La Conquête spatiale entre concurrence et coopération

La Conquête spatiale entre concurrence et coopération

 
La Conquête spatiale entre concurrence et coopération


Après la seconde Guerre Mondiale, les ingénieurs allemands, ayant conçu les fusées V2, sont récupérés par l’armée américaine et l’armée soviétique, ces deux puissances souhaitant bénéficier des avancées allemandes. Mais les Anglais et les Français ont aussi largement utilisé ces avancées pour leur propre programme nucléaire. Les USA et l’URSS les utiliseront pour fabriquer les premiers missiles intercontinentaux et des missiles nucléaires, mas aussi pour construire des fusées plus puissantes.
C’est ainsi que commence la course à l’espace entre les deux superpuissances. Les soviétiques seront d’ailleurs pendant longtemps loin devant les américains, ce qui est trop souvent oublié. En effet en 1957 pour le 40éme anniversaire de l’union, Sergueï Korolev (un grand ingénieur aéronautique et chef du programme spatial de l’URSS) réussi à mettre « sputnik 1 » et « sputnik 2 » (avec à bord la chienne « Laïka » premier animal à être allé dans l’espace) en orbite, alors qu’à cette période les américains échouent à lancer leur premier satellite. Seulement quatre ans plus tard, le 12 avril 1961, Youri Gagarine sera le premier homme à aller dans l’espace, cet exploit est salué par la presse du monde entier et consacre l’avance de l’URSS dans la course à l’espace. Légèrement agacés par leur retard et surtout par la réussite très médiatisée de leurs ennemi du moment les américains prévoient de frapper un grand coup en envoyant le premier homme sur la lune, ce qu’ils feront en 1969 avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin.
On l’aura compris la course à l’espace est depuis longtemps une histoire de prestige pour montrer au monde et surtout à son ennemi son avance technologique, elle est donc au centre d’une bataille acharnée entre les Etats-Unis et l’URSS.
Pourtant en 1975 lors d’une période de détente, pour la première fois une navette Soyouz s’amarre à une navette Apollo. Un geste de détente fort, symbole de cette période de réchauffement pendant la guerre froide, mais qui n’ira pas vraiment plus loin qu’une simple rencontre entre les astronautes des deux pays. Ce n’est qu’après la chute de l’URSS en 1991 que la coopération va plus loin, les Etats Unis cherchent des partenaires pour construire une station spatiale alors que la Russie, qui connait de grandes difficultés financières, a besoin d’aide pour financer son programme. L’ISS, la station spatiale internationale, dont la construction a commencé en 1998, est la consécration de la coopération internationale dans le domaine spatial (elle regroupe outre Les Etats-Unis et la Russie, l’Europe, le Canada et le Japon, et a depuis accueilli des astronautes de 36 nationalités différentes).
Bien qu’il existe une coopération internationale, l’espace a été depuis que les pays ont envisager la possibilité d’y aller et pendant toute la guerre froide, un théâtre de tensions. Qu’en est-il aujourd’hui?
Actuellement, les différentes agences spatiales mondiales semblent recommencer à se faire concurrence.
Russes et Chinois ont des ambitions spatiales très prononcées, et pas des moindres. Les Russes forts de leur expérience acquise lors de la guerre froide veulent assembler leur propre station spatiale dès 2024, qui pourra servir de point de départ aux vaisseaux de missions de colonisations futures. Cependant bien que réalisable sur le plan technique, ce projet l’est nettement moins sur le plan financier. L’agence spatiale russe (de son vrai nom Roscosmos), a un financement assez limité, son budget en 2012 était de 5 milliards d’euros, ce qui parait bien peu face aux 17 milliards d’euros de la NASA. Alors quand on sait que la NASA a eu besoin d’aide pour l’ISS on s’imagine mal une station construite uniquement pas Roscosmos. D’autant plus que dans un contexte de sanctions occidentales et de contre-sanctions de sa part, la Russie connait des difficultés économiques (une contraction du PIB de 3.73% en 2015). Une augmentation du budget de l’agence spatiale qui serait nécessaire à la réalisation de son ambition ne semble donc pas à l’ordre du jour, ni à celui de demain…
La Chine, quant à elle, a un programme pour préparer l’arrivée d’astronautes chinois sur la lune en 2025-2030 pour à terme exploiter les ressources du sous-sol lunaire, ambition réalisable avec la technologie actuelle et qui parait être une ambition « naturelle » de la Chine compte tenu de ces besoins croissant en matières premières. Cependant les coûts sont tels que pour le moment que ce ne serait pas rentable. Mais à l’horizon 2025 ce pourrait être possible grâce à l’essor considérables des sociétés privées.
 les Etats-Unis qui sont toujours dans la course et semble avoir délaissé la Lune pour Mars.Ils seront, quand même, amenés à retourner sur notre satellite pour tester de nouveaux matériels car les technologies actuelles rendent les voyages vers Mars difficiles et les conséquences sur la santé des astronautes sont encore mal connues ,une étude de l’université d’Irvine en Californie montre que les rayons cosmiques pourraient avoir des dommages à long terme sur le cerveau des astronautes.
Quant est il de l’europe et des autres pays? l’ESA a certes réussi à faire atterrir la sonde Rosetta sur un astéroïde, mais elle n’a pour le moment aucune ambition de conquête spatiale à proprement parler (d’ailleurs seulement 9,3% de son budget sert pour des missions habitées contre 40% pour la NASA). Cette agence est plutôt tournée vers l’observation de la terre grâce aux satellites grâce aux programmes Copernicus et sentinels et à la recherche (20% du budget). C’est pourquoi cet article ne traitera pas de l’ESA malgré son importance évidente. Il y a d’autres agences que l’on pourrait citer qui sont dans ce cas comme l’Organisation Indienne pour la Recherche Spatiale, qui a réussi à mettre en orbite une sonde autour de Mars, mais ces agences sont loin d’avoir suffisamment de moyens pour envisager des projets de taille comparable à celle de la NASA ou Roscosmos.
Nous le voyons les différentes agences nationales ont des objectifs qui n’impliquent pas de partenaires, ces objectifs sont mêmes conçus sans aucun partenaire car les pays (et pas seulement les agences) se font concurrences et les agences spatiales ont de fait des agendas définis par les politiques de leur gouvernement, ce qui n’invite pas à la coopération. Mais il est un problème qui revient régulièrement pour toutes, le financement.
En effet, le coût d’une mission est exorbitant (et c’est peu de le dire, la mission Rosetta de l’ESA a coûté 1.4 milliards d’euros à l’ESA, imaginez le coût d’une colonisation. Ces coûts réduisent donc la marge de manœuvre des pays et de leurs agences spatiales et les poussent à rester en contact, quelle que soit la situation politique, au sein de l’ISECG (International Space Exploration Coordination Group) où 14 agences mènent des travaux de réflexions collectives. L’ISECG défini ces travaux comme étant une « coopération internationale en matière d’exploration humaine et robotique de notre système solaire » ce qui veut simplement dire échange de savoir. Cette coopération reste donc très limitée car l’ISECG n’a pas les moyens de définir ses propres missions, en fait l’ISECG n’est même pas une agence spatiale.
En plus des contraintes économiques, les agences nationales sont souvent assignées à l’envoi et au maintien de satellites (d’écoute et d’observation) destinés à la défense. C’est le cas pour Roscosmos, l’agence spatiale française, chinoise et d’autres (israélienne, iranienne, coréenne…).
Du fait de ces contraintes et de ce manque de coopération, il est très probable que des entreprises privées jouent un rôle de plus en plus important. En effet les acteurs privés même peu nombreux ne sont pas en reste. De nombreuses innovations leur sont dues, on pourra citer la technologie du falcon 9 de Space X qui est la première fusée à avoir atterri, (le 21 décembre 2015) et qui est donc réutilisable, ce qui va permettre de réduire les coûts de construction des vaisseaux.Il faut aussi ajouter à cela les innovations en cours de développement: Boeing est en train de construire une capsule habitée qui pourra être utilisée dès 2018, Bigelow Aerospace développe une station spatiale composée de modules habitables gonflables appelés BEAM (Bigelow Expandable Activity Module). D’autre part Space X a déjà assuré 8 ravitaillements de l’ISS.Il est donc probable qu’au vu de la progression très rapide du secteur privé (Space X existe depuis 2002 et Bigelow Aerospace depuis 1999) ce dernier assurera dans un futur assez proche les missions en orbite basse (ravitaillement, transport pour l’ISS…) pendant que les agences spatiales s’occuperont de repousser les limites de l’univers (ou du moins celles de l’homme). Mais les entreprises spatiales ne semblent pas vouloir s’arrêter là, Space X a déjà comme ambition une mission de colonisation de Mars à l’horizon 2025.
Il semble donc, que l’espace soit un terrain peu propice à une coopération internationale poussée qui permettrait sans doute des avancées plus rapides et plus importantes. Cependant l’émergence du secteur privé et d’une coopération publique/privé est une aubaine pour les états car cela permettra à leurs agences de rediriger leurs moyens vers des missions plus compliquées et coûteuses que celles en orbite basse mais aussi d’éviter que s’organise une coopération plus poussée.
Marc FOUQUET

