Introspection et rap français

Introspection et rap français

« Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemples et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme ce sera moi. Moi seul ». L’incipit-marquant- des « Confessions » réaffirme la valeur intellectuelle de la conscience de soi, et, dans une volonté de transparence de soi à soi, Rousseau fait de l’observation de ses états de conscience le matériau privilégié de l’expression du « moi ». De fait, l’introspection, véritable tradition littéraire française qu’inaugure Montaigne en réintroduisant le « moi » comme sujet d’étude premier et non plus comme champ d’analyse philosophique (le « moi » romantique contre le cogito cartésien), trouve de bien curieuses-du moins à première vue- occurrences dans le rap français.

          S’inscrivant dans un absolu de recherche de la sagesse, l’introspection fait en effet de nombreux émules dans cette mouvance culturelle et musicale que se veut le rap français. Dès 1995, Akhenaton et son « Métèque et mat » semble être partagé entre fougue (« Bad boys de Marseille« ) et spleen (« Au fin fond d’une contrée« , ou chacune de ses rimes semble le meurtrir). Fougue qui laisse place à la contemplation sur le sombre et déprimé « Sol invictus« , que clôture amèrement « Mon texte le savon« (« évacuer le fiel par la plume, je n’ai que ça dans le sang »). Probablement moins « bankable » que la trap musique, le rap introspectif se veut souvent sobre, réfléchi et angoissé. Shurik’n, avec sa « Lettre« , nous livre un plaidoyer musical en faveur du respect des valeurs viriles (honneur, respect, droiture) tout en rappelant l’importance de la transmission, donc du rapport père-fils.
Dès lors, le rap introspectif gagne en sincérité et en force émotive ce qu’il perd en fougue et en éclat. Face à la nuit, loin de son équipée épique et barbare avec Booba sur « Pucc fiction« , il ne reste que la langueur et la mélancolie à Oxmo, et, « Mourir 1000 fois« , véritable tissu d’assertions et de métaphores venant souligner le dénuement du black Jacques Brel face à la mort : « j’ai peur de la mort, je le sais, je l’ai vu épeler mon nom appeler des amis, jamais je les ai revus ». La morgue originelle du rappeur se dilue alors dans un flot/(w) de rimes et d’images. C’est pourquoi Oxmo ,dans « J’ai mal au mic« , fait, par métonymie, de la plume du MC son cœur. Or, elle se montre ici grinçante, désabusée, de sorte que seule la mélodie semble pouvoir triompher du spleen : « carabine à air déprimée cherche tempe [..] »La musique est ma porte d’échappement chaque note m’apporte un rythme cardiaque suffit que le beat reparte pour que mon mic batte ». Refusant toute hypocrisie (« Hypocritès », celui qui avance masqué..), Oxmo nous livre avec « l’enfant seul » un chant du cygne sur l’enfance et ses meurtrissures, sous forme d’hommages aux éternels petits garçons malmenés par la vie. Véritable miroir dans lequel chacun peut sonder le fond de son âme, « L’enfant seul » est la quintessence de ce que le rap introspectif a pu offrir de mieux : solitude, mélancolie, rimes acérées et poésie. Jugez plutôt : « Maitrise lancinante sentiments en ciment sinon dans 6 ans on me retrouve ciseaux dans le crâne dans le sang gisant ».
Même Booba, plus habitué à se dresser en fossoyeur du rap français (« Repose en paix« ) qu’a s’épandre sur le pathétique de la vie, nous livre avec son superbe « Ma définition » un testament musical aux accents tant mélancoliques que conquérants (« La folie, le sang, la mélancolie, du rap, du fil rouge des risques et du son : ma définition »). Regard amer sur l’enfance, habituelles fanfaronnades, misanthropie latente transcendée par l’instrumentale de « Mistral gagnant » (Renaud est l’une des principales inspirations de Booba) font de même de « Pitbull » la lettre d’adieu du MC au rap français.
Souvent déroutante et vertigineuse, l’introspection dans le rap français tranche assez radicalement avec l’imagerie -souvent fantasmée- associée à la culture hip-hop.Et si, par delà sa morgue, son inconscience et ses fulgurances, tout grand rappeur était sur le point de sombrer dans l’abîme du spleen ? Preuve en est ce coup d’éclat dans la discographie de Doc Gynéco qu’est « L’homme qui ne valait pas dix centimes« . Le doc, plus célèbre pour son amour du football , des substances illicites et des téléfilms programmés la nuit sur la TNT que pour sa propension à faire pleurer la plume, nous livre un chant du cygne poignant, entre dégoût -légitime- vis-à-vis de l’industrie du disque et son mépris du talent naïf, conscience de la précarité de son statut d’artiste (« Pourquoi subir tel un cireur de chaussures pour m’en sortir je me fais conteur de mésaventures ») et lucidité sur la bassesse de son époque.
Le rap introspectif se met en effet souvent au service de la critique sociale. Déjà John Fante, (dans son fabuleux « Demande à la poussière« ), Burroughs, ont fait de l’introspection le moyen d’expression de l’errance des crèves-la-faim, des marginaux face à la « nouvelle société » d’après-guerre et ses mirages. Si Bukowski a l’ambition dès ses « Contes de la folie ordinaire » de répondre au malaise dans la civilisation par la véhémence de son écriture, alors la prose accusatrice et vivante d’un Akhenaton (« On était tous des anges à l’école, le diable est apparu en cherchant du taf quand on a serré la pogne à Eole » « Mon texte le savon part 2« ) s’inscrit dans cette digne tradition. Engagement que revendique Kery James, qui a fait de la défense des humbles (Au prix de nombreuses polémiques, dont celle fort récente sur sa phrase « Y’a pas que les arabes et les noirs ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent » l’identité constituante de sa musique. Le MC d’Orly, adepte du rap introspectif et des morceaux fleuves (Lettre à mon public, le combat continue, Post scriptum, banlieusards…), s’érige ainsi en poète vindicatif mais désabusé : »Nos textes sont des toiles que dévoilent nos mal-êtres des destins sans étoiles »,« A l’ombre du show business »

