Derby de la Garonne : time for revenge or not ?

Quatre mois déjà se sont écoulés depuis la première phase du Derby de la Garonne. Tant attendue et tant préparée, la phase retour, qui s’est déroulée à la maison, a montré des Toulousains survoltés et prêts à tout pour essuyer la défaite de l’aller et faire trembler la Kedge aux folles. Pour ceux qui souhaitent revivre ces instants, TBS press revient pour vous sur le match des Lapine’Up, de la Pineteam et des Baltringues.

Les Lapine’Up face aux  Bitches : le match de la surprise

C’est avec le volley-ball féminin que commence cette phase retour du Derby de la Garonne. Si les premiers points sont en faveur des Bitches, les lapines réussissent à imposer leur jeu et décrochent le premier temps mort technique. Réceptions propres,  agressivité à l’attaque et présence en défense semblent affoler l’équipe bordelaise qui se doit de procéder à un changement de joueuses.
Toujours dans une dynamique de jeu impeccable, les lapines décrochent le deuxième temps mort technique et confortent une avance de six points. Camille Crépin explosent la ligne, point faible des Bitches, tandis qu’Aurélie Jamin fait une série de services capitales. Les lapines mènent alors 21-17. Mais, malgré cette avance de 4 points, les lapines voient leurs bitches d’adversaires mener de 22-21. La faute à un défaut de communication, des réceptions ne facilitant pas le travail de la passeuse, Axelle Jacquinet,  et trop de balles cadeaux données à l’équipe adverse. Après dix points joués au coude à coude, les lapines perdent de peu le premier set à 26-28.
Le deuxième set, montre une configuration similaire. Les lapines mènent de 8 points en affichant un beau 17-9. Mais, les services flottants de la n°1 bordelaise et les attaques de la n°6 semblent perturber nos lapines, pourtant si bien parties. Le set ne semble plus finir entre les balles de match, les balles de set et les égalisations. Finalement, c’est après un match très disputé que les Bitches s’imposent 25-23. Malgré cette défaite 2 sets à 0 , les lapines ont montré un meilleur niveau de jeu qu’à l’aller et ont, tout de même, fait douté la Kedge aux Bitches.

La Pineteam face aux Fistons : la confrontation musclée

Le second match indoor de la journée est celui des basketteurs. Tandis que les Fistons impubères prient pour que la Pineteam ne leur inflige une bonne correction, nos toulousains s’échauffent à coups de muscles et de dunks.
L’arbitre siffle le début du match, la tension monte. En seulement 3 min de jeu, Les lapins inscrivent les deux premiers paniers à deux points. Et, ce n’est qu’après un lancer franc que les Bordelais font gagner 2 points à Kedge. Mais, la Pineteam ne l’entend pas de cette oreille et une contre-attaque fulgurante du n°5 permet  aux toulousains de mener 6-2 à la 6e minute de jeu. C’est finalement la technique des bordelais qui leur fera prendre leur avance à la fin du premier quart temps et de mener 15 à 10.
Dès le début du 2e quart-temps, le n°7 toulousain, fraîchement rentré, inscrit son 1er panier et permet à la Pineteam de n’être qu’à trois points de son adversaire. L’écart se resserre de plus en plus et la pression est à son comble. L’arbitre de l’Université Paul Sabatier n’hésite pas à calmer les nerfs de certains joueurs. C’est face à une équipe bordelaise qui peine à marquer que la Pineteam impose ses règles et mène 19-17 à la 8e min de jeu. Mais, les Fistons de Kedge profitent de ce moment d’euphorie toulousaine, pour reprendre le pas. Comme pour le 1er quart temps, les bordelais montrent une légère avance à 25-20.
Place au troisième quart temps ! Les bordelais attaquent immédiatement et inscrivent leur 28e but grâce à un panier à trois points. Les coudes à coudes s’enchaînent et les basketteurs se battent jusqu’au sol. L’Armad As s’enflamme, mais rien n’est joué. La Pineteam rattrape progressivement son adversaire et n’est plus qu’à 4 points de celui-ci, avec un doublé du n°5 toulousain. Mais, les bordelais gardent cette avance là jusqu’à la fin du troisième quart temps : 38-33.
Malheureusement, les dix dernières minutes du match creusent davantage l’écart entre les deux concurrents. Les Fistons commencent fort avec un panier à trois points et une contre-attaque concluante. 11 points séparent désormais les deux équipes. Mais, du côté des basketteurs toulousains et de leurs supporters, on ne lâche rien. La Pineteam profitent des occasions manquées bordelaises pour inscrire à leur tour un magnifique trois points et un panier décisif par la suite. 44-50 à la 6e minute de jeu. Face à l’effervescence toulousaine, les Fistons à papa prennent un temps mort. Et, cette tactique paiera. Les bordelais enchaînent les paniers face à une équipe toulousaine qui peine à diminuer l’écart. Ainsi, la Pineteam s’incline 47-60 face à Kedge mais n’a pas démérité.