 

Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Donald Trump élu Président des Etats-Unis : Charlie téléphone maison.

Si la candidate de Wall Street, de l’Establishment politique, économique, militaire et médiatique a été défaite, alors à qui appartient la victoire de Donald Trump ? Au peuple américain.

 

« Il est désormais temps de fermer les blessures de la division et de nous réunir en un seul peuple (…) il est temps pour nous de nous rassembler en un peuple uni » Donald Trump, première prise de parole après son élection.

Peuple : masse informe aux mains rêches et calleuses, aux faciès putrides et aux gueules béantes. Agrégat souffreteux dont aimeraient fort bien se débarrasser nos tenants du grand capital et leurs savants montages transnationaux. Gageons qu’au paradis Bukowski doit exulter, la choppe à la main et la cibiche au bec : Le capitaine est parti -comprenez Obama- et les marins se sont emparés du bateau. Prolétaires WASP errants, rebuts de la mondialisation,tous Average Joes ventripotents terrassés par une mondialisation dont ils ne veulent plus, réduits à n’être plus « qu’un pas grand chose » dans une Amérique aux allures de contes de la folie ordinaire.

Trump, l’homme que vous haïriez aimer. Grandiloquent, outrancier, incontrôlable -et c’est plutôt rassurant, dans une Amérique minée par l’influence toujours grandissante des néo-conservateurs-, son élection est un authentique crachat aux visages affadis des satyres de l’idéologie dominante, qui n’ont eu cesse de prêcher le mépris des humbles et des nécessiteux, tous petites gens, qui, il est de bon ton de le rappeler à ceux dont la conscience sociale se résume aux applications de rencontre, assure la production de richesse et de valeur.
Victoire qui sonne comme la revanche de ce brelan d’excommuniés, dont Michael Moore s’était fait fut un temps le porte-parole, avant de céder aux sirènes impériales (cf son retournement de veste aberrant et soutien de dernière minute à la candidate Clinton).

D’un candidat l’autre. Risible ballet médiatique et déclarations creuses qui sonnèrent comme autant d’épitaphes d’un establishment exsangue, ployant sous le poids de ses propres compromissions. Pourtant, mégères, succubes et autres sorcières avaient urné- a défaut d’ovuler, puisque ces féministes raffinées considèrent la maternité comme une aliénation !- correctement, appelant à boycotter Donald « la bête immonde » Trump. Analystes malingres et béotiens condamnèrent d’une même voix l’homme d’affaires, un philosophe ayant pignon sur rue dans nos vertes contrées -BHL, pour ne pas le nommer- se fendant même d’un édito dans « Le Point » (reste à savoir ou il peut se le mettre désormais…) expliquant que la victoire de Trump était impossible ! Ultime prophétie d’un ordre médiatique qui n’a plus rien à nous offrir d’autre que son agonie.

Ce jour d’élection restera comme celui ou l’écho des soliloques des pauvres et des déshérités parvinrent enfin à l’establishment. L’éternel retour du concret.

 