Le rap introspectif prend souvent des accents céliniens, en ce qu’il ne connait pas le principe de non-contradiction : en effet, il nous donne à voir deux voix puissamment contradictoires. Si le quotidien du rappeur semble le ramener inexorablement à un constat d’abjection, qui prend forme (musicale) en cette voix du ressentiment, voix à laquelle il oppose périodiquement à celle de la compassion (déjà Céline pressentait « qu’on a honte[..] d’avoir jugé l’humanité plus basse qu’elle n’est vraiment au fond », « Voyage au bout de la nuit« ). Cette duplicité s’observe à merveille sur « Pousse au milieu des cactus ma rancœur » ou un Akhenaton rancunier et vengeur vient, sur un sample de « Le bon, la brute et le truand« , nous livrer ses sentiments ambivalents : »Enfanté dans l’amour, mes sentiments sont confus confluent dans le lit de mes rêves d’une pièce exiguë ma salive est empoisonné mes larmes sont de la cigüe ». Force est de constater qu’il y a souvent assez de haine pour refaire un monde dans certains textes de rap. Toutefois, si Rohff semble plus prompt à cultiver l’image du rappeur survolant le rap game (« Rap game« , « la grande classe« …) que celle de l’aède, du poète tisseur de mythes sociaux, Housni a su nous délivrer quelques tracks -dont le glaçant et poignant « Regretté« – ou l’angoisse de la mort prend le pas sur la fascination pour la violence et l’argent facile. Le MC, habitué des fanfaronnades sur BPM (« J’suis venu au monde en mode numéro un », « En mode« ) et des punchlines mordantes, se découvre et redevient un simple mortel devant l’évidence de la mort, invité sinistre lui ayant retiré tant de proches (dont le rappeur du collectif Mafia K’1 fry Las montana).

