par Le Pôle Press | 16 juin 2020 | Économie, Géopolitique
Le 14 février dernier, soit 30 jours après sa signature, le premier traité visant à mettre fin à la guerre commerciale sino-américaine lancée par l’administration Trump en 2018, accord dit de phase 1, est entré en vigueur. Depuis deux ans en effet, les relations sino-américaines n’ont cessé de se distendre, à tel point que les deux nations se sont opposées ouvertement à de multiples reprises par des mesures de répression et de contingentement sur les produits vendus et exportés par le concurrent. L’argument principal de la politique protectionniste mise en place par Donald Trump a été celui de faire diminuer l’exorbitant déficit commercial que les Etats-Unis entretenaient et entretiennent encore à l’égard de la Chine puisque celle-ci représente près de 17% de la dette souveraine des Etats-Unis. Deuxième créancier du pays derrière la Réserve Fédérale Américaine, la Chine constitue effectivement une menace réelle à l’hégémonie et aux ambitions américaines dans le monde. On estime d’ailleurs son déficit en termes d’échanges commerciaux à 375 milliards de dollars ce qui mine drastiquement la compétitivité américaine. Aussi, Donald Trump n’a donc pas caché sa satisfaction à l’annonce de la ratification de cet accord, le qualifiant à la fois d’« historique » et d’« incroyable ».
En revanche, côté chinois, les médias sont restés plus mesurés, eux qui sont d’habitude fortement enclins à l’exagération, reléguant au mieux l’accord au rang d’« important ». Il est vrai que la Chine est actuellement prise entre plusieurs feux (montée du mouvement démocratique à Hong-Kong, élection d’un candidat réfractaire à la RPC à Taïwan et surtout lutte contre l’épidémie et la contagion du coronavirus) et doit lutter sur plusieurs fronts simultanément, ce qui fragilise sa position géopolitique d’autant qu’à défaut d’apparaître comme la perdante de l’accord, il faut admettre que depuis le début des hostilités, la Chine subit davantage de pressions qu’elle n’en exerce. Du reste, cette opposition, qui en arrive ainsi à un tournant majeur de son déroulement, n’a pourtant rien de bien surprenant lorsqu’on la projette dans une perspective historique.
La guerre commerciale sino-américaine, explications et radiographie
Les Etats-Unis, puissance dominante par excellence depuis 1990, semblent avoir perdu il y a quelques années maintenant leur rôle de gendarme du monde mais surtout leur image de parangon du libéralisme, que le pays symbolisait à juste titre depuis l’implosion de son dernier grand rival historique : l’U.R.S.S. Effectivement, l’apparition sur le devant de la scène internationale de nouvelles puissances corrobore l’idée d’un monde devenu multipolaire ou plus justement polycentrique auquel se rattachent précisément diverses crises polycentriques entres autres micro-affrontements ou conflits de basse intensité. Or, certaines puissances viennent désormais contredire la domination sans conteste qu’exerçaient les Etats-Unis depuis le début des années 1990. Ces puissances, dites révisionnistes, s’attaquent progressivement au leadership américain. Pour les Etats-Unis, ces rogues states – Corée du Nord, Iran et donc Chine – tels qu’ils furent définis sous le mandat de Bush fils, sont autant de menaces qu’il s’agit de contrer. La Chine, donc, depuis l’effort de modernisation et de mondialisation amorcée par Deng Xiaoping dans les années 1980, est devenue un modèle d’économie sociale de marché et tente, grâce à la formidable sous-évaluation du yuan et par conséquent à la force de ses exportations, de s’imposer comme le nouveau chantre du libéralisme.
Première puissance exportatrice mondiale depuis 2009 et première puissance économique du monde tout court depuis 2014, la Chine s’est donc présentée comme le principal adversaire du « Make America great again » de Donald Trump. Pour le milliardaire américain, qui s’est mis en tête que tous les maux de l’Amérique étaient dus aux puissances étrangères, Canada et Mexique billets en tête, ce qui a conduit irrémédiablement à la révision de l’ancien ALENA, la Chine demeure l’ennemi n°1. Paul Ricœur, qui parle de mémoire empêchée, mémoire manipulée et mémoire abusée dans son œuvre La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, a ici quelque chose d’intéressant à nous apporter, car Trump semble nouer avec sa base électorale une relation de manipulation jouant de l’histoire pour légitimer ses actions sur le plan commercial. Et les théories de François Hartog et Jacques Revel permettent de mettre en relief l’idée d’une manipulation du passé. Donald Trump se place comme le nouveau défenseur de la « destinée manifeste » des Etats-Unis. De fait, la Chine, il est vrai, a une balance commerciale extrêmement excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis, ce que l’ancien présentateur TV perçoit comme de la concurrence déloyale.