Les Baltringues face aux Hardeux : le match du suspens

Et maintenant, place au handball ! Les Baltringues pourront-ils contrairement aux volleyeuses et aux basketteurs essuyer la défaite de l’aller ? Nous offriront-ils des tirs à la Narcisse ou à la Karabatic ?
L’arbitre siffle le coup d’envoi de ce troisième match indoor du Derby retour et les buts s’enchaînent du côté bordelais. Le gardien kedgeur est survolté et semble ne vouloir laisser passer aucun but. Et sa défense paiera puisqu’à six minutes de jeu, les bordelais mènent 5-1. Le stress et les nerfs prennent l’impasse sur les handballeurs et c’est un festival de cartons jaunes qui s’abat sur les deux équipes. Mais, les Baltringues font douter les Hardeux suite à un triplé phénoménal du n°13 toulousain et à un but monumental de Lucas Krumbholz.  A seulement quinze minutes de jeu et un écart de deux points entre les deux camps, le n°12 bordelais multiplient les fautes et les manques de fair play. Il prend une exclusion de deux minutes et se fait huer par des supporters toulousains décidés à encourager jusqu’au bout les Baltringues. Et, Lucas Krumbholz l’entend ainsi en inscrivant le 12e puis le 13e but enflammés de Toulouse. Les bordelais tremblent et préfèrent prendre un temps mort pour casser la bonne dynamique de jeu des Baltringues. Mais, ils n’avaient pas imaginé une remontée fulgurante des toulousains qui alignent tirs foudroyants et parades du gardien et reviennent à égalité 19-19 à la fin de la première mi-temps.
La seconde partie de jeu est alors décisive pour les deux équipes. Si les kedgeurs fouineurs croient conforter une avance de deux points, Lucas et Fabio ruinent leurs espérances et permettent une autre égalisation à 22-22 à 5 minutes de jeu. Affolés, les Hardeux ne trouvent plus le chemin du but et voient même leur contre-attaque réduite à néant par le n°6 toulousain. Les Baltringues imposent dès lors leurs règles et mènent leurs adversaires 30 à 27 après 13 minutes de jeu. Nos handballeurs se donnent corps et âmes pour faire trembler la Kedge aux folles. En infligeant le 31e coup dur aux bordelais, Lukas Krumblhoz en ressort avec une crampe. Le jeu s’arrête et le public toulousain retient son souffle. Les bordelais en profitent pour réduire l’écart avec leurs adversaires et décrochent une égalité à 33-33 à la 18e minute de jeu.  Mais, le gardien toulousain s’est bien décidé à agacer les Hardeux teigneux qui n’inscrivent plus aucun but. A la 26e minute de jeu, les Baltringues mène 39-37. Les bordelais ne s’avouent pourtant pas vaincus et reviennent à un point des handballeurs toulousains. Les Baltringues, plus motivés que jamais, profitent de l’effectif réduit des Hardeux pour inscrire les deux buts gagnants. Au bonheur de tous, les Baltringues s’imposent 41 à 39 et mettent ainsi le feu au Complexe Daniel Faucher. Un match, dont le suspens s’est maintenu jusqu’à la dernière minute, qui a permis aux Baltringues de prendre leur revanche et de faire taire la Kedge aux folles ! Merci Baltringues !
Et voilà, TBS press espère vous avoir fait revivre ces instants magiques de la phase retour du Derby de la Garonne et tient à féliciter les sportifs, les supporters et le BDS pour cette belle journée ! Vivement le prochain Derby !
T…B…S, TBS aller aller, TBS aller aller !

Rendez-nous le rêve olympique

C’est avec un sentiment particulier que tous les amoureux de sport voient s’embraser une nouvelle fois la flamme olympique. Après une aventure pékinoise éminemment politique salie par de nombreuses polémiques, le rêve olympique semblait renaître aux Jeux de Londres 2012, dans une atmosphère jouissive et chaleureuse dont les anglais ont le secret.