Incertain, hasardeux, souvent revanchard et aigri, le rap introspectif peut s’apparenter à une certaine poétique de la chanson grise (doit bien y avoir une cité qui s’appelle Verlaine en Ile-de-France…), à une complainte mélodique (ou mélodieuse) , dont le but premier n’est pas tant de dénoncer ou de divertir, mais bien de dire l’échec, l’incertitude et le désarroi, trouvant ainsi un public élargi. Afin de clôturer cet article sur une note guillerette, je vous laisse avec Fuzati, MC versaillais ayant une tendance somme toute fâcheuse à faire l’apologie du malthusianisme, et dont le titre même de son album phare (« La fin de l’espèce« )  évoque le refus biologique de procréer, album ou sa haine nauséeuse fait rage sur les productions léchées de Detect.

Carton rouge pour la FIFA

Carton rouge pour la FIFA

Le football : gangrené par la corruption.

Le ballon rond ne cessera jamais de rassembler les foules. Traversant les frontières, gravissant les montagnes, rebondissant par-dessus les ruisseaux, celui-ci rassemble toujours plus de supporters dans le monde. Après les navires porte-conteneur, la course au gigantisme touche désormais la construction de stades. Toujours plus grands, toujours plus impressionnants. Pour autant, il est rare de voir des gradins vides… La magie du football continue d’opérer.

 

Néanmoins, comme les médias aiment à le souligner, l’univers du sport est aujourd’hui gangréné par de nombreux scandales. Que se soient la triche et les dopages en athlétisme ou plus récemment l’affaire des frères Karabatic dans le handball, ces évènements vont sans nul doute marquer l’histoire du sport.
Mais dans ce contexte, le football tient sa part de responsabilité. En mai 2015, quatorze personnes dont neufs hauts responsables de l’instance dirigeante du football mondial sont inculpés dans le cadre d’une enquête menée par le FBI pour racket, fraude et blanchiment d’argent sur une période de 25 ans. S’ajoute à cela, les soupçons de corruption concernant l’attribution de plusieurs coupes du monde comme celle attribuée au Qatar.
« Le football n’est plus ce qu’il était » : voilà ce que l’on entend en discutant autour de soi. Si certains y voyaient encore un sport noble, cette vision est en train de tomber aux oubliettes. Cependant, une nuance est à opérer : ce n’est pas le sport qui a perdu de sa noblesse puisque les règles restent les mêmes, c’est l’univers de celui-ci qui, depuis quelques années, devient hautement critiquable et un tant soit peu malsain.

 

Autour du terrain gravite toute une série d’astres qui gagneraient à repartir dans les tréfonds de la galaxie. Pots de vin, propos sexistes de Sepp Blatter, non-respect de la minute de silence adressée à Nelson Mandela, les bourdes des hauts dignitaires sportifs ne se comptent plus. Corruption et compagnie sont désormais les mots d’ordre pour qui veut régner sur le grand royaume du football. Etrangement, ces techniques se retrouvent chez nos chers dignitaires français.
Le football ne serait-il pas en train de devenir une arène politique ? Malheureusement, le mal est déjà fait. La présidence de la FIFA s’apparente désormais au conseil des ministres. L’espèce dite d’origine « sportive », dont la figure majeure est Michel Platini, est actuellement en voie de disparition. Evidemment, il convient de préciser que l’adjectif « sportif » n’est pas un rempart contre la corruption.

 

Plusieurs questions restent donc en suspens. Quand les dirigeants de la FIFA comprendront-ils qu’il ne faut pas mélanger sport et politique ? Quand comprendront-ils que toutes ces actions nuisent à l’image du football ? Quand comprendront-ils que le football a besoin de retrouver des valeurs solides ? Peut-on espérer un avenir meilleur ? Toutefois, la suspension de leurs fonctions de Sepp Blatter et Michel Platini est une première pierre apposée à l’édifice du redressement moral du monde footballistique.

