Les jeunes sont-ils en passe de changer le monde ?


Publié le 4 avril 2021

Tandis que la « nouvelle génération » se targue, à coup de tweet, de post Instagram ou de story Snapchat, d’être plus éveillée que leurs aïeux, notamment grâce à l’utilisation de ces médias, les quinquagénaires aiment à penser que ce militantisme ne se fait que derrière les écrans et que la pseudo créativité que nous avons ne nous pousse pas à agir.

Loin d’être des détracteurs de ces nouveaux moyens de communication, nous ne pouvons pourtant pas célébrer toutes les publications de nos fils d’actualité Facebook, et nous devons avouer que l’activisme performatif est une pratique courante sur ces plateformes numériques.

Mais ces incohérences que nous voyons aujourd’hui sur les médias sociaux ne seraient-elles pas simplement le reflet des contradictions que porte la société ?

Le monde est rempli d’écolos limitant le plastique mais prenant l’avion pour partir en vacances au Costa Rica, d’addicts au bio la semaine mais mangeurs de fast-food le week-end ou de supporters de l’OM qui regardent les matchs du PSG. Les jeunes ne font pas exception mais certains se battent tout de même pour leurs idéaux tout en espérant changer le monde.

 

Alors pourquoi 35% des moins de 25 ans n’ont pas voté au second tour de l’élection présidentielle de 2017 ? Pourquoi les trois quarts des jeunes ne sont pas allés aux urnes pour les législatives françaises de juin 2018 ? Les jeunes s’intéressent à la politique. La politique en fait elle tout autant pour les jeunes ? Comment pourrions-nous espérer répondre aux problématiques de demain sans consulter l’ensemble des générations, en particulier les jeunes qui vivront encore plus les conséquences des décisions que nous prenons dès maintenant ?

De nos jours, leur politisation prend surtout forme dans l’engagement associatif, les réseaux sociaux ou l’entrepreneuriat. Ils défendent des idéaux et des valeurs qu’ils ne retrouvent pas toujours dans la politique actuelle et se fraient une place dans les débats. Ils se mobilisent pour faire entendre leur voix et ainsi changer le monde à leur manière.

 

C’est dans cette optique que plusieurs d’entre eux lancent leur entreprise et parviennent à faire évoluer les mentalités, les habitudes et même la société au sens large. La « start’up nation » que nous promettait Macron en 2017 est celle dont beaucoup rêvent. Ce n’est pas pour rien que l’entrepreneuriat a le vent en poupe. Quel membre de la génération Z n’y a jamais songé ?

Le désir de liberté, de créativité ou d’indépendance y est pour beaucoup, tout comme la facilité de création. Mais un nouveau moteur pousse les jeunes à entreprendre : leur volonté de transformer la société pour qu’elle soit plus à même de répondre aux problématiques actuelles. Parce qu’ils représentent l’avenir, qu’ils sont pleins d’idées et qu’ils paraissent conscients des enjeux climatiques et sociaux de demain, ils ont l’étoffe d’être des acteurs déterminants du changement. C’est par ces nouveaux types d’entreprises, où l’innovation est reine, que l’urgence des nouvelles problématiques semble pouvoir être résolue. L’entrepreneuriat social, voire l’entrepreneuriat qui ne se donne pas d’étiquettes mais qui cherche à casser les codes pour limiter ses externalités négatives, est un secteur d’avenir. Et les jeunes l’ont bien compris. Motivés, inspirés et engagés, nous assistons à une nouvelle vague d’actifs qui, par leur esprit d’ouverture, leur volonté et leurs convictions, pourront être les instigateurs d’évolutions sociétales dont nous avons grandement besoin.

L’inconscience, l’insouciance voire le manque d’expériences qui sont souvent reprochés aux jeunes ne seraient-ils finalement pas leur force ?

Lorsque Boyan Slat a fondé The Ocean Cleanup, il ne se rendait pas compte de l’ampleur du défi qui l’attendait. N’est-ce pas rêvé que de vouloir supprimer 90% du plastique des océans d’ici 2040 ? Comment une réalisation aussi extraordinaire pourrait être menée sans l’insouciance que l’on aime prêter à la jeunesse ? Nombreuses seraient les innovations qui n’existeraient pas sans une dose de rêve. La force d’inspiration des jeunes est source de création. Et si, malheureusement, leurs projets échouent, ce ne sera que partie remise pour eux. Ils ont le temps de faire des erreurs et de recommencer.

 

Mais outre cette forme d’engagement qui émerge de plus en plus, les jeunes continuent de se politiser via des manifestations, des petits actes du quotidien voire avec l’adhésion à des partis politiques. « Allons Enfants » a ainsi fait le pari d’inclure la jeunesse dans le processus décisionnel pour favoriser l’intelligence collective permise par la diversité intergénérationnelle. Un des enjeux majeurs que ces jeunes semblent porter est d’ailleurs la lutte contre le réchauffement climatique.

Nous n’avons même plus à présenter Greta Thunberg qui a mené, au départ, une simple grève isolée puis des manifestations tous les vendredis à travers différents pays et villes.

Son engagement n’est pas resté longtemps dans l’ombre. Elle a été invitée aux plus importants sommets politiques et a prononcé plusieurs discours, parfois controversés. Elle s’est opposée aux chefs d’Etat et les as interpellés avec le célèbre : « How dare you ? » [=Comment osez-vous ?]

Gitanjali Rao, une scientifique de 15 ans récemment élue Kid of the Year par le Time Magazine, peut aussi être un exemple de l’envie et de la possibilité qu’ont les jeunes d’être des vecteurs de renouveau. Ainsi, ses secteurs d’activités, allant de l’eau potable polluée à l’addiction aux opiacés et au cyber harcèlement, pourraient résoudre des problèmes majeurs dans notre monde actuel. À l’instar de TBS et de son slogan « Inspiring Life, Inspiring Education », Gitanjali véhicule aux autres jeunes un message inspirant, qui est : « N’essaye pas de résoudre chaque problème, concentre-toi uniquement sur celui qui t’enthousiasme ».

 

L’engagement peut également s’opérer via des associations. Le B3D, association étudiante qui vise à promouvoir le développement durable dans l’établissement et auprès des élèves, se veut ainsi facteur de changement pour rendre TBS plus soucieuse des enjeux actuels. Nos cinq pôles, qui organisent de nombreux événements, à échelle locale comme nationale, sont aussi des moyens d’agir pour les causes en lesquelles nous croyons.

La deuxième partie de la quinzième édition des ANEDD (Assises Nationales du Développement Durable) qui aura lieu en Avril, juste avant notre S3D (semaine du développement durable), en est un exemple. À travers des ateliers, des éco-awards et des conférences sur un thème que nous gardons encore secret, nous espérons pouvoir faire prendre conscience aux étudiants de l’urgence d’intégrer le développement durable dans toutes les sphères de nos vies.

 

Le monde appartient à ceux qui le façonnent…et qui se lèvent tôt, alors réveillons-nous et agissons.

 

Mathis et Charlotte du B3D

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