Mais à Sotchi, ce rêve qui fait la beauté des Jeux semble à nouveau mis à mal par d’incontournables considérations politiques qui reviennent le hanter, comme ce fut déjà bien trop souvent le cas à travers l’histoire. En respirant l’étouffante atmosphère qui entoure ces jeux, il est bien difficile d’y retrouver les senteurs envoutantes du mythe olympien. En effet, que reste t-il du sport ? De l’exaltation des performances extraordinaires d’hommes et de femmes ordinaires ? De la communion universelle à travers les valeurs olympiques ? Pas grand chose. Et ce n’est malheureusement pas la première fois. Comble de la désolation, il semblerait que ces Jeux soient tout simplement le point de chute inévitable de la longue descente aux enfers de ce rêve olympique pris en otage depuis bien longtemps par le capitalisme et les idéologues de tout bords.

Initialement réservés aux amateurs, les Jeux ont été pensés comme le triomphe de la performance sportive pour elle-même. Cette utopie a rapidement été détruite par le capitalisme et son pragmatisme à toute épreuve, qui n’a pas manqué l’occasion de rappeler que le sport se nourrit malgré lui avant tout d’argent. Bien sur, cette déferlante d’argent qui s’en suivit n’eût d’autres conséquences que la prostitution de l’utopie sportive des Jeux à une société capitaliste bien peu soucieuse de l’idéal qu’ils portent. Mais cet idéal parvint à survivre à cette transformation, arborant fièrement ses valeurs devant un monde désenchanté enclin à se laisser emporter à ce rêve unique. Peu importe que celles-ci ne soient plus en accord avec la réalité de Jeux souillés par le capitalisme financier, les peuples continuaient à y voir l’exaltation de l’idéal olympique.

Aujourd’hui, le tour de magie prend fin et le rideau s’ouvre. Après plusieurs éditions de plus en plus contestées, celle de Sotchi apparaît définitivement comme celle de trop, et qu’elle porte l’appellation de « jeux les plus chers de l’histoire » n’est qu’un détail sordide de plus. Cette station et ces infrastructures titanesques sorties de terre en quelques années sont une insulte à un pays et une région, le Caucase, où la misère reste le quotidien d’une grande partie de la population. La débauche d’argent omniprésente qui enveloppe ces Jeux achève la destruction d’un idéal déjà bien abîmé. Pour les peuples frappés de plein fouet par la crise, la pauvreté, la famine, les catastrophes naturelles et j’en passe, Sotchi n’est qu’un odieux caprice.

Un caprice de vieux européens orgueilleux, accusés d’avoir introduit les Jeux d’hiver pour rattraper leurs médiocres performances aux Jeux d’été. Cette critique qui plane sur les Jeux d’hiver depuis leur création trouve de plus en plus d’écho. Comment ne pas lui accorder de crédit lorsque l’on voit que 13 éditions sur les 22 se sont déroulées en Europe et que jamais un pays du Sud n’a organisé ces Jeux ? Mais surtout un caprice de milliardaire. Un caprice de mégalo. Celui d’un homme, Vladimir Poutine, dont l’ombre quasi-démoniaque planera à jamais sur ces Jeux.

Vladimir Poutine est un jusqu’au-boutiste. Il est habité par un rêve qu’il compte bien réaliser : redonner à la grande Russie sa splendeur d’antan. Pour les idéologues forcenés de son espèce, la fin justifie les moyens, peu importe qu’ils soient pharaoniques. Pour garantir un semblant de sûreté au cours de ses Jeux, son régime a déployé un arsenal sécuritaire digne d’une cité en état de siège : policiers, militaires, caméras, espionnage, interceptions des communications, barrages routiers et maritimes, équipement anti aérien… Il a fait peser sur ces Jeux un climat de méfiance général, à tel point que certains habitants de Sotchi ont quitté leur cité pour la durée des jeux, asphyxiés par l’atmosphère nauséabonde qui y plane. Pendant qu’il y parade fièrement, prions pour que le monde n’oublie pas qu’à quelques centaines de kilomètres, des régions entières ont été ravagées par son impérialisme destructeur.

L’asservissement du mythe olympique aux intérêts politiques et économiques des puissants de ce monde menace plus que jamais sa pérennité. Sa mort signifierait la fin de ce qui est peut être la dernière utopie de ce monde. Une utopie qui voit le triomphe de valeurs universalistes comme lors de la victoire de Jesse Owens dans le Berlin d’Hitler. Une utopie qui exalte la pureté de la performance sportive comme lors de la victoire de Bikila, pieds nus dans les rues de Rome en 1960. Une utopie qui passione, fascine et enchante les Hommes.