 

Cristiano Ronaldo a dit un jour : « Je ne suis pas assez intelligent pour être président de la FIFA ». Mais les faits parlent d’eux-mêmes Cristiano, dans le football, l’intelligence n’est pas la qualité essentielle requise pour occuper des postes à hautes responsabilités. En d’autres termes, vas-y mon pote tu as toutes tes chances !
Avant-goût prometteur de la Copa Mundial 2014

Avant-goût prometteur de la Copa Mundial 2014


Tant préparée et tant attendue, la date du 12 juin 2014 sonne le glas de l’événement sportif qui va tenir en haleine toute la Planète pendant un mois : la Copa Mundial 2014. Comme nous savons à quel point on aime le football à TBS, nous revenons pour vous sur le début haut en couleur de cette 20e coupe du monde de football organisée cette année par le Brésil.

20h15 (Heure de Paris) : Début de la cérémonie d’ouverture. C’est face à un  stade de l’Arena Corinthians de São Paulo vêtu de jaune, de vert et de bleu que défilent plusieurs centaines de danseurs brésiliens. Sans l’ombre d’un doute, la nation de la samba a voulu mettre la communion avec la nature sur le devant de la scène. Ainsi, un tableau de fleurs et d’arbres, sorte de clin d’œil à la splendide forêt amazonienne, se dessine et arbore même une touche de psychédélisme.
Crédit : DIMITAR DILKOFF / AFP
 Brésil, nation métissée luttant pour préserver son patrimoine amérindien. Avec leur coiffe et costume traditionnels ainsi que leur maquillage ethnique, les populations indigènes, souvent mal comprises dans ce pays en développement, ont également eu droit à leur moment de gloire lors de cette cérémonie. Vient ensuite, l’hymne officiel de la coupe du monde de football 2014 « We are One (Olé, Olé) » interprété par la belle Claudia Leite suivi du show du rappeur Pitbull et de la chanteuse Jennifer Lopez. Malgré un problème de son apparent, cette interprétation 100% latine a réussi à endiabler le stade plein à craquer de l’Arena Corinthians.
Crédit : FRANCOIS XAVIER MARIT / AFP
22h00 (Heure de Paris) : Début du premier match de la Copa Mundial de football entre la Croatie et l’équipe organisatrice de l’événement, le Brésil.
Dans les couloirs, le stress du match de lancement semblent s’esquisser sur les visages des footballers. L’arrivée de l’équipe brésilienne et l’interprétation de l’hymne national mettent le public en osmose mais ne semblent pas pour autant intimider les Croates.
Si l’on garde en tête l’image du Brésil comme la nation du football, les nouveaux ressortissants de l’Union Européenne sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Cette combativité semble même payer durant les dix premières minutes de ce match face à une Seleçao vraisemblablement agitée par la pression connue de toute équipe organisatrice. Trop de pression, tue la pression. C’est à la 11e minute de jeu que l’improbable se produit : le brésilien Marcelo inscrit le tout premier but de cette compétition mondiale contre son camp, offrant un avantage à l’équipe Croate. Le Brésil s’accorde dix minutes supplémentaires pour prendre ses repères et imposer son jeu. Le brésilien Neymar refuse de s’incliner face aux Croates et redouble de tentatives pour faire trembler la cage de Pletikosa. C’est à la 29e minute que le joueur du FC Barcelone inscrit le second mais véritable premier but brésilien. Les minutes qui suivent donnent lieu à des occasions de but manquées de la part des deux équipes mais montrent une équipe brésilienne imposant davantage son jeu. A quelques minutes de la fin de la première mi-temps, Neymar accorde un coup franc intéressant au Brésil mais qui sera finalement dévié par l’adversaire croate.  La première mi-temps s’achève sur un jeu croate nettement moins dynamique et résistant face au jeu brésilien.
Début de la deuxième mi-temps. Face à l’enjeu que représente la victoire de ce match d’ouverture, les deux équipes se disputent à coups d’attaques, de contre-attaques et de tacles agressifs.  Les occasions manquées se multiplient des deux côtés. A la 65e  minute, Neymar, victime d’un tacle agressif du n°5 Croate, offre un coup franc intéressant au Brésil : le tir semble être cadré, le public brésilien retient son souffle mais le ballon vient se loger juste au-dessus des buts croates. Trois minutes plus tard, un penalty injustifié est sifflé en faveur des brésiliens. Neymar, l’attaquant du FC Barcelone, y inscrit son doublé. Le jeu semble de suite s’accélérer et la pression envahit l’équipe croate. A la 75e minute, sur coup franc de Neymar, qui s’impose délibérement comme l’homme de ce match d’ouverture,  le brésilien David Luiz manque une occasion exceptionnelle de 3e but. A 10 min de la fin du temps de jeu réglementaire, le joueur croate Olic obtient un affront musclé avec le gardien brésilien et tente de marquer de la tête. Alors qu’un de ses coéquipiers parvient à transformer cette balle perdue en but, l’arbitre siffle faute sur le gardien et vient briser le rêve d’égalisation croate. A la dernière minute du temps réglementaire, le joueur Brésilien Oscar inscrit le 3e but de ce match d’ouverture. 3e but brésilien, 3e coup dur pour une équipe croate qui semble avoir fléchi sur le mental.