Des oligarques de Wall Street aux cœurs déchirés par une douleur démocratique aiguë, des directeurs de rédaction de grands journaux en position latérale de sécurité, des cadres supérieurs dont le mépris de classe s’étale au grand jour de ce sombre hiver, des responsables d’associations LGBT qui lancent dès à présent des études comparatives entre les régimes nord-coréens et américains, des architectes du Chaos permanent, au Pentagone, qui se cachent sous les tables pour verser quelques larmes de crocodile.
Comment pardonner la bêtise des classes moyennes américaines, paupérisées par la mondialisation et son catéchisme libre-échangiste, (usées par le chantage moral qu’elles subissent au quotidien dans les médias de masse)? Le dressage anthropologique, éducatif, médiatique n’a pas eu raison du purulent patriotisme, de l’enracinement malodorant, des valeurs traditionnelles de ces couches frappées de maladies infectieuses qui rappellent indubitablement les heures les plus sombres de notre Histoire convoquées par des petits-bourgeois pantouflards convaincus de leur haute vacuité intellectuelle et morale.
Définitivement les américains doivent manquer d’intelligence et d’éducation pour préférer le « sexisme » à la promesse d’un conflit militaire mondial avec la Russie, pour préférer un programme national à un programme mondialiste, pour préférer un monde multipolaire à un monde terrorisé par la machine de guerre américaine.
Forts de ce constat, nous pensons qu’il est urgent de remettre en ordre un certain nombre de faits totalement occultés par ceux qui, dès ce matin, se sont noyés dans une suffisance et un esprit analytique à tout le moins indigent, quand il n’était pas totalement absent. Nous nous étonnons du fait que la collusion totale et le consensus éhonté entre les milieux médiatiques, politiques et financiers américains-européens ne soulève aucune question sur la valeur réelle et la signification de cette présentation binaire des candidats. N’y a t-il pas déjà un problème démocratique à ce qu’une seule et même opinion soit relayée dans nos aimables médias propagandistes ? Que pourrait démontrer une analyse objective dépourvue de quolibets ressassés jusqu’à satiété ? Il ne doit donc pas exister un débat démocratique, il y a un unique format de pensée acceptable, sorti de celui-ci, les idées sont rances et sentent le souffre dans la bouche de ceux qui éructent et prêtent allégeance au Mal.
Commençons par ordonner nos priorités intelligemment dans notre appréhension de cette élection. En premier lieu, il s’agit de dire qu’il n’y aura évidemment pas, au plan intérieur, de catastrophe. Il est évident que si Donald Trump a eu des déclarations hautement provocatrices ou déraisonnables, il jouera la carte du rassemblement. Il n’a pas d’autre choix politique. Ses premières déclarations vont exactement dans ce sens. Il n’y aura pas de « déportation » de musulmans, de latinos et autres minorités chère aux distributeurs automatiques de morale. Il n’y aura pas de code de l’indigénat, d’apartheid ou de ségrégation raciale mais des modifications des lois relatives à l’immigration, certainement, et cela n’a rien à voir avec des mesures tyranniques ou xénophobes. S’il est évidemment impératif que chaque américain, qu’importe ses déterminismes, puisse trouver sa place dans la société américaine, il paraît évident qu’un nombre grandissant d’américains se sent appartenir à l’arrière garde – quand même, M. Valls – de la démocratie américaine, parce qu’il n’a pas d’élément différenciateur à commercer.
Aussi, il convient d’analyser la sociologie de l’électorat de Trump pour comprendre cette élection. Au risque de paraître triviaux, l’électeur « blanc hétérosexuel des classes moyennes » et qui incarne les valeurs traditionnels des Etats-Unis – virilité, morale puritaine, méfiance vis-à-vis du libéralisme irréfréné – trouve refuge dans la ligne d’un Donald Trump ne faisant que peu de cas de la tendance à la politique sociétale des nouveaux droits – homosexuels, féministes, progressistes – qui sont incarnés par Hillary Clinton et sa ligne libérale-libertaire.
Cette élection sanctionne donc un changement de paradigme majeur que notre lectorat semble percevoir, sans toutefois s’en féliciter, ce qui est son plus strict droit. Il n’a échappé à personne que les propositions de fond de Donald Trump ont été occultées par des polémiques souvent directement orchestrées par le camp adverse et des médias complices. Il n’a échappé à personne qu’il est effarant de constater l’abysse entre le peuple et ses aspirations  et les élites mondialisées et progressistes.
L’élection de Donald Trump sanctionne en somme le haut niveau de corruption des dirigeants politiques américains, leur distance vis-à-vis des attentes populaires, ainsi qu’une fracture définitive entre le peuple américain dans sa sociologie courtement majoritaire – enracinement, attachement à la Nation, aux traditions – et des élites hors-sol qui ont totalement abandonné ces sujets au profit de préoccupations sociétales – et non sociales – telles que l’Environnement, la représentation des minorités, le féminisme etc. Le catéchisme social-démocrate libéral-libertaire, sans-frontièriste, ne fonctionne plus, malgré des moyens de propagande inégalés. C’est un choix de civilisation qui était proposé au peuple américain. Il y a répondu en décidant d’en changer.
Reste à ajouter que Trump s’est inscrit cette campagne durant dans la tradition viriliste républicaine, stratégie de communication qu’avait déjà employé Bush Junior, opposant à l’Amérique New-Yorkaise féminisée et décadente le mythe du cow-boy conquérant et solitaire, ou tout signe de raffinement de la pensée ou du langage est vu comme autant de preuves d’un manque de gonades. Osons affirmer que voter pour Trump a été vu par l’Average Joe-le mâle blanc américain de la classe moyenne- comme une délivrance face à un féminisme castrateur et à une mondialisation qui l’a appauvri et relégué au simple rang de chomeûrs ou de travailleur servile du tertiaire. Retrouvant ainsi une virilité – bien réelle mais également de substitution-, le mâle blanc moyen a donc en toute logique plébiscité Trump, qui incarne -qu’on le veuille ou non- une certaine virilité tapageuse et décomplexée,droit à la fierté sans apparat que les idéologues du progressisme lui ont ôté.
En second lieu, il s’agit de rappeler à notre lectorat – français, par essence – qu’il est crucial, au delà de la politique intérieure des Etats-Unis, de s’intéresser aux répercussions qu’aura cette élection sur l’état du monde en général et sur l’Europe et la France en particulier.
Ces répercussions seront probablement majeures. C’est bien là qu’il y a lieu de saluer le programme de politique étrangère de Donald Trump et de mesurer son écart avec les folies guerrières de son ex-concurrente.
L’urgence géopolitique consiste actuellement à renouer un dialogue constructif avec la Russie, sous peine d’un conflit majeur et direct à venir,d’aucuns parlaient d’un risque de troisième guerre mondiale non négligeable. Le président Trump est l’homme de la situation en la matière, il a promis d’entretenir des relations apaisées voire cordiales avec son homologue russe. En tant que la France est dans l’OTAN, elle aurait probablement eu à assumer d’entrer en conflit avec la Russie si les lobbys de Wall Street et du complexe militaro-industriel avaient pu placer Hillary Clinton à la tête des Etats-unis.
Une escalade militaire dans ce conflit aurait pu mener à une guerre d’ordre nucléaire, cela était anticipé par tous les Etats-majors des chancelleries occidentales.
Si Trump parvient à résister aux pressions du Pentagone, des agences de Renseignement et des lobbys les plus belliqueux, nous sommes garantis de sortir de cette phase de confrontation avec la Russie, puissance qui participe de la renaissance d’un monde multipolaire et équilibré, susceptible de décourager toutes les actions hégémoniques unilatérales qui ont eu cours depuis la chute de l’URSS.
Il est désormais possible que les conflits impliquant les Etats-Unis et la Russie trouvent des sorties de crise honorables, notamment en Syrie et en Ukraine.
Nous traitions des soutiens inquiétants d’Hillary Clinton dans un article précédent, intitulé « Hillary Clinton, la va-t-en guerre des néoconservateurs ». Nous rappelons que tous les amoureux de la guerre, du sang des peuples et de la domination sans partage des Etats-Unis sur le monde soutiennent Hillary Clinton. Nous estimons ainsi qu’il est hautement immoral de se trouver dans le camp de ceux qui ont pensé ces guerres meurtrières en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs où ces stratèges ont tenté de façonner le Choc des Civilisations.
Fort de sa doctrine isolationniste, il s’interdira toute intervention militaire arbitraire. La doctrine de sa concurrente était exactement contraire à cette aspiration.
Il est donc un grave contresens de dire que confier l’arsenal militaire américain à Donald Trump est le plus grand danger que court le monde. Hillary Clinton était incontestablement la candidate de la guerre et de l’impérialisme de la machine de guerre américaine.
Il y a donc fort à parier que l’OTAN en tant que force agressive soit contrainte dans ses actions illégitimes par une volonté d’apaisement des relations internationales chère à Donald Trump. Cette analyse doit être faite et sue, qu’importe le jugement que l’on porte sur l’homme.
Cette dimension géopolitique, qui concerne la paix et la sécurité internationale ne saurait être subalterne dans l’esprit de nos lecteurs. Cette dimension détermine avant tout jugement moral, notre position réaliste au sujet de cette élection.
Il y a très fort à parier que cette élection aura des répercussions positives dans les relations internationales, en nous éloignant d’un potentiel conflit planétaire qui nous était promis par les chantres de Clinton. Il est probable que les échéances électorales en Europe seront influencées par ce résultat. Les partis politiques qui ne s’inscrivent pas dans l’ordre euro-atlantiste peuvent se frotter les mains, après le Brexit, ils disposent maintenant de la preuve irréfutable qu’un peuple, fut-il celui de la première puissance mondiale, n’est pas systématiquement malléable aux désirs oligarchiques.
La magie de la propagande politico-médiatique en faveur de la battue du jour a été d’entériner les devises orwelliennes qui semblent avoir tant de prise sur nos sociétés moribondes : « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force ».

