Top 5 : film de musique classique


Publié le 30 mars 2017

TOP 5 : les plus beaux films sur la musique classique

1- Tous les matins du monde (1991) de Alain Corneau, avec Gérard Depardieu, Jean-Pierre Marielle

Incontestablement l’un des plus beaux films français de tous les temps. Adapté du roman de Pascal Quignard il met en scène la vie de Marin Marais à la cour de Louis XIV. Typique de l’époque baroque cette œuvre vous plonge dans l’inconstance du XVIIème siècle, siècle de la guerre de 30 ans, des découvertes scientifiques, une inconstance qui prend forme entre la vie de Marin Marais à Versailles, une vie de faste et de luxe, celle d’un homme au sommet de sa gloire mais tiraillé avec l’admiration qu’il a pour son maître M. de Ste Colombe, janséniste austère, véritable symbole de piété, de simplicité et d’humilité dont la virtuosité semble inspirée par Dieu. « Tous les matins du monde » frappe également par le choix des acteurs, Gérard Depardieu incarnant l’homme vivant dans l’opulence et la célébrité et de l’autre Jean-Pierre Marielle, acteur à la carrière brillante mais bien plus discret, dont la voix caverneuse est l’incarnation parfaite de l’homme pieux, vivant à l’écart des flatteurs de la cour, vouant sa vie à la prière et dont la musique est un hommage au très Haut. Que l’on soit passionné de musique baroque ou pas, ce chef d’œuvre est un incontournable du cinéma français, immortalisant Gérard Depardieu comme un monstre sacré du 7ème Art, intemporel, accompagné des plus brillants partenaires, de Jean-Pierre Marielle à Anne Brochet en passant par feu son fils Guillaume.

Anecdote : Si Gérard Depardieu incarne incarne une bonne partie du film Marin Marais à l’âge adulte, c’est son fils Guillaume qui a été choisi afin de jouer le rôle du célèbre compositeur dans sa jeunesse. Marin Marais devient alors un véritable miroir, celui du père et du fils que Alain Corneau dirige à la perfection, ne reste alors que le Saint-Esprit résidant dans les accords envoûtants interprétés à la viole par Jordi Savall.

2- Le Pianiste (2002) de Roman Polanski, avec Adrien Brody, Thomas Kretschmann

Si comme disait Lino « J’fais pas du Polanski, ma zik touche pas les petites » le réalisateur franco-polonais a réussi à merveille à nous toucher en portant à l’écran la vie de W?adys?aw Szpilman, musicien juif polonais survivant à l’occupation de Varsovie en se cachant avant d’être finalement découvert par un officier allemand. Ce dernier grand mélomane, vient en aide à W?adys?aw sachant la guerre perdue et bouleversé par la virtuosité de cet artiste, pianiste officielle de la radio polonaise. Auréolé par une pluie de récompenses (Palme d’or au festival de Cannes, Oscars, Césars, etc.) Le Pianiste est bien plus qu’un simple film autobiographique sur la guerre, il est le témoin d’une nation déchirée, humiliée dont seule la musique est un moyen de conservation. Elle est la transcription d’émotions indescriptibles, d’un chagrin profond. Des mélodies de Chopin émanent des pleurs, celle de la Pologne qui souffre, d’une terre souillée par les pires atrocités. Le piano engrange une métamorphose et développe une musique que tout le monde comprend, entend et ressent, est une langue universelle qui traverse les âges et les cultures. Roman Polanski confirme son statut de géant du cinéma mondial, après « La jeune fille et la mort » il nous démontre avec brio que la musique est l’âme d’un film.

Anecdote : Le Pianiste est le premier film à avoir remporté le César du Meilleur Film alors qu’aucun mot en français n’est prononcé dans l’œuvre.

3- Amadeus (1984) de Miloš Forman, avec Tom Hulce, F. Murray Abraham

Il n’y a que Miloš Forman pour pouvoir réaliser un film de 2h30 retraçant la vie de Wolfgang Amadeus Mozart et son ascension à la cour viennoise face au compositeur italien Salieri. « Amadeus » n’a pas vocation à être un résumé du compositeur Salzbourgeois mais plutôt le dessin de la vie d’un véritable prodige, animé d’un génie sans égal qui ridiculisera tous les compositeurs de son époque et restera dans les mémoires comme le plus éminent représentant de la musique dite classique. Forman ne manque pas de parsemer son film des plus belles créations de Mozart venant rythmer le scénario en donnant tout son sens à celui-ci. Plus que les ricanements de Tom Hulce, c’est le jeu de F. Murray Abraham qui marquera les spectateurs, celui du compositeur italien Antonio Salieri, assistant impuissant à la réussite de ce jeune homme impertinent pour qui il ne peut s’empêcher d’éprouver de l’admiration. Là encore la musique est mise en perspective dans une relation avec Dieu, qui pourtant ne récompense pas son ouaille la plus fidèle. Mozart conquiert littéralement le monde, en seulement 35 ans il laisse derrière lui un nombre incalculable de sonates, concertos, symphonies et opéras. Ce film est entré dans la postérité par son univers typique de Forman mais aussi l’image d’une époque, celle de l’empire austro-hongrois véritable brassage de peuples et d’artistes qui connaitra son apogée moins d’un siècle plus tard avec des compositeurs s’inscrivant dans la ligneé du Grand Mozart.

Anecdote : Tom Hulce s’entraînait au piano 4 heures par jour afin de pouvoir jouer le rôle de Mozart.