En réalité, le point sensible de la relation sino-américaine est simple bien que plus subtil. La Chine, en effet, met en pratique une économie excessivement désavantageuse pour ses partenaires qu’elle tire de son passé communiste. En fait, l’Empire du milieu pratique le dumping à outrance, c’est-à-dire une tarification des prix plus faible à l’étranger que sur son propre territoire et pose des conditions à l’entrée d’entreprises étrangères sur son marché intérieur attractif d’un milliard de consommateurs potentiels comme le legs de la technologie associée. C’est ce chantage que les Etats-Unis ont cherché désespérément à dénoncer auprès de l’OMC mais ne voyant pas de solution en sortir, ont décidé de contraindre la Chine selon d’autres dispositions unilatérales. Celles-ci ont été la hausse des droits de douanes sur de nombreux produits chinois (25% sur l’acier ; 10% sur l’aluminium), ce que la Chine n’a pas tardé à faire en retour également sur certains produits américains allant même jusqu’à arrêter temporairement ses importations agricoles venues de l’Oncle Sam.
Une Chine en pleine ascension qui vient contester la suprématie américaine : assistons-nous à une nouvelle guerre froide ?
Il faut voir dans cette guerre commerciale, une nouvelle guerre froide, cette fois-ci surtout de nature économique avec ses hauts et ses bas, ses phases de tensions et ses phases de réconciliation. Cette guerre commerciale apparaît donc au regard de l’histoire contemporaine – l’histoire agissant donc comme un miroir comparatif – comme un support où l’on voit que le capitalisme libre-échangiste tel que le concevait Francis Fukuyama n’est plus immuable et que s’il a triomphé d’un autre modèle d’économie, cela n’empêche pas d’autres acteurs de pouvoir maintenant en revendiquer la représentation parfois plus que les Etats-Unis eux-mêmes. Et ce conflit est même de nature technologique. Effectivement, la Chine cherche à se moderniser continûment dans la perspective de son plan d’innovation : le MIC25 (à comprendre comme « Made in China 2025 »). C’est d’ailleurs l’axe principal de sa politique de façon à se placer comme le leader des prochains secteurs-clés de l’économie. On peut voir par-là, un retour de la « course aux armements » et de la course aux technologies qui avait caractérisé la guerre froide américano-soviétique. En l’occurrence, si du point de vue militaire, la Chine ne peut pas encore rivaliser avec les Etats-Unis, elle est toutefois en mesure de le faire sur le plan des cyberattaques.
Cet accord ne semble ainsi apparaître que comme un remake des périodes de cohabitation qui avaient plusieurs fois marqué le conflit entre les Etats-Unis et l’U.R.S.S. Pour aller plus loin dans l’analyse historiographique, ce conflit paraît réactualiser les vieux contentieux internationaux qui avaient animé les sociétés des années 1930 durant lesquelles les Etats avaient exacerbé le protectionnisme et s’étaient tournés vers davantage d’autarcie. A travers cette guerre commerciale, Trump espère en effet relancer le commerce de proximité, stimuler la compétitivité américaine et relocaliser. The Guardian émettait lui-même un avertissement sur la portée et l’avancement de cette guerre commerciale : « Il va de soi que nous n’avons pas connu de semaines aussi décisives pour le commerce mondial depuis les années 1930. » A l’image de ce qui s’était produit ces années-là, le commerce international pâtit de cette guerre commerciale et connaît un profond ralentissement. Chacun opère un repli sur soi, ce qui n’arrange rien au niveau des marchés financiers déstabilisés à chaque annonce du président américain ou de dévaluation chinoise. Cette relation est plus généralement une illustration parfaite de ce que Graham Allison appelait le « piège de Thucydide », c’est-à-dire l’émergence d’une puissance venue contester l’hégémonie d’une puissance déjà établie.
De néo-guerre froide à néo-crise de surproduction ?
Cet accord, bien qu’il ne constitue qu’une sorte de trêve temporaire entre les deux nations, semble donc faire un pied de nez à l’histoire. Face aux ébranlements passés des marchés financiers qui s’étaient produit le fameux mardi noir d’octobre 1929 et le 9 août 2007, cet apaisement relatif permet d’entrevoir une issue positive pour le monde. Les concessions faites par le régime chinois sont donc une belle promesse face à la possible menace de l’implosion des marchés et l’explosion de la bulle spéculative. Ce qui est intéressant, c’est que Trump utilise des arguments historiques pour mener son entreprise. Il utilise l’histoire à son avantage afin de raconter une histoire, de poursuivre l’histoire, son histoire. L’histoire est ici instrumentalisée. Robert Schiller, prix Nobel d’Economie en 2013, soutient cette thèse. Le terme de guerre est prononcé pour attirer l’attention publique et en faire un acteur de premier plan, en l’occurrence le défenseur des intérêts américains. Il n’est donc pas surprenant que le 45ème président des Etats-Unis ait vécu cet accord comme une victoire. Les mots sont donc aussi importants que les faits. L’histoire devient une arme au service de son support électoral.
