10 points sur Chávez, R. Hood ou R. Mugabe?


Publié le 11 décembre 2013

 Hugo Chavez, Président du PSUV, Commandant en Chef et Président du Venezuela de 1999 jusqu’en mars 2013. (Source : Google))

Personnage très charismatique ainsi qu’énigmatique Hugo Chávez Frias ou le Commandant fut l’auteur de la « Révolution bolivarienne », quel bilan peut-on faire aujourd’hui de celle-ci ?

Faisons – sans rentrer dans les détails- un bilan de son mandat, ou devrais-je dire de ses quatre mandats.

En 1992 il essaye de faire un coup d’État à Carlos Andrés Pérez (Président démocratiquement élu).

En 1999 il arrive au pouvoir avec un soutien massif de la population et fera beaucoup pour les pauvres et les plus démunis (80% de la population reçoit des allocations dont la plupart sont issues des “missions” créées par Chávez) sans cependant éradiquer l’extrême pauvreté comme certains le croient et en développant une classe rentière qui soutient (en échange) aveuglement le Commandant.

À côté de l’image glorieuse, héroïque et romantique faite de Chávez et qui sera encore plus caviardée par son décès comme fut le cas du “Che”, se cache (ou peut être on cache) la réalité, moins fantastique.

10 faits réels me permettent de faire une telle affirmation :

         1.- Sa manière autoritaire de gouverner et son incapacité à établir un dialogue honnête avec les opposants.

Même avant de mourir Chávez a viré une juge de la Cour Suprême parce qu’elle n’était pas d’accord avec lui.

        
  2.- Son manque de respect pour la loi et sa contribution à l’impunité dans le pays et dans la région.

En 1999 il a réécrit la Constitution selon ses besoins, à sa mesure, laquelle il n’a même pas respecté, en contournant ses propres lois quotidiennement. Ce qui explique pourquoi le crime s’est autant développé (plus de 24 000 morts par an soit 65 morts par jour).

         
  3.- Les purges politiques et les procès sans fondements comme fut le cas de Leopoldo Lopez qui n’a jamais été officiellement condamné.

         
  4.- Ses promesses non accomplies et sa façon de manipuler les vénézuéliens (surtout les plus démunis) pour qu’ils pensent qu’il était là pour eux.

 En 14 ans il a construit moins de “HLM” qu’aucun autre président (ayant des mandats de 5 ans). Les hôpitaux n’ont pas de ressources et les patients doivent apporter leurs  propres médicaments. N’oublions pas le rationnement d’électricité, d’eau et la pénurie des biens de première nécessité.

        
   5.- Le contexte économique extrêmement favorable dont il n’a pas su profiter.

 En 1999 le baril de pétrole était à 9,30$, en 2011 il était à 160$. En 14 ans il a reçu plus de 950 000 millions de dollars soit presque 10 fois le montant du Plan Marshall de 1947 (qui a permis à plus de 15 pays européens de se reconstruire) et cela seulement avec les ventes du pétrole.

Hugo Chávez et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) (Source : Google)

 6.- Sa confrontation permanente avec le secteur privé, le non respect de la propriété privée et ses nationalisations constantes, pas par motivation sociale ou communiste mais par volonté d’éliminer tout ennemi politiquement indésirable, pour purger le pays.

7.- Son hypocrisie en ce qui concerne la liberté et les droits fondamentaux.

Il a fermé plus de 30 stations de radio et chaînes de télévisions parce qu’elles étaient trop critiques vis à vis de son gouvernement. Ou le fait d’interdire certains journaux, d’acheter du papier pour qu’ils ne puissent pas publier. Le fait d’emprisonner nombre de personnes sans aucun jugement pendant des années, de façon autoritaire. Le fait d’avoir licencié des milliers de fonctionnaires publics parce qu’ils avaient signé une pétition pour faire un référendum et ensuite leur interdire l’accès aux services publics voire même leur interdire de renouveler leurs passeports et leurs pièces d’identité.

                            

« Il a viré les américains mais il a fait un appel massif aux cubains, aux russes et aux iraniens »


(Image: Manifestation contre l’ingérence vénézuélienne en Bolivie devant le siège de l’Organisation des Etats Américains (OEA) à Washington DC lors d’une visite du Président Morales en 2008. Source: Washington Post)

8.- Son hypocrisie en ce qui concerne la souveraineté du Venezuela.

Il a viré les américains mais il a fait un appel massif aux cubains, aux russes, aux chinois et aux iraniens. Il y a aujourd’hui dans l’armée et dans l’intelligence vénézuélienne des officiers cubains. De même que son soutien constant aux gouvernements dictatoriaux qui massacrent leurs propres populations (Kadhafi ou Al Assad). 

Il critiquait souvent l' »Empire » (les Etats-Unis), source de tous les maux de la planète (qui vont du réchauffement climatique jusqu’à l’existence du cancer), et ses constantes ingérences en Amérique Latine et ailleurs, mais il ne faut pas oublier l’ingérence cubaine et vénézuélienne développée et encouragée par le défunt dans les pays de l’ALBA (Bolivie, Equateur, Nicaragua, etc…).

  9.- Son hypocrisie en ce qui concerne la violence.

Sa pseudo-révolution dite pacifique est loin de l’être. Il a autorisé l’entrée des groupes armés paramilitaires sur le territoire tels que les Tupamaros, ou La Piedrita ou le FBLN voire même les FARC. Il a armé des groupes de civils pour protéger et perpétuer sa révolution. Il a permis l’implantation d’une industrie russe pour produire des Kalashnikov. Il critiquait souvent les guerres des américains mais pourtant il a armé la guérilla colombienne.

         
                                          Mouammar Kadhafi (Libye) et Hugo Chávez (Source : Google)

  10.- Finalement son hypocrisie vis à vis de la démocratie. Son insulte préférée pour décrire l’opposition était “golpistas” (i.e. Une personne qui fait un coup d’état) mais n’oublions pas que lui-même était un “golpista”. En 1992 il a fait une tentative de coup d’État, et en 2012 il a déclaré qu’il allait faire un coup d’État voire déclencher une guerre civile si jamais il ne gagnait pas. Il a choisi tous les candidats de l’Assemblée Nationale et lorsque le “NON” a gagné lors du référendum en 2007 pour qu’il ne puisse pas changer la Constitution il l’a fait de toutes manières en autorisant les mandats présidentiels successifs (illimités) pour être ainsi réélu indéfiniment. Aurait-il peut être oublié qu’on est tous mortels?

Il est désormais à nous d’en juger les conséquences.

Paris, 5 mars 2013
(Sources : AFP ; ONU ; El Universal ; Estadisticas Venezuela)
(Première image:  Hugo Chavez, Président du PSUV, Commandant en Chef et Président du Venezuela de 1999 jusqu’en mars 2013. (Source : Google))


@pedroaparicio

Lire aussi: Venezuela: La fin de l’autoritarisme?

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