Après 4 minutes de temps additionnel, l’arbitre siffle la fin du match et la victoire du Brésil 3-1. Une victoire dans la douleur face à une équipe croate qui n’a sûrement pas démérité et qui est parvenue à montrer les limites de la si redoutée Seleçao.
Gabrielle Esperance

Derby de la Garonne : time for revenge or not ?

Quatre mois déjà se sont écoulés depuis la première phase du Derby de la Garonne. Tant attendue et tant préparée, la phase retour, qui s’est déroulée à la maison, a montré des Toulousains survoltés et prêts à tout pour essuyer la défaite de l’aller et faire trembler la Kedge aux folles. Pour ceux qui souhaitent revivre ces instants, TBS press revient pour vous sur le match des Lapine’Up, de la Pineteam et des Baltringues.

Les Lapine’Up face aux  Bitches : le match de la surprise

C’est avec le volley-ball féminin que commence cette phase retour du Derby de la Garonne. Si les premiers points sont en faveur des Bitches, les lapines réussissent à imposer leur jeu et décrochent le premier temps mort technique. Réceptions propres,  agressivité à l’attaque et présence en défense semblent affoler l’équipe bordelaise qui se doit de procéder à un changement de joueuses.
Toujours dans une dynamique de jeu impeccable, les lapines décrochent le deuxième temps mort technique et confortent une avance de six points. Camille Crépin explosent la ligne, point faible des Bitches, tandis qu’Aurélie Jamin fait une série de services capitales. Les lapines mènent alors 21-17. Mais, malgré cette avance de 4 points, les lapines voient leurs bitches d’adversaires mener de 22-21. La faute à un défaut de communication, des réceptions ne facilitant pas le travail de la passeuse, Axelle Jacquinet,  et trop de balles cadeaux données à l’équipe adverse. Après dix points joués au coude à coude, les lapines perdent de peu le premier set à 26-28.
Le deuxième set, montre une configuration similaire. Les lapines mènent de 8 points en affichant un beau 17-9. Mais, les services flottants de la n°1 bordelaise et les attaques de la n°6 semblent perturber nos lapines, pourtant si bien parties. Le set ne semble plus finir entre les balles de match, les balles de set et les égalisations. Finalement, c’est après un match très disputé que les Bitches s’imposent 25-23. Malgré cette défaite 2 sets à 0 , les lapines ont montré un meilleur niveau de jeu qu’à l’aller et ont, tout de même, fait douté la Kedge aux Bitches.