En outre, la guerre commerciale sino-américaine n’est pas nouvelle, un cas unique dans l’histoire. Cette querelle commerciale n’est qu’une nouvelle dispute pour les Etats-Unis qui ont déjà eu droit à un tel affrontement avec le Japon et la RFA dans les années 1970 et qui avaient abouti à des RVE (Restrictions Volontaires d’Exportation) sur des produits aussi différents que l’électroménager ou l’automobile. Trump s’appuie donc sur des méthodes qui ont fait leur preuve puisque son prédécesseur Ronald Reagan n’avait pas hésité à taxer certains produits électroniques nippons à hauteur de 100%. Cependant, l’histoire permet aussi de faire des comparaisons passé/présent. Ainsi, nous pouvons remarquer que la guerre commerciale qui anime aujourd’hui le monde n’est pas entièrement la même que celle des années 1980 ou des années 1930 qui s’étaient soldées par les conséquences désastreuses du tarif Hawley-Smoot. Effectivement, le monde est désormais interconnecté et interdépendant. Pour concevoir un produit, les importations sont devenues cruciales car la chaîne de production est mondialisée. A l’heure actuelle, ce n’est plus de 20% mais de 40 à 60% de composants étrangers importés dont sont formés les produits semi-finis. L’affrontement commercial est donc bien une tare pour tous les acteurs libéraux du monde.
Et le coronavirus dans tout ça ?
La question est pertinente d’autant que la réponse pourrait en surprendre plus d’un. Non contents de se trouver dans une situation équivalente qui semblerait jouer en faveur de l’apaisement, Chine et Etats-Unis continuent au contraire de se livrer bataille à distance dans un jeu de dupes à grande échelle. Alors que jadis les crises pandémiques (SRAS, Ebola) avaient participé à l’essor d’un mouvement de solidarité entre les Etats-nations, les deux pays jouent désormais la carte de l’isolement. S’il est vrai que la distanciation entre les deux États a permis aux Etats-Unis de retarder la crise – baisse du nombre d’entrées de ressortissants chinois sur le territoire américain en raison de la guerre commerciale –, nul doute qu’aujourd’hui les Etats-Unis, nouveaux cluster principal de l’épidémie, ont renforcé leur haine par rapport à l’« oppresseur » chinois. Et là n’est pas le seul motif qui attise les foudres de M. Trump, furieux par ailleurs que la Chine puisse prétendre que le coronavirus ait été implanté dans la province du Wuhan par l’armée américaine. Les théories complotistes à ce sujet continuent d’émailler la toile, elles qui voient dans cette crise un nouveau moyen de coercition inventé par l’Occident afin de nuire à l’affirmation chinoise. Dans tous les cas, manipulation ou pas, les dispositions lancées par les deux États ont été claires : éviction des journalistes issus du pays adverse. Ces mesures qui traduisent une absence totale de dialogue entre les deux États combinées à la plus grave récession jamais connue depuis 1945, soyez-en sûrs, pèseront lourd dans la balance mondiale.
En bref …
En somme, l’histoire peut avoir de quoi s’insurger quant aux déclarations de M. Trump. Evidemment que le côté inédit de l’accord est à souligner mais cela en fait-il un accord « historique » ? Tout au plus l’histoire nous permet-elle d’apporter un éclairage évident sur la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis pour en contester la nouveauté. Donald Trump a employé l’histoire à ses propres fins politiques et s’en est accommodé de manière à en tirer parti au niveau électoral. Enfin, comme nous regardons le passé avec les yeux du présent, tel qu’ont pu le dire en leur temps Hegel et Croce, cet accord nous permet de revoir en conséquence notre appréciation des guerres commerciales du passé lesquelles auraient donc pu connaître aussi des phases de désescalade comme nous en vivons certaines aujourd’hui.
Raphaël DELAGNES
par Le Pôle Press | 16 juin 2020 | Géopolitique, Politique, Société
Cet Etat puissant est à la fois le plus grand pays d’Afrique, du monde arabe mais aussi du bassin méditerranéen. Il est le troisième fournisseur de l’Union Européenne en gaz naturel et recèle dans son sous-sol d’immenses gisements de phosphate, de zinc, de fer ou encore d’or.
Il a cependant connu des coups durs dans son passé. Après 132 ans d’une présence coloniale française tenace et meurtrière qui a pris fin officiellement le 5 juillet 1962, s’en est suivi la « décennie noire » où ce beau pays s’est déchiré, provoquant selon
les estimations jusqu’à 200 000 morts.
Mais qu’est-ce que la décennie noire ?
La décennie 1980 est considérée comme un sujet tabou en Algérie. Cette « décennie du terrorisme » qui a opposé le gouvernement algérien et plusieurs groupes islamistes, aura fait près de 150 000 morts. Elle s’achève en 2002 avec la victoire des forces du gouvernement.