 Mehdi Brochet.

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Le Dalaï-lama, la marionnette impériale

Lié d’amitié avec d’anciens SS, cheville ouvrière de la CIA en Asie orientale, confident des dictateurs et complice de G.W Bush, le Dalaï-lama est-il vraiment un parangon de sagesse ?

Nos lecteurs suffoquent, comment oserions-nous nous attaquer à cet Océan de Sagesse, ce parangon de spiritualité et de vertu dont la présence dans nos contrées est invariablement saluée comme la quintessence de la paix ?
Nous pourrions feindre de ne pas percevoir cette duplicité douteuse chez notre sujet, cette propension à n’incarner qu’accessoirement le bodhisattva de la compassion, au profit idéologique et stratégique d’un dessein géopolitique impérial.
Il n’en sera rien, nous voici lancés dans une tentative d’épuisement d’un lieu tibétain, fort jalousé par les acteurs géopolitiques qui dessinent depuis des siècles son destin et celui de son meneur spirituel, le Dalaï-lama.
Tenons-nous d’abord à exprimer avec clarté le but poursuivi dans cette démarche analytique : il ne s’agit pas de pourfendre ou de mésestimer la réalité de la culture tibétaine, sa richesse, et les croyances qui lui sont propres depuis des siècles. Nous aspirons à une certaine neutralité axiologique dans l’analyse du Tibet comme objet de convoitise géopolitique.En premier lieu, étonnons-nous de la fréquence et de l’ampleur de la couverture médiatique dédiée à ce territoire lointain, distant de Paris de 9300 kilomètres. Notre lectorat a toujours été exposé à un nombre intarissable de campagnes de sensibilisation à la cause tibétaine, il n’est d’ailleurs pas exclu que certains aient un jour porté un drapeau tibétain dans une de ces manifestations le plus souvent organisées par des non-tibétains et hors du territoire tibétain. La médiatisation des immolations de prêtres tibétains à travers le monde et l’érection du Dalaï-lama comme figure de proue de la paix ont-elles des raisons moins humanitaires que géopolitiques ? Voici quelques éléments de réponse.

Le Dalaï-lama, figure controversable de la paix ? 

« Un des défis pour notre nation est de garder pure la race tibétaine » Sandhong Rimpoché, premier ministre du gouvernement tibétain en exil de 2001 à 2011, fermement opposé au mariage mixte, entre tibétains et non-tibétains.

« L’activité de la CIA au Tibet se compose d’une action politique, de propagande et d’activité paramilitaire. Le but du programme est de maintenir le concept politique d’un Tibet autonome (…) et de construire une capacité de résistance aux développements politiques possibles à l’intérieur de la Chine » extrait du programme de la CIA au Tibet*

Il s’agit d’abord de rappeler ce qu’est le Tibet avant 1950, une théocratie esclavagiste au sein de laquelle les nobles et les moines peuvent utiliser les jeunes garçons comme partenaires sexuels. Un territoire sur lequel l’espérance de vie est de 35 ans, le taux d’analphabètes est de 90%, la torture (sévices, amputations) est réservée aux contrevenants aux règles de vie imposées par la Caste au pouvoir, moines largement compris.
En 1959, la CIA organise la fuite du Dalaï-lama – Tenzin Gyatso –  hors du Tibet*. Entre 1959 et 1964, des commandos tibétains sont entraînés par les services américains pour combattre la Chine*, sans succès puisqu’ils ne bénéficient pas du soutien de la population qui ne souhaite pas le retour de la théocratie.
Les indiens rechignent à accueillir des réfugiés tibétains, Nehru conclue un accord avec Eisenhower : L’Inde accueillera le Dalaï-lama et ces réfugiés, en échange, les Etats-Unis fourniront la technologie nucléaire aux indiens. La première bombe nucléaire indienne sera nommée « Bouddha souriant ».* *
Les Etats-Unis, par le biais de la CIA, du Département d’Etat et du Pentagone vont mettre en place un « Programme tibétain »* qui coûtera à la CIA, entre 1951 et 1972, presque deux millions de dollars annuels*. Ce plan consiste à organiser la résistance tibétaine face à la chine, par des moyens de « complots politiques, de propagande et de support paramilitaire »
Suite à la fin de ce plan, la NED (National Endowment for Democracy) prendra le relais. Cet organisme vise à promouvoir la paix dans la monde, en théorie. Concrètement, elle est le bras armé de la géopolitique étasunienne parallèle. Son fondateur, Allen Weinstein, a déclaré au Washington Post que « Bien des choses faites pas la NED maintenant étaient faites clandestinement par la CIA il y a 25 ans ».
Le Dalaï-lama obtiendra la médaille de l’ « honneur » de la part de la NED en 2010, pour services rendues à la « défense de la démocratie et des droits de l’homme ».* *

Parmi les amitiés du Dalaï-lama, on notera avec profit ses accointances avec des pures produits de l’Allemagne nazie. Heinrich Harrer fit partie de l’expédition allemande au Tibet (1938-1939)* placée sous la direction d’Himmler et de l’Institut d’anthropologie raciale allemand. Il sera un précepteur du Dalaï-lama. Adhérant à la SS en 1938 (unité SS 38, matricule 73896), membre des chemises brunes depuis 1933, il a une vision du monde bien particulière.

