une vitesse dépassant le mur du son, Mach 2,2, soit environ, 2300 km/h.     Dans les années 1970, de nombreux constructeurs aéronautiques ont émergé en Europe mais aucun n’a la capacité de contrer le géant de l’aéronautique américain, Boeing, qui en position de monopole à l’échelle internationale. Afin de mener une concurrence plus efficace et plus durable, les différents constructeurs européens se rassemblent au sein d’un consortium dénommé Airbus.

 

Airbus rivalise avec Boeing

Le premier modèle d’avion développé par le groupe Airbus est l’A300. Airbus a une stratégie d’approvisionnement et de production bien définie. Les différentes pièces d’un avion sont construites dans différents pays pour la plupart d’entre eux européens, et chaque pays est spécialisé dans la conception et la fabrication d’un type de pièce précis. Airbus a créé un modèle d’avion, le Beluga, afin d’assurer le transport des pièces jusqu’au site d’assemblage final. Une fois toutes les pièces de l’appareil réunies, l’aéronef est assemblé en région toulousaine, plus précisément à Blagnac. Le siège social d’Airbus est situé à Toulouse.

Airbus est la première entreprise industrielle en termes de chiffres d’affaires et d’effectif dans la région toulousaine. L’entreprise emploie entre 25.000 et 30.000 salariés en région toulousaine et son chiffre d’affaires pour l’année 2020 était de plus de 8,28 milliards d’euros pour l’ensemble des sites toulousains. Plus de la moitié des emplois du groupe Airbus sont pourvus en région toulousaine où sont situés les sites de production, d’assemblage final et le siège social. Airbus a conçu plus de la moitié des avions commerciaux qui volent à travers le monde.

Du côté du secteur spatial, la ville rose abrite le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) créé en 1961. La principale mission du CNES consiste à élaborer une politique en matière de conquête spatiale, de coopération internationale, ainsi qu’une politique couvrant l’ensemble des enjeux liés à ce secteur hautement stratégique pour l’Etat français. Aux alentours de la ville rose sont également implantés des laboratoires de recherche pour le domaine spatial, et des entreprises industrielles spécialisées dans la construction de satellites, de sondes, ou encore du vaisseau servant à ravitailler la Station Spatiale Internationale. On peut, par exemple, citer Thales Alenia Space et Airbus Defense & Space.

 

Le secteur aérospatial, un atout pour l’attractivité touristique de la ville rose

Parmi les établissements du secteur spatial les plus prisés et les plus visités, nous pouvons mentionner la Cité de l’Espace, avec près de 375.000 visiteurs par an. Il s’agit d’un centre de culture scientifique permettant à ses visiteurs d’apprendre un large panel de choses sur l’astronomie, l’astronautique et la météorologie à travers de nombreuses animations et de nombreuses expositions. Ils peuvent par exemple au sein de la salle de contrôle, visionner la préparation d’un lancement de fusée, assister à son décollage, son vol puis sa mise en orbite. De nombreuses autres activités sont également proposées comme des spectacles dans le Stellarium. Des séances d’entraînement astronaute ainsi que des séances d’informations avec des météorologistes sont aussi à découvrir.

Parmi les incontournables à visiter, figure le musée Aeroscopia situé à Blagnac. Les visiteurs ont la possibilité de visiter l’intérieur, cockpit et cabine. Ils ont notamment le privilège d’entrer à bord du Concorde ou encore de l’A 300. Sur le tarmac extérieur Sud, ils peuvent également monter à bord d’une caravelle d’Air Inter, d’un A 400 M, plus gros porteur de transport militaire. La chaîne d’assemblage d’Airbus est également visitable. Depuis fin 2019, un tarmac extérieur nord a été aménagé et de nouveaux aéronefs sont. La surface du musée Aeroscopia a ainsi doublé, passant d’une surface de près de 14.000 m² à une surface de près de 28.000 m². La ville rose est donc bien LA ville de l’aéronautique et du spatial, ce qui la rend très attractive pour les touristes, les investisseurs et les businessmen.

 

Par Nolwenn DALLAY

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