Benjamin : de Mister Prépa à Planète Grandes Ecoles


Publié le 4 avril 2021

L’équipe du RDVC EN PARLE a eu l’occasion d’interviewer, pour ses lecteurs, Benjamin Hautin, fondateur de Mister Prépa et de Planète Grandes Ecoles. Actuellement étudiant à l’EM Lyon, il partage avec nous son parcours et les nouvelles responsabilités auxquelles il a dû faire face en gérant à la fois une entreprise à fort développement et une vie étudiante en école de commerce.

 

RDVC : Comment s’est passée ta prépa ? Dans quelle prépa étais-tu ?

Benjamin Hautin : J’ai fait une prépa ECE au lycée Saint-Just à Lyon. Avec le recul, je peux affirmer que ma prépa s’est très bien passée, les profs étaient bienveillants, le cadre était magnifique et les élèves formaient de petits groupes sans succomber à l’aspect « compétition ». J’en garde encore 4-5 très bons copains, que je vois encore aujourd’hui !

 

RDVC : Dans quelle école es-tu aujourd’hui ? Quelles ont été tes premières impressions en école ? Déçu ? Satisfait ?

B.H : J’ai fini par intégrer emlyon business school, où je continue de développer actuellement Planète Grandes Écoles et Mister Prépa, avec mon équipe. J’adore la ville de Lyon, là dessus rien à redire ! Au niveau des cours, il y a de tout.. J’aime particulièrement les cours de finance et de stratégie, qui demandent beaucoup de réflexion, mais aussi du travail ! Sinon, au niveau de l’ambiance, je pense que c’est comme partout : la vie associative est bien développée et globalement les gens sont très cool ! Hâte de pouvoir retourner sur le campus aussi…

 

RDVC : Justement… Allier tes études et la gestion d’une entreprise, c’est possible ?

B.H : Bien sûr ! D’ailleurs beaucoup d’entrepreneurs choisissent d’opter pour un parcours entrepreneurial pour alléger leur emploi du temps en Master… De mon côté, j’ai préféré m’orienter vers un parcours plus corpo, axé sur la finance et le conseil, puisque j’ai senti que la valeur ajoutée allait être beaucoup plus importante qu’un parcours entrepreneurial. Surtout qu’au final, monter une entreprise et la gérer, ça s’apprend aussi beaucoup sur le tas, avec un accompagnement également ! Hormis cela, il faut bien sûr être très organisé. Pour illustrer, une journée-type avec mon associé Dorian : on arrive au bureau à 9h, on bosse sur nos cours le matin en général, puis l’après-midi nous enchaînons avec du pur travail pour notre entreprise. Et on quitte le bureau aux alentours de 23h. Au total, nous faisons des semaines d’environ 70h, entre les cours, les révisions, les rendez-vous pour les médias, le travail sur la boîte, les déplacements dans toutes les écoles… Être étudiant et entrepreneur, c’est un choix de vie, c’est extrêmement prenant, surtout quand ton entreprise fonctionne bien. Mais derrière, il faut assumer et être à la hauteur de l’ampleur que tu commences à prendre. Donc pour tous les entrepreneurs en herbe : foncez,  en tant qu’étudiants c’est le moment idéal ! Pas marié, pas d’enfant à charge, il n’y a dans le fond rien à perdre ! Mais tant à gagner. Et pour les autres, foncez aussi !

 

RDVC : Quand as-tu décidé qu’il était temps de t’allier à d’autres personnes et que tu ne pouvais plus faire cela tout seul ?

B.H : Au début, Mister Prépa n’était qu’un petit compte Snapchat sur lequel je faisais des petites interventions en philo et en économie, rien de plus. Puis, le compte s’est transmis dans beaucoup de prépas à travers la France et les étudiants demandaient du contenu dans d’autres matières : géopolitique, mathématiques, espagnol… Je me suis alors dit qu’il allait falloir que je rallie d’autres étudiants d’écoles à ce projet. Sans eux, nos médias n’auraient jamais connu le développement qu’ils connaissent actuellement.

 

RDVC : Quand et pourquoi as-tu décidé de lancer Planète Grandes Ecoles ?

B.H : Planète Grandes Ecoles est la suite logique de Mister Prépa : un média cette fois-ci destiné aux étudiants des Grandes Ecoles (commerce, ingénieur et les IEP) qui a vocation à couvrir l’actualité des écoles, mais aussi et surtout à décrypter le monde professionnel et à diffuser des offres de stages et d’emploi aux étudiants de toutes les écoles. À travers cela, nous souhaitons réellement montrer que même en période COVID, les entreprises continuent de recruter, donc ne désespérez pas et venez trouver votre stage sur notre site !

 

RDVC : Mister Prépa a explosé en l’espace de quelques mois. Le site, le magazine sont aujourd’hui des supports incontournables des prépas, écoles… Comment as-tu fait pour t’adapter à cela ?

B.H : Dès sa création, Mister Prepa a été un média informel, où l’on répondait vraiment à la demande étudiante, en one-to-one. Aujourd’hui, nous sommes aussi un relai entre les écoles et les étudiants puisque nous présentons le plus objectivement possible les grandes écoles, et, inversement, nous sondons les étudiants pour expliquer aux écoles ce que leurs futurs étudiants recherchent réellement. Pour réussir à gérer cela, nous avons lancé une grande campagne de recrutement pendant l’été 2020. Actuellement, je gère beaucoup plus la partie relation écoles/entreprises, la stratégie de long terme et tout ce qui touche aux documents administratifs et financiers. L’équipe, de son côté, gère tout le contenu sur Mister Prépa et Planète Grandes Ecoles, ainsi que la pénétration constante de nos médias dans l’ensemble des établissements français, la mise en place de nouveaux concepts, la stratégie SEO des sites web, le développement de nouveaux indicateurs de performance, les partenariats avec les associations des écoles aussi…  Nous avons réussi à opérer une vraie structuration des médias, ce qui est une étape cruciale dans la survie d’une entreprise de manière générale.