Son ami, Bruno Berger, capitaine SS et élève du raciologue Clauss, sélectionna notamment des déportés juifs à Auschwitz pour mener des expériences scientifiques. Il a noué pendant son séjour au Tibet de nombreuses amitiés avec l’aristocratie tibétaine, notamment la famille du Dalaï-lama. Il rencontrera à nouveau le Dalaï-lama en 1983, 1984, 1985, 1986 et 1994. En 1994, il signe à Londres et aux côtés de son ami Harrer et du Dalaï-lama un document déclarant le Tibet comme « pleinement souverain avant 1950 ». Le même Berger publiera un livre intitulé « Mes rencontres avec l’Océan de Sagesse ».*
Nous passerons sur les amitiés avec Miguel Serano, chef du parti nazi chilien ou avec Jorg Haider, furieux nostalgique du 3ème Reich.
Que penser enfin de la demande formulée par le Dalaï-lama pour la libération de Pinochet* ? Ou encore de son soutien à son ami de toujours, George W.Bush, dans l’invasion de l’Irak* (violant tous les principes fondamentaux du droit international et provoquant plus d’un million de morts) ?*
Concrètement, le Dalaï-lama et son entourage proche est historiquement inféodé à la CIA, au département d’Etat et au Pentagone*, des institutions qui ont une conception de la paix Bien à elles.

Il est indispensable de retracer rapidement l’Histoire des relations entre le Tibet et la Chine pour mettre en perspective ce soutien américain au Tibet et au Dalaï-lama. Le Tibet fait partie intégrante du territoire national chinois, il n’a été indépendant qu’entre 622 et 842. Sa présumée indépendance entre 1913 et 1950 n’a été reconnue par aucun Etat, et n’avait aucune valeur dans le droit international. Parler d’une « annexion » du Tibet parait donc abusif, ce territoire ayant toujours été rattaché au territoire chinois. a toujours oscillé entre une position de faiblesse-soumission à la Chine dans les périodes d’apogée de celle-ci et une position de révolte indépendantiste lorsque la Chine connaissait des déboires. En 1911, la Chine sombrait après le renversement de la dynastie mandchoue, le Tibet en profita par le biais de son XIIIe Dalaï-lama pour proclamer son indépendance en 1913. Après la prise de pouvoir des communistes en Chine, celle-ci se lança dans la reconquête du Tibet, en 1950. C’est là que le rôle des Etats-Unis deviendra majeur. Dans un premier temps, les stratèges étasuniens vont chercher à disposer d’une assise hautement stratégique en Asie Orientale, au cours de l’Histoire, d’abord dans une stratégie d’endiguement du communisme, puis dans le contexte actuel de guerre économique et géostratégique contre une puissance en mesure de menacer l’ordre hégémonique étasunien. 

Enfin, le Dalaï-lama actuel a son successeur politique* parmi les membres de sa communauté en exil. Celui-ci se nomme Lobsang Sangay* et n’est pas vraiment connu pour avoir des relations privilégiées avec les gouvernements russes ou chinois. En effet, il a été l’heureux bénéficiaire d’une Bourse Fullbright*, financée par le Département d’Etat Américain et intimement lié à la CIA, il a étudié à Harvard et vit aux Etats-Unis en tant que premier ministre du Tibet en exil*. Un palmarès qui lui vaudra sans aucun doute la sympathie de l’ensemble des représentants politiques et médiatiques atlantistes.

Le Tibet, verrou stratégique incontournable

Géographiquement, le Tibet repose sur de hauts plateaux qui culminent entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, ces plateaux offrent à toute puissance le contrôlant une position haute le long d’une frontière sensible, à la charnière de la Chine, du monde indien et de l’Asie centrale.
Ces hauts plateaux sont le lieu idéal pour disposer des engins balistico-nucléaires pour épauler l’allié Pakistanais et tenir en respect l’Union indienne (cf l’escalade militaire Inde-Pakistan).
Au plan énergétique, l’importance du Tibet n’est pas moindre. Il héberge la source et le cours supérieur de tous les grands fleuves d’Asie orientale, il s’agit en somme du Château d’eau qui permet à la Chine de sécuriser ses approvisionnements hydrauliques.
Le Tibet est également une source de matières premières de premier choix pour Pékin. Ses sols sont riches en bois, charbon, pétrole et minerais (dont uranium et or). L’ouverture d’une ligne de chemin de fer entre Pékin et Lhassa en 2006, ne doit rien au hasard.
Il existe une analogie géopolitique qui permet d’illustrer les conséquences d’une possible indépendance du Tibet (indépendance qui serait reconnue par les Nations Unies). Il s’agit du Kosovo, cet Etat-OTAN dont la création n’a été possible que dans la mesure où les Etats-Unis et vassaux assimilés ont soutenu le mouvement terroriste dirigé par Hashim Thaçi (UCK)*. L’indépendance de ce territoire vis-à-vis de la Serbie permit la création d’une immense base américaine, la plus grande d’Europe, dans la région hautement stratégique des Balkans*. Ce soutien participe donc de la volonté d’encerclement des Etats les plus susceptibles de contrarier les plans géopolitiques étasuniens, à savoir la Chine et la Russie, en contestant même les territoires qui leur sont intrinsèquement liés par le biais de l’intégration à l’OTAN-Union européenne.
Un simple regard porté sur la carte des bases de l’OTAN dans le monde permet de s’en assurer définitivement.

Après des décennies de bons et loyaux services de la part des Grandes Puissances, le Dalaï-lama offre les siens en défendant corps et âme l’Union européenne et la doctrine impériale étasunienne, œuvres qui nous subjuguent chaque jour que Dieu fait par leur dimension pacifique et démocratique.
En définitive, que reste-t-il de la dimension humanitaire et spirituelle du Dalaï-lama lorsqu’on daigne s’intéresser au réel géopolitique ?