Les conséquences de ce conflit sont multiples : on observe un désengagement de la part de l’Etat algérien, un appauvrissement de la population et un développement de la corruption. Pour beaucoup de responsables militaires actuels, l’effondrement du système politique est le résultat de cette « décennie noire ». Les tensions politiques qui ont caractérisé́ la fin de la décennie 1980 et le début des années 1990 semblent refoulées hors du champ politique. En fait, la reconfiguration de ce dernier, depuis l’accession d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence en 1998-1999, laisse apparaitre une nouvelle grille de lecture de la scène politique algérienne.
Vers un printemps algérien ?
La mobilisation de millions d’algériens à travers le territoire national a commencé le 22 février 2019, quelques jours après que Bouteflika a annoncé son intention de convoiter un cinquième mandat. Ce mouvement de contestation ne s’est jamais produit
depuis l’indépendance de 1962. En effet, il y a huit ans se déroulait le printemps tunisien mais les algériens sont
formels, ils ne veulent ni larmes ni sang.
Depuis, la jeunesse algérienne se mobilise contre la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat. En effet, des milliers d’Algériens ont pris possession des rues pour crier leur soif de rupture, de changement et de renouveau. Ce jour-là est né le « Hirak » qui signifie « mouvement » en arabe, représentant donc le mouvement de contestation populaire.
Certains, parmi cette jeunesse, sont nés et ont grandi sous le parapluie de Bouteflika, et maintenant ils lui demandent de céder sa place. Traumatisée par les violences de la décennie noire qui ont bordé son enfance, elle veut aujourd’hui démontrer sa maturité politique en réinvestissant l’espace public, et ceci, depuis presque un an. Le peuple réclame l’indépendance de l’Algérie et a besoin de nouveaux visages représentatifs de ce grand pays. Il ne veut plus que les responsables décident à sa place. Sofiane, issu d’une famille aisée, compare même le système politique algérien de « fossile » et se demande pourquoi la transition démocratique a été possible en Éthiopie ou encore au Kenya, et pas en Algérie.
Réactions mitigées
C’est finalement le 11 mars 2019 que le président Bouteflika annonce à la nation qu’il n’avait pas l’intention de se présenter à un mandat supplémentaire en raison de sa santé préoccupante. En s’engageant dans ce texte « à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu », M. Bouteflika laisse entendre qu’il restera chef de l’Etat après expiration de son mandat, le 28 avril 2019. Il provoque des réactions mitigées de la part des Algériens. Abdelkader Bensalah a donc été président par intérim d’un point de vue constitutionnel depuis le 9 avril 2019.
Présidentielle en Algérie
Dans toutes les grandes villes du pays, on peut entendre le slogan « Seul candidat, le peuple » ces dernières semaines. Aujourd’hui, le peuple ne veut pas qu’on lui impose des candidats mais il veut pouvoir choisir par lui-même. Cette rage s’exprime par l’abstention record du 12 décembre 2019, que l’on peut très certainement qualifier de record car les journalistes estiment le taux de participation à seulement 39,93%. Les algériens rejettent l’élection avec ces 5 candidats proposés à la présidentielle car pour beaucoup, ces candidats sont d’anciens représentants du régime de Bouteflika. De plus, leur âge est remis en question puisqu’ils ne semblent pas représenter le mouvement du « Hirak », la vitrine de la jeunesse algérienne. Par conséquent, suite à la victoire du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, un ancien ministre du président Bouteflika avec 58,13% des voix, certains évoquent une mascarade électorale. Le mouvement « Hirak » n’accepte clairement pas cette victoire et la nation continuera à sortir jusqu’à la concrétisation de ses revendications.
Haïda Boukerma
par Le Pôle Press | 15 juin 2020 | Géopolitique, Politique, Société
Depuis le début du mois d’octobre, le Chili traverse une grave crise sociale qui
plombe toute l’économie d’un pays. Pourtant, ce pays se confond avec les pays développés
par son espérance de vie supérieure à 80 ans, son PIB avoisinant les 300 milliards de dollars
en 2018. Alors pourquoi ce pays traverse une grave crise et comment il peut s’en relever ?
¿Qué pasa en Chile ?