La Pineteam face aux Fistons : la confrontation musclée

Le second match indoor de la journée est celui des basketteurs. Tandis que les Fistons impubères prient pour que la Pineteam ne leur inflige une bonne correction, nos toulousains s’échauffent à coups de muscles et de dunks.
L’arbitre siffle le début du match, la tension monte. En seulement 3 min de jeu, Les lapins inscrivent les deux premiers paniers à deux points. Et, ce n’est qu’après un lancer franc que les Bordelais font gagner 2 points à Kedge. Mais, la Pineteam ne l’entend pas de cette oreille et une contre-attaque fulgurante du n°5 permet  aux toulousains de mener 6-2 à la 6e minute de jeu. C’est finalement la technique des bordelais qui leur fera prendre leur avance à la fin du premier quart temps et de mener 15 à 10.
Dès le début du 2e quart-temps, le n°7 toulousain, fraîchement rentré, inscrit son 1er panier et permet à la Pineteam de n’être qu’à trois points de son adversaire. L’écart se resserre de plus en plus et la pression est à son comble. L’arbitre de l’Université Paul Sabatier n’hésite pas à calmer les nerfs de certains joueurs. C’est face à une équipe bordelaise qui peine à marquer que la Pineteam impose ses règles et mène 19-17 à la 8e min de jeu. Mais, les Fistons de Kedge profitent de ce moment d’euphorie toulousaine, pour reprendre le pas. Comme pour le 1er quart temps, les bordelais montrent une légère avance à 25-20.
Place au troisième quart temps ! Les bordelais attaquent immédiatement et inscrivent leur 28e but grâce à un panier à trois points. Les coudes à coudes s’enchaînent et les basketteurs se battent jusqu’au sol. L’Armad As s’enflamme, mais rien n’est joué. La Pineteam rattrape progressivement son adversaire et n’est plus qu’à 4 points de celui-ci, avec un doublé du n°5 toulousain. Mais, les bordelais gardent cette avance là jusqu’à la fin du troisième quart temps : 38-33.
Malheureusement, les dix dernières minutes du match creusent davantage l’écart entre les deux concurrents. Les Fistons commencent fort avec un panier à trois points et une contre-attaque concluante. 11 points séparent désormais les deux équipes. Mais, du côté des basketteurs toulousains et de leurs supporters, on ne lâche rien. La Pineteam profitent des occasions manquées bordelaises pour inscrire à leur tour un magnifique trois points et un panier décisif par la suite. 44-50 à la 6e minute de jeu. Face à l’effervescence toulousaine, les Fistons à papa prennent un temps mort. Et, cette tactique paiera. Les bordelais enchaînent les paniers face à une équipe toulousaine qui peine à diminuer l’écart. Ainsi, la Pineteam s’incline 47-60 face à Kedge mais n’a pas démérité.