Think Tank Averroès

Source principale : https://www.upr.fr/actualite/31-mars-1959-31-mars-2015-il-y-a-56-ans-la-cia-organisait-levacuation-du-dalai-lama-du-tibet

Note informative:Tous les éléments, documents, sources et faits rapportés dans le présent article émanent directement des plus hautes institutions des Etats-Unis (Maison Blanche, Département d’Etat, Pentagone, CIA) et de sources recoupées par les journaux jugés les plus sérieux.Leur véracité n’est pas de nature à être remise en cause. Néanmoins, par déontologie, nous encourageons nos lecteurs à faire preuve de perspicacité et ainsi à vérifier systématiquement ces sources.

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

We want you for US Army : où sont passés les commissaires européens ?

Notre souveraineté nationale dans des mains peu innocentes ? 
La récente nomination de Jose Manuel Barroso, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014, à la présidence non-exécutive de Goldman Sachs a défrayé la chronique. Entre la première banque d’investissement au monde et l’ancien président de la Commission Européenne « aux services des Etats », à plus d’un le mariage a pu sembler incongru.
Et en effet, compte tenu de leurs fonctions, les commissaires européens, membres du plus haut organe exécutif de l’Union Européenne, sont soumis à certaines contraintes quant à la pratique d’une activité professionnelle pendant l’exercice de leurs fonctions et y compris après cessation desdites fonctions.
L’article 245 du TFUE précise ainsi :  » Les membres de la Commission ne peuvent, pendant la durée de leurs fonctions, exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non. Ils prennent, lors de leur installation, l’engagement solennel de respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages »
Pour notre part, nous reprendrons un adage traditionnel : « Dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles »Rappelez-vous en parcourant cette liste que ces personnes disposent d’un pouvoir exécutif et législatif hors-norme au sein de l’UE, ils fixent les Grandes Orientations de Politique Economique qui sont par la suite concrètement imposées aux Etats.
« La Commission est l’institution européenne qui a le monopole de l’initiative législative et des pouvoirs exécutifs importants dans des domaines tels que la concurrence et le commerce extérieur. C’est le principal organe exécutif de l’UE » *

Pour notre part, nous reprendrons à notre compte un adage traditionnel : « dis-moi qui te paye, je te dirai pour qui tu travailles ».

« Les principaux pouvoirs conférés à la Commission sont les suivants: l’exécution du budget (article 317 du TFUE); le pouvoir d’autoriser les États membres à prendre les mesures de sauvegarde que les traités prévoient, en particulier pendant les périodes de transition (par exemple, article 201 du TFUE); et des pouvoirs en matière de règles de concurrence, en particulier le contrôle des aides d’État, conformément à l’article 108 du TFUE. »

« Les traités confient à la Commission le soin de veiller à leur bonne application et à celle des décisions prises pour les mettre en œuvre (droit dérivé). C’est son rôle de «gardienne des traités». Il s’agit avant tout de la «procédure en manquement» à l’égard des États membres, prévue à l’article 258 du TFUE »

Petite revue d’effectifs non-exhaustive des nouvelles fonctions des anciens commissaires européens sous les mandats Barroso[2] :
Neelies Kroes, hollandaise, commissaire à la concurrence de 2004 à 2009 et de la société numérique de 2009 à 2014 : désormais conseillère spéciale auprès de Bank of America Merrill Lynch Europe, Middle East and Africa[3], membre du conseil d’administration de Salesforce[4], entreprise américaine spécialisée dans le cloud computing et conseillère auprès d’Uber[5].
Viviane Reding, luxembourgeoise, commissaire à l’éducation, la culture et le sport de 1999 à 2004, de la société de l’information et des médias de 2004 à 2010 et à la justice de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Nyrstar[6], compagnie minière belge, membre du conseil d’administration de la Fondation Bertelsmann[7] qui détient plus des ¾ du conglomérat de presse Bertelsmann, et membre du conseil d’administration d’Afga Gevaert[8], entreprise belge d’imagerie numérique.
Ferdinando Nelli Feroci[9], italien, commissaire à l’industrie et à l’entreprenariat en 2014 : désormais membre du conseil d’administration de Simest, fonds d’investissement italien, et président de l’Istituto Affari Internazionali.
Slim Kallas, estonien, commissaire aux transports de 2010 à 2014 : désormais consultant pour Nortal, entreprise de logiciels estonienne[10].
Maria Damanaki[11], grecque, commissaire aux affaires maritimes et à la pêche de 2010 à 2014 : désormais directrice mondiale de la branche océans chez Nature Conservancy, organisation américaine de protection de l’environnement.
László Andor[12], hongrois, commissaire à l’emploi de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de Rand Europe, think tank américain.
Karel de Gucht[13], belge, commissaire au commerce de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil consultatif de CVC Capital Partners, grand fonds de capital-investissement luxembourgeois, membre du conseil d’administration de Proximus, opérateur de télécommunications belge, un des directeurs d’ArcelorMittal, membre du conseil d’administration de Merit Capital NV, gestionnaire de patrimoine belge
Janez Poto?nik[14], slovène, commissaire à l’environnement de 2010 à 2014 : désormais président du Forum pour le Futur de l’Agriculture, notamment fondé par Syngenta, société suisse de chimie et d’agroalimentaire.
Connie Hedegaard[15], dannoise, commissaire au climat de 2010 à 2014 : désormais membre du conseil de Danfoss, entreprise dannoise de chauffage-réfrigération et de contrôles industriels.
Jose Manuel Barroso[16], portugais, président de la Commission Européenne de 2004 à 2014 : désormais président non-exécutif et conseiller chez Goldman Sachs International, membre du groupe dirigeant des conférences Bilderberg, président émérite de l’Institut Teneo de l’Université Cornell de New York.
Egalement :
Peter Sutherland[17], irlandais, commissaire à la concurrence de 1985 à 1989 : président d’Allied Irish Banks de 1989 à 1993, directeur d’Ericsson en 1996, administrateur d’alibaba.com en 2000, président non-exécutif de British Petroleum de 1997 à 2009, président de la section Europe de la Commission Trilatérale de 2001 à 2010, et aujourd’hui président honoraire de la Commission Trilatérale, président non-exécutif de Goldman Sachs International depuis 1995, membre du comité directeur du groupe Bilderberg et directeur de la Royal Bank of Scotland.
Mario Monti[18], italien, commissaire au marché intérieur et au service de 1995 à 1999 et à la concurrence de 1999 à 2004 : conseiller international de Goldman Sachs International depuis 2005
Karel Van Miert[19], belge, commissaire aux transports de 1989 à 1992 et à la concurrence de 1993 à 1999 : membre du conseil d’administration de Solvay America de 2003 à 2009, directeur non-exécutif d’Anglo American PLC de 2002 à 2009, membre du conseil d’administration de Vivendi de 2004 à 2009 et conseiller international de Goldman Sachs International de 2001 à 2009.
On constatera aisément qu’en dehors des bancs de Bruxelles, les commissaires européens ne se sont pas massivement engagés en faveur des pandas et des koalas menacés d’extinction.
Une question subsiste : pour qui travaillent vraiment les commissaires européens ?