L’élément supposé déclencheur de ce mouvement social est la hausse de 3% des prix
du ticket de métro dans la capitale Santiago de Chile. Cependant, cette mesure n’est pas
l’élément déclencheur de ce mouvement mais c’est plutôt « la goutte d’eau qui fait
déborder le vase ». En effet, la nouvelle revendication des manifestants est une fin des
inégalités qui persistent au Chili et dans toute l’Amérique latine. La phrase de Ricardo Lagos
résume parfaitement ce problème :
« L’Amérique n’est pas le continent le plus pauvre mais peut-être bien le plus injuste. »
Dans le cas du Chili, les inégalités persistent car 1/3 des revenus chiliens est détenu par 1%
de la population 2 dont le président actuel Sébastien Piñera. Ce chiffre ternit la réputation
d’un Chili ambitieux qui a réduit son taux de pauvreté (8% de la population aujourd’hui). Il
est notamment possible d’évoquer le peuple indigène les Mapuche composés de 1million de
personnes qui vivent au Sud du Pays. Ce peuple a été le premier à s’installer sur les terres du
Chili actuel souffre aujourd’hui d’un manque de considération du gouvernement qui les
considère comme des terroristes à cause de leur réponse violentes face aux grandes
entreprises textiles et minières qui ont volé leurs terres. De ce fait, la crise sociale n’est pas
simplement liée à l’augmentation des prix des tickets de métro dans la capitale, c’est
l’explosion des inégalités qui a provoqué la colère des chiliens.
Une constitution obsolète est la source de ce conflit
L’obsolescence de la Constitution chilienne est aussi une cause de ce mouvement social. En effet elle est accusée par la société de favoriser les inégalités et de les développer.
Elle date de la dictature initiée par le général Pinochet (1973-1990) et depuis elle n’a pas été
modifiée. L’ex-présidente Michelle Bachelet (2006-2010 et 2014-2018) a pensé à le faire
mais sans jamais y parvenir. Les détracteurs du président actuel dénoncent également
l’ultralibéralisation du pays où la santé, l’éducation et le système des retraites relèvent
désormais quasiment du secteur privé.
Ce mouvement n’est pas sans conséquences
Depuis le début de ce mouvement, on déplore 22 décès et plus de 2000 blessés selon
les chiffres officiels livrés par le gouvernement. Le point d’orgue de ce mouvement est la
journée du 25 octobre où plus de 1 million de chiliens ont défilé dans les rues de Santiago. La
première conséquence de cette crise est une paralysie du pays. De plus l’économie du pays
est au ralenti alors que la croissance du pays ne cessait d’être positive (1,5% en 2017 selon la
Banque Mondiale). Enfin, le Chili a dû renoncer à l’organisation de la COP 25 (Conference of
Parties) qui devait avoir lieu le 2 décembre.
Que va faire le président chilien pour atténuer la colère ?
Pour résoudre ce conflit social, le président actuel avait au départ envoyé l’armée
dans les rues afin de rétablir l’ordre et avait déclaré l’état d’urgence, une première depuis la
fin de la dictature. Or, dans une allocution télévisée accordée le 17 novembre le président
Piñera fait un « mea-culpa » en dénonçant les exactions policières depuis le début des
manifestations. Les manifestants ont même condamné les policiers de violer les Droits de
l’homme ce qui a poussé l’ONU a détaché une mission sur place. Depuis, l’armée n’est plus
dans la rue. De plus, le président a promis un référendum en avril 2020 pour un éventuel
changement de constitution. Enfin des mesures plus économiques seront mises en place
pour calmer les manifestants comme un gel des tarifs d’électricité, un remaniement du
gouvernement ,…
La crise sociale montre un « ras-le-bol » général de la situation économique et
politique du pays : la population veut du changement. Les inégalités sont au cœur de cette
crise et ce mouvement pourrait se généraliser à l’ensemble de l’Amérique latine où de
profondes disparités divisent les populations. Pour résoudre cette crise, il faudrait un
profond changement des Institutions en revanche même si le président Piñera est ouvert
aux négociations et propose des réformes, les opposants doutent de sa volonté de réformer
le système qui date de la Dictature et qui en a fait sa fortune estimée à plus de 2 milliards
d’euros.
BERNARDINI GUILLAUME
par Le pôle Think Thank | 10 février 2019 | Géopolitique, Think Tank Averroes

Jair Bolsonaro remporte les élections présidentielles du 28 octobre 2018 avec 55,10% des voix.
C’est au terme d’une campagne électorale tendue que le candidat du Parti social-libéral (PSL) Jair Bolsonaro remporte les élections présidentielles du 28 octobre 2018 avec 55,10% des voix (Source : Le Nouvel Obs). Se proclamant conservateur et candidat de la droite forte, il a fondé sa stratégie de communication sur les thèmes de la corruption et de l’insécurité, particularité qui lui garantirait le titre de « Trump des tropiques ». Cependant, sa victoire électorale manifeste une répartition spatiale d’un tout autre ordre.