Les Baltringues face aux Hardeux : le match du suspens

Et maintenant, place au handball ! Les Baltringues pourront-ils contrairement aux volleyeuses et aux basketteurs essuyer la défaite de l’aller ? Nous offriront-ils des tirs à la Narcisse ou à la Karabatic ?
L’arbitre siffle le coup d’envoi de ce troisième match indoor du Derby retour et les buts s’enchaînent du côté bordelais. Le gardien kedgeur est survolté et semble ne vouloir laisser passer aucun but. Et sa défense paiera puisqu’à six minutes de jeu, les bordelais mènent 5-1. Le stress et les nerfs prennent l’impasse sur les handballeurs et c’est un festival de cartons jaunes qui s’abat sur les deux équipes. Mais, les Baltringues font douter les Hardeux suite à un triplé phénoménal du n°13 toulousain et à un but monumental de Lucas Krumbholz.  A seulement quinze minutes de jeu et un écart de deux points entre les deux camps, le n°12 bordelais multiplient les fautes et les manques de fair play. Il prend une exclusion de deux minutes et se fait huer par des supporters toulousains décidés à encourager jusqu’au bout les Baltringues. Et, Lucas Krumbholz l’entend ainsi en inscrivant le 12e puis le 13e but enflammés de Toulouse. Les bordelais tremblent et préfèrent prendre un temps mort pour casser la bonne dynamique de jeu des Baltringues. Mais, ils n’avaient pas imaginé une remontée fulgurante des toulousains qui alignent tirs foudroyants et parades du gardien et reviennent à égalité 19-19 à la fin de la première mi-temps.
La seconde partie de jeu est alors décisive pour les deux équipes. Si les kedgeurs fouineurs croient conforter une avance de deux points, Lucas et Fabio ruinent leurs espérances et permettent une autre égalisation à 22-22 à 5 minutes de jeu. Affolés, les Hardeux ne trouvent plus le chemin du but et voient même leur contre-attaque réduite à néant par le n°6 toulousain. Les Baltringues imposent dès lors leurs règles et mènent leurs adversaires 30 à 27 après 13 minutes de jeu. Nos handballeurs se donnent corps et âmes pour faire trembler la Kedge aux folles. En infligeant le 31e coup dur aux bordelais, Lukas Krumblhoz en ressort avec une crampe. Le jeu s’arrête et le public toulousain retient son souffle. Les bordelais en profitent pour réduire l’écart avec leurs adversaires et décrochent une égalité à 33-33 à la 18e minute de jeu.  Mais, le gardien toulousain s’est bien décidé à agacer les Hardeux teigneux qui n’inscrivent plus aucun but. A la 26e minute de jeu, les Baltringues mène 39-37. Les bordelais ne s’avouent pourtant pas vaincus et reviennent à un point des handballeurs toulousains. Les Baltringues, plus motivés que jamais, profitent de l’effectif réduit des Hardeux pour inscrire les deux buts gagnants. Au bonheur de tous, les Baltringues s’imposent 41 à 39 et mettent ainsi le feu au Complexe Daniel Faucher. Un match, dont le suspens s’est maintenu jusqu’à la dernière minute, qui a permis aux Baltringues de prendre leur revanche et de faire taire la Kedge aux folles ! Merci Baltringues !
Et voilà, TBS press espère vous avoir fait revivre ces instants magiques de la phase retour du Derby de la Garonne et tient à féliciter les sportifs, les supporters et le BDS pour cette belle journée ! Vivement le prochain Derby !
T…B…S, TBS aller aller, TBS aller aller !

Rendez-nous le rêve olympique

C’est avec un sentiment particulier que tous les amoureux de sport voient s’embraser une nouvelle fois la flamme olympique. Après une aventure pékinoise éminemment politique salie par de nombreuses polémiques, le rêve olympique semblait renaître aux Jeux de Londres 2012, dans une atmosphère jouissive et chaleureuse dont les anglais ont le secret.

Mais à Sotchi, ce rêve qui fait la beauté des Jeux semble à nouveau mis à mal par d’incontournables considérations politiques qui reviennent le hanter, comme ce fut déjà bien trop souvent le cas à travers l’histoire. En respirant l’étouffante atmosphère qui entoure ces jeux, il est bien difficile d’y retrouver les senteurs envoutantes du mythe olympien. En effet, que reste t-il du sport ? De l’exaltation des performances extraordinaires d’hommes et de femmes ordinaires ? De la communion universelle à travers les valeurs olympiques ? Pas grand chose. Et ce n’est malheureusement pas la première fois. Comble de la désolation, il semblerait que ces Jeux soient tout simplement le point de chute inévitable de la longue descente aux enfers de ce rêve olympique pris en otage depuis bien longtemps par le capitalisme et les idéologues de tout bords.