Think Tank Averroès

Sources :

Fabriquer l’ennemi: historique des attentats et opérations sous faux drapeau (1/2)

Fabriquer l’ennemi: historique des attentats et opérations sous faux drapeau (1/2)

Rappel historique et ampleur du phénomène

« Le terrorisme est d’abord un fait étatique, c’est d’abord le fait de services de renseignement qui utilisent des illuminés, des fanatiques pour mener à bien leurs opérations* » Aymeric Chauprade, Géopoliticien français ayant enseigné à l’Ecole de Guerre.

La quintessence de la civilisation européenne et son principal apport au monde fut la naissance de l’esprit scientifique, sa capacité à produire du doute sur son environnement. A-t-on définitivement rompu avec cette philosophie en produisant une liberté d’expression à géométrie variable, une lutte mortelle contre les productions dissidentes les plus élaborées ?
Nous décidons de vous offrir un pan particulièrement méconnu de l’histoire des relations internationales, pourtant hautement déterminant. En somme, nous estimons notre lectorat – de par ses déterminismes sociologiques – relativement acquis à la lutte contre le « complotisme », nous faisons remarquer à celui-ci, qu’un certain nombre de complots* sont à l’origine de violations de la souveraineté d’Etats, de renversements de gouvernements légitimes, de guerres civiles ou de guerres internationales. Il s’agit donc d’illustrer l’importance d’actions clandestines sous faux drapeau dans les relations internationales, parfois susceptibles de structurer celles-ci.
Cet article, à visée didactique, engage les lecteurs à adopter une lecture critique, intelligente et mesurée vis à vis du climat belliqueux qui règne dans la géopolitique actuelle.

Il ne s’agit pas de prétendre que l’ensemble des organisations et actions terroristes sont téléguidées par des services de renseignement, loin s’en faut. Néanmoins, la fabrication de l’ennemi n’est pas une chimère, comme l’a brillamment montré Pierre Conesa (Ancien haut responsable de la Direction des Affaires Stratégiques du Ministère de la Défense).

En somme, la disparition de l’URSS a imposé aux puissances occidentales en général et à la puissance étasunienne en particulier un défi hors pair : la désignation d’un nouvel ennemi. Arbatov, le conseiller diplomatique de Gorbatchev avait anticipé ce défi : « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi ». La justification de la puissance est une invariable nécessité géopolitique, la disparition de l’URSS discrédite la puissance du camp qui lui était opposé.

Un nouvel ennemi doit être trouvé, il consistera dans l’extrémisme religieux, le terrorisme islamiste, qui imposerait à son tour des défis, des dangers et des risques mondiaux qui vont justifier le recours à une nouvelle mobilisation occidentale à son encontre. La désignation de cet ennemi est une nécessité, pour des raisons internes – sentiments nationaux, détournement d’attention – et pour des raisons externes – projection  de puissance, intérêts géostratégiques.
Certaines de ces opérations sont littéralement incroyables, nous vous le concédons, notamment Gladio et Northwoods.

Opération Himmler : (Allemagne, recherche d’un prétexte pour envahir la Pologne) : Le 31 août 1939, une opération organisée par les Nazis vise à faire croire à une attaque polonaise sur le territoire allemand afin que l’Allemagne puisse déclarer la guerre à la Pologne. Ce fut le prétexte utilisé par l’Allemagne pour envahir la Pologne, le 1er Septembre 1939, entraînant l’Europe vers la seconde guerre mondiale*.

Opération Embarras : Entre 1947 et 1948, les services secrets britanniques organisent 5 attentats à la bombe contre des navires devant transporter des juifs survivants de la Shoah pour immigrer en Palestine. Ces opérations sont réalisées au nom d’un faux groupe appelé : « Les Défenseurs de la Palestine Arabe »*

Opération Gladio (Etats-Unis, guerre idéologique contre le communisme) : Dans les années 1950, les américains tentent de limiter l’influence du communisme dans les Etats européens. De nombreux attentats vont se dérouler dans plusieurs états-européens (Italie, France*, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni etc). Des attentats à la bombe sont attribuées aux communistes*. Il s’avère que ces attentats sont organisés par le Pentagone, la CIA et l’OTAN*. Le but est d’accuser les communistes d’actions terroristes pour souder les populations derrière les gouvernements européens qui combattent le communisme*. Ces faits sont rapportés par un ancien haut responsable du renseignement italien*. Ces faits sont publiquement révélés par le premier ministre italien Giulio Andreotti en 1990* *The Lavon Affair (Israël, guerre aux islamistes) : en 1954, des agents du mossad mènent une campagne d’attentats à la bombe contre plusieurs institutions diplomatiques occidentales en laissant des indices qui accréditent la piste islamiste. Le but est de discréditer les mouvements politiques islamistes* *.

Opération Ajax (Etats-Unis, Royaume-Uni, Préservation des intérêts occidentaux en Iran)* * * * : Opération menée conjointement par les services spéciaux des Etats-Unis et du Royaume-Uni afin de renverser le premier ministre Iranien, en 1953. Cette opération vise à préserver les intérêts pétroliers occidentaux en Iran. Cela comprend l’organisation d’attentats et d’une guérilla pour empêcher le parti communiste de prendre le pouvoir.
Opération Northwoods (Etats-Unis, invasion de Cuba, guerre contre le communisme)* *: En 1962, le comité des Chefs d’Etat-major Interarmées des Etats-Unis établit un plan visant à organiser des attentats contre les Etats-Unis en les faisant passer pour des actions cubaines. Ce plan (disponible en français) comprend la possibilité de faire exploser des avions, des bateaux américains. Il comprend aussi la possibilité d’organiser des attentats sur le territoire américain. L’objectif est d’envahir Cuba et de faire tomber Fidel Castro*.
Extraits terrifiants choisis : 
« Des tentatives de détournement d’avions et navires civils devraient apparaître comme la poursuite de mesures de harcèlement cautionnées par le gouvernement cubain »« Il est possible de créer un incident qui démontrerait de façon convaincante qu’un avion cubain a attaqué et abattu un avion commercial civil (…) »
« Un avion de la base aérienne d’Eglin serait peint et numéroté pour en faire une réplique exacte d’un avion civil immatriculé appartenant à une société dont la CIA est propriétaire, dans la région de Miami. Au moment voulu, la réplique serait substituée au véritable appareil et les passagers choisis, tous listés sous de fausses identités soigneusement préparées embarqueraient. L’avion réel enregistré serait transformé en drone. » Les heures de décollage du drone et du vol véritables seront programmées pour permettre un rendez-vous (…) Le drone poursuivra pendant ce temps son plan de vol déposé (…) le drone transmettra un message SOS en déclarant être attaqué par un avion cubain. La transmission sera interrompue par la destruction de l’appareil, qui sera déclenchée par signal radio*