Un discours portant sur des thématiques nationales
A défaut d’évoquer des problématiques d’ordre international comme son homonyme de l’hémisphère Nord, Jair Bolsonaro a concentré sa parole quasi-exclusivement sur des sujets intérieurs au Brésil. Dés lors, il a fait de la lutte contre l’insécurité le fer de lance de sa campagne, cela dans le pays au plus fort taux d’homicide de l’OCDE : 29,53 homicides volontaires pour 100000 habitants en 2016 (Source : Banque Mondiale). Bolsonaro a de surcroît surfé sur les scandales de corruption autour des gouvernements travaillistes précédents afin de discréditer son adversaire principal, Fernando Haddad, successeur de Lula. Enfin, le candidat du PSL a su jouer de sa proximité avec l’armée sur les questions de la sécurité aux frontières, notamment face aux réfugiés du régime vénézuélien. Jair Bolsonaro est ainsi parvenu à se positionner sur plusieurs de fronts grâce à un discours fort face aux problèmes nationaux, lui permettant de développer une influence multi spatiale lors de la campagne.
Contrairement à Trump, une géographie électorale plus disparate

Il a réussi au contraire à séduire des zones rurales et urbaines, comme en témoignent ses scores au second tour. Source: LeMonde.
C’est surement grâce à des paroles fortes sur ces sujets que Jair Bolsonaro a conquis une grande diversité de territoire. Alors que Trump était caractérisé, entre autre, d’être le candidat du vieux Sud et du Midwest, Bolsonaro ne suit pas ce schéma qui pourrait parfaitement se reproduire au Brésil.
Il a réussi au contraire à séduire des zones rurales et urbaines, comme en témoignent ses scores au second tour. Il s’octroie par exemple une proportion d’électeurs d’environ 65% dans l’Etat de Sao Paulo, le plus riche du pays et ouvert aux échanges internationaux, tout en surperformant aussi dans le Mato Grosso avec un score similaire dans un Etat front pionnier qui vit principalement de l’agriculture (Source : Le Monde). Bolsonaro remet donc en cause le clivage ville/campagne qui sert souvent, à tort, de justification à la montée de figures autoritaires aux yeux des principaux médias occidentaux.En revanche, il illustre un découpage ethnique croissant du Brésil : la population blanche l’a massivement soutenu, en plus d’obtenir les voix de la diaspora brésilienne avec un score de 58,68% dés le premier tour auprès des expatriés ! (Source : Le Temps). Jair Bolsonaro réalise la prouesse d’incarner une rupture avec les mandats du PT et un renouveau, une promesse d’avenir pour la jeunesse notamment, mais qui nous incite à considérer davantage la question ethnique au Brésil.
Paul Lamelet
par Marie ORDENER | 16 octobre 2018 | Économie, Géopolitique, Politique, Société
Depuis plusieurs mois, le monde dérivait déjà vers les contrées les plus lointaines et les plus haineuses des mouvements d’extrême droite. Ce mois-ci, le Brésil, qui doit élire son prochain président, n’échappe pas à la tendance. Les chaînes d’infos ne parlent que de ça, ou plutôt de lui : Jaïr Bolsonaro, soutenu par le parti démocrate-chrétien brésilien et candidat à la présidentielle. Cet ancien militaire a recueilli près de 46% des voix au premier tour de l’élection le 4 octobre, ce qui lui a presque valu d’être élu au premier tour. Il affrontera le 28 octobre prochain le candidat de gauche, Fernando Haddad, héritier controversé de l’ancien président Lula, dont les différents mandats avaient été placés sous le signe de la corruption.
La corruption dans le pays justement, c’est ce qui révolte les brésiliens et semble expliquer leur vote en faveur de Bolsonaro. Depuis plusieurs années le pays est plongé dans une grave crise économique et politique, principalement due, selon le peuple, à l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva. En effet, les affaires de pots-de-vin, d’entrave à la justice et de contrats illégaux au sein même du gouvernement explosent dans le pays depuis la fin de la dictature militaire en 1985.
Le changement… c’est maintenant ?
Pour les brésiliens, Jaïr Bolsonaro semble être la seule solution possible pour enclencher un vrai changement, bien que pour le monde entier, ses prises de positions virulentes à l’égard des femmes et des homosexuels ainsi que sa nostalgie pour la dictature militaire, constituent de vraies raisons de s’inquiéter pour l’avenir du pays. Les dirigeants occidentaux s’alarment d’ailleurs d’une possible « gangrène » aux pays voisins, qui pourraient dans les prochains mois ou dans les prochaines années voir les candidats d’extrême droite monter en puissance au sein des gouvernements. Mais comment Bolosonaro peut-il bien avoir un tel impact politique et une telle aura auprès du peuple brésilien, pourtant déjà si blessé et torturé par le passé ?
L’insécurité, un sujet récurrent au Brésil
Comme la plupart des programmes des candidats d’extrême droite dans le monde, celui du brésilien se tourne principalement sur la sécurité intérieure. Alors que le pays est rongé par les trafics de drogues et d’armes, qui mettent en péril de nombreuses vies innocentes même dans les plus grandes villes, le candidat entend bien remettre de l’ordre dans les affaires du pays. L’ancien militaire propose notamment de donner l’accès au port d’arme à « tous les gens bien », mais aussi de renforcer la sécurité judiciaire en faveur des policiers, qui seraient moins inquiétés en cas d’utilisation de leurs armes de service sur un suspect.
