La France a-t-elle eu raison de vouloir entreprendre une intervention en Syrie ?


Publié le 9 janvier 2014
Rappel rapide des faits:

    Depuis plus de 2 ans nous n’avons de cesse d’entendre parler du conflit syrien et plus exactement une guerre civile qui a fait plus de 100 000 morts en 2013 d’après les Nations Unies. Pourtant au départ ce n’était que des manifestations pacifiques entre pro et anti-régime. Cependant il ne sert à rien ici de raconter le déroulement de la crise car il est aisé de le trouver sur internet. 
En revanche il serait judicieux de se préoccuper du cas de la France et du rôle que celle-ci a voulu jouer… mais sans succès.

Était-il raisonnable d’envisager une intervention française en Syrie ?

       I. En se basant sur les résultats de l’intervention au Mali pourquoi pas ?

        

   
    Il est vrai qu’on ne peut nier le fait que le régime syrien s’apparente à une dictature où Bachar El Assad tire les ficelles. On aurait pu penser également qu’après être intervenu au Mali pour mettre un terme à l’action des rebelles touaregs et du mouvement salafiste pour ne citer qu’eux, les français auraient soutenu cette intervention. D’autant que la France a fait preuve de courage en décidant d’agir pour arrêter cette destruction du patrimoine malien, de ses mausolées datant du 12ème siècle remplis d’histoire que les salafistes n’ont eu aucune pitié à détruire pierre par pierre et ainsi tenter d’effacer l’Histoire d’un pays et surtout de cette terreur instaurée par ces rebelles.
    De plus l’inaction internationale face à ces exactions devenait préoccupante comme si un pays n’ayant pas d’or noir n’avait aucun intérêt, c’est alors que François Hollande a décidé d’intervenir et d’entrer en guerre, en collaboration avec l’armée tchadienne et des troupes venant de différents pays d’Afrique de l’ouest, pour mettre fin à cette insoutenable inaction internationale.
    Aujourd’hui la guerre est terminée même si de très vives tensions persistent notamment entre l’armée malienne et le mouvement de libération de l’Azawad. La situation actuelle au Mali ne prête tout de même pas à la réjouissance car la paix est très instable et peut basculer à tout moment.

      Mais est-il sensé de comparer une intervention militaire au Mali avec une intervention militaire en Syrie ?

        II. Le conflit syrien n’a rien à voir avec celui malien et les    enjeux stratégiques sont tout autre. Explications.

    Force est de constater que ce succès n’aura pas permis de convaincre le peuple français de la nécessité de cette intervention. Pourtant d’autres obstacles, quant à cette intervention, sont à souligner pour comprendre cette impossibilité d’intervenir militairement. Ainsi nous développerons les idées pour montrer que dire au monde entier que la France voulait intervenir en Syrie n’avait aucun sens. Une simple analyse des faits et du passé suffisent pour comprendre. Je vais ici vous faire une liste concise afin de vous démontrer qu’une intervention française militaire était irréalisable et dénuée de raison.

   1.       Impossibilité de connaitre la légitimité des groupes rebelles qui se divisent en une multitude de groupes armés certains financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite., d’autres qui se revendiquent ouvertement d’Al Qaida. Tout cela fait craindre au monde entier qu’une intervention en Syrie serait inopportune et dangereuse pour l’occident.

Ainsi constituer un nouveau gouvernement sans avoir un chef commun à tous les groupes rebelles, malgré des « représentants » de l’armée syrienne libre, serait preuve d’une grande irresponsabilité.

    2.       La Russie bloque tout processus de négociations d’autant plus que la Syrie est l’un des derniers pays du Moyen-Orient allié à la Russie et surtout c’est un moyen de montrer au monde entier l’incohérence occidentale face au conflit syrien. 

    3.       Le pouvoir syrien manie parfaitement la communication et arrive à créer un climat d’incertitude notamment lorsque B. el Assad déclare qu’il protégera les chrétiens et les minorités de son pays à l’inverse des groupes islamistes. Et connaissant la situation des chrétiens Coptes en Egypte qui sont persécutés ou encore au Pakistan qui le 22 septembre a connu un attentat meurtrier dans une église faisant 72 victimes.

    4.       Risque de propagation du conflit à l’Iran qui fait des recherches sur l’enrichissement nucléaire et est un pion central pour garder la paix, toute relative, au Moyen-Orient.

    5.       Frontières communes avec Israël. 

    6.       Cette zone géographique a toujours été une zone stratégique et sensible.

    7.       L’occident ne peut plus se permettre d’intervenir dans ces pays afin de vouloir établir la paix comme ce fut le cas en Irak et en Afghanistan qui sont 2 échecs. Cela attiserait la haine de nombreux pays du Moyen-Orient et ferait le lit de groupuscules terroristes. 

    8.       La France n’a plus les moyens financiers pour pouvoir attaquer un pays seul surtout 7 mois après être intervenu au Mali.

    9.       la Syrie est d’une part l’alliée de la Russie mais surtout la Russie a une base militaire navale stratégique en Syrie dans la ville de Tartous, depuis 1971, qu’elle ne veut lâcher sous aucun prétexte car permet d’avoir un contrôle militaire en méditerranée. 

   10.   La Russie considère aussi que le Qatar et l’Arabie saoudite financent les groupes terroristes du Moyen-Orient et Tchétchènes.

    Après cette petite liste explicite des raisons pour lesquelles on peut s’apercevoir que parler d’une intervention en Syrie était trop attentive et montrait une méconnaissance du dossier car la seule solution ne peut être que diplomatique et non militaire même si on doit se révolter contre les massacres perpétrés par l’armée de Bachar el Assad. Néanmoins certains diront que lors d’une guerre il y a des victimes des deux côtés. Cela montre toute la complexité du dossier et de l’influence de la Russie.
  
François-Xavier Roux

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