« Nous pourrions mener une campagne de terreur communiste cubaine dans la région de Miami, dans d’autres villes de Floride, et même à Washington. » 
« Quelques explosions de bombes au plastic dans des lieux soigneusement choisis, l’arrestation d’agents cubains et la publication de faux documents démontrant l’implication cubaine, aideraient également à la propagation de l’idée d’un gouvernement irresponsable. »*

Ce plan n’a pas été mis en oeuvre dans la mesure où il a été refusé par le président Kennedy
Attaque du Golf de Tonkin (Etats-Unis, justification de la guerre du Vietnam) :
Le 4 août 1964, deux destroyers américains (USS Maddox et USS Turner Joy) patrouillent le long de la côte nord-vietnamienne. Ils sont attaqués, ils dénoncent une attaque vietnamienne. Ces incidents permettent à l’administration Johnson de prendre la Résolution du Golf de Tonkin, le 10 octobre 1964*. Cette Résolution donne le pouvoir au président Johnson de déclarer la guerre sans consultation préalable du Congrès, comme l’impose la Constitution américaine. Le 1er décembre 2005, la NSA déclassifie plus de 140 documents top secrets qui révèlent l’impensable : ces incidents sont montés de toutes pièces par l’armée US pour étendre une guerre aérienne au Vietnam. La résolution du 10/10/1964 a été écrite plusieurs mois avant la date des incidents. Ces faits sont établies également par des documents déclassifiés du Pentagone*
Affaire du Raimbow Warrior – Opération Satanique :En 1985, le navire de Greenpeace est coulé par un commando de la DGSE. Les agents français sont très vites arrêtés par la police néo-zélandaise. Le gouvernement français, dans un premier temps, ne reconnaîtra pas sa responsabilité, avant d’avouer être le commanditaire par le biais de son ministre de la Défense. Greenpeace s’opposait aux essais nucléaires français.

L’appui de Kadhafi au terrorisme :   En 1984, le MOSSAD installe un émetteur dans une infrastructure gouvernementale libyenne. Cet émetteur diffuse de fausses transmissions terroristes enregistrées par le Mossad. Ces transmissions seront interceptées par les services occidentaux et les Etats-Unis bombarderont la Libye pour la dédommager en 2008.*

Comment déstabiliser des régimes en Amérique du Sud ?   (Etats-Unis, Doctrine Monroe) En 1994, le document « Special Forces Foreign Defense Tactics Techniques and procedures for Special Forces »* émanant de l’armée des Etats-Unis, recommande fortement le recours à des opérations sous faux drapeau pour déstabiliser des régimes opposés à l’hégémonie des Etats-Unis.

Explosions d’immeubles en Russie : En 1999, les services de renseignement russes organisent des attentats à la bombe en Russie pour faire accuser les terroristes tchétchènes. Cette stratégie vise à envahir la Tchétchénie.*

Force est de constater que ce type d’opérations sont légion et aucune puissance de premier plan ne peut se targuer de ne jamais les utiliser. Il existe nécessairement une corrélation entre puissance et capacité à organiser ce type d’action. Au regard du nombre de ces opérations dans l’histoire contemporaine et du développement des capacités à les organiser (technologie, médias acquis systématiquement à la « théorie officielle ») nous avons de bonnes raisons de penser qu’elles continuent à être mises en œuvre régulièrement. Le contexte géopolitique n’a peut être jamais été aussi favorable à celles-ci (jeux d’alliances indéchiffrables, ampleur des enjeux, multiplicité des acteurs).

Un travail rigoureux doit alors être mené pour éviter les deux écueils les plus fréquents quant à cette question : la défense aveugle et systématique de la théorie officielle parfois très fragile et la vision paranoïaque qui convoque une sorte de main invisible omnipotente sur le terrorisme. La guerre contre le terrorisme islamiste constitue notre prochain sujet d’étude, en ce qu’elle a été fomentée par les néo-conservateurs américains pour garantir la stabilité de l’empire étasunien, constitué autour d’organisations qui lui sont inféodées et qui garantissent sa domination sur la scène des relations internationales. La récupération politique systématique des crimes de masse est dialectique. C’est l’affaire de Daesh par publicité mensongère, « Nous sommes partout et nous vous vaincrons « . Et c’est l’affaire des Gouvernements, « nous assassinons vos libertés pour les défendre, nous menons des guerres de conquête pour vous défendre ». Le résultat logique consiste à fabriquer un consentement  autour de la guerre des civilisations. Nous nous inscrivons en faux face à cette stratégie de tension.
L’essence de l’attentat sous faux drapeau est simple : c’est le vice, le mal, la méchanceté et l’obscurantisme fabriqué matériellement de l’Autre et de l’Ailleurs contre soi.
Même s’il est établi que les stratèges étasuniens n’ont pas attendu le 11 septembre pour penser un remodelage du Moyen-Orient, nous n’étudierons pas ces évènements pour en déterminer les causes et les parties prenantes. Nous partirons très simplement du fait que ces événements ont été l’élément déclencheur de la projection de puissance étasunienne. Un prochain article sera néanmoins entièrement consacré aux événements du 11 septembre.
Le problème que pose la désignation d’un ennemi unique systématique répond à la même logique de la fabrication de l’ennemi. La terreur est un élément fabriqué matériellement et idéologiquement – violations de souveraineté, productions académiques, médiatiques – pour rendre illisible une stratégie géopolitique impérialiste. Le piège géopolitique consiste à dire préférer l’impérialisme américain au terrorisme islamiste. C’est une aporie qui implique la guerre contre le terrorisme comme moyen de puissance et de domination d’un monde conforme aux intérêts étasuniens. La suite du présent article traitera donc des origines et des conséquences de la fabrication du terrorisme comme adversaire proclamé de la civilisation occidentale.

Point sémantique:
Complot : Dessein secret, concerté entre plusieurs personnes, avec l’intention de nuire à l’autorité d’un personnage public ou d’une institution, éventuellement d’attenter à sa vie ou à sa sûreté, projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes
Conspiration : Entente secrète entre plusieurs personnes ou choses personnifiées, contre quelqu’un ou quelque chose.
Opération sous faux drapeau: actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi.
Point Méthodologie : Les opérations répertoriées dans le présent article sont celles qui ont été reconnues par leurs organisateurs ou qui sont établies de source certaine (note gouvernementale, rapport d’enquête parlementaire). Il n’existe par conséquent aucune dimension accusatoire ou fantaisiste dans nos écrits.
 
Mehdi Brochet