De plus, n’ayant jamais été soupçonné ni pointé du doigt pour des affaires de corruption, le candidat se vante de pouvoir remettre de l’ordre au sein du gouvernement, ce qui séduit les brésiliens, trop souvent victimes de la corruption pratiquée sur l’échiquier politique. Il promet ainsi de reconstruire un « gouvernement décent », plus à l’écoute et apte à comprendre les problématiques du peuple. Alors que le pays compte près de 60000 homicides par an, le slogan du candidat « Un bon bandit est un bandit mort ! » fait mouche auprès des brésiliens, qui selon un sondage, seraient plus de 50% à avoir la même pensée.
Sur le plan économique, difficile cependant de pouvoir dessiner précisément le programme de Bolsonaro. Alors qu’il avouait publiquement en avril dernier ne rien connaître à l’économie, il promet cependant des mesures « chocs », inspirée très fortement de la vision ultra-libérale de l’économiste Paulo Guedes. L’une de ces grandes propositions serait de privatiser à tout va afin de réduire la dette brésilienne de plus de 20% (ce qui semble malgré tout quasiment impossible).
Et la planète dans tout ça ?
Sur le plan environnemental, le programme n’est guère plus précis. Alors que la forêt amazonienne représente plus de 60% du territoire, Bolsonaro n’a aucune intention de la protéger ni de s’inquiéter du changement climatique. Triste nouvelle pour l’Amérique du Sud donc, qui pourrait bien voir une fois de plus les intentions économiques passer au-dessus des questions planétaires de protection du climat…
Un candidat adulé par les uns, détesté par les autres
Il reste cependant à rappeler que les brésiliens sont nombreux à ne pas soutenir le candidat d’extrême droite. Depuis plusieurs mois, les femmes défilent dans la rue pour protéger leurs intérêts. Le candidat, qui ne cache pas son antiféminisme, son homophobie, son racisme envers les brésiliens noirs (nombreux par ailleurs, et faisant déjà l’objet d’une réelle discrimination au sein du pays) ou les autochtones, semble bien vouloir respecter le mythe de l’homme blanc raciste, peu ouvert d’esprit et partisan d’un modèle patriarcal. Il a d’ailleurs été poignardé en pleine manifestation de campagne par un ancien militant du parti de gauche PSOL au chômage, qui se serait senti « directement menacé » par le discours du candidat d’extrême droite (et on le comprend).
Le monde entier se tourne donc vers le Brésil pour ces 15 prochains jours, espérant un miracle de la part du peuple brésilien. Le candidat, qui ne cache pas son admiration pour Trump (décidément…), pourrait bien souffler un froid glacial sur l’Amérique du Sud et les gouvernements occidentaux frémissent déjà à l’idée de faire affaire avec des gouvernements d’extrême droite.
par Margaux Otter | 3 octobre 2018 | Géopolitique, TBS Press
Les tensions sur la péninsule coréenne ont atteint des sommets en 2017. La Corée du Nord a marqué le début de l’été en annonçant avoir réussi son premier tir de missile intercontinental, en direction du continent américain, et plus particulièrement des Etats-Unis.
Pourtant… Janvier 2018 : Jeux Olympiques d’hiver de Pyeonchang… Une équipe de hockey commune aux deux Corées (une première depuis 1991). Différences de mots techniques, pom-pom girls et défilés nord-coréens dignes de l’URSS de Staline, hockeyeuses « sacrifiées » dans un intérêt politique pour les Sud-Coréens… face à cet événement, les divergences et critiques ont été nombreuses.
Mais comment la Corée du Nord est-elle devenue une menace ?
Frontalière de la Chine, de la Russie et de la Corée du Sud, la Corée du Nord subit un des régimes les plus répressifs au monde. Annexée par le Japon 1910, la Corée est divisée en deux Etats en 1945. Elle a subi la logique de la Guerre froide lors de la guerre de Corée (1950-1953). Aujourd’hui, la Corée du Nord est le seul pays dans lequel un véritable pouvoir dynastique, celui des Kim, est encore en place. Aujourd’hui, on dénombre entre 80 et 100 mille personnes détenues dans des camps de prisonniers politiques, situés dans des régions interdites d’accès, et dont l’existence est niée par le régime en place. Les purges sont plus que nombreuses et Kim Jong-un est accusé d’avoir exécuté plus de 70 hauts fonctionnaires du régime, y compris son oncle, numéro 2 du régime, son ministre de la défense et son demi-frère !!
