COP24 et records de gaz à effet de serre dans l’atmosphère


Publié le 7 décembre 2018

Alors que vient de s’ouvrir le sommet climatique de l’ONU à Katowice, en plein pays charbonnier, les experts annoncent que les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère battent de nouveaux records. Les premiers pays en cause ? L’Inde et la Chine, où les rejets d’origine fossile auraient augmenté de 2,7% entre 2017 et 2018, à cause d’une hausse de la consommation de charbon. Mais ils ne sont pas les seuls.

Le réchauffement climatique est une réalité. Hausse du niveau de la mer, fonte du pergélisol, sécheresse, manque d’eau, extinctions animales… Cette réalité ne fait cependant pas pour autant diminuer nos émissions de Co2, qui ont atteint un niveau inégalé en 2018, d’après le bilan annuel du Global Carbon Project, un groupement international de scientifiques. De quoi mettre la pression aux Etats réunis en Pologne.

Cette hausse est encore plus importante qu’en 2017 (+ 1,6 %), après une relative stagnation de 2014 à 2016, qui laissait espérer qu’un plafond était atteint. Au total, les rejets carbonés ont augmenté de 65 % depuis 1990. Restent à ajouter les émissions liées à la déforestation et aux autres activités destructrices de l’homme. Le bilan total devrait ainsi s’élever à 41,5 milliards de tonnes de CO2 en 2018.

Comment expliquer cette nouvelle progression des émissions ?  Tout d’abord à cause de la relance de la consommation de charbon en Chine et en Inde. Ensuite, parce que la consommation de pétrole et de gaz ne marque aucune baisse.

La France fait aussi partie des mauvais élèves du climat. Alors qu’elle s’était engagée pendant l’Accord de Paris à baisser chaque année ses émissions de gaz à effet de serre, ils sont repartis à la hausse depuis 2017. Pour les associations, dont Réseau Action Climat, ni le gouvernement, ni les Français n’ont fait assez d’efforts pour respecter ces engagements. L’écologie est une des victimes de la crise qui s’est ouverte depuis le début de la révolte des « gilets jaunes ». Car la fiscalité énergétique coûte cher, et de plus en plus cher. Or, ni les mesures d’accompagnement prévues pour faciliter la transition écologique ni la sensibilité croissante d’une partie de l’opinion à la catastrophe écologique peuvent changer cela. La fiscalité énergétique est injuste. Pour être efficace, elle se doit de taper fort, mais laisse donc sur le côté ceux qui n’ont pas la possibilité ou les moyens d’échapper à la chaudière au fioul. Autrement dit, elle agit au contraire de ce qu’on attend d’un impôt dans un pays attaché à l’égalité.

Malgré ce constat alarmant, les écologistes tiennent une petite revanche : entre 2008 et 2017, 19 pays ont réduits drastiquement leurs émissions malgré leur croissance économique. Le Danemark se place en tête. En cause, les énergies renouvelables, qui sont en passe de devenir rentables. Le coût du solaire a chuté de 53% et celui de l’offshore en mer a baissé de 39%. Plus de la moitié des nouvelles installations de production d’électricité sont des parcs éoliens ou solaires, dont la capacité double tous les quatre ans.

Les puits de carbone naturels (océans, végétation et sols) absorbent en moyenne la moitié des émissions annuelles de CO². Quelques bonnes nouvelles donc.

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