L’obsolescence programmée, encore et toujours d’actualité


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Publié le 13 janvier 2018

« J’ai plus de batterie ». Phrase super malheureuse, mais surtout phrase que l’on entend un peu trop fréquemment. Il faut dire que quand ton téléphone passe à 20% de batterie disponible alors que tu l’as chargé toute la nuit et qu’il est seulement 10h du matin…il y a de quoi devenir rapidement épuisé. Surtout quand ledit téléphone a à peine 2 ans et qu’il t’a coûté plus de 500 euros.

Et si ce n’était que les téléphones…Le problème, c’est que l’obsolescence programmée touche tous les objets électroménagers et électroniques (c’est pour ça que ta mère pète un câble quand sa machine à laver tombe en panne après seulement 3 ans d’utilisation et que tes grands parents lâchent des « c’était mieux avant »…).

Mais alors…c’est quoi l’obsolescence programmée ?

L’obsolescence programmée est l’ensemble des techniques utilisées pour réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un matériel pour en augmenter son taux de remplacement. En gros pour faire simple, c’est quand les entreprises jouent sur la composition de leurs produits pour qu’ils tombent plus rapidement en panne et qu’on rachète du matériel neuf (acheter, acheter, toujours acheter…).
Le terme d’obsolescence programmée apparait dès 1932, et c’est un promoteur américain, Bernard London, qui le définit le premier. Ce dernier voulait que le gouvernement américain instaure une législation positive à propos de l’obsolescence, afin de stimuler et maintenir la consommation. Bon, à cette époque, ses idées n’avaient pas vraiment été reprises politiquement.
Et pourtant, dix ans plus tard, en 1942, le célèbre économiste Joseph Schumpeter instaure le principe de « destruction créatrice » et le décrit dès lors comme le fait d’« inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire » (comme quand tu veux acheter le super IPhone X alors que tu as déjà le 8).

Donc pour faire court, l’obsolescence programmée ça fait bien longtemps que ça existe et ça n’a jamais été un sujet tabou !

Les exemples les plus symboliques d’obsolescence programmée qui vous feront dire « ah mais oui ! »

Nombreux sont les exemples de produits touchés pas l’obsolescence programmée. Vous en avez peut-être d’ailleurs un entre vos mains en ce moment même. Mais au-delà des exemples les plus classiques (comme quand ton IPhone ne veut plus télécharger de mise à jour), il existe aussi des exemples tout à fait surprenants.
Depuis quelque temps, les fabricants d’imprimantes sont accusés d’installer des puces dans leurs machines, afin qu’elles se bloquent au bout d’un certain nombre d’impression ou qu’elles indiquent à tort qu’il n’y a plus d’encre pour que l’utilisateur change la cartouche. Et pourtant, ces pratiques sont bel et bien interdites en Europe.
Et pour ces mesdames pas spécialement indignées par l’histoire des imprimantes, sachez que si la plupart de vos collants se filent dès la première ou deuxième utilisation, ce n’est pas votre karma. Pour tout vous dire, lorsque les bas nylons furent mis en vente dans les années 1940, le produit rencontra un énorme succès, mais les collants étaient tellement résistants que la croissance du produit sur le marché était limitée. Du coup, les entreprises décidèrent de modifier la composition de leur produit pour qu’ils soient plus facilement filables (et donc que le consommateur en rachète rapidement).

La lutte contre l’obsolescence programmée

Pour commencer, il faut dire qu’en France, depuis 2015, une loi existe afin de sanctionner les entreprises qui utilisent l’obsolescence programmée. En effet, les constructeurs sont passibles de 2 ans de prison et de 300.000 euros d’amende si une pratique d’obsolescence est prouvée. Mais pour les experts, sanctionner n’est pas la solution. A la place, il faudrait plutôt créer des labels et des certifications pour inciter les constructeurs à agir correctement et sensibiliser les consommateurs au moment de l’achat. Les trois solutions aujourd’hui proposées par les gouvernements seraient de contraindre les constructeurs à indiquer la durée de vie de leurs produits, de développer des incitations fiscales mais aussi de mettre en place un label réparabilité (qui éviterait de tout jeter dès qu’une pièce dysfonctionne).

Mais il est aussi possible, en tant que consommateur de privilégier des marques qui luttent contre l’obsolescence programmée et qui sont éco-responsables. Ces marques spécialisées (Patagonia, Fairphone,..) restent cependant assez peu nombreuses et il est donc bien difficile pour le consommateur de trouver des produits encore non intoxiqués par cette obsolescence programmée…

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