En plus de cette répression interne à haut niveau, la Corée du Nord mène une politique extérieure particulièrement agressive. Tunnels destinés à une éventuelle annexion de son voisin, torpillages de bateaux Sud-Coréens, bombardements d’îles… La Corée du Nord tente à tout prix d’intimider ses voisins et de consolider son pouvoir.
Les différentes tentatives du pays de se doter de la bombe nucléaire constituent un point chaud (on pourrait même dire explosif !) des relations entre les deux Corée. Après s’être retiré du TNP (traité de non-prolifération atomique) en 2003, Kim Jong-il, puis son fils Kim Jong-un ont tenté de se doter de l’arme atomique. Après de nombreux essais, qui ont valu au pays sanctions économiques sur sanctions économiques, la Corée du Nord a finalement réussi son premier test l’année dernière. La Chine, seule alliée du pays voit cependant d’un mauvais œil la prolifération nucléaire dans une région où elle voudrait seule exercer son influence. Les Etats-Unis, quant à eux, s’inquiètent de cette menace posée directement sur eux. Depuis l’élection de Donald Trump, les tensions sont exacerbées et les menaces de moins en moins voilées (« Be careful Rocket Man ! » avait tweeté Donald Trump).
Le pays était isolé par la communauté internationale jusqu’à aujourd’hui. Après les premiers essais nucléaires nord-coréens (sans succès) en 2006, le Conseil de Sécurité de l’ONU a pris des sanctions économiques contre le pays : réductions des exportations de pétrole, interdiction d’accueillir des travailleurs nord-coréens envoyés par le régime à l’étranger, gels des avoirs et interdiction de voyager des proches de Kim Jong-un, embargo sur les armes… Pas moins de dix sanctions commerciales à l’encontre du pays ont été mises en place. Ces sanctions ont été qualifiées « d’actes de guerre » par le dictateur.
Vers la réconciliation… ou tout du moins une coopération
Cependant, depuis le mois de mars, les tensions semblent retomber. La Corée du Sud et la Corée du Nord se sont mises d’accord sur la tenue d’un sommet entre les deux pays, dans le village de Panmunjom, au milieu de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays. Kim Jong-un et le président Sud-coréen Moon Jae-in ont traversé, main dans la main, dans un sens puis dans l’autre cette frontière. Rencontre symbolique, mais pas que… L’espoir d’une réconciliation dépasse la péninsule coréenne, où la tension était encore à son comble il y a seulement quelques mois. Le risque de prolifération concerne la planète entière, et une guerre entre les deux pays aurait eu des conséquences désastreuses pour les Etats-Unis mais aussi l’Asie toute entière.

Il ne faut cependant pas être naïfs… Ce n’est en effet pas la première rencontre intercoréenne. L’entrée des Etats-Unis dans le jeu va peut-être pouvoir influencer dans le bon sens les négociations. Il est également possible que la Corée du Nord se place, dans ces négociations en position de force, étant donné qu’elle a réussi son programme nucléaire. Autre facteur possible : le poids des sanctions internationales qui pèsent de plus en plus sur l’économie du pays…
Si la déclaration de Panmunjom fait état d’une dénucléarisation complète du pays, rien n’est dit sur les mécanismes de vérification du démantèlement et aucun calendrier précis ne vient encadrer cette décision. Alors à quel point cette information est-elle fiable ? Lors de la rencontre, Kim Jong-un s’est engagé à fermer au mois de mai le principal site d’essais nucléaires, sous les yeux du monde extérieur. Il a en effet promis d’inviter des experts Sud-coréens et Américains, ainsi que des journalistes pour « révéler le processus à la communauté internationale de manière transparente ». Un problème important est soulevé cependant… Selon certains experts, ce site serait déjà hors d’usage et la coopération du dictateur Nord-coréen ne serait donc qu’une simple façade.
Pour continuer sur la voie de la coopération, Donald Trump a accepté de rencontrer son homologue Nord-coréen. Le sommet entre les deux chefs d’Etats a eu lieu à Singapour et a permis de montrer à la communauté internationale la volonté de compromis des deux parties prenantes. La Chine, seule alliée de Pyeonchang, a toujours poussé les Etats-Unis à dialoguer avec la Corée du Nord, et n’entend pas rester à l’écart pendant ces discussions.
En attendant, un sommet entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud a eu lieu le 9 mai à Tokyo, pour « confirmer la coopération ». Les trois pays voisins ont des relations particulières avec Pyeonchang et sont impliqués dans la crise avec la Corée du Nord : la Corée du Sud en tant que voisin et ancien adversaire pendant la guerre de Corée de 1950-1953, le Japon en tant qu’allié-clé des Etats-Unis dans la région et cible potentielle des missiles nord-coréens et la Chine en qualité de principal partenaire diplomatique et commercial du pays. Et le rapprochement continue avec l’ouverture d’une ambassade commune aux deux Corées sur la DMZ…
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