4- Le roi danse (2000) de Gérard Corbiau, avec Benoît Magimel, Boris Terral

C’est un retour à la cour de Louis XIV que nous effectuons avec « Le roi danse » et plus précisément dans les pas du compositeur italien Jean-Baptiste Lully. Ce dernier suscite bien les jalousies, de par la confiance que le roi lui adresse et surtout ses origines étrangères (impossible de ne pas faire le parallèle avec Amadeus). Fait intéressant, Gérard Corbiau ne se contente pas de traiter la vie à la cour sous le prisme de la musique mais aussi celui de la danse, dont le roi Soleil était un habitué. Entre rivalités, ambition, Lully est aussi amené à composer pour les pièces de Molière dont le roi est friand. Le 17ème siècle est celui des Arts qui florissant à Versailles et viendront pérenniser la réputation du Royaume de France, terre d’asile pour les artistes (peintres, musiciens, sculpteurs, etc.) qui trouvent en la personne de Louis XIV un mécène de choix. Ce film jongle sur ce trio artistique, l’un danse, l’autre joue, le dernier interprète. Entre ces trois personnages nait une complicité qui se délite alors que le roi vieillit, mais que les accords de Lully immortalisent pour que rayonne à jamais le roi soleil. Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute et Lully en fera la terrible expérience allant jusqu’à perdre tragiquement la vie après avoir contracté la gangrène en frappant son pied alors qu’il battait la mesure, il y a des jours comme ça…
Anecdote : Gérard Corbiau déclare à propos du film : « La musique est l’élément central du film. Elle est l’un des personnages fondamentaux du récit. En interrogeant l’une des composantes du langage cinématographique, la musique, je veux la mettre en avant pour la mettre sur le même plan que la fiction, et faire en sorte que les deux éléments – musique et fiction – puissent s’interpénétrer et fusionner sans que jamais l’un ne souffre de la cohabitation avec l’autre. »
5- La leçon de piano (1993) de Jane Campion, avec Holly Hunter, Harvey Keitel
« La leçon de piano » est une romance narrant la vie d’une jeune écossaise envoyée en Nouvelle-Zélande afin d’épouser un colon britannique vivant sur l’île. Ada est envoyée avec sa fille, issue d’un précédent mariage, et également un piano à la rencontre de son nouveau mari qui la prive bientôt de son instrument fétiche. Ce dernier est récupéré par un homme, qui, fasciné par la jeune femme, tentera de prendre contact avec elle en lui laissant jouer de cet instrument, seul moyen d’expression depuis qu’elle a mystérieusement décidé de ne plus parler. Ada est forcée peu à peu à faire des concessions de plus en plus terribles afin de pouvoir vivre sa passion musicale et ce sous les yeux jaloux de son nouveau mari. Histoire d’amour tragique, « La leçon de piano » est l’incarnation de la musique comme moyen d’évasion, comme une rêverie qui nous extirpe d’un quotidien froid et douloureux. Le piano est un langage pour Ada, qui privée de parole, n’en demeure pas moins désireuse d’exprimer toutes ses émotions, ses tristesses et ses espérances. La jeune femme déracinée trouve dans la musique ce cordon qui la rattache à son passé et sa fille, même à l’autre bout du monde.
Anecdote : Par souci de réalisme, les tatouages que portent le personnage d’Harvey Keitel ont été réalisés par un vrai tatoueur Maori.
Henri Fantin-Latour, Autour du piano
Si le cinéma a souvent mis en avant la musique classique et sa puissance artistique, il en va de même pour la peinture qui a su retranscrire en image la virtuosité des sons. Le pôle Culture a sélectionné ainsi le tableau « Autour du piano » du peintre Henri Fantin Latour réalisé en 1885. Grand habitué des tableaux de groupes, Fantin Latour en a composé plusieurs séries réunissant des artistes en tout genre de son temps (peintres, écrivains). « Autour du piano » rassemble pour sa part plusieurs amis et grands esprits de la deuxième moitié du 19ème siècle autour d’un homme interprétant une œuvre de Wagner. Henri Fantin Latour était en effet passionné par la musique en particulier celle de Wagner en Allemagne et de Berlioz en France. Il traduit ici son admiration pour les compositions pour pinao autour de personnalités diverses comme Emmanuel Chabrier dont l’aisance au piano traduit la puissance de Wagner, mais aussi Edmond Maître, Adolphe Julien (un critique de musique célèbre), Antoine Lascoux ou encore Vincent d’Indy. L’importance et la place des différents personnages est visible de par leur stature, les costumes et haut de forme, cannes, tous semblent absorbés par les mélodies allemandes donnant une harmonie à la scène. Le piano devient la muse de Fantin Latour, qui porté par la sensibilité des notes, exécute une œuvre grandiose, concentré de sobriété et de génie. Le peintre se mêle au musicien, l’un donnant à l’autre tout son sens afin d’accoucher d’une toile remarquable, baignée par une lumière jaunie telle les vieilles pages d’une partition. Dans cette symphonie de couleurs, de formes et de sons, émerge la grandeur d’une époque, d’une France amie des musiciens et à jamais liée au monde de l’Art.

2 Commentaires

  1. Yves ZEBOULON

    Je le revois par hasard une émotion inégalée une pure merveille *film de chevet*

    Réponse
    • Yves ZEBOULON

      Je le revois par hasard une émotion inégalée un brio extraordinaire

      Réponse

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