Initialement réservés aux amateurs, les Jeux ont été pensés comme le triomphe de la performance sportive pour elle-même. Cette utopie a rapidement été détruite par le capitalisme et son pragmatisme à toute épreuve, qui n’a pas manqué l’occasion de rappeler que le sport se nourrit malgré lui avant tout d’argent. Bien sur, cette déferlante d’argent qui s’en suivit n’eût d’autres conséquences que la prostitution de l’utopie sportive des Jeux à une société capitaliste bien peu soucieuse de l’idéal qu’ils portent. Mais cet idéal parvint à survivre à cette transformation, arborant fièrement ses valeurs devant un monde désenchanté enclin à se laisser emporter à ce rêve unique. Peu importe que celles-ci ne soient plus en accord avec la réalité de Jeux souillés par le capitalisme financier, les peuples continuaient à y voir l’exaltation de l’idéal olympique.

Aujourd’hui, le tour de magie prend fin et le rideau s’ouvre. Après plusieurs éditions de plus en plus contestées, celle de Sotchi apparaît définitivement comme celle de trop, et qu’elle porte l’appellation de « jeux les plus chers de l’histoire » n’est qu’un détail sordide de plus. Cette station et ces infrastructures titanesques sorties de terre en quelques années sont une insulte à un pays et une région, le Caucase, où la misère reste le quotidien d’une grande partie de la population. La débauche d’argent omniprésente qui enveloppe ces Jeux achève la destruction d’un idéal déjà bien abîmé. Pour les peuples frappés de plein fouet par la crise, la pauvreté, la famine, les catastrophes naturelles et j’en passe, Sotchi n’est qu’un odieux caprice.

Un caprice de vieux européens orgueilleux, accusés d’avoir introduit les Jeux d’hiver pour rattraper leurs médiocres performances aux Jeux d’été. Cette critique qui plane sur les Jeux d’hiver depuis leur création trouve de plus en plus d’écho. Comment ne pas lui accorder de crédit lorsque l’on voit que 13 éditions sur les 22 se sont déroulées en Europe et que jamais un pays du Sud n’a organisé ces Jeux ? Mais surtout un caprice de milliardaire. Un caprice de mégalo. Celui d’un homme, Vladimir Poutine, dont l’ombre quasi-démoniaque planera à jamais sur ces Jeux.

Vladimir Poutine est un jusqu’au-boutiste. Il est habité par un rêve qu’il compte bien réaliser : redonner à la grande Russie sa splendeur d’antan. Pour les idéologues forcenés de son espèce, la fin justifie les moyens, peu importe qu’ils soient pharaoniques. Pour garantir un semblant de sûreté au cours de ses Jeux, son régime a déployé un arsenal sécuritaire digne d’une cité en état de siège : policiers, militaires, caméras, espionnage, interceptions des communications, barrages routiers et maritimes, équipement anti aérien… Il a fait peser sur ces Jeux un climat de méfiance général, à tel point que certains habitants de Sotchi ont quitté leur cité pour la durée des jeux, asphyxiés par l’atmosphère nauséabonde qui y plane. Pendant qu’il y parade fièrement, prions pour que le monde n’oublie pas qu’à quelques centaines de kilomètres, des régions entières ont été ravagées par son impérialisme destructeur.

L’asservissement du mythe olympique aux intérêts politiques et économiques des puissants de ce monde menace plus que jamais sa pérennité. Sa mort signifierait la fin de ce qui est peut être la dernière utopie de ce monde. Une utopie qui voit le triomphe de valeurs universalistes comme lors de la victoire de Jesse Owens dans le Berlin d’Hitler. Une utopie qui exalte la pureté de la performance sportive comme lors de la victoire de Bikila, pieds nus dans les rues de Rome en 1960. Une utopie qui passione, fascine et enchante les Hommes.