Les femmes et le sport

Depuis quelques années, le gouvernement et les responsables des grandes associations sportives télévisuelles s’attaquent à une problématique épineuse : la visibilité du sport féminin. En effet, il semblerait que le seul moment où les chaînes gratuites nous octroient un peu de ce dernier soit pendant la courte période des jeux olympiques, et encore selon les résultats de la France. Pourtant nous avons pu y observer des performances sportives respectables. En Basket, les françaises sont arrivées en finale et Céline Dumerc a été selon l’entraîneur de basket américain la meilleure joueuse de la compétition. Leur succès a même multiplié le nombre de licenciés dans les clubs de basket. Pourtant sur la télévision, à peine 7 % (chiffres du CSA, mars 2013) du sport rediffusé est féminin, et 90 % de ce score est diffusé sur des chaînes spécialisés. Pourtant, comme l’affirme Arnaud Simon, directeur d’eurosport France, «Les chaînes généralistes cherchent l’événementiel et les chaînes de sport premium n’ont ni le temps ni la volonté de développer le sport féminin, qui pourtant possède un potentiel d’audience. » (Stratégies.fr).
Comment expliquer alors une telle mise à l’écart du sport féminin ? Il faudrait sans doute trouver des réponses dans la façon dont les sports à majorité féminine sont considérés. En effet, qui n’a jamais entendu les vieux poncifs qui dévalorisent des sports tels que l’équitation, la danse, qui n’est souvent considéré que comme un art et non un sport, le badminton, ou même plus récemment le cheerleading. Ils se trouvent également que ces sports sont les moins diffusés, comme si le fait d’être une femme amoindrissait la performance ou réduisait l’intérêt d’un sport. A l’inverse, une femme voulant faire un sport jugé trop masculin, boxe, rugby, devra très tôt affronter les réflexions de son entourage. Je ne pars pas là d’une lubie que je me serais construite, l’idée que la féminisation dégrade la valeur d’une entité a déjà été notée à de multiples reprises par des sociologues comme Pierre Bourdieu dans la domination masculine ou Marlaine Cacouault-Bitaud dans une thèse sur la féminisation de certains emplois en utilisant notamment comme exemple l’enseignement.
Le problème que l’on peut invoquer dans un premier temps est la forte permanence de ce qui définit le féminin, en général une vision  superficielle, esthétique. On considère qu’une femme fera du sport pour conserver sa ligne, non par plaisir ou par goût de la compétition ou du dépassement de soi. D’où le fait  qu’une femme sportive sera mise en avant par sa plastique et son glamour plutôt qu’en rapport avec ses performances sportives ou même son simple statut de sportive, Sharapova en est l’exemple le plus flagrant. 

« Coucou, je suis une sportive de haut niveau mais je suis quand même condamnée à être une potiche. »
La dictature de l’apparence peut aller très loin. On se souviendra par exemple du scandale de la coureuse sud-africaine Caster Semenya qui avait dû subir un test de féminité (Le nom même est atrocement ridicule) hautement humiliant. Lors des Jeux Olympiques de 2010, elle avait littéralement explosé les chronos durant le 800 mètres. Plus que sa course, le fait qu’elle ne corresponde pas aux critères classiques de l’idée que l’on se fait d’une femme a sans doute beaucoup poussé le comité à opter pour ce genre de test. La joueuse de tennis Marion Bartoli a également souffert des préjugés qui ont cours à l’encontre des sportives. Un commentateur de la BBC a eu l’extrême délicatesse non de commenter sa victoire à Wimbledon mais son physique atypique, comme si commenter le jeu d’une sportive était apparemment très difficile, ou même revoir les normes entre poids et bonne santé, ou même comprendre que ne pas être un mannequin n’empêche pas de devenir sportive de haut niveau.
Cependant il y a quelques efforts qui ont été faits ou sont en train de se faire. Des politiques françaises comme Najat Vallaud-Belkacem ont assuré que la visibilité du sport féminin serait une priorité. La marque de maquillage professionnel MAC a choisi pour sa publicité une bodybuildeuse, une femme à la musculature loin des canons de beauté actuels. Mais ce sont encore de tous petits pas avant d’espérer une évolution notable aussi pour le sport féminin  que pour la représentation de la femme dans le sport.