En effet, le principal concurrent de Mister Prépa est Major-Prépa, l’autre média consulté par les étudiants de prépa. Je précise que dans l’immense majorité des cas, nos deux plateformes sont complémentaires, les étudiants apprécient les deux sites, comme les statistiques le montrent bien. Pour répondre à ta question, je pense que l’équipe de Major-Prépa se rend de plus en compte qu’ils sont enfin tombés sur un concurrent de taille, et que le monopole qu’ils ont pu avoir sur ce marché à un moment donné n’existe plus aujourd’hui. De mon côté, j’adore cette position de challenger. Mister Prépa se différencie en étant plus proche des étudiants, c’est en tout cas les retours que l’on a depuis 2 ans ! En effet, notre média est fait « par des étudiants, pour les étudiants ». Le fait que Mister Prépa ait commencé sur Snapchat et ait ainsi créé un contact privilégié et informel avec les étudiants plaît beaucoup, et nous a permis de rattraper très rapidement d’autres concurrents, tout en nous différenciant sur des éléments stratégiques., même si les informations proposées sont sensiblement similaires, marché de niche oblige. Dans tous les cas, je suis ravi que plusieurs acteurs occupent ce marché, on s’ennuierait rapidement sinon ! C’est ainsi que je conçois la concurrence.

 

RDVC : Comment as-tu appris à gérer tout le cadre légal ? Contrats pour les employés mais aussi partenariats et subventions, ou nom « E-ADMISSEUR » qui appartient désormais à Mister Prépa ?

B.H : Dès le début de Mister Prépa, je me suis entouré d’un cabinet d’avocats d’affaires qui font en sorte d’accompagner et de protéger Mister Prépa. Nous avons donc rapidement déposé le nom « Mister Prépa », le concept du « MISTER PRÉPA TOUR » ou encore celui de « E-ADMISSEUR » que nous avons lancé l’année dernière pour remplacer les visites des écoles pendant les oraux. Tout ce côté un peu moins fun de l’entreprise s’apprend en étant bien entouré, en accumulant de l’expérience et en étant aussi curieux !

 

RDVC : J’ai vu sur ta présentation Mister Prépa que tu insistes sur « l’égalité des chances, peu importe le lycée d’origine », pourquoi ce sujet te tient-il autant à coeur ?

B.H : Je considère que j’ai eu énormément de chance dans mon parcours, que ce soit au niveau de mes études ou au niveau professionnel jusqu’ici. Personnellement, j’ai découvert les grandes écoles grâce à une prof de lycée qui m’a orienté vers cette voie. Personne dans ma famille n’a fait d’études, donc c’est clairement un coup de main du destin. Je me dis  souvent que, sans elle, je n’aurais jamais vécu tout cela. Une Grande Ecole, ça change la vie ! Si demain je souhaite arrêter mon activité, je sais déjà que mon école et mon réseau me permettront d’intégrer assez facilement un nombre très varié de postes et d’entreprises ! Or, je sais qu’il y a énormément d’élèves, qui ont pourtant des capacités énormes, qui ne connaissent pas le monde de la prépa, ni des grandes écoles et qui ne vivront jamais cette expérience. À travers Mister Prépa et Planète Grandes Ecoles, nous essayons d’être à notre tour ce petit coup de main du destin en démocratisant ces filières. Cela passe par le développement de notre marque, mais aussi et surtout par de nombreux passages dans des lycées, de quartiers ou de zones rurales, où les prépas ne sont que très rarement demandées sur Parcoursup !

 

RDVC : Qu’imagines-tu aujourd’hui pour Mister Prépa et Planète Grandes Ecoles dans le futur ? Un nouveau média par la suite ?

B.H : Aujourd’hui, je me concentre plutôt sur Planète Grandes Ecoles et je laisse Dorian (le directeur général de Mister Prepa) s’occuper plus largement de Mister Prépa. Nous essayons aussi de développer Mister Prépa X, équivalent de Mister Prépa pour les étudiants de prépas scientifiques. Ce qui nous tient majoritairement à coeur, c’est de nous assurer que Mister Prépa reste proche des étudiants et ne devienne pas un média trop formel et éloigné de la réalité de la prépa. Pour cela, nous ne recrutons que des personnes qui sortent de prépa et qui viennent de rentrer en école, ainsi ils ont encore leurs années prépa en tête et sont les plus à même de conseiller les préparationnaires. Après avoir ouvert à Lyon, nous allons prendre d’autres bureaux à Paris dans les semaines à venir, où nous développerons un second studio vidéo pour recevoir des invités de toutes sortes ! Pour le reste, on verra au jour le jour, même si de nombreux projets sont dans les tuyaux…

 

Toute l’équipe du TBS Mag tient à remercier Benjamin Hautin pour lui avoir accordé de son temps et avoir participé à cette interview. Son parcours est l’exemple-même de ce que la plupart des élèves espèrent accomplir en entrant en école. Sans prétention et avec les pieds sur terre, Benjamin espère pouvoir continuer longtemps à aider les plus jeunes à être ambitieux et à exceller dans leur domaine.

 

 

Par